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| - Antependium appartenant à l'ornement angélique (fr)
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| - Cet antependium a été conçu par Joseph-Alphonse Henry (1836-1913), resté à la tête de la maison Henry J.-A. jusqu'en 1907, la maison continuant son activité sous la raison commerciale Truchot J. et Grassis (1908-1919) puis Truchot J. et Cie jusqu'en 1977. Les héritiers de cette société ont fait don de cet exceptionnel antependium, « tombé du métier », et d'un ensemble de pièces remarquables constituant le fonds d'archive de la maison Henry-Truchot au musée des Tissus.
Le musée des Tissus conserve un autre exemplaire de cet antependium (inv. MT 28297), acquis de Joseph-Alphonse Henry lui-même en janvier 1907. L'exécution de ce devant d'autel a nécessité une mise en carte de neuf mètres sur trois mètres soixante-quinze centimètres, et soixante-douze mille cartons. Tissé à partir d'avril 1906, il est présenté pour la première fois au Salon de la Société lyonnaise des Beaux-Arts de 1907. Il complète l'extraordinaire ornement dit angélique, dont le projet remonte aux années 1888-1889 et dont il constitue la dernière pièce. Les éléments principaux de cet ornement, chasuble, dalmatiques et chape, déclinent un programme iconographique particulièrement soigné. Celui-ci a été commandé en 1888-1889 par Joseph-Alphonse Henry au peintre Gaspard Poncet (1820-1892), artiste religieux qui a fourni de nombreux modèles de verrières, de mosaïques, de peintures (église Saint-Nizier, basilique Notre-Dame de Fourvière, caveau de saint Pothin à l'hôpital de l'Antiquaille, par exemple) ou des programmes pour l'orfèvrerie (pour Thomas-Joseph Armand-Calliat, notamment).
La maison Henry J.-A., qui avait succédé en 1867 à la maison Henry Frères (Alphonse et Charles) et Jouve (Hippolyte), spécialisée dans les ornements d'églises, dorure et soieries pour ameublement, avait été distinguée d'une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris en 1867, d'une médaille d'or à l'Exposition maritime internationale du Havre en 1868, d'une médaille d'honneur à l'Exposition religieuse de Rome en 1870 et d'un diplôme d'honneur à l'Exposition internationale de Lyon en 1872, d'une médaille de progrès et d'une médaille de mérite à l'Exposition universelle de Vienne en 1873 et d'une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1878. Elle est gratifiée d'un Grand prix à l'Exposition universelle de Paris en 1889, mais la chasuble angélique, première pièce exécutée de cet ornement, n'y figure pas, puisqu'elle est encore en cours de tissage quand se tient l'événement. Elle sera révélée en 1891 avec son étole, son manipule, son voile de calice et sa bourse. Un exemplaire de la chasuble angélique (inv. MT 2015.5.17), avec son voile de calice (inv. MT 2015.5.19), a été donné au musée des Tissus par la famille Truchot.
À l'Exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon, en 1894, Joseph-Alphonse Henry expose un exemplaire de la chasuble angélique non pas tissé en soie, or et argent, mais brodé. De forme « française », cette chasuble, dont le décor est exécuté par Marie-Anne Leroudier (1838-1908), a été conservée par le fabricant, puis par ses successeurs et leurs descendants. Elle a aussi rejoint récemment, grâce à la générosité de la famille Truchot, la collection du musée des Tissus (inv. MT 2015.5.1), avec son étole (inv. MT 2015.5.2) et sa bourse (inv. MT 2015.5.3), également brodées. Elle rencontre un vif succès à l'Exposition de 1894.
Quand se tient cette Exposition, Joseph-Alphonse Henry n'a pas encore réalisé les éléments qui devaient compléter la chasuble angélique et ses accessoires, à savoir les dalmatiques et la chape annoncées dès 1891. Les deux dalmatiques ne sont réalisées qu'en 1897, comme en témoigne la date portée dans le chef de pièce des deux dalmatiques non montées qui ont rejoint les collections du musée des Tissus grâce au don de la famille Truchot (inv. MT 2015.5.4 et MT 2015.5.5).
La chape, enfin, est présentée à l'Exposition universelle de Paris, en 1900, à l'issue de laquelle la maison Henry J.-A. obtient un Grand Prix. C'est apparemment sur des dessins fournis, là encore, par Gaspard Poncet qu'elle est exécutée. Un exemplaire « tombé du métier » fait partie du don généreusement concédé par la famille Truchot au musée des Tissus (inv. MT 2015.5.11).
L'antependium qui complète et achève le programme iconographique de l'ornement angélique est le seul élément qui n'a pas été réalisé sur des dessins de Gaspard Poncet. L'artiste est mort quand Joseph-Alphonse Henry entreprend de faire tisser le devant d'autel. Il décide alors de faire reproduire une gravure de l'artiste Johann Evangelist Klein (1823-1883) publié dans l'édition du Missale Romanum de Friedrich Pustet (1798-1882) de Ratisbonne, datant de 1884, avec l'autorisation de l'éditeur, comme l'indique l'inscription en latin qui figure dans l'angle inférieur gauche de la scène centrale : J. KLEIN cum licentia PUSTET/ J. A. HENRY arte textili 1906. Le panneau central représente donc la scène de la Séparation des apôtres (Matthieu, 28, 16-20) : au centre, le Christ ressuscité, auréolé d'un nimbe crucifère, bénit de la main droite et désigne, de la gauche, le monde vers lequel les apôtres doivent proclamer la Bonne Nouvelle. Les disciples sont disposés autour du Christ en deux groupes de six. Quatre d'entre eux ont déjà les houlettes qui soutiendront leur marche, que commencent déjà les deux disciples des extrémités. Un autre, assis dans l'angle inférieur droit, est en train de nouer ses sandales en vue du départ. Saint Paul, le front dégarni et la barbe longue, a été inclus au collège des onze mentionné par l'Évangile. Il se tient debout devant saint Pierre, agenouillé à la droite du Christ, en vis-à-vis de saint Jean, imberbe. Un phylactère qui se déroule derrière le nimbe du Christ porte l'inscription latine : Euntes . ergo/ . docete . omnes . Gentes, c'est-à-dire « Allez donc, enseignez toutes les nations », et la mention du passage évangélique, Mat. 28.
La scène est comprise dans une double bordure, composée d'une succession de chérubins et d'un large encadrement de feuillages d'acanthe. Le dessin des bordures et la mise en carte sont l'œuvre de Pierrette Paquier. Il semble que le tissage du devant d'autel soit resté très exceptionnel. En plus des deux exemplaires du musée des Tissus, on peut citer celui qui complète l'ornement angélique conservé au musée diocésain d'Art religieux de Bayeux et celui du musée des religions du monde, à Nicolet, au Québec (déposé par la Congrégation du Très-Saint Sacrement de Québec).
Le musée des Tissus conserve par ailleurs un exemplaire de l'ornement angélique avec chasuble de forme « française » (inv. MT 36332), bourse (inv. MT 36331), voile de calice (inv. MT 36333), manipule (inv. MT 36334) et étole (inv. MT 36335), ainsi qu'un autre, complet, de type « espagnol », avec chasuble (inv. MT 51441.2), chape (inv. MT 51441.1), deux dalmatiques et leur collet (inv. MT 51441.3.1 avec MT 51441.3.2, et MT 51441.4.1 avec MT 51441.4.2), trois manipules (inv. MT 51441.5.1, MT 51441.5.2 et MT 51441.5.3), une étole (inv. MT 51441.7) et deux étoles diaconales (inv. MT 51441.6.1 et MT 51441.6.2), un voile huméral (inv. MT 51441.8) et un voile de calice (inv. MT 51441.9).
Maximilien Durand (fr)
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| - Cet antependium a été conçu par Joseph-Alphonse Henry (1836-1913), resté à la tête de la maison Henry J.-A. jusqu'en 1907, la maison continuant son activité sous la raison commerciale Truchot J. et Grassis (1908-1919) puis Truchot J. et Cie jusqu'en 1977. Les héritiers de cette société ont fait don de cet exceptionnel antependium, « tombé du métier », et d'un ensemble de pièces remarquables constituant le fonds d'archive de la maison Henry-Truchot au musée des Tissus.
Le musée des Tissus conserve un autre exemplaire de cet antependium (inv. MT 28297), acquis de Joseph-Alphonse Henry lui-même en janvier 1907. L'exécution de ce devant d'autel a nécessité une mise en carte de neuf mètres sur trois mètres soixante-quinze centimètres, et soixante-douze mille cartons. Tissé à partir d'avril 1906, il est présenté pour la première fois au Salon de la Société lyonnaise des Beaux-Arts de 1907. Il complète l'extraordinaire ornement dit angélique, dont le projet remonte aux années 1888-1889 et dont il constitue la dernière pièce. Les éléments principaux de cet ornement, chasuble, dalmatiques et chape, déclinent un programme iconographique particulièrement soigné. Celui-ci a été commandé en 1888-1889 par Joseph-Alphonse Henry au peintre Gaspard Poncet (1820-1892), artiste religieux qui a fourni de nombreux modèles de verrières, de mosaïques, de peintures (église Saint-Nizier, basilique Notre-Dame de Fourvière, caveau de saint Pothin à l'hôpital de l'Antiquaille, par exemple) ou des programmes pour l'orfèvrerie (pour Thomas-Joseph Armand-Calliat, notamment).
La maison Henry J.-A., qui avait succédé en 1867 à la maison Henry Frères (Alphonse et Charles) et Jouve (Hippolyte), spécialisée dans les ornements d'églises, dorure et soieries pour ameublement, avait été distinguée d'une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris en 1867, d'une médaille d'or à l'Exposition maritime internationale du Havre en 1868, d'une médaille d'honneur à l'Exposition religieuse de Rome en 1870 et d'un diplôme d'honneur à l'Exposition internationale de Lyon en 1872, d'une médaille de progrès et d'une médaille de mérite à l'Exposition universelle de Vienne en 1873 et d'une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1878. Elle est gratifiée d'un Grand prix à l'Exposition universelle de Paris en 1889, mais la chasuble angélique, première pièce exécutée de cet ornement, n'y figure pas, puisqu'elle est encore en cours de tissage quand se tient l'événement. Elle sera révélée en 1891 avec son étole, son manipule, son voile de calice et sa bourse. Un exemplaire de la chasuble angélique (inv. MT 2015.5.17), avec son voile de calice (inv. MT 2015.5.19), a été donné au musée des Tissus par la famille Truchot.
À l'Exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon, en 1894, Joseph-Alphonse Henry expose un exemplaire de la chasuble angélique non pas tissé en soie, or et argent, mais brodé. De forme « française », cette chasuble, dont le décor est exécuté par Marie-Anne Leroudier (1838-1908), a été conservée par le fabricant, puis par ses successeurs et leurs descendants. Elle a aussi rejoint récemment, grâce à la générosité de la famille Truchot, la collection du musée des Tissus (inv. MT 2015.5.1), avec son étole (inv. MT 2015.5.2) et sa bourse (inv. MT 2015.5.3), également brodées. Elle rencontre un vif succès à l'Exposition de 1894.
Quand se tient cette Exposition, Joseph-Alphonse Henry n'a pas encore réalisé les éléments qui devaient compléter la chasuble angélique et ses accessoires, à savoir les dalmatiques et la chape annoncées dès 1891. Les deux dalmatiques ne sont réalisées qu'en 1897, comme en témoigne la date portée dans le chef de pièce des deux dalmatiques non montées qui ont rejoint les collections du musée des Tissus grâce au don de la famille Truchot (inv. MT 2015.5.4 et MT 2015.5.5).
La chape, enfin, est présentée à l'Exposition universelle de Paris, en 1900, à l'issue de laquelle la maison Henry J.-A. obtient un Grand Prix. C'est apparemment sur des dessins fournis, là encore, par Gaspard Poncet qu'elle est exécutée. Un exemplaire « tombé du métier » fait partie du don généreusement concédé par la famille Truchot au musée des Tissus (inv. MT 2015.5.11).
L'antependium qui complète et achève le programme iconographique de l'ornement angélique est le seul élément qui n'a pas été réalisé sur des dessins de Gaspard Poncet. L'artiste est mort quand Joseph-Alphonse Henry entreprend de faire tisser le devant d'autel. Il décide alors de faire reproduire une gravure de l'artiste Johann Evangelist Klein (1823-1883) publié dans l'édition du Missale Romanum de Friedrich Pustet (1798-1882) de Ratisbonne, datant de 1884, avec l'autorisation de l'éditeur, comme l'indique l'inscription en latin qui figure dans l'angle inférieur gauche de la scène centrale : J. KLEIN cum licentia PUSTET/ J. A. HENRY arte textili 1906. Le panneau central représente donc la scène de la Séparation des apôtres (Matthieu, 28, 16-20) : au centre, le Christ ressuscité, auréolé d'un nimbe crucifère, bénit de la main droite et désigne, de la gauche, le monde vers lequel les apôtres doivent proclamer la Bonne Nouvelle. Les disciples sont disposés autour du Christ en deux groupes de six. Quatre d'entre eux ont déjà les houlettes qui soutiendront leur marche, que commencent déjà les deux disciples des extrémités. Un autre, assis dans l'angle inférieur droit, est en train de nouer ses sandales en vue du départ. Saint Paul, le front dégarni et la barbe longue, a été inclus au collège des onze mentionné par l'Évangile. Il se tient debout devant saint Pierre, agenouillé à la droite du Christ, en vis-à-vis de saint Jean, imberbe. Un phylactère qui se déroule derrière le nimbe du Christ porte l'inscription latine : Euntes . ergo/ . docete . omnes . Gentes, c'est-à-dire « Allez donc, enseignez toutes les nations », et la mention du passage évangélique, Mat. 28.
La scène est comprise dans une double bordure, composée d'une succession de chérubins et d'un large encadrement de feuillages d'acanthe. Le dessin des bordures et la mise en carte sont l'œuvre de Pierrette Paquier. Il semble que le tissage du devant d'autel soit resté très exceptionnel. En plus des deux exemplaires du musée des Tissus, on peut citer celui qui complète l'ornement angélique conservé au musée diocésain d'Art religieux de Bayeux et celui du musée des religions du monde, à Nicolet, au Québec (déposé par la Congrégation du Très-Saint Sacrement de Québec).
Le musée des Tissus conserve par ailleurs un exemplaire de l'ornement angélique avec chasuble de forme « française » (inv. MT 36332), bourse (inv. MT 36331), voile de calice (inv. MT 36333), manipule (inv. MT 36334) et étole (inv. MT 36335), ainsi qu'un autre, complet, de type « espagnol », avec chasuble (inv. MT 51441.2), chape (inv. MT 51441.1), deux dalmatiques et leur collet (inv. MT 51441.3.1 avec MT 51441.3.2, et MT 51441.4.1 avec MT 51441.4.2), trois manipules (inv. MT 51441.5.1, MT 51441.5.2 et MT 51441.5.3), une étole (inv. MT 51441.7) et deux étoles diaconales (inv. MT 51441.6.1 et MT 51441.6.2), un voile huméral (inv. MT 51441.8) et un voile de calice (inv. MT 51441.9).
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