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  • Paysage (fr)
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  • Sur un fond de velours frisé blanc se détache un tableautin exécuté en velours ciselé, à la fois coupé et frisé, triple corps, blanc, gris et noir. Un paysage à la manière de ceux popularisés par le peintre Jean-Antoine Duclaux (1783-1868) montre les bords d'une rivière. Au lointain apparaît un pont soutenu par des arches. Sur la gauche, un vacher se tient à l'ombre de grands arbres et attend ses trois bêtes, qui traversent le gué. Dans le ciel s'amoncèlent les nuages. C'est la combinaison des poils et des bouclons formés par la chaîne blanche et par la chaîne noire travaillant uniquement dans le tableautin qui dessine le camaïeu et donne l'illusion du volume. La maison Furnion père et fils aîné, sise au 10, rue du Griffon (maison Lenoir) à Lyon, qui « a la spécialité de l'article gilets façonnés, brochés très riches », triomphe à l'Exposition universelle de Paris, en 1855. Le jury remarque particulièrement « ses velours double et triple corps, et ses peluches façonnées à effet, ainsi que ses velours chinés brochés (qui) sont d'une grande supériorité. Ces articles sont, comme on le sait, les plus difficiles à fabriquer et exigent les métiers les plus compliqués. On a remarqué dans cette exposition un velours peluche à deux faces sans envers, ce qui est un produit tout à fait nouveau, ainsi que deux tableaux tissés représentant les portraits de l'Empereur Napoléon Ier et Napoléon III d'une grande perfection » (Rapports du jury mixte international, Paris, 1856, vol. 2, p. 391). Le musée des Tissus conserve le dessin préparatoire à la mise en carte du Portrait de Napoléon Ier (inv. 2014.0.26), ainsi que les deux panneaux tissés avec les portraits de Napoléon Ier (inv. MT 42745) et Napoléon III (inv. MT 42746). Chacun présente un Empereur en buste, de profil, traité à l'antique, conformément aux modèles fournis par les médailleurs, contenu dans un médaillon. Celui-ci est bordé par un tore décoré de feuilles de laurier et de rosettes, timbré, en partie supérieure, d'une étoile, et, en partie inférieure, d'une couronne de laurier contenant le chiffre des Empereurs. Un entour de rinceaux d'acanthe d'où jaillissent des branches de chêne et de laurier supporte la couronne impériale, qui domine l'ensemble, et une guirlande de fruits, suspendue en partie inférieure, sertit la croix de la Légion d'Honneur. Le musée des Tissus conserve encore un troisième velours ciselé que la maison Furnion père et fils aîné a présenté à l'Exposition universelle de 1855, ainsi que son dessin préparatoire (inv. MT 2014.0.25). Il s'agit du Portrait de Jacquard d'après le tableau de Jean-Claude Bonnefond (inv. MT 34320). L'exécution de ces portraits constitue une prouesse technique, puisqu'il s'agit de velours ciselés quadruple (Napoléon Ier et Napoléon III) ou triple corps (Jacquard). La maison Furnion père et fils aîné reçoit une médaille d'honneur pour l'ensemble de sa présentation avec une mention pour un velours peluche à deux faces sans envers et ces portraits tissés. La qualité de leur dessin vaut aussi à Auguste Malpertuy, « dessinateur à Lyon, présenté par MM. Furnion père et fils », une médaille de seconde classe pour son « habileté » et sa « bonne moralité. » Entre 1851 et 1854, la maison Furnion s'est particulièrement distinguée dans le tissage des étoffes façonnées complexes, et plus particulièrement des velours. Elle dépose plusieurs brevets pour « la fabrication des velours sans envers », pour « l'application (par le tissage) du velours ou de la peluche unis ou façonnés à l'envers de toutes sortes d'étoffes façonnées », pour « la combinaison d'armures pour la fabrication d'étoffes façonnées », pour « un mode de fabrication du velours façonné en supprimant les bobines ou roquetins. » Le dessinateur Joseph-Augustin dit « Auguste » Malpertuy, quant à lui, avait pris part au Concours d'ornement exposé au Salon de la Société des Amis des Arts Lyon de 1846-1847. Il présente au même Salon, en 1851, un dessin au crayon intitulé Vue prise aux environs de Lyon, puis des tableaux à l'huile aux Salons de 1851 (Fleurs et fruits), 1851-1852 (Fleurs) et 1852-1853 (Fleurs). Sous la raison commerciale F. Furnion et Cie, la maison, toujours située au même emplacement de la rue du Griffon, présente à nouveau des tableaux tissés en velours ciselé durant l'Exposition universelle de 1867. C'est encore Auguste Malpertuy qui en fournit les dessins. Il bénéficie d'une mention honorable, comme « coopérateur », ainsi que Patré aîné, chef ouvrier. La maison elle-même est gratifiée d'une médaille de bronze. Ce sont les tableaux en velours, représentant des paysages, qui sont particulièrement remarqués par les commentateurs, si l'on en croit les Études sur l'Exposition de 1867, dirigées par Eugène Lacroix et publiées à Paris (4e série, fasc. 16 à 20, p. 384) : « MM. Furnion et Cie, de Lyon, ont en tissus la plus belle exposition de tout le Champ de Mars, considérée au point de vue de l'art appliqué à l'industrie (nous devrions dire de l'industrie appliquée à l'art). Ce sont trois petits velours représentant des paysages. Le velours coupé et le velours frisé sont combinés de telle manière que le premier forme des plans et le second d'autres plans ; et que le mélange souvent répété des deux forme d'autres plans d'après le plus ou moins d'emploi de l'un et de l'autre. Le fond du tissu est en velours frisé blanc. Le dessin est blanc et noir, cette dernière couleur par une chaîne additionnelle. L'embuvage de velours est, avons-nous dit, souvent de six fois la longueur de l'étoffe ; les fils qui forment dans le velours un dessin ont six fois la longueur du tissu. Dans les tableaux de M. Fournion (sic), tous les fils du tableau en dedans des marges ont chacun un jeu différent des autres, de sorte que tous les fils doivent travailler isolément, se raccourcissant au tissage différemment, et doivent, conséquemment, avoir chacun leur ensouple. Le nombre de fils est considérable. C'est déjà une grande difficulté à vaincre que celle qui consiste à tenir en tension égale cette grande quantité de fils. La mise en carte est la traduction du dessin qui ne comprend pas toujours le langage de l'industrie. Il faut que la carte représente le jeu des fils. Le metteur en carte qui a pu faire faire aux fils le travail obtenu est non seulement un fabricant érudit, mais même un artiste consommé. Arriver à poser point par point de la couleur sur un papier quadrillé, en sachant à l'avance où ce point marquera l'étoffe, est le talent du metteur en carte. Que de prévisions, que de précautions pour arriver au résultat. M. Malpertuy signe comme dessinateur les chefs-d'œuvre de M. Furnion. » Le musée des Tissus conserve plusieurs exemplaires de ces paysages en velours ciselé inventés par la maison F. Furnion et Cie. Ils furent présentés à l'Exposition universelle de 1867 et à celle de 1878 (inv. MT 25497, MT 25498.1, MT 25498.2, MT 25498.3, MT 25498.4, MT 34334 et MT 2014.0.30). Maximilien Durand (fr)
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  • Sur un fond de velours frisé blanc se détache un tableautin exécuté en velours ciselé, à la fois coupé et frisé, triple corps, blanc, gris et noir. Un paysage à la manière de ceux popularisés par le peintre Jean-Antoine Duclaux (1783-1868) montre les bords d'une rivière. Au lointain apparaît un pont soutenu par des arches. Sur la gauche, un vacher se tient à l'ombre de grands arbres et attend ses trois bêtes, qui traversent le gué. Dans le ciel s'amoncèlent les nuages. C'est la combinaison des poils et des bouclons formés par la chaîne blanche et par la chaîne noire travaillant uniquement dans le tableautin qui dessine le camaïeu et donne l'illusion du volume. La maison Furnion père et fils aîné, sise au 10, rue du Griffon (maison Lenoir) à Lyon, qui « a la spécialité de l'article gilets façonnés, brochés très riches », triomphe à l'Exposition universelle de Paris, en 1855. Le jury remarque particulièrement « ses velours double et triple corps, et ses peluches façonnées à effet, ainsi que ses velours chinés brochés (qui) sont d'une grande supériorité. Ces articles sont, comme on le sait, les plus difficiles à fabriquer et exigent les métiers les plus compliqués. On a remarqué dans cette exposition un velours peluche à deux faces sans envers, ce qui est un produit tout à fait nouveau, ainsi que deux tableaux tissés représentant les portraits de l'Empereur Napoléon Ier et Napoléon III d'une grande perfection » (Rapports du jury mixte international, Paris, 1856, vol. 2, p. 391). Le musée des Tissus conserve le dessin préparatoire à la mise en carte du Portrait de Napoléon Ier (inv. 2014.0.26), ainsi que les deux panneaux tissés avec les portraits de Napoléon Ier (inv. MT 42745) et Napoléon III (inv. MT 42746). Chacun présente un Empereur en buste, de profil, traité à l'antique, conformément aux modèles fournis par les médailleurs, contenu dans un médaillon. Celui-ci est bordé par un tore décoré de feuilles de laurier et de rosettes, timbré, en partie supérieure, d'une étoile, et, en partie inférieure, d'une couronne de laurier contenant le chiffre des Empereurs. Un entour de rinceaux d'acanthe d'où jaillissent des branches de chêne et de laurier supporte la couronne impériale, qui domine l'ensemble, et une guirlande de fruits, suspendue en partie inférieure, sertit la croix de la Légion d'Honneur. Le musée des Tissus conserve encore un troisième velours ciselé que la maison Furnion père et fils aîné a présenté à l'Exposition universelle de 1855, ainsi que son dessin préparatoire (inv. MT 2014.0.25). Il s'agit du Portrait de Jacquard d'après le tableau de Jean-Claude Bonnefond (inv. MT 34320). L'exécution de ces portraits constitue une prouesse technique, puisqu'il s'agit de velours ciselés quadruple (Napoléon Ier et Napoléon III) ou triple corps (Jacquard). La maison Furnion père et fils aîné reçoit une médaille d'honneur pour l'ensemble de sa présentation avec une mention pour un velours peluche à deux faces sans envers et ces portraits tissés. La qualité de leur dessin vaut aussi à Auguste Malpertuy, « dessinateur à Lyon, présenté par MM. Furnion père et fils », une médaille de seconde classe pour son « habileté » et sa « bonne moralité. » Entre 1851 et 1854, la maison Furnion s'est particulièrement distinguée dans le tissage des étoffes façonnées complexes, et plus particulièrement des velours. Elle dépose plusieurs brevets pour « la fabrication des velours sans envers », pour « l'application (par le tissage) du velours ou de la peluche unis ou façonnés à l'envers de toutes sortes d'étoffes façonnées », pour « la combinaison d'armures pour la fabrication d'étoffes façonnées », pour « un mode de fabrication du velours façonné en supprimant les bobines ou roquetins. » Le dessinateur Joseph-Augustin dit « Auguste » Malpertuy, quant à lui, avait pris part au Concours d'ornement exposé au Salon de la Société des Amis des Arts Lyon de 1846-1847. Il présente au même Salon, en 1851, un dessin au crayon intitulé Vue prise aux environs de Lyon, puis des tableaux à l'huile aux Salons de 1851 (Fleurs et fruits), 1851-1852 (Fleurs) et 1852-1853 (Fleurs). Sous la raison commerciale F. Furnion et Cie, la maison, toujours située au même emplacement de la rue du Griffon, présente à nouveau des tableaux tissés en velours ciselé durant l'Exposition universelle de 1867. C'est encore Auguste Malpertuy qui en fournit les dessins. Il bénéficie d'une mention honorable, comme « coopérateur », ainsi que Patré aîné, chef ouvrier. La maison elle-même est gratifiée d'une médaille de bronze. Ce sont les tableaux en velours, représentant des paysages, qui sont particulièrement remarqués par les commentateurs, si l'on en croit les Études sur l'Exposition de 1867, dirigées par Eugène Lacroix et publiées à Paris (4e série, fasc. 16 à 20, p. 384) : « MM. Furnion et Cie, de Lyon, ont en tissus la plus belle exposition de tout le Champ de Mars, considérée au point de vue de l'art appliqué à l'industrie (nous devrions dire de l'industrie appliquée à l'art). Ce sont trois petits velours représentant des paysages. Le velours coupé et le velours frisé sont combinés de telle manière que le premier forme des plans et le second d'autres plans ; et que le mélange souvent répété des deux forme d'autres plans d'après le plus ou moins d'emploi de l'un et de l'autre. Le fond du tissu est en velours frisé blanc. Le dessin est blanc et noir, cette dernière couleur par une chaîne additionnelle. L'embuvage de velours est, avons-nous dit, souvent de six fois la longueur de l'étoffe ; les fils qui forment dans le velours un dessin ont six fois la longueur du tissu. Dans les tableaux de M. Fournion (sic), tous les fils du tableau en dedans des marges ont chacun un jeu différent des autres, de sorte que tous les fils doivent travailler isolément, se raccourcissant au tissage différemment, et doivent, conséquemment, avoir chacun leur ensouple. Le nombre de fils est considérable. C'est déjà une grande difficulté à vaincre que celle qui consiste à tenir en tension égale cette grande quantité de fils. La mise en carte est la traduction du dessin qui ne comprend pas toujours le langage de l'industrie. Il faut que la carte représente le jeu des fils. Le metteur en carte qui a pu faire faire aux fils le travail obtenu est non seulement un fabricant érudit, mais même un artiste consommé. Arriver à poser point par point de la couleur sur un papier quadrillé, en sachant à l'avance où ce point marquera l'étoffe, est le talent du metteur en carte. Que de prévisions, que de précautions pour arriver au résultat. M. Malpertuy signe comme dessinateur les chefs-d'œuvre de M. Furnion. » Le musée des Tissus conserve plusieurs exemplaires de ces paysages en velours ciselé inventés par la maison F. Furnion et Cie. Ils furent présentés à l'Exposition universelle de 1867 et à celle de 1878 (inv. MT 25497, MT 25498.1, MT 25498.2, MT 25498.3, MT 25498.4, MT 34334 et MT 2014.0.30). Maximilien Durand (fr)
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