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| - Bouquet de roses dans un verre d'eau (fr)
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| - À partir des années 1850, plusieurs expériences furent tentées pour imiter la technique des velours peints sur chaîne inventée par Gaspard Grégoire (1751-1846) et popularisée par lui dans les premières décennies du XIXe siècle. En 1908, Henri Algoud, auteur d'une monographie sur Gaspard Grégoire et ses velours d'art, recense quelques-unes de ces imitations, à commencer par celles d'Hippolyte Erguez (1813-1887), qu'il juge sévèrement. Le musée des Tissus conserve deux exemplaires du tableau Innocence de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) réalisés par Hippolyte Erguez (inv. MT 24595 et MT 24595.2) que mentionne l'auteur (il y reconnaît, néanmoins, un saint Jean-Baptiste), ainsi qu'un Portrait de Jacquard (inv. MT 2014.0.27) d'après le tableau de Jean-Claude Bonnefond (1796-1860).
Algoud cite également les tentatives d'un certain Garin, « ancien dessinateur de fabrique, qui a exécuté d'abord dans la manière noire, imitation de gravure, de petits sujets : portrait de la princesse de Lamballe, portrait de femme du Second Empire, etc., qui ne sont pas dénués de mérite sous le rapport composition et exécution. » Le musée des Tissus conserve le Portrait de Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe (inv. CAT F 2724) et sa mise en carte (inv. CAT F 2708), ainsi que deux autres pièces également mentionnées par Algoud : « Il a fait beaucoup mieux encore avec les deux petits tableaux de fleurs qui sont au Musée de Lyon, celui surtout du verre d'eau avec les roses ; ces deux compositions sont assez parfaitement réussies et proportionnées comme étoffe, peinture, etc., pour qu'on puisse les considérer comme se rapprochant de près des velours authentiques de Grégoire, quoique, à l'examen, le type de leur dessin et leur coloris les classent indubitablement en dehors et à l'époque bien postérieure de leur production. »
Les deux compositions sont toujours conservées au musée des Tissus (inv. MT 20810 et MT 25839). Algoud évoque encore l'essai réalisé par Joseph-Alphonse Henry, une Heure d'après Raphaël, et les tableautins exécutés par Albert Martin, alors plieur pour la fabrique, et présentés à l'Exposition universelle internationale et coloniale de Lyon en 1894. L'un d'eux est aujourd'hui conservé au musée des Tissus (inv. MT 25650). Il a été directement acquis à son auteur. En revanche, Algoud ne mentionne pas l'extraordinaire velours Grégoire exécuté au sein même de cette Exposition de 1894 sur un métier monté tout spécialement par la maison J. Bachelard et Cie. Cette Diane chasseresse (inv. MT 29117) est pourtant une prouesse technique, par ses dimensions et la précision de ses détails. C'est probablement le plus grand velours Grégoire jamais produit. Il faudra attendre 1910 et les expérimentations de Louis Tassinari pour atteindre, dans le domaine de l'imitation du velours Grégoire, une telle perfection technique. Le musée des Tissus conserve, de cette ultime expérience des fabricants lyonnais dans ce domaine, le Portrait de Cleto Tassinari (inv. MT 29577) avec sa mise en carte (inv. MT 2012.1.8) et le Portrait d'Hélène de Monténégro, reine d'Italie (inv. SN 5950), produit en 1911.
Les deux versions du Bouquet de roses dans un verre d'eau du musée des Tissus sont presque identiques, sinon que le motif a été inversé sur la seconde. La technique est effectivement très comparable à celle de Gaspard Grégoire. Notons cependant que les velours produits par ce derniers sont très fréquemment exécutés en velours uni coupé simple corps, peint sur chaîne, fond sergé de 3 lie 1, chaîne, Z, par un et deux coups, alors que les étoffes produites par les imitateurs, comme Garin, ont un fond taffetas par un et deux coups.
Maximilien Durand (fr)
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| - À partir des années 1850, plusieurs expériences furent tentées pour imiter la technique des velours peints sur chaîne inventée par Gaspard Grégoire (1751-1846) et popularisée par lui dans les premières décennies du XIXe siècle. En 1908, Henri Algoud, auteur d'une monographie sur Gaspard Grégoire et ses velours d'art, recense quelques-unes de ces imitations, à commencer par celles d'Hippolyte Erguez (1813-1887), qu'il juge sévèrement. Le musée des Tissus conserve deux exemplaires du tableau Innocence de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805) réalisés par Hippolyte Erguez (inv. MT 24595 et MT 24595.2) que mentionne l'auteur (il y reconnaît, néanmoins, un saint Jean-Baptiste), ainsi qu'un Portrait de Jacquard (inv. MT 2014.0.27) d'après le tableau de Jean-Claude Bonnefond (1796-1860).
Algoud cite également les tentatives d'un certain Garin, « ancien dessinateur de fabrique, qui a exécuté d'abord dans la manière noire, imitation de gravure, de petits sujets : portrait de la princesse de Lamballe, portrait de femme du Second Empire, etc., qui ne sont pas dénués de mérite sous le rapport composition et exécution. » Le musée des Tissus conserve le Portrait de Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe (inv. CAT F 2724) et sa mise en carte (inv. CAT F 2708), ainsi que deux autres pièces également mentionnées par Algoud : « Il a fait beaucoup mieux encore avec les deux petits tableaux de fleurs qui sont au Musée de Lyon, celui surtout du verre d'eau avec les roses ; ces deux compositions sont assez parfaitement réussies et proportionnées comme étoffe, peinture, etc., pour qu'on puisse les considérer comme se rapprochant de près des velours authentiques de Grégoire, quoique, à l'examen, le type de leur dessin et leur coloris les classent indubitablement en dehors et à l'époque bien postérieure de leur production. »
Les deux compositions sont toujours conservées au musée des Tissus (inv. MT 20810 et MT 25839). Algoud évoque encore l'essai réalisé par Joseph-Alphonse Henry, une Heure d'après Raphaël, et les tableautins exécutés par Albert Martin, alors plieur pour la fabrique, et présentés à l'Exposition universelle internationale et coloniale de Lyon en 1894. L'un d'eux est aujourd'hui conservé au musée des Tissus (inv. MT 25650). Il a été directement acquis à son auteur. En revanche, Algoud ne mentionne pas l'extraordinaire velours Grégoire exécuté au sein même de cette Exposition de 1894 sur un métier monté tout spécialement par la maison J. Bachelard et Cie. Cette Diane chasseresse (inv. MT 29117) est pourtant une prouesse technique, par ses dimensions et la précision de ses détails. C'est probablement le plus grand velours Grégoire jamais produit. Il faudra attendre 1910 et les expérimentations de Louis Tassinari pour atteindre, dans le domaine de l'imitation du velours Grégoire, une telle perfection technique. Le musée des Tissus conserve, de cette ultime expérience des fabricants lyonnais dans ce domaine, le Portrait de Cleto Tassinari (inv. MT 29577) avec sa mise en carte (inv. MT 2012.1.8) et le Portrait d'Hélène de Monténégro, reine d'Italie (inv. SN 5950), produit en 1911.
Les deux versions du Bouquet de roses dans un verre d'eau du musée des Tissus sont presque identiques, sinon que le motif a été inversé sur la seconde. La technique est effectivement très comparable à celle de Gaspard Grégoire. Notons cependant que les velours produits par ce derniers sont très fréquemment exécutés en velours uni coupé simple corps, peint sur chaîne, fond sergé de 3 lie 1, chaîne, Z, par un et deux coups, alors que les étoffes produites par les imitateurs, comme Garin, ont un fond taffetas par un et deux coups.
Maximilien Durand (fr)
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