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  • La tenture est composée des deux laizes de satin ciel cousues ensemble. Une large application de tricot-chaîne à jours (ou « tricot-dentelle ») en soie crème, à mailles fines hexagonales, découpé, simule une draperie, dont la bordure supérieure est composée d'incrustations de satin crème brodées. Le décor est exécuté au moyen de soie polychrome, de cordonnet de soie crème, de chenille de soie (divers tons de brun, rouge, orange, crème et beige rosé), de filé métallique doré (lame enroulée en S sur une âme de soie), de câblé de filés métalliques dorés, de filé métallique argent (lame enroulée en S sur une âme de soie Z, blanche), de cannetille dorée, de cannetille et de cannetille frisée argent, de sorbec (lame métallique enroulée à demi-couverte sur une âme de soie ocre), au point de tige, point lancé, point de nœud, passé plat, passé en relief sur support de carton et passé sur paillon. Il intègre également des clinquants métalliques dorés et des applications de taffetas lamé or.    La partie supérieure de la draperie est brodée, dans le fond, d'un semé de motifs floraux stylisés, ton sur ton. En partie inférieure, entre deux bordures ornementales traitées en crème et noir, la surface est animée par un autre semé plus dense, lui aussi crème et noir, de plumes stylisées. Des franges en trompe-l'œil, le long de la bordure inférieure de la draperie, accentuent l'effet de chute de cette dernière. La bordure supérieure ornée d'un motif de grecque ou de palmette donne l'illusion que la draperie est suspendue. Les points de suspension de la draperie retiennent également des courants de fleurs, convolvulus ou roses, traités au naturel, qui suivent les lisières des laizes du satin ciel. Ils retiennent deux grandes guirlandes de fleurs disposées en feston qui s'épanouissent sur la partie inférieure de la draperie. Cette dernière accueille, entre les courants de convolvulus ou de roses, une lyre et un thyrse posés sur une terrasse fleurie et un nid contenant des œufs, veillés par un couple d'oiseaux et abrités par une touffe de chardons. Des guirlandes de lierre doré sont suspendues en festons à ces motifs. D'autres guirlandes végétales, associées à des rangs de perles ou à des bouquets de pensées, sont suspendues le long de la bordure supérieure. Les matériaux employés, la diversité des techniques employées, la science de la composition et le dessin des différents éléments, fleurs au naturel comme ornements, désignent ici le travail de Jean-François Bony (1754-1825), dessinateur de fabrique, brodeur, fabricant et occasionnellement peintre de fleurs. Le musée des Tissus conserve un fonds exceptionnellement riche d'œuvres de sa main ou issues de ses ateliers qui permettent de retracer avec précision la prolifique carrière de celui qui fut une des figures les plus éminentes de la Fabrique lyonnaise à partir du règne de Louis XVI et jusqu'aux premières années de la Restauration. Jean-François Bony était avant tout dessinateur. C'est lui qui a fourni les dessins des meubles les plus remarquables fabriqués par Marie-Olivier Desfarges ou Camille Pernon, notamment. Parallèlement à son activité de dessinateur de fabrique et à ses quelques tentatives comme peintre de fleurs, il a exercé, tout au cours de sa carrière, une importante activité de brodeur pour l'habillement et pour l'ameublement. Il s'est aussi associé ponctuellement, entre 1811 et 1816, aux cousins André et Jean-Pierre Bissardon, sous la raison commerciale Bissardon, Cousin et Bony, pour répondre aux grandes commandes annoncées par l'Empereur Napoléon Ier pour Versailles. Dans le cadre de ces grandes commandes, précisément, la maison Bissardon, Cousin et Bony a été commissionnée pour l'exécution d'un exceptionnel meuble en satin blanc brodé en soie et chenille de diverses nuances et dans les différents genres de broderie à l'aiguille, en passé et au crochet, avec des applications en étoffe et quelques parties en dorure pour un salon du Petit Appartement de l'Impératrice Marie-Louise. La commande, envisagée au mois de novembre 1811, fut approuvée en décembre suivant. Elle comprenait quinze panneaux de tenture de trois cent sept centimètres de haut sur soixante-quatorze centimètres de large (Paris, Mobilier national, inv. GMMP 28), trente-quatre mètres soixante-quinze de bordure courantes neuf pouces six lignes (vingt-cinq centimètres et demi) pour les montants et traverses des panneaux de tenture (inv. GMMP 29), vingt écussons pour les panneaux de tenture (inv. GMMP 31), quarante-sept mètres seize pour bordures courantes cinq pouces (treize centimètres) pour les montants et traverses des rideaux (inv. GMMP 30), huit écussons pour les angles des rideaux (inv. GMMP 32), trente-deux mètres pour bordures courantes cinq pouces (treize centimètres) pour l'encadrement des draperies (inv. GMMP 30), ainsi que les étoffes nécessaires pour un canapé et deux bergères (carreaux, dossiers, joues, manchettes, coussins et plates-bandes), huit fauteuils (dessus de siège, dossiers, manchettes et plates-bandes), six chaises (dessus de sièges, dossiers et plates-bandes), deux tabourets de pieds et un écran de cheminée (inv. GMMP 33), ainsi que cent cinq mètres de satin blanc liseré en blanc pour quatre paires de rideaux de croisée et draperies (inv. GMMP 1658/2). Le musée des Arts décoratifs de Lyon a naguère fait l'acquisition de deux projets à la gouache pour cette commande (inv. MAD 2012.2.1 et MAD 2012.2.2), qui est la mieux documentée en ce qui concerne l'activité de Jean-François Bony comme brodeur pour l'ameublement. Ces projets présentent d'ailleurs des analogies avec le panneau de tenture brodée conservé au musée des Tissus. On retrouve, par exemple, l'idée d'une draperie en trompe-l'œil, rehaussée par des courants de fleurs au naturel, ainsi que les guirlandes suspendues en festons. Le musée des Tissus conserve un grand projet à la gouache pour tenture, exécuté à l'échelle, de la main de Jean-François Bony (inv. MT 1125), qui montre également de grandes similitudes, dans le répertoire décoratif et dans la composition, avec la tenture brodée. Sur un fond ciel orné, en partie supérieure, d'un vol d'oiseaux exotiques, se détachent des guirlandes de fleurs disposées en festons, entre lesquelles se trouvent une lyre dorée et une ruche, environnée par un essaim d'abeilles. Des guirlandes dorées sont suspendues, également en festons, à ces éléments. On ignore malheureusement à quelle commande peut correspondre la tenture brodée ou le projet à l'échelle pour une tenture, elle aussi brodée. Mais ces deux éléments permettent, avec le meuble commandé pour un salon des Petits Appartements de Marie-Louise à Versailles, d'apprécier le raffinement et la qualité des tentures produites dans les ateliers de broderie de Jean-François Bony durant l'Empire, et plus particulièrement autour des années 1810. D'autres exemples de broderies d'ameublement de l'artiste sont conservées au musée des Tissus, pour tentures (inv. MT 2829, MT 8611 et MT 26959.1), pour bordure (inv. MT 1294) ou pour écrans (inv. MT 3019 et MT 3020), ainsi que différents dessins ou projets à la gouache sur lesquels se retrouvent la plupart des éléments décoratifs qui figurent sur la tenture brodée (inv. MT 1135, MT 24497.5, MT 24497.7, MT 2014.0.5, MT 2015.0.2). Ces motifs récurrents dans la production de Jean-François Bony constituent, au même titre que les matériaux employés ou les points de broderie mis en œuvre, une véritable signature. La tenture brodée a été présentée, durant l'Exposition universelle de Paris en 1900, dans l'Exposition centennale de la Classe 83 « Soie et tissus de soie. » Cet événement comprenait deux parties, que les organisateurs avaient tenu à rendre absolument distinctes. La première, rétrospective, sans classement méthodique, montrait différents spécimens de l'art de décorer les tissus au dix-huitième siècle. La seconde, installée chronologiquement, entrant plus directement dans le programme des musées centennaux de l'Exposition universelle, racontait les différentes évolutions de l'industrie de la soie depuis la Révolution jusqu'en 1900. Lyon, presqu'exclusivement, fournit les matériaux de cette exposition. La partie rétrospective de l'Exposition centennale avait été installée par les soins des maisons Chatel et Tassinari, Hamot et Cie ou Lamy et Gautier. Le musée des Tissus avait également contribué, par des prêts, à cette exposition. À l'issue de l'Exposition universelle, plusieurs pièces historiques, conservées dans les archives des maisons de soierie et qui figuraient dans la manifestation, ont été acquises par le musée des Tissus. C'est le cas de la tenture brodée par Jean-François Bony, acquise auprès d'Édouard Lamy avec un ensemble d'étoffes réalisées par la maison Bissardon, Cousin et Bony ou par la maison Chuard et Cie sous l'Empire et les premières années de la Restauration. On sait que Pierre-Toussaint Déchazelle avait cédé son fonds, à une date inconnue, à Charles Corderier qui s'associa sous l'Empire à Marie-Jacques Lemire. Entre 1829 et 1834, Corderier et Lemire reprirent la fabrique de Chuard, qui lui-même avait repris le fonds Bissardon, enrichi des archives de Marie-Olivier Desfarges. Lemire poursuivit son activité sous la raison sociale Lemire et Cie, puis Lemire père et fils. En 1865, la manufacture connaissant des difficultés, elle fut vendue, avec tout son fonds d'archives, à Antoine Lamy et Auguste Giraud. En 1900, Édouard Lamy, fils d'Antoine, s'associait à Romain Gautier. On ne s'étonnera donc pas que plusieurs étoffes créées par la maison Bissardon, Cousin et Bony entre 1811 et 1815 aient rejoint les collections du musée des Tissus, par le truchement de la maison Lamy et Gautier. C'est le cas, par exemple, de la laize de velours ciselé bleu lamé or à rosaces et plantes impériales commandée en 1811 pour le deuxième salon d'appartement d'honneur au Palais de Versailles (inv. MT 26957) acquis, lui aussi, après l'Exposition universelle de 1900. Maximilien Durand (fr)
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