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  • La robe ne comporte pas d’arrière. Elle était probablement destinée à vêtir une statue et non un mannequin articulé. Pour permettre l’enfilage, les manches, montées sommairement à l’épaule, sont ouvertes en deux et des rubans, en lin blanc et bleu, assuraient le laçage. Sur les côtés, des triangles ont été taillés pour resserrer la taille et des pièces ont été ajoutées dans ces découpes. L’arrière était dissimulé par le voile qui couvrait l’effigie ou par la position de cette dernière dans une niche. La robe elle-même a été confectionnée dans un satin doublé de bougran. Le décor associe fils de soie polychromes brodés au passé empiétant, selon la technique dite de la « peinture à l’aiguille », au point fendu, en couchures diverses, broderie en relief sur carton et filés argentés, frisés dorés et argentés et lames métalliques argentées en couchure et en guipure. Un réseau de ferronneries structure la composition de manière symétrique. Les entrelacs sont ornés de volutes végétales, ils supportent des vases ou contiennent des treillages. Des chutes de draperies et des guirlandes de fruits y sont suspendues, des gerbes de fleurs en fusent. La superposition de bouquets jaillissant de motifs empruntés au répertoire rocaille rappelle les ornements brodés sur une chasuble réalisée vers 1765 pour la Chapelle palatine du Palazzo Pitti. Mais le dessin des entrelacs formant un cartouche sur le ventre de la robe, les crosses qui les constituent, les motifs foliacés et jusqu’aux vases ou chutes d’ornements qui les agrémentent se retrouvent à l’identique sur une chasuble conservée dans l’église San Martino de Tirano, dans la province de Sondrio. Les fleurs y sont d’ailleurs traitées dans les mêmes tonalités, et s’enlèvent à nouveau sur fond ivoire chutes de draperies ou juxtaposition de fruits et de fleurs. Une autre chasuble de la même ville, cette fois conservée dans la basilique de la Beata Vergine et attribuée au dernier quart du XVIIIe siècle, offre un parallèle stylistique et technique intéressant, tout comme celle de l’église San Maurizio à Ponte in Valtellina. Les mêmes draperies apparaissent encore sur une autre chasuble du musée des Tissus (inv. MT 28603), sur deux dalmatiques et un pluvial appartenant à un ensemble de paramentique de la basilique Beata Vergine de Tirano et sur un devant d’autel de ce sanctuaire. Il faut probablement reconnaître dans cette robe de statue, comme dans ces ornements liturgiques, un travail piémontais ou lombard de la seconde moitié du XVIIIe siècle. À cette même production des ateliers d’Italie du nord appartient encore le manteau de statue du musée des Tissus (inv. MT 29468), brodé de rinceaux métalliques et de fleurs au naturel. On pourrait s’étonner de ne trouver aucun symbole explicitement religieux sur ces vêtements de Madones. Puisqu’ils n’ont pas été taillés dans des soieries remployées, au décor déjà constitué, et puisque la broderie a été réalisée spécifiquement pour en composer l’ornement, il aurait été légitime d’y voir figurer des motifs plus directement dépendants de l’iconographie chrétienne traditionnelle. Dans le contexte de la Contre-Réforme italienne, les fleurs brodées constituent, dès le XVIIe siècle, une véritable expression de foi. Les fleurs elles-mêmes pouvaient évoquer les vertus reconnues à la Vierge : ainsi l’ancolie évoque-t-elle son humilité, le lys, sa pureté et la rose, fleur mariale par excellence – Marie n’est-elle pas la « Rose mystique » des litanies ? –, est attachée au Rosaire. Mais c’est surtout l’association des merveilles de la nature avec celles de l’art qui, symbolisant la perfection de la Création, était susceptible d’élever l’âme du fidèle et de le conduire à la contemplation. Les mystiques italiens ne s’y trompaient pas : « La broderie, où l’on admire le bleu de l’amour céleste, le pourpre de l’amour ardent, le vert de l’espérance, le blanc de l’intention pure, l’or de la foi immaculée, est un beau travail ! », écrivait soeur Arcangela Tarabotti au XVIIe siècle ; un siècle plus tard, sœur Maria Diomira du Verbe Incarné Serri proclamait : « Ce travail, par sa noblesse et sa beauté, élève mon esprit à contempler la beauté de mon Dieu. » Maximilien Durand (fr)
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