. . "Paradoxalement, la capitale de la soie ne poss\u00E9dait pas de cours publics de tissage avant la cr\u00E9ation, en 1884, de l'\u00C9cole municipale de tissage. En 1812, le Conseil municipal avait supprim\u00E9 l\u2019\u00C9cole de fabrication, tandis que l'\u00C9cole des Beaux-Arts, issue d'une \u00E9cole gratuite de dessin cr\u00E9\u00E9e en 1798 sur la demande des fabricants et dessinateurs en soierie, enseignait peu l\u2019art appliqu\u00E9. Seule ou presque, l\u2019\u00C9cole sup\u00E9rieure de commerce et de tissage de Lyon, fond\u00E9e en 1872 sous l\u2019\u00E9gide de la Chambre de Commerce, comprenait depuis 1876, \u00E0 c\u00F4t\u00E9 des cours purement commerciaux, une section industrielle, o\u00F9 l\u2019on enseignait aux apprentis patrons la th\u00E9orie et la pratique de la fabrication de la soie. \nEn 1847, avec l\u2019aide financi\u00E8re de la Chambre de Commerce, la municipalit\u00E9 avait cr\u00E9\u00E9 des cours de th\u00E9orie de tissage qui se tenaient au Palais des Arts. Interrompus de 1852 \u00E0 1859, ils furent d\u00E9finitivement suspendus en 1879, quand le professeur Audibert, qui avait \u00E9t\u00E9 le r\u00E9p\u00E9titeur du cours de tissage d'\u00C9tienne Maisiat \u00E0 La Martini\u00E8re, pay\u00E9 cinq cents francs l\u2019an par la Chambre de Commerce, demanda \u00E0 \u00EAtre aussi r\u00E9mun\u00E9r\u00E9 par la Ville. Le Conseil municipal refusa de payer pour ces cours gratuits et Audibert d\u00E9missionna, alors que cent dix-sept \u00E9l\u00E8ves signaient une p\u00E9tition pour se plaindre de la suppression des cours. Le pr\u00E9fet fut saisi.\nLe 7 octobre 1880, \u00C9douard Aynard pr\u00E9sentait le Rapport de la commission des int\u00E9r\u00EAts publics sur la question au Conseil municipal de Lyon : \u00AB Cet ouvrier, si remarquable \u00E0 tant d'autres \u00E9gards, a souvent appris son m\u00E9tier d'une mani\u00E8re trop machinale ; il tisse admirablement, mais ne conna\u00EEt pas assez son instrument. Il n'a pas \u00E9t\u00E9 suffisamment initi\u00E9 aux multiples op\u00E9rations qui pr\u00E9c\u00E8dent ou accompagnent le tissage, c'est-\u00E0-dire le montage et l'ajustage des m\u00E9tiers ; il ne conna\u00EEt pas assez l'entretien du mat\u00E9riel, le d\u00E9montage, l'utilisation ou la transformation des montages hors de service ; il manque souvent des notions sur l'ourdissage, le lisage ou la correction des dessins. De l\u00E0 s'ensuivent de graves inconv\u00E9nients pour notre industrie et surtout pour l'ouvrier lui-m\u00EAme, qui devient ainsi, pour la moindre des r\u00E9parations et des op\u00E9rations accessoires du m\u00E9tier, tributaire d'une foule de petits industriels qui vivent sur lui et enl\u00E8vent une partie de son gain \u00BB (Archives municipales de Lyon, 176 WP 051 16). L\u2019id\u00E9e de la cr\u00E9ation d'une \u00E9cole de tissage est accept\u00E9e par le Conseil municipal.\nLe 1er juin 1881, la Ville institue une commission sp\u00E9ciale est institu\u00E9e \u00E0 l'effet d'\u00E9tudier un projet de cr\u00E9ation d'une \u00E9cole pratique de tissage. Elle est compos\u00E9e de fabricants, des n\u00E9gociants et tisseurs, li\u00E9s aux diverses institutions repr\u00E9sentatives de l'industrie de la soie, la Chambre de Commerce, la Condition des soies et les Prud'hommes. Son pr\u00E9sident est Fran\u00E7ois-Barth\u00E9lemy Arl\u00E8s-Dufour. Le 5 novembre 1883, le Conseil municipal vota la cr\u00E9ation de l'\u00C9cole municipale de tissage, \u00E0 installer sur la base du Rapport pr\u00E9sent\u00E9 ce jour par la commission sp\u00E9ciale. Le but poursuivi par cette \u00E9cole serait de former tant \u00AB des ouvriers habiles \u00BB que \u00AB des contrema\u00EEtres, commis, pouvant lutter avec l'\u00E9tranger sur le terrain industriel et commercial \u00BB et de \u00AB faciliter aux ouvriers de notre Ville le montage de leurs pi\u00E8ces et leur fournir tous les renseignements, toutes les notions qui pourraient leur \u00EAtre de quelque utilit\u00E9. \u00BB\nL'\u00C9cole municipale de tissage devait \u00EAtre \u00E9tablie au c\u0153ur de la Croix-Rousse. Depuis 1881, une Soci\u00E9t\u00E9 de cr\u00E9dit pour les petits ateliers de tissage m\u00E9canique, cr\u00E9\u00E9e par un groupe de chefs d\u2019ateliers d\u00E9sireux de promouvoir l\u2019adaptation de petits moteurs m\u00E9caniques sur les m\u00E9tiers \u00E0 bras des ateliers familiaux, organisait des ateliers de d\u00E9monstrations dans un immeuble sis au 2 de la place de Belfort (actuelle place Marcel Bertone). Ce sont ces ateliers qui servirent de locaux \u00E0 la nouvelle \u00C9cole, par suite d\u2019une convention sign\u00E9e entre la Ville et la Soci\u00E9t\u00E9 de cr\u00E9dit, qui c\u00E9da \u00E9galement son outillage. \u00C0 l'atelier m\u00E9canique, on ajouta, en 1885, un atelier de tissage \u00E0 main, puis un mus\u00E9e et une biblioth\u00E8que. L'\u00C9cole ouvre ses portes le 1er mars 1886 avec un programme moins ambitieux, cependant, que celui imagin\u00E9 par la commission sp\u00E9ciale. Aucun des six cours d'enseignement g\u00E9n\u00E9ral \u2014 g\u00E9ographie commerciale, enseignement du dessin, comptabilit\u00E9, anglais, chimie g\u00E9n\u00E9rale et tinctoriale, math\u00E9matiques \u2014 n'est mis en place faute de moyens. L'enseignement est ax\u00E9 essentiellement sur la fabrication des \u00E9toffes de soie, th\u00E9orie et pratique. En 1887-1888, on arr\u00EAta un programme d'\u00E9tudes bas\u00E9 sur trois cours de th\u00E9orie et un cours de pratique. En premi\u00E8re ann\u00E9e, les \u00E9l\u00E8ves recevaient un enseignement de la production de la soie et des op\u00E9rations qu'elle subit avant le tissage ; une description des divers remettages ; une formation et d\u00E9composition des tissus unis et armures. En deuxi\u00E8me ann\u00E9e, une description de la m\u00E9canique Jacquard, du lisage et de la mise en carte ; une d\u00E9monstration des divers empoutages ; une formation et d\u00E9composition des tissus fa\u00E7onn\u00E9s. En troisi\u00E8me ann\u00E9e, une formation et d\u00E9composition des grands fa\u00E7onn\u00E9s, damas \u00E0 plusieurs cordes, p\u00E9kins, double-cha\u00EEne... ; une \u00E9tude des diff\u00E9rents genres compliqu\u00E9s ; une \u00E9tude approfondie des notes du lisage et de la lecture de la carte.\nLorsque se tient l'Exposition universelle de Paris en 1889, l'\u00C9cole municipale de tissage de Lyon n'est encore qu'une tr\u00E8s jeune institution. Elle participe \u00E0 l'\u00E9v\u00E9nement dans le Groupe II, classe 6, \u00AB \u00C9ducation de l'enfant. Enseignement primaire. Enseignement des adultes \u00BB pour ses activit\u00E9s p\u00E9dagogiques, mais aussi dans le Groupe IV, classe 33, avec les fabricants de soierie. Elle pr\u00E9sente alors deux tableaux tiss\u00E9s, la Th\u00E9orie des principaux tissus (unis et armures), un grand panneau qui d\u00E9cline les diff\u00E9rentes armures du tissage (Patron n\u00B0 32), dont le mus\u00E9e des Tissus conserve deux exemplaires (inv. MT 25027 et DI 25.25), et un grand Portrait de Jacquard. Ce dernier, dessin\u00E9 et mis en carte par Charles Michel, est un hommage ex\u00E9cut\u00E9 soixante ans exactement apr\u00E8s le fameux tableau tiss\u00E9 r\u00E9alis\u00E9 par la maison Didier-Petit et Cie pour l'Exposition des produits de l'industrie fran\u00E7aise de 1839 (inv. MT 2264 et MT 42157). Il avait \u00E9t\u00E9 r\u00E9alis\u00E9 d'apr\u00E8s le tableau de Jean-Claude Bonnefond, peint en 1834. Dans un grand m\u00E9daillon \u00E0 la couronne orn\u00E9e de perles en forme de gouttes appara\u00EEt l'image de Joseph-Marie Jacquard telle qu'elle a \u00E9t\u00E9 fix\u00E9e par Bonnefond. Des cuirs d\u00E9coup\u00E9s et des ornements enrichissent l'encadrement. Un cartouche indique : \u00AB JACQUARD/ 1752-1834/ LYON \u00BB Une branche de ch\u00EAne et une branche de laurier se d\u00E9ploient autour du m\u00E9daillon. L'image de l'inventeur est fid\u00E8le \u00E0 celle tiss\u00E9e par la maison Didier-Petit et Cie en 1839. Les d\u00E9tails ont cependant \u00E9t\u00E9 simplifi\u00E9s pour se concentrer sur le grand homme : on a supprim\u00E9, par exemple, le chandelier, le carreau cass\u00E9 et la vue \u00E0 travers la fen\u00EAtre ainsi que le rideau. Le jour m\u00EAme de l'inauguration de l'Exposition universelle, le 6 mai 1889, l'\u00C9cole municipale de tissage faisait don au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie d'un des premiers exemplaires de ce Portrait de Jacquard (inv. MT 24785). Le tissage de ce tableau constituait bien \u00E9videmment un exercice p\u00E9dagogique pour les \u00E9l\u00E8ves de l'\u00C9cole. L'\u00E9toffe pouvait aussi \u00EAtre acquise au sein m\u00EAme de l'\u00E9tablissement pour cinquante francs, alors que le petit Portrait de Sadi Carnot, cr\u00E9\u00E9 en 1888, pouvait y \u00EAtre acquis pour cinquante centimes seulement. Le mus\u00E9e des Tissus conserve plusieurs exemplaires de ce portrait (voir, notamment, inv. MT 31224.3).\nMaximilien Durand"@fr . "0.6036"^^ . "Paradoxalement, la capitale de la soie ne poss\u00E9dait pas de cours publics de tissage avant la cr\u00E9ation, en 1884, de l'\u00C9cole municipale de tissage. En 1812, le Conseil municipal avait supprim\u00E9 l\u2019\u00C9cole de fabrication, tandis que l'\u00C9cole des Beaux-Arts, issue d'une \u00E9cole gratuite de dessin cr\u00E9\u00E9e en 1798 sur la demande des fabricants et dessinateurs en soierie, enseignait peu l\u2019art appliqu\u00E9. Seule ou presque, l\u2019\u00C9cole sup\u00E9rieure de commerce et de tissage de Lyon, fond\u00E9e en 1872 sous l\u2019\u00E9gide de la Chambre de Commerce, comprenait depuis 1876, \u00E0 c\u00F4t\u00E9 des cours purement commerciaux, une section industrielle, o\u00F9 l\u2019on enseignait aux apprentis patrons la th\u00E9orie et la pratique de la fabrication de la soie. \nEn 1847, avec l\u2019aide financi\u00E8re de la Chambre de Commerce, la municipalit\u00E9 avait cr\u00E9\u00E9 des cours de th\u00E9orie de tissage qui se tenaient au Palais des Arts. Interrompus de 1852 \u00E0 1859, ils furent d\u00E9finitivement suspendus en 1879, quand le professeur Audibert, qui avait \u00E9t\u00E9 le r\u00E9p\u00E9titeur du cours de tissage d'\u00C9tienne Maisiat \u00E0 La Martini\u00E8re, pay\u00E9 cinq cents francs l\u2019an par la Chambre de Commerce, demanda \u00E0 \u00EAtre aussi r\u00E9mun\u00E9r\u00E9 par la Ville. Le Conseil municipal refusa de payer pour ces cours gratuits et Audibert d\u00E9missionna, alors que cent dix-sept \u00E9l\u00E8ves signaient une p\u00E9tition pour se plaindre de la suppression des cours. Le pr\u00E9fet fut saisi.\nLe 7 octobre 1880, \u00C9douard Aynard pr\u00E9sentait le Rapport de la commission des int\u00E9r\u00EAts publics sur la question au Conseil municipal de Lyon : \u00AB Cet ouvrier, si remarquable \u00E0 tant d'autres \u00E9gards, a souvent appris son m\u00E9tier d'une mani\u00E8re trop machinale ; il tisse admirablement, mais ne conna\u00EEt pas assez son instrument. Il n'a pas \u00E9t\u00E9 suffisamment initi\u00E9 aux multiples op\u00E9rations qui pr\u00E9c\u00E8dent ou accompagnent le tissage, c'est-\u00E0-dire le montage et l'ajustage des m\u00E9tiers ; il ne conna\u00EEt pas assez l'entretien du mat\u00E9riel, le d\u00E9montage, l'utilisation ou la transformation des montages hors de service ; il manque souvent des notions sur l'ourdissage, le lisage ou la correction des dessins. De l\u00E0 s'ensuivent de graves inconv\u00E9nients pour notre industrie et surtout pour l'ouvrier lui-m\u00EAme, qui devient ainsi, pour la moindre des r\u00E9parations et des op\u00E9rations accessoires du m\u00E9tier, tributaire d'une foule de petits industriels qui vivent sur lui et enl\u00E8vent une partie de son gain \u00BB (Archives municipales de Lyon, 176 WP 051 16). L\u2019id\u00E9e de la cr\u00E9ation d'une \u00E9cole de tissage est accept\u00E9e par le Conseil municipal.\nLe 1er juin 1881, la Ville institue une commission sp\u00E9ciale est institu\u00E9e \u00E0 l'effet d'\u00E9tudier un projet de cr\u00E9ation d'une \u00E9cole pratique de tissage. Elle est compos\u00E9e de fabricants, des n\u00E9gociants et tisseurs, li\u00E9s aux diverses institutions repr\u00E9sentatives de l'industrie de la soie, la Chambre de Commerce, la Condition des soies et les Prud'hommes. Son pr\u00E9sident est Fran\u00E7ois-Barth\u00E9lemy Arl\u00E8s-Dufour. Le 5 novembre 1883, le Conseil municipal vota la cr\u00E9ation de l'\u00C9cole municipale de tissage, \u00E0 installer sur la base du Rapport pr\u00E9sent\u00E9 ce jour par la commission sp\u00E9ciale. Le but poursuivi par cette \u00E9cole serait de former tant \u00AB des ouvriers habiles \u00BB que \u00AB des contrema\u00EEtres, commis, pouvant lutter avec l'\u00E9tranger sur le terrain industriel et commercial \u00BB et de \u00AB faciliter aux ouvriers de notre Ville le montage de leurs pi\u00E8ces et leur fournir tous les renseignements, toutes les notions qui pourraient leur \u00EAtre de quelque utilit\u00E9. \u00BB\nL'\u00C9cole municipale de tissage devait \u00EAtre \u00E9tablie au c\u0153ur de la Croix-Rousse. Depuis 1881, une Soci\u00E9t\u00E9 de cr\u00E9dit pour les petits ateliers de tissage m\u00E9canique, cr\u00E9\u00E9e par un groupe de chefs d\u2019ateliers d\u00E9sireux de promouvoir l\u2019adaptation de petits moteurs m\u00E9caniques sur les m\u00E9tiers \u00E0 bras des ateliers familiaux, organisait des ateliers de d\u00E9monstrations dans un immeuble sis au 2 de la place de Belfort (actuelle place Marcel Bertone). Ce sont ces ateliers qui servirent de locaux \u00E0 la nouvelle \u00C9cole, par suite d\u2019une convention sign\u00E9e entre la Ville et la Soci\u00E9t\u00E9 de cr\u00E9dit, qui c\u00E9da \u00E9galement son outillage. \u00C0 l'atelier m\u00E9canique, on ajouta, en 1885, un atelier de tissage \u00E0 main, puis un mus\u00E9e et une biblioth\u00E8que. L'\u00C9cole ouvre ses portes le 1er mars 1886 avec un programme moins ambitieux, cependant, que celui imagin\u00E9 par la commission sp\u00E9ciale. Aucun des six cours d'enseignement g\u00E9n\u00E9ral \u2014 g\u00E9ographie commerciale, enseignement du dessin, comptabilit\u00E9, anglais, chimie g\u00E9n\u00E9rale et tinctoriale, math\u00E9matiques \u2014 n'est mis en place faute de moyens. L'enseignement est ax\u00E9 essentiellement sur la fabrication des \u00E9toffes de soie, th\u00E9orie et pratique. En 1887-1888, on arr\u00EAta un programme d'\u00E9tudes bas\u00E9 sur trois cours de th\u00E9orie et un cours de pratique. En premi\u00E8re ann\u00E9e, les \u00E9l\u00E8ves recevaient un enseignement de la production de la soie et des op\u00E9rations qu'elle subit avant le tissage ; une description des divers remettages ; une formation et d\u00E9composition des tissus unis et armures. En deuxi\u00E8me ann\u00E9e, une description de la m\u00E9canique Jacquard, du lisage et de la mise en carte ; une d\u00E9monstration des divers empoutages ; une formation et d\u00E9composition des tissus fa\u00E7onn\u00E9s. En troisi\u00E8me ann\u00E9e, une formation et d\u00E9composition des grands fa\u00E7onn\u00E9s, damas \u00E0 plusieurs cordes, p\u00E9kins, double-cha\u00EEne... ; une \u00E9tude des diff\u00E9rents genres compliqu\u00E9s ; une \u00E9tude approfondie des notes du lisage et de la lecture de la carte.\nLorsque se tient l'Exposition universelle de Paris en 1889, l'\u00C9cole municipale de tissage de Lyon n'est encore qu'une tr\u00E8s jeune institution. Elle participe \u00E0 l'\u00E9v\u00E9nement dans le Groupe II, classe 6, \u00AB \u00C9ducation de l'enfant. Enseignement primaire. Enseignement des adultes \u00BB pour ses activit\u00E9s p\u00E9dagogiques, mais aussi dans le Groupe IV, classe 33, avec les fabricants de soierie. Elle pr\u00E9sente alors deux tableaux tiss\u00E9s, la Th\u00E9orie des principaux tissus (unis et armures), un grand panneau qui d\u00E9cline les diff\u00E9rentes armures du tissage (Patron n\u00B0 32), dont le mus\u00E9e des Tissus conserve deux exemplaires (inv. MT 25027 et DI 25.25), et un grand Portrait de Jacquard. Ce dernier, dessin\u00E9 et mis en carte par Charles Michel, est un hommage ex\u00E9cut\u00E9 soixante ans exactement apr\u00E8s le fameux tableau tiss\u00E9 r\u00E9alis\u00E9 par la maison Didier-Petit et Cie pour l'Exposition des produits de l'industrie fran\u00E7aise de 1839 (inv. MT 2264 et MT 42157). Il avait \u00E9t\u00E9 r\u00E9alis\u00E9 d'apr\u00E8s le tableau de Jean-Claude Bonnefond, peint en 1834. Dans un grand m\u00E9daillon \u00E0 la couronne orn\u00E9e de perles en forme de gouttes appara\u00EEt l'image de Joseph-Marie Jacquard telle qu'elle a \u00E9t\u00E9 fix\u00E9e par Bonnefond. Des cuirs d\u00E9coup\u00E9s et des ornements enrichissent l'encadrement. Un cartouche indique : \u00AB JACQUARD/ 1752-1834/ LYON \u00BB Une branche de ch\u00EAne et une branche de laurier se d\u00E9ploient autour du m\u00E9daillon. L'image de l'inventeur est fid\u00E8le \u00E0 celle tiss\u00E9e par la maison Didier-Petit et Cie en 1839. Les d\u00E9tails ont cependant \u00E9t\u00E9 simplifi\u00E9s pour se concentrer sur le grand homme : on a supprim\u00E9, par exemple, le chandelier, le carreau cass\u00E9 et la vue \u00E0 travers la fen\u00EAtre ainsi que le rideau. Le jour m\u00EAme de l'inauguration de l'Exposition universelle, le 6 mai 1889, l'\u00C9cole municipale de tissage faisait don au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie d'un des premiers exemplaires de ce Portrait de Jacquard (inv. MT 24785). Le tissage de ce tableau constituait bien \u00E9videmment un exercice p\u00E9dagogique pour les \u00E9l\u00E8ves de l'\u00C9cole. L'\u00E9toffe pouvait aussi \u00EAtre acquise au sein m\u00EAme de l'\u00E9tablissement pour cinquante francs, alors que le petit Portrait de Sadi Carnot, cr\u00E9\u00E9 en 1888, pouvait y \u00EAtre acquis pour cinquante centimes seulement. Le mus\u00E9e des Tissus conserve plusieurs exemplaires de ce portrait (voir, notamment, inv. MT 31224.3).\nMaximilien Durand"@fr . . "48823" . . . . . . . "Portrait de Joseph-Marie Jacquard d'apr\u00E8s Jean-Claude Bonnefond (Patron n\u00B0 30)"@fr . . . . . . . "0.802"^^ . . "Portrait de Joseph-Marie Jacquard d'apr\u00E8s Jean-Claude Bonnefond (Patron n\u00B0 30)"@fr . .