. . "0.7536"^^ . . . "87452" . . . . "0.8084"^^ . . . . . . . . . . . "Orfrois de la chasuble aux Sept Sacrements (mod\u00E8le brod\u00E9)"@fr . . . . . "0.4722"^^ . . "0.6676"^^ . . . . . . . . . . . . "0.5706"^^ . . . . . "0.4977"^^ . . . . . . . "0.5862"^^ . . . . . . . . . . "0.3656"^^ . . . . . . . . . "0.5222"^^ . . . . . . . "0.4589"^^ . "0.6704"^^ . . . . "Orfrois de la chasuble aux Sept Sacrements (mod\u00E8le brod\u00E9)"@fr . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . "0.4008"^^ . "0.4801"^^ . . "0.4741"^^ . . . . . . . "\u00C0 l'Exposition religieuse\u00A0organis\u00E9e\u00A0\u00E0 Rome en 1870 \u00E0 l'occasion du Concile de Vatican, la maison Henry J.-A., sp\u00E9cialis\u00E9e dans les ornements d'\u00E9glises, dorure et soieries pour ameublement,\u00A0est gratifi\u00E9e d'une m\u00E9daille d'honneur. Elle avait\u00A0succ\u00E9d\u00E9 en 1867 \u00E0 la maison Henry Fr\u00E8res (Alphonse et Charles) et Jouve (Hippolyte). La m\u00EAme ann\u00E9e, elle \u00E9tait distingu\u00E9e d'une m\u00E9daille d'argent \u00E0 l'Exposition universelle de Paris, et, en 1868, d'une m\u00E9daille d'or \u00E0 l'Exposition maritime internationale du Havre.\nLa\u00A0vitrine de la maison Henry J.-A. \u00E0 l'Exposition d'Art religieux de Rome est d\u00E9crite dans le compte rendu de l'\u00E9v\u00E9nement publi\u00E9 par l'abb\u00E9 Charles-Louis Decl\u00E8ves \u00E0 Bruxelles et Paris, en 1870, sous le titre Art religieux-Industrie. L\u2019Exposition romaine. \u00C9tudes, qui mentionne, notamment, d'autres \u0153uvres conserv\u00E9es au mus\u00E9e des Tissus, comme la croix de chasuble brod\u00E9e orn\u00E9e de la Transfiguration (inv. MT 2015.5.20) ou celle avec la repr\u00E9sentation de la Trinit\u00E9 (inv. MT 2015.5.24 et MT 2015.5.25). En revanche, la chasuble brod\u00E9e aux Sept Sacrements n'est pas cit\u00E9e par l'auteur, mais elle est bri\u00E8vement mentionn\u00E9e par Xavier Barbier de Montault, alors cam\u00E9rier d'honneur du pape Pie IX et membre du jury de l'Exposition, dans\u00A0sa critique publi\u00E9e dans\u00A0la Revue du monde catholique : \u00AB M. Henry est tr\u00E8s in\u00E9gal dans ses broderies. Il en a de m\u00E9diocres et de banales, comme sa chasuble \u00E0 \u00E9pis et raisins ; de nuances heurt\u00E9es et d\u2019un go\u00FBt \u00E9quivoque, par exemple, sa chasuble des Sacrements ; mais il faut s\u2019incliner devant le chaperon de chape o\u00F9 figure le couronnement de Marie, \u0153uvre irr\u00E9prochable si l\u2019artiste, plus soigneux de l\u2019iconographie des hautes \u00E9poques du Moyen \u00C2ge, avait donn\u00E9 au Christ un nimbe crucif\u00E8re et enlev\u00E9 les chaussures de ses pieds [...]\u00BB (\u00AB L\u2019Exposition religieuse \u00E0 Rome (huiti\u00E8me article). V\u00EAtements eccl\u00E9siastiques \u00BB, Revue du monde catholique. Recueil politique, scientifique, historique et litt\u00E9raire, dixi\u00E8me ann\u00E9e, t. XXX, 1870, p. 588-589). Le mus\u00E9e des Tissus conserve \u00E9galement deux exemplaires des broderies de la croix et de la bande d'orfroi de la chasuble \u00E0 \u00E9pis et raisins, aussi mentionn\u00E9e par Xavier Barbier de Montault (inv. MT 2015.5.26, MT 2015.5.27, MT 2015.5.28 et MT 2015.5.29).\nUn an apr\u00E8s l'Exposition romaine, Joseph-Alphonse Henry (1836-1913), qui dirige la maison Henry J.-A., reprend le th\u00E8me des Sept Sacrements pour une croix de chasuble et une bande d'orfroi tiss\u00E9es \u00AB au point des Gobelins \u00BB ; le mod\u00E8le tiss\u00E9 porte le num\u00E9ro de patron 1001, et il est dat\u00E9 de janvier 1871. Le mus\u00E9e des Tissus conserve une chasuble, style XVe si\u00E8cle,\u00A0orn\u00E9e de ces orfrois (inv. MT 2015.5.7), ainsi qu'une croix et une bande d'orfroi du m\u00EAme mod\u00E8le (inv. MT 2015.5.22 et MT 2015.5.23). Le fameux \u00AB point de Gobelins \u00BB \u00E9labor\u00E9 par Joseph-Alphonse Henry au d\u00E9but des ann\u00E9es 1870 d\u00E9signe \u00E0 cette date un taffetas fa\u00E7onn\u00E9, dominante trame, \u00E0 d\u00E9cor par trame compl\u00E9mentaire en soie polychrome et fil\u00E9s m\u00E9talliques or et argent. Le th\u00E8me des Sept Sacrements y est trait\u00E9 dans un style rappelant les productions du Moyen \u00C2ge, et plus particuli\u00E8rement les broderies \u00AB \u00E0 l'or nu\u00E9. \u00BB\nLa chasuble pr\u00E9sent\u00E9e \u00E0 l'Exposition romaine pr\u00E9pare, en quelque sorte, ce mod\u00E8le, par son iconographie sacramentelle mais aussi par sa volont\u00E9 de faire r\u00E9f\u00E9rence aux mod\u00E8les du pass\u00E9 catholique de la France, et plus particuli\u00E8rement \u00E0 la p\u00E9riode gothique.\u00A0Le d\u00E9cor de la croix de chasuble et de l'orfroi brod\u00E9s, en effet, pr\u00E9sente une s\u00E9rie de quadrilobes d'o\u00F9 jaillissent des enroulements v\u00E9g\u00E9taux d\u00E9riv\u00E9s de l'acanthe gothique.\nDans le\u00A0quadrilobe timbrant la partie sup\u00E9rieure de la branche verticale de la croix se tient la Vierge debout, couronn\u00E9e, serrant avec la main droite contre sa poitrine l'Enfant J\u00E9sus debout sur sa main gauche. Le Christ enfant l\u00E8ve le bras droit en signe de b\u00E9n\u00E9diction et tient l'orbe dans la main gauche. Une mandorle rayonnante, enflamm\u00E9e, encadre la Vierge.\u00A0Le grand m\u00E9daillon central, \u00E0 la crois\u00E9e des branches de la croix, est r\u00E9serv\u00E9. Il devait certainement accueillir le monogramme christique \u00AB IHS \u00BB comme sur la chasuble aux \u00E9pis et raisins, ou sur deux autres mod\u00E8les de chasubles gothiques brod\u00E9es\u00A0par la maison Henry J.-A. \u00E0 la m\u00EAme p\u00E9riode et conserv\u00E9es aussi au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 2015.5.30 et MT 2015.5.32). Dans le quadrilobe suivant prend place le sacrement\u00A0de l'eucharistie. Toutes les sc\u00E8nes sont trait\u00E9es dans un style \u00E9voquant le Moyen \u00C2ge tardif. Une femme agenouill\u00E9e re\u00E7oit la communion\u00A0 des mains d'un pr\u00EAtre tonsur\u00E9, sous le regard d'un assistant, lui aussi tonsur\u00E9, tenant un cierge. En dessous, le quadrilobe est lui aussi r\u00E9serv\u00E9. Un ornement symbolique devait y prendre place. Le dernier quadrilobe sur la branche verticale montre le bapt\u00EAme d'un enfant, tenu au-dessus des fonts par une femme voil\u00E9e, accompagn\u00E9e par un autre personnage, tandis que le pr\u00EAtre verse l'eau sur le front du nourrisson, un assistant tenant un cierge \u00E0 ses c\u00F4t\u00E9s.\nLa branche horizontale pr\u00E9sentait deux quadrilobes. Celui de gauche enferme la sc\u00E8ne du mariage : les deux \u00E9poux, de trois-quarts dos, se tiennent devant un pr\u00EAtre barbu, devant l'autel ; \u00E0 gauche de la sc\u00E8ne sont les t\u00E9moins, \u00E0 droite, un jeune assistant. Le quadrilobe de droite, sur la laize du mus\u00E9e des Tissus, est r\u00E9serv\u00E9. Une inscription au graphite, ray\u00E9e, indique \u00AB le mariage \u00BB ; elle a \u00E9t\u00E9 remplac\u00E9e par une autre inscription, \u00AB la p\u00E9nitence\u00A0\u00BB, la sc\u00E8ne \u00E9tant perdue. Elle est connue par une laize tiss\u00E9e comportant l'ensemble des sc\u00E8nes, conserv\u00E9e dans une collection priv\u00E9e :\u00A0 un \u00E9v\u00EAque, sur sa chaire \u00E9piscopale, b\u00E9nit des p\u00E9nitents agenouill\u00E9s sur la gauche de la composition, un assistant \u00E9tant \u00E0 la droite.\nSur l'orfroi du devant de la chasuble se succ\u00E8dent quatre quadrilobes. Le premier comporte la sc\u00E8ne de l'ordination, dispens\u00E9e par un \u00E9v\u00EAque assis de profil \u00E0 un pr\u00EAtre\u00A0sous le regard d'un autre pr\u00EAtre tenant la crosse \u00E9piscopale. Puis on trouve la confirmation, un \u00E9v\u00EAque debout imposant la main sur la t\u00EAte d'un jeune homme pr\u00E9sent\u00E9 par son parrain, sous le regard d'un assistant. Enfin, le cycle se conclut avec l'onction des malades, un pr\u00EAtre et son assitant b\u00E9nissant un mourant alit\u00E9,\u00A0pr\u00E8s de son fils.\nGr\u00E2ce \u00E0 l'exemplaire conserv\u00E9 en collection priv\u00E9e, on sait que les sc\u00E8nes repr\u00E9sentant les Sept Sacrements et la figure de la Vierge \u00E0 l'Enfant \u00E9taient tiss\u00E9es \u00AB couch\u00E9 \u00BB (c'est-\u00E0-dire que le sens de\u00A0lecture du d\u00E9cor est perpendiculaire\u00A0\u00E0 la direction de la cha\u00EEne)\u00A0dans une m\u00EAme laize \u00E0\u00A0fond satin, en taffetas fa\u00E7onn\u00E9, \u00E0\u00A0trois ou\u00A0quatre lats de lanc\u00E9 li\u00E9s en serg\u00E9 de 2 lie 1 (direction\u00A0Z), face enti\u00E8rement trame. Les fils de cha\u00EEne sont en soie, comme la trame de fond.\u00A0Les trames lanc\u00E9es sont en soie rouge fonc\u00E9, en fil\u00E9 m\u00E9tallique dor\u00E9 (lame enroul\u00E9e sur une \u00E2me de soie jaune), en fris\u00E9 m\u00E9tallique argent\u00E9 (lame enroul\u00E9e sur une \u00E2me d'ond\u00E9 de soie blanc) et, dans la\u00A0mandorle rayonnante\u00A0de la Vierge seulement, en fil\u00E9 m\u00E9tallique dor\u00E9 lamin\u00E9 (lame enroul\u00E9e sur une \u00E2me de soie jaune). Les sc\u00E8nes \u00E9taient dispos\u00E9es en trois bandes horizontales successives, la premi\u00E8re, en partie inf\u00E9rieure, superposant l'onction des malades, la confirmation et l'eucharistie, celle du milieu, l'ordination et la figure de la Vierge, celle de la partie sup\u00E9rieure, la r\u00E9conciliation ou p\u00E9nitence, le bapt\u00EAme et le mariage. Une fois tomb\u00E9e du m\u00E9tier, la laize \u00E9tait d\u00E9coup\u00E9e pour former, en broderie d'application, le fond des quadrilobes de la croix de chasuble et de la bande d'orfroi. Une broderie au point de tige en cordonnet de soie rouge fonc\u00E9, puis au pass\u00E9 plat en relief en fil\u00E9 m\u00E9tallique dor\u00E9, encadre chacune des sc\u00E8nes en formant la bordure des quadrilobes. Celle-ci est soulign\u00E9e par une broderie au point de tige au cordonnet de soie vert fonc\u00E9, qui d\u00E9finit \u00E9galement le trac\u00E9 des orfrois.\u00A0Le d\u00E9cor avait \u00E9t\u00E9 pr\u00E9alablement\u00A0indiqu\u00E9 au poncif. Entre les\u00A0quadrilobes, les enroulements d'acanthe sont trait\u00E9s au point boucl\u00E9 et\u00A0au point de tige en soie polychrome et cordonnet de soie,\u00A0ainsi qu'en couchure de fil\u00E9 et de fris\u00E9 m\u00E9talliques dor\u00E9s.\nLa broderie est ex\u00E9cut\u00E9e sur un fond de taffetas moir\u00E9 \u00E0 l'antique de couleur cr\u00E8me, doubl\u00E9 d'une toile de coton pour faciliter le travail de broderie et sa r\u00E9sistance.\nL'activit\u00E9 de broderie d'Henry J.-A. \u00E9tait une branche importante des activit\u00E9s et de la production de la maison. C'est aussi, paradoxalement, la moins connue aujourd'hui, puisque les archives conserv\u00E9es (les livres de cartons), \u00E0 la maison Prelle \u00E0 Lyon notamment, concernent exclusivement le tissage. L'exemplaire des orfrois brod\u00E9s de la chasuble des Sept Sacrements est donc particuli\u00E8rement pr\u00E9cieux. Il faisait partie d'un exceptionnel don g\u00E9n\u00E9reusement conc\u00E9d\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus par la famille Truchot, h\u00E9riti\u00E8re de la maison Henry J.-A.,\u00A0en 2015. La plupart des pi\u00E8ces composant ce don rappelaient les participations de la maison de soieries aux manifestations nationales ou internationales depuis 1870 et jusqu'aux premi\u00E8res d\u00E9cennies du XXe si\u00E8cle.\n\u00C0 l'Exposition internationale de Lyon en 1872, la maison Henry J.-A. obtient une m\u00E9daille d'honneur. L'ann\u00E9e suivante, \u00E0 l'Exposition universelle de Vienne, elle est gratifi\u00E9e d'une m\u00E9daille de progr\u00E8s, puis d'une m\u00E9daille d'or \u00E0 celle de Paris, en 1878. La maison obtient un Grand Prix \u00E0 l'Exposition universelle de Paris, en 1889, Joseph-Alphonse Henry \u00E9tant d\u00E9cor\u00E9 de la croix de la L\u00E9gion d'honneur, et\u00A0un autre Grand Prix \u00E0 celle de 1900. En 1907, Joseph-Alphonse Henry c\u00E8de l'entreprise \u00E0 ses neveux, Jean Truchot et Andr\u00E9 Grassis.\u00A0Ils la dirigent ensemble, selon les axes d\u00E9velopp\u00E9s par Joseph-Alphonse Henry (la maison utilise l'appellation \u00AB\u00A0ancienne maison Henry J.-A.\u00A0\u00BB dans ses documents administratifs et commerciaux et continue de fournir les patrons qui ont assur\u00E9 le succ\u00E8s de l'entreprise) jusqu'en 1919, Jean Truchot restant alors seul \u00E0 la t\u00EAte de l'\u00E9tablissement sous la raison commerciale Truchot J., puis, en 1925, Truchot J. et Cie. La maison continue d'accumuler les r\u00E9compenses sous la raison Truchot J. et Grassis puis Truchot J. En 1914, elle est membre du jury de l'Expoistion internationale de Lyon. Elle obtient un Grand Prix \u00E0 l'Exposition nationale de Strasbourg en 1919, un dipl\u00F4me d'honneur \u00E0 l'Exposition internationale des Arts d\u00E9coratifs et industriels modernes de Paris en 1925, un Grand Prix \u00E0 l'Exposition internationale de Leipzig et \u00E0 l'Exposition fran\u00E7aise de Madrid en 1927 (elle participe la m\u00EAme ann\u00E9e aux Expositions de Francfort et de Prague), \u00E0 l'Exposition internationale de Barcelone en 1919, \u00E0 celle de Li\u00E8ge et Anvers en 1930, un dipl\u00F4me d'honneur \u00E0 celle de Bruxelles en 1935. Jean Truchot est alors d\u00E9cor\u00E9 de la L\u00E9gion d'honneur. La Seconde Guerre mondiale, et plus encore le Concile de Vatican II, r\u00E9duisent consid\u00E9rablement les commandes d'ornements liturgiques. La maison Truchot J. et Cie ferme d\u00E9finitivement en 1977.\nMaximilien Durand"@fr . . . . . . "0.5288"^^ . . . . . "0.4325"^^ . . . "\u00C0 l'Exposition religieuse\u00A0organis\u00E9e\u00A0\u00E0 Rome en 1870 \u00E0 l'occasion du Concile de Vatican, la maison Henry J.-A., sp\u00E9cialis\u00E9e dans les ornements d'\u00E9glises, dorure et soieries pour ameublement,\u00A0est gratifi\u00E9e d'une m\u00E9daille d'honneur. Elle avait\u00A0succ\u00E9d\u00E9 en 1867 \u00E0 la maison Henry Fr\u00E8res (Alphonse et Charles) et Jouve (Hippolyte). La m\u00EAme ann\u00E9e, elle \u00E9tait distingu\u00E9e d'une m\u00E9daille d'argent \u00E0 l'Exposition universelle de Paris, et, en 1868, d'une m\u00E9daille d'or \u00E0 l'Exposition maritime internationale du Havre.\nLa\u00A0vitrine de la maison Henry J.-A. \u00E0 l'Exposition d'Art religieux de Rome est d\u00E9crite dans le compte rendu de l'\u00E9v\u00E9nement publi\u00E9 par l'abb\u00E9 Charles-Louis Decl\u00E8ves \u00E0 Bruxelles et Paris, en 1870, sous le titre Art religieux-Industrie. L\u2019Exposition romaine. \u00C9tudes, qui mentionne, notamment, d'autres \u0153uvres conserv\u00E9es au mus\u00E9e des Tissus, comme la croix de chasuble brod\u00E9e orn\u00E9e de la Transfiguration (inv. MT 2015.5.20) ou celle avec la repr\u00E9sentation de la Trinit\u00E9 (inv. MT 2015.5.24 et MT 2015.5.25). En revanche, la chasuble brod\u00E9e aux Sept Sacrements n'est pas cit\u00E9e par l'auteur, mais elle est bri\u00E8vement mentionn\u00E9e par Xavier Barbier de Montault, alors cam\u00E9rier d'honneur du pape Pie IX et membre du jury de l'Exposition, dans\u00A0sa critique publi\u00E9e dans\u00A0la Revue du monde catholique : \u00AB M. Henry est tr\u00E8s in\u00E9gal dans ses broderies. Il en a de m\u00E9diocres et de banales, comme sa chasuble \u00E0 \u00E9pis et raisins ; de nuances heurt\u00E9es et d\u2019un go\u00FBt \u00E9quivoque, par exemple, sa chasuble des Sacrements ; mais il faut s\u2019incliner devant le chaperon de chape o\u00F9 figure le couronnement de Marie, \u0153uvre irr\u00E9prochable si l\u2019artiste, plus soigneux de l\u2019iconographie des hautes \u00E9poques du Moyen \u00C2ge, avait donn\u00E9 au Christ un nimbe crucif\u00E8re et enlev\u00E9 les chaussures de ses pieds [...]\u00BB (\u00AB L\u2019Exposition religieuse \u00E0 Rome (huiti\u00E8me article). V\u00EAtements eccl\u00E9siastiques \u00BB, Revue du monde catholique. Recueil politique, scientifique, historique et litt\u00E9raire, dixi\u00E8me ann\u00E9e, t. XXX, 1870, p. 588-589). Le mus\u00E9e des Tissus conserve \u00E9galement deux exemplaires des broderies de la croix et de la bande d'orfroi de la chasuble \u00E0 \u00E9pis et raisins, aussi mentionn\u00E9e par Xavier Barbier de Montault (inv. MT 2015.5.26, MT 2015.5.27, MT 2015.5.28 et MT 2015.5.29).\nUn an apr\u00E8s l'Exposition romaine, Joseph-Alphonse Henry (1836-1913), qui dirige la maison Henry J.-A., reprend le th\u00E8me des Sept Sacrements pour une croix de chasuble et une bande d'orfroi tiss\u00E9es \u00AB au point des Gobelins \u00BB ; le mod\u00E8le tiss\u00E9 porte le num\u00E9ro de patron 1001, et il est dat\u00E9 de janvier 1871. Le mus\u00E9e des Tissus conserve une chasuble, style XVe si\u00E8cle,\u00A0orn\u00E9e de ces orfrois (inv. MT 2015.5.7), ainsi qu'une croix et une bande d'orfroi du m\u00EAme mod\u00E8le (inv. MT 2015.5.22 et MT 2015.5.23). Le fameux \u00AB point de Gobelins \u00BB \u00E9labor\u00E9 par Joseph-Alphonse Henry au d\u00E9but des ann\u00E9es 1870 d\u00E9signe \u00E0 cette date un taffetas fa\u00E7onn\u00E9, dominante trame, \u00E0 d\u00E9cor par trame compl\u00E9mentaire en soie polychrome et fil\u00E9s m\u00E9talliques or et argent. Le th\u00E8me des Sept Sacrements y est trait\u00E9 dans un style rappelant les productions du Moyen \u00C2ge, et plus particuli\u00E8rement les broderies \u00AB \u00E0 l'or nu\u00E9. \u00BB\nLa chasuble pr\u00E9sent\u00E9e \u00E0 l'Exposition romaine pr\u00E9pare, en quelque sorte, ce mod\u00E8le, par son iconographie sacramentelle mais aussi par sa volont\u00E9 de faire r\u00E9f\u00E9rence aux mod\u00E8les du pass\u00E9 catholique de la France, et plus particuli\u00E8rement \u00E0 la p\u00E9riode gothique.\u00A0Le d\u00E9cor de la croix de chasuble et de l'orfroi brod\u00E9s, en effet, pr\u00E9sente une s\u00E9rie de quadrilobes d'o\u00F9 jaillissent des enroulements v\u00E9g\u00E9taux d\u00E9riv\u00E9s de l'acanthe gothique.\nDans le\u00A0quadrilobe timbrant la partie sup\u00E9rieure de la branche verticale de la croix se tient la Vierge debout, couronn\u00E9e, serrant avec la main droite contre sa poitrine l'Enfant J\u00E9sus debout sur sa main gauche. Le Christ enfant l\u00E8ve le bras droit en signe de b\u00E9n\u00E9diction et tient l'orbe dans la main gauche. Une mandorle rayonnante, enflamm\u00E9e, encadre la Vierge.\u00A0Le grand m\u00E9daillon central, \u00E0 la crois\u00E9e des branches de la croix, est r\u00E9serv\u00E9. Il devait certainement accueillir le monogramme christique \u00AB IHS \u00BB comme sur la chasuble aux \u00E9pis et raisins, ou sur deux autres mod\u00E8les de chasubles gothiques brod\u00E9es\u00A0par la maison Henry J.-A. \u00E0 la m\u00EAme p\u00E9riode et conserv\u00E9es aussi au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 2015.5.30 et MT 2015.5.32). Dans le quadrilobe suivant prend place le sacrement\u00A0de l'eucharistie. Toutes les sc\u00E8nes sont trait\u00E9es dans un style \u00E9voquant le Moyen \u00C2ge tardif. Une femme agenouill\u00E9e re\u00E7oit la communion\u00A0 des mains d'un pr\u00EAtre tonsur\u00E9, sous le regard d'un assistant, lui aussi tonsur\u00E9, tenant un cierge. En dessous, le quadrilobe est lui aussi r\u00E9serv\u00E9. Un ornement symbolique devait y prendre place. Le dernier quadrilobe sur la branche verticale montre le bapt\u00EAme d'un enfant, tenu au-dessus des fonts par une femme voil\u00E9e, accompagn\u00E9e par un autre personnage, tandis que le pr\u00EAtre verse l'eau sur le front du nourrisson, un assistant tenant un cierge \u00E0 ses c\u00F4t\u00E9s.\nLa branche horizontale pr\u00E9sentait deux quadrilobes. Celui de gauche enferme la sc\u00E8ne du mariage : les deux \u00E9poux, de trois-quarts dos, se tiennent devant un pr\u00EAtre barbu, devant l'autel ; \u00E0 gauche de la sc\u00E8ne sont les t\u00E9moins, \u00E0 droite, un jeune assistant. Le quadrilobe de droite, sur la laize du mus\u00E9e des Tissus, est r\u00E9serv\u00E9. Une inscription au graphite, ray\u00E9e, indique \u00AB le mariage \u00BB ; elle a \u00E9t\u00E9 remplac\u00E9e par une autre inscription, \u00AB la p\u00E9nitence\u00A0\u00BB, la sc\u00E8ne \u00E9tant perdue. Elle est connue par une laize tiss\u00E9e comportant l'ensemble des sc\u00E8nes, conserv\u00E9e dans une collection priv\u00E9e :\u00A0 un \u00E9v\u00EAque, sur sa chaire \u00E9piscopale, b\u00E9nit des p\u00E9nitents agenouill\u00E9s sur la gauche de la composition, un assistant \u00E9tant \u00E0 la droite.\nSur l'orfroi du devant de la chasuble se succ\u00E8dent quatre quadrilobes. Le premier comporte la sc\u00E8ne de l'ordination, dispens\u00E9e par un \u00E9v\u00EAque assis de profil \u00E0 un pr\u00EAtre\u00A0sous le regard d'un autre pr\u00EAtre tenant la crosse \u00E9piscopale. Puis on trouve la confirmation, un \u00E9v\u00EAque debout imposant la main sur la t\u00EAte d'un jeune homme pr\u00E9sent\u00E9 par son parrain, sous le regard d'un assistant. Enfin, le cycle se conclut avec l'onction des malades, un pr\u00EAtre et son assitant b\u00E9nissant un mourant alit\u00E9,\u00A0pr\u00E8s de son fils.\nGr\u00E2ce \u00E0 l'exemplaire conserv\u00E9 en collection priv\u00E9e, on sait que les sc\u00E8nes repr\u00E9sentant les Sept Sacrements et la figure de la Vierge \u00E0 l'Enfant \u00E9taient tiss\u00E9es \u00AB couch\u00E9 \u00BB (c'est-\u00E0-dire que le sens de\u00A0lecture du d\u00E9cor est perpendiculaire\u00A0\u00E0 la direction de la cha\u00EEne)\u00A0dans une m\u00EAme laize \u00E0\u00A0fond satin, en taffetas fa\u00E7onn\u00E9, \u00E0\u00A0trois ou\u00A0quatre lats de lanc\u00E9 li\u00E9s en serg\u00E9 de 2 lie 1 (direction\u00A0Z), face enti\u00E8rement trame. Les fils de cha\u00EEne sont en soie, comme la trame de fond.\u00A0Les trames lanc\u00E9es sont en soie rouge fonc\u00E9, en fil\u00E9 m\u00E9tallique dor\u00E9 (lame enroul\u00E9e sur une \u00E2me de soie jaune), en fris\u00E9 m\u00E9tallique argent\u00E9 (lame enroul\u00E9e sur une \u00E2me d'ond\u00E9 de soie blanc) et, dans la\u00A0mandorle rayonnante\u00A0de la Vierge seulement, en fil\u00E9 m\u00E9tallique dor\u00E9 lamin\u00E9 (lame enroul\u00E9e sur une \u00E2me de soie jaune). Les sc\u00E8nes \u00E9taient dispos\u00E9es en trois bandes horizontales successives, la premi\u00E8re, en partie inf\u00E9rieure, superposant l'onction des malades, la confirmation et l'eucharistie, celle du milieu, l'ordination et la figure de la Vierge, celle de la partie sup\u00E9rieure, la r\u00E9conciliation ou p\u00E9nitence, le bapt\u00EAme et le mariage. Une fois tomb\u00E9e du m\u00E9tier, la laize \u00E9tait d\u00E9coup\u00E9e pour former, en broderie d'application, le fond des quadrilobes de la croix de chasuble et de la bande d'orfroi. Une broderie au point de tige en cordonnet de soie rouge fonc\u00E9, puis au pass\u00E9 plat en relief en fil\u00E9 m\u00E9tallique dor\u00E9, encadre chacune des sc\u00E8nes en formant la bordure des quadrilobes. Celle-ci est soulign\u00E9e par une broderie au point de tige au cordonnet de soie vert fonc\u00E9, qui d\u00E9finit \u00E9galement le trac\u00E9 des orfrois.\u00A0Le d\u00E9cor avait \u00E9t\u00E9 pr\u00E9alablement\u00A0indiqu\u00E9 au poncif. Entre les\u00A0quadrilobes, les enroulements d'acanthe sont trait\u00E9s au point boucl\u00E9 et\u00A0au point de tige en soie polychrome et cordonnet de soie,\u00A0ainsi qu'en couchure de fil\u00E9 et de fris\u00E9 m\u00E9talliques dor\u00E9s.\nLa broderie est ex\u00E9cut\u00E9e sur un fond de taffetas moir\u00E9 \u00E0 l'antique de couleur cr\u00E8me, doubl\u00E9 d'une toile de coton pour faciliter le travail de broderie et sa r\u00E9sistance.\nL'activit\u00E9 de broderie d'Henry J.-A. \u00E9tait une branche importante des activit\u00E9s et de la production de la maison. C'est aussi, paradoxalement, la moins connue aujourd'hui, puisque les archives conserv\u00E9es (les livres de cartons), \u00E0 la maison Prelle \u00E0 Lyon notamment, concernent exclusivement le tissage. L'exemplaire des orfrois brod\u00E9s de la chasuble des Sept Sacrements est donc particuli\u00E8rement pr\u00E9cieux. Il faisait partie d'un exceptionnel don g\u00E9n\u00E9reusement conc\u00E9d\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus par la famille Truchot, h\u00E9riti\u00E8re de la maison Henry J.-A.,\u00A0en 2015. La plupart des pi\u00E8ces composant ce don rappelaient les participations de la maison de soieries aux manifestations nationales ou internationales depuis 1870 et jusqu'aux premi\u00E8res d\u00E9cennies du XXe si\u00E8cle.\n\u00C0 l'Exposition internationale de Lyon en 1872, la maison Henry J.-A. obtient une m\u00E9daille d'honneur. L'ann\u00E9e suivante, \u00E0 l'Exposition universelle de Vienne, elle est gratifi\u00E9e d'une m\u00E9daille de progr\u00E8s, puis d'une m\u00E9daille d'or \u00E0 celle de Paris, en 1878. La maison obtient un Grand Prix \u00E0 l'Exposition universelle de Paris, en 1889, Joseph-Alphonse Henry \u00E9tant d\u00E9cor\u00E9 de la croix de la L\u00E9gion d'honneur, et\u00A0un autre Grand Prix \u00E0 celle de 1900. En 1907, Joseph-Alphonse Henry c\u00E8de l'entreprise \u00E0 ses neveux, Jean Truchot et Andr\u00E9 Grassis.\u00A0Ils la dirigent ensemble, selon les axes d\u00E9velopp\u00E9s par Joseph-Alphonse Henry (la maison utilise l'appellation \u00AB\u00A0ancienne maison Henry J.-A.\u00A0\u00BB dans ses documents administratifs et commerciaux et continue de fournir les patrons qui ont assur\u00E9 le succ\u00E8s de l'entreprise) jusqu'en 1919, Jean Truchot restant alors seul \u00E0 la t\u00EAte de l'\u00E9tablissement sous la raison commerciale Truchot J., puis, en 1925, Truchot J. et Cie. La maison continue d'accumuler les r\u00E9compenses sous la raison Truchot J. et Grassis puis Truchot J. En 1914, elle est membre du jury de l'Expoistion internationale de Lyon. Elle obtient un Grand Prix \u00E0 l'Exposition nationale de Strasbourg en 1919, un dipl\u00F4me d'honneur \u00E0 l'Exposition internationale des Arts d\u00E9coratifs et industriels modernes de Paris en 1925, un Grand Prix \u00E0 l'Exposition internationale de Leipzig et \u00E0 l'Exposition fran\u00E7aise de Madrid en 1927 (elle participe la m\u00EAme ann\u00E9e aux Expositions de Francfort et de Prague), \u00E0 l'Exposition internationale de Barcelone en 1919, \u00E0 celle de Li\u00E8ge et Anvers en 1930, un dipl\u00F4me d'honneur \u00E0 celle de Bruxelles en 1935. Jean Truchot est alors d\u00E9cor\u00E9 de la L\u00E9gion d'honneur. La Seconde Guerre mondiale, et plus encore le Concile de Vatican II, r\u00E9duisent consid\u00E9rablement les commandes d'ornements liturgiques. La maison Truchot J. et Cie ferme d\u00E9finitivement en 1977.\nMaximilien Durand"@fr . . "0.6682"^^ . . . . . . . . . . . . . . . . "0.5927"^^ . . . . . . . . . . . "0.4658"^^ . . . "0.6729"^^ . . "0.615"^^ . 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