"M\u00E9daillon en pendentif d'une bande d'\u00E9paule"@fr . . "Le m\u00E9daillon,\u00A0acquis en 1910 avec d'autres \u00E9toffes anciennes de la collection de Claudius C\u00F4te, provient des fouilles du site d'Akhm\u00EEm, probablement celles men\u00E9es par Robert Forrer (1866-1947) qui dispersa ses trouvailles aupr\u00E8s de plusieurs amateurs ou mus\u00E9es. Il correspond \u00E0 la partie terminale, en pendentif, d'une bande d'\u00E9paule, originellement appliqu\u00E9e sur un v\u00EAtement en lin, comme en t\u00E9moigne l'ourlet qui le borde, maintenu par des fils de couture en lin, retors Z de deux bouts S, et les vestiges de la toile de support originale. Une tunique de\u00A0ce type est\u00A0conserv\u00E9e au Victoria & Albert Museum de Londres (inv. 820-1903), comportant des bandes d'\u00E9paules avec m\u00E9daillon terminal en pendentif, identiques \u00E0 celui conserv\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus, des manchettes\u00A0et\u00A0quatre m\u00E9daillons, deux \u00E0 l'avant, deux \u00E0 l'arri\u00E8re, en partie inf\u00E9rieure. Le mus\u00E9e des Tissus conserve d'ailleurs une bande d'\u00E9paule compl\u00E8te, comparable \u00E0 celles qui ornent cette tunique avec quelques vestiges de la toile de lin du v\u00EAtement sur lequel elle \u00E9tait appliqu\u00E9e (inv. MT 24566.10), mais sans ses m\u00E9daillons terminaux. Il conserve aussi des fragments de manchettes (inv. MT 29241 et MT 40459) et des m\u00E9daillons de bas de robe (inv. MT 32662.1 et MT 32662.2), qui pr\u00E9sentent tous les m\u00EAmes caract\u00E9ristiques stylistiques et techniques que le m\u00E9daillon terminal.\nCe dernier est cern\u00E9 d'une couronne de couleur cr\u00E8me, orn\u00E9e d'une succession de\u00A0touffes v\u00E9g\u00E9tales stylis\u00E9es, alternativement tourn\u00E9es vers l'ext\u00E9rieur et l'int\u00E9rieur du m\u00E9daillon. Ce dernier, sur fond bleu noir, violac\u00E9, est orn\u00E9 d'une tige supportant une grosse fleur \u00E0 sept p\u00E9tales nervur\u00E9s. Des tigelles jaillissent de la tige centrale, supportant des feuilles recourb\u00E9es, ou en forme de c\u0153urs et de tr\u00E8fles, ainsi que de grandes palmettes cern\u00E9es par un ruban perl\u00E9. Le d\u00E9cor\u00A0offre une version r\u00E9duite des grandes inflorescences qui s'\u00E9panouissent sur les m\u00E9daillons de bas de tunique.\u00A0\u00A0\nL'\u00E9l\u00E9ment appartient \u00E0 un groupe de soieries qui pr\u00E9sentent une remarquable unit\u00E9 iconographique, mais aussi technique : il s'agit toujours de samits bicolores, tiss\u00E9s avec des pass\u00E9es paires \u00E0 retour et li\u00E9s avec un serg\u00E9 de diagonale Z et non pas S comme pour les soieries d\u00E9couvertes \u00E0 Antino\u00E9 en 1897 et 1898, par exemple. Les fils de cha\u00EEne sont peu denses (entre 15 \u00E0 22 fils de chaque cha\u00EEne au centim\u00E8tre) et le nombre de pass\u00E9es peu \u00E9lev\u00E9 (entre 31 et 44 par centim\u00E8tre).\u00A0On constate \u00E9galement des irr\u00E9gularit\u00E9s de tissage aux passages entre fond et motif, indiquant un d\u00E9calage du travail entre le tisseur et le tireur de lacs.\u00A0Ces \u00E9l\u00E9ments, qui rel\u00E8vent d'une tradition de tissage m\u00E9diterran\u00E9enne, qu'on peut dater\u00A0entre le VIe et le VIIIe si\u00E8cle environ, sont \u00E9galement les indices d'une\u00A0production homog\u00E8ne, au sein d'un m\u00EAme centre textile, qu'il convient certainement de situer dans la ville d'Akhm\u00EEm.\nLes manchettes, par ailleurs, portent souvent des inscriptions en grec, au nom de ZAXAPIOY, c'est-\u00E0-dire \u00AB de Zacharie \u00BB\u00A0(sur la tunique du Victoria & Albert Museum, notamment, mais aussi, par exemple, sur une manchette du m\u00EAme mus\u00E9e, inv. 303-1887 ; sur un autre exemplaire du British Museum, inv. 1904,0706.41 ; sur les deux exemplaires du mus\u00E9e des Tissus cit\u00E9s plus haut) ou de \u0399\u03A9\u03A3\u0397\u03A6, c'est-\u00E0-dire \u00AB\u00A0Joseph \u00BB (sur des exemplaires conserv\u00E9s, par exemple, \u00E0 la Dumbarton Oaks Byzantine Collection de Washington, inv. BZ.1956.2 ;\u00A0\u00E0 la Fondation Abegg \u00E0 Riggisberg, inv. Nr. 186 ;\u00A0ou au Cleveland Museum of Art, inv. 1947,193), qui sont probablement des marques d'ateliers.\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\nLe Museum of Fine Arts de Boston conserve un panneau de soierie (inv. 15.385) contenant six m\u00E9daillons\u00A0presque tangents en deux rang\u00E9es superpos\u00E9es de trois m\u00E9daillons du m\u00EAme dessin que les exemplaires de Lyon correspondant \u00E0 des ornements de bas de robe\u00A0; la Dumbarton Oaks Byzantine Collection, \u00E0 Washington, un autre panneau avec deux rang\u00E9es superpos\u00E9es de quatre m\u00E9daillons (inv. 77.2) ; le Metropolitan Museum de New York, un fragment avec deux m\u00E9daillons superpos\u00E9s (inv. 90.5.29a). Dans ces\u00A0trois cas, les m\u00E9daillons n'ont pas \u00E9t\u00E9 d\u00E9coup\u00E9s pour \u00EAtre\u00A0transform\u00E9s en parements. Cela prouve que ces samits, destin\u00E9s \u00E0 \u00EAtre\u00A0d\u00E9coup\u00E9s puis appliqu\u00E9s sur des v\u00EAtements, \u00E9taient produits en s\u00E9rie, ce qui explique la relative abondance de ces \u00E9toffes dans les collections publiques.\u00A0C'est un argument suppl\u00E9mentaire pour reconna\u00EEtre une production d'ateliers locaux, ainsi que la provenance des pi\u00E8ces elles-m\u00EAmes, quand elle est connue, qui ont toutes \u00E9t\u00E9 exhum\u00E9es dans les s\u00E9pultures de la ville d'Akhm\u00EEm.\nPlusieurs collections publiques conservent des exemplaires de grands m\u00E9daillons de bas de robe\u00A0: le Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 07.243.2), l'\u00E9glise Saint-Servais de Maastricht (inv. 7-2), la Whitworth Art Gallery de Manchester (inv. T.13741), la collection Katoen Natie, \u00E0 Anvers (inv. 151/DM 33C et 657/DM 33D), le Victoria & Albert Museum de Londres (inv. 355-1887,\u00A02180-1900 et 2066-1900), le mus\u00E9e national du Moyen \u00C2ge-Thermes et h\u00F4tel de Cluny, \u00E0 Paris (inv. Cl. 13195), par exemple, tous orn\u00E9s de la grande tige ornementale, plus d\u00E9velopp\u00E9e que sur le m\u00E9daillon en pendentif de bande d'\u00E9paule du mus\u00E9e des Tissus.\nDes datations au radiocarbone effectu\u00E9es sur\u00A0les m\u00E9daillons de ce groupe conserv\u00E9s \u00E0 Anvers, dans la collection Katoen Natie ont situ\u00E9\u00A0le premier entre 615 et 710 (\u00E0 95,4 % de probabilit\u00E9 ; inv. 151/DM 33C) et le second, entre 660 et 780\u00A0(\u00E0 95,4 % de probabilit\u00E9 ;\u00A0inv. 657/DM 33D).\nLa datation retenue pour le m\u00E9daillon de Lyon peut donc se situer entre la seconde moiti\u00E9 du VIIe si\u00E8cle et la premi\u00E8re moiti\u00E9 du VIIIe si\u00E8cle. La production de soieries \u00E0 Akhm\u00EEm a cependant d\u00FB occuper plusieurs ateliers sur une p\u00E9riode chronologique plus \u00E9tendue, comme en t\u00E9moignent les fragments de provenance av\u00E9r\u00E9e conserv\u00E9s dans les collections publiques, qui montrent des sous-groupes diff\u00E9rents au sein d'une m\u00EAme tradition de tissage.\nMaximilien Durand"@fr . "0.4132"^^ . . . . "M\u00E9daillon en pendentif d'une bande d'\u00E9paule"@fr . . . "50034" . . . "0.5944"^^ . . . . . . . "Le m\u00E9daillon,\u00A0acquis en 1910 avec d'autres \u00E9toffes anciennes de la collection de Claudius C\u00F4te, provient des fouilles du site d'Akhm\u00EEm, probablement celles men\u00E9es par Robert Forrer (1866-1947) qui dispersa ses trouvailles aupr\u00E8s de plusieurs amateurs ou mus\u00E9es. Il correspond \u00E0 la partie terminale, en pendentif, d'une bande d'\u00E9paule, originellement appliqu\u00E9e sur un v\u00EAtement en lin, comme en t\u00E9moigne l'ourlet qui le borde, maintenu par des fils de couture en lin, retors Z de deux bouts S, et les vestiges de la toile de support originale. Une tunique de\u00A0ce type est\u00A0conserv\u00E9e au Victoria & Albert Museum de Londres (inv. 820-1903), comportant des bandes d'\u00E9paules avec m\u00E9daillon terminal en pendentif, identiques \u00E0 celui conserv\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus, des manchettes\u00A0et\u00A0quatre m\u00E9daillons, deux \u00E0 l'avant, deux \u00E0 l'arri\u00E8re, en partie inf\u00E9rieure. Le mus\u00E9e des Tissus conserve d'ailleurs une bande d'\u00E9paule compl\u00E8te, comparable \u00E0 celles qui ornent cette tunique avec quelques vestiges de la toile de lin du v\u00EAtement sur lequel elle \u00E9tait appliqu\u00E9e (inv. MT 24566.10), mais sans ses m\u00E9daillons terminaux. Il conserve aussi des fragments de manchettes (inv. MT 29241 et MT 40459) et des m\u00E9daillons de bas de robe (inv. MT 32662.1 et MT 32662.2), qui pr\u00E9sentent tous les m\u00EAmes caract\u00E9ristiques stylistiques et techniques que le m\u00E9daillon terminal.\nCe dernier est cern\u00E9 d'une couronne de couleur cr\u00E8me, orn\u00E9e d'une succession de\u00A0touffes v\u00E9g\u00E9tales stylis\u00E9es, alternativement tourn\u00E9es vers l'ext\u00E9rieur et l'int\u00E9rieur du m\u00E9daillon. Ce dernier, sur fond bleu noir, violac\u00E9, est orn\u00E9 d'une tige supportant une grosse fleur \u00E0 sept p\u00E9tales nervur\u00E9s. Des tigelles jaillissent de la tige centrale, supportant des feuilles recourb\u00E9es, ou en forme de c\u0153urs et de tr\u00E8fles, ainsi que de grandes palmettes cern\u00E9es par un ruban perl\u00E9. Le d\u00E9cor\u00A0offre une version r\u00E9duite des grandes inflorescences qui s'\u00E9panouissent sur les m\u00E9daillons de bas de tunique.\u00A0\u00A0\nL'\u00E9l\u00E9ment appartient \u00E0 un groupe de soieries qui pr\u00E9sentent une remarquable unit\u00E9 iconographique, mais aussi technique : il s'agit toujours de samits bicolores, tiss\u00E9s avec des pass\u00E9es paires \u00E0 retour et li\u00E9s avec un serg\u00E9 de diagonale Z et non pas S comme pour les soieries d\u00E9couvertes \u00E0 Antino\u00E9 en 1897 et 1898, par exemple. Les fils de cha\u00EEne sont peu denses (entre 15 \u00E0 22 fils de chaque cha\u00EEne au centim\u00E8tre) et le nombre de pass\u00E9es peu \u00E9lev\u00E9 (entre 31 et 44 par centim\u00E8tre).\u00A0On constate \u00E9galement des irr\u00E9gularit\u00E9s de tissage aux passages entre fond et motif, indiquant un d\u00E9calage du travail entre le tisseur et le tireur de lacs.\u00A0Ces \u00E9l\u00E9ments, qui rel\u00E8vent d'une tradition de tissage m\u00E9diterran\u00E9enne, qu'on peut dater\u00A0entre le VIe et le VIIIe si\u00E8cle environ, sont \u00E9galement les indices d'une\u00A0production homog\u00E8ne, au sein d'un m\u00EAme centre textile, qu'il convient certainement de situer dans la ville d'Akhm\u00EEm.\nLes manchettes, par ailleurs, portent souvent des inscriptions en grec, au nom de ZAXAPIOY, c'est-\u00E0-dire \u00AB de Zacharie \u00BB\u00A0(sur la tunique du Victoria & Albert Museum, notamment, mais aussi, par exemple, sur une manchette du m\u00EAme mus\u00E9e, inv. 303-1887 ; sur un autre exemplaire du British Museum, inv. 1904,0706.41 ; sur les deux exemplaires du mus\u00E9e des Tissus cit\u00E9s plus haut) ou de \u0399\u03A9\u03A3\u0397\u03A6, c'est-\u00E0-dire \u00AB\u00A0Joseph \u00BB (sur des exemplaires conserv\u00E9s, par exemple, \u00E0 la Dumbarton Oaks Byzantine Collection de Washington, inv. BZ.1956.2 ;\u00A0\u00E0 la Fondation Abegg \u00E0 Riggisberg, inv. Nr. 186 ;\u00A0ou au Cleveland Museum of Art, inv. 1947,193), qui sont probablement des marques d'ateliers.\u00A0\u00A0\u00A0\u00A0\nLe Museum of Fine Arts de Boston conserve un panneau de soierie (inv. 15.385) contenant six m\u00E9daillons\u00A0presque tangents en deux rang\u00E9es superpos\u00E9es de trois m\u00E9daillons du m\u00EAme dessin que les exemplaires de Lyon correspondant \u00E0 des ornements de bas de robe\u00A0; la Dumbarton Oaks Byzantine Collection, \u00E0 Washington, un autre panneau avec deux rang\u00E9es superpos\u00E9es de quatre m\u00E9daillons (inv. 77.2) ; le Metropolitan Museum de New York, un fragment avec deux m\u00E9daillons superpos\u00E9s (inv. 90.5.29a). Dans ces\u00A0trois cas, les m\u00E9daillons n'ont pas \u00E9t\u00E9 d\u00E9coup\u00E9s pour \u00EAtre\u00A0transform\u00E9s en parements. Cela prouve que ces samits, destin\u00E9s \u00E0 \u00EAtre\u00A0d\u00E9coup\u00E9s puis appliqu\u00E9s sur des v\u00EAtements, \u00E9taient produits en s\u00E9rie, ce qui explique la relative abondance de ces \u00E9toffes dans les collections publiques.\u00A0C'est un argument suppl\u00E9mentaire pour reconna\u00EEtre une production d'ateliers locaux, ainsi que la provenance des pi\u00E8ces elles-m\u00EAmes, quand elle est connue, qui ont toutes \u00E9t\u00E9 exhum\u00E9es dans les s\u00E9pultures de la ville d'Akhm\u00EEm.\nPlusieurs collections publiques conservent des exemplaires de grands m\u00E9daillons de bas de robe\u00A0: le Metropolitan Museum of Art de New York (inv. 07.243.2), l'\u00E9glise Saint-Servais de Maastricht (inv. 7-2), la Whitworth Art Gallery de Manchester (inv. T.13741), la collection Katoen Natie, \u00E0 Anvers (inv. 151/DM 33C et 657/DM 33D), le Victoria & Albert Museum de Londres (inv. 355-1887,\u00A02180-1900 et 2066-1900), le mus\u00E9e national du Moyen \u00C2ge-Thermes et h\u00F4tel de Cluny, \u00E0 Paris (inv. Cl. 13195), par exemple, tous orn\u00E9s de la grande tige ornementale, plus d\u00E9velopp\u00E9e que sur le m\u00E9daillon en pendentif de bande d'\u00E9paule du mus\u00E9e des Tissus.\nDes datations au radiocarbone effectu\u00E9es sur\u00A0les m\u00E9daillons de ce groupe conserv\u00E9s \u00E0 Anvers, dans la collection Katoen Natie ont situ\u00E9\u00A0le premier entre 615 et 710 (\u00E0 95,4 % de probabilit\u00E9 ; inv. 151/DM 33C) et le second, entre 660 et 780\u00A0(\u00E0 95,4 % de probabilit\u00E9 ;\u00A0inv. 657/DM 33D).\nLa datation retenue pour le m\u00E9daillon de Lyon peut donc se situer entre la seconde moiti\u00E9 du VIIe si\u00E8cle et la premi\u00E8re moiti\u00E9 du VIIIe si\u00E8cle. La production de soieries \u00E0 Akhm\u00EEm a cependant d\u00FB occuper plusieurs ateliers sur une p\u00E9riode chronologique plus \u00E9tendue, comme en t\u00E9moignent les fragments de provenance av\u00E9r\u00E9e conserv\u00E9s dans les collections publiques, qui montrent des sous-groupes diff\u00E9rents au sein d'une m\u00EAme tradition de tissage.\nMaximilien Durand"@fr . . .