. "La chape dite ang\u00E9lique fait partie d'un ornement\u00A0extraordinaire con\u00E7u par Joseph-Alphonse Henry (1836-1913) d\u00E8s 1888-1889, et r\u00E9alis\u00E9 entre 1891 et 1906 pour l'ensemble des pi\u00E8ces qui le composent. Cet ornement a \u00E9t\u00E9 commercialis\u00E9 par la maison Henry J.-A., puis par ses successeurs, Truchot J. et Grassis (1908-1919) puis Truchot J. et\u00A0Cie jusqu'au Concile de Vatican II probablement. La soci\u00E9t\u00E9 a cess\u00E9 son activit\u00E9 en 1977.\nLes \u00E9l\u00E9ments principaux de cet ornement, chasuble, dalmatiques et chape,\u00A0d\u00E9clinent un programme iconographique particuli\u00E8rement soign\u00E9.\u00A0Celui-ci\u00A0a \u00E9t\u00E9 command\u00E9 en 1888-1889 par Joseph-Alphonse Henry\u00A0au peintre\u00A0Gaspard Poncet (1820-1892), artiste religieux qui a fourni de nombreux mod\u00E8les de verri\u00E8res, de mosa\u00EFques, de peintures pour la ville de Lyon notamment\u00A0(\u00E9glise Saint-Nizier, basilique Notre-Dame de Fourvi\u00E8re, caveau de saint Pothin \u00E0 l'h\u00F4pital de l'Antiquaille, par exemple) ou des programmes pour l'orf\u00E8vrerie (pour Armand-Calliat, notamment). La maison Henry J.-A., qui avait succ\u00E9d\u00E9 en 1867 \u00E0 la maison Henry Fr\u00E8res (Alphonse et Charles) et Jouve (Hippolyte),\u00A0sp\u00E9cialis\u00E9e dans les ornements d'\u00E9glises, dorure et soieries pour ameublement, avait \u00E9t\u00E9 distingu\u00E9e d'une m\u00E9daille d'argent \u00E0 l'Exposition universelle de Paris en 1867, d'une m\u00E9daille d'or \u00E0 l'Exposition maritime internationale du Havre en 1868, d'une m\u00E9daille d'honneur \u00E0 l'Exposition religieuse de Rome en 1870 et d'un dipl\u00F4me d'honneur \u00E0 l'Exposition internationale de Lyon en 1872, d'une m\u00E9daille de progr\u00E8s et d'une m\u00E9daille de m\u00E9rite \u00E0 l'Exposition universelle de Vienne en 1873 et d'une m\u00E9daille d'or \u00E0 l'Exposition universelle de Paris de 1878.\nLe mus\u00E9e des Tissus conserve\u00A0cinq dessins pr\u00E9paratoires de la chasuble appartenant \u00E0 l'ornement dit\u00A0ang\u00E9lique ou aux anges (inv. MT 49282, MT 49283.1, MT 49283.2, MT 49283.3\u00A0et MT 49284). Trois dessins (inv. MT 49283.1, MT 49283.2 et\u00A0MT 49283.3) figurent le devant de la chasuble, dans sa forme \u00AB fran\u00E7aise \u00BB, c'est-\u00E0-dire avec encolure trap\u00E9zo\u00EFdale et galons verticaux divisant la composition en trois zones. Un dessin repr\u00E9sente le haut du dos de la chasuble de forme \u00AB fran\u00E7aise \u00BB, c'est-\u00E0-dire avec croix dans le dos\u00A0(inv. MT 49282). Le mus\u00E9e des Tissus conserve par ailleurs un exemplaire de l'ornement ang\u00E9lique\u00A0avec chasuble de forme \u00AB fran\u00E7aise \u00BB (inv. MT 36332), bourse (inv. MT 36331), voile de calice (inv. MT 36333), manipule (inv. MT 36334) et \u00E9tole (inv. MT 36335), ainsi qu'une autre chasuble de forme \u00AB fran\u00E7aise \u00BB (inv. MT 2015.5.17), avec son manipule (inv. MT 2015.5.18) et son voile de calice (inv. MT 2015.5.19), donn\u00E9s par la famille Truchot. Le quatri\u00E8me dessin pr\u00E9paratoire de Gaspard Poncet\u00A0(inv. MT 49284) pr\u00E9voit une variante pour une encolure de chasuble de type \u00AB\u00A0espagnol \u00BB (devant de la chasuble) n\u00E9cessitant une autre mise en carte.\u00A0Le mus\u00E9e des Tissus conserve un exemplaire de chasuble de type \u00AB\u00A0espagnol \u00BB (inv. MT 51441.2) qui\u00A0fait partie d'un ornement complet, auquel appartient cette chape (inv. MT 51441.1), avec deux dalmatiques\u00A0et leur collet\u00A0(inv. MT 51441.3.1\u00A0avec MT 51441.3.2, et MT 51441.4.1 avec MT 51441.4.2), trois manipules (inv. MT 51441.5.1, MT 51441.5.2 et MT 51441.5.3), une \u00E9tole (inv. MT 51441.7) et deux \u00E9toles diaconales (inv. MT 51441.6.1 et MT 51441.6.2), un voile hum\u00E9ral (inv. MT 51441.8) et un voile de calice (inv. MT 51441.9).\nLa transcription des dessins en mise en carte, sur papier r\u00E9gl\u00E9 de dix en dix,\u00A0a \u00E9t\u00E9 confi\u00E9e \u00E0 Christophe Gerbaud pour \u00EAtre ex\u00E9cut\u00E9s au moyen d'un m\u00E9tier \u00E9quip\u00E9 de m\u00E9canique Verdol. L'ornement est ex\u00E9cut\u00E9 en lampas fond satin,\u00A0deux lats de lanc\u00E9 (et trame d\u2019accompagnement), li\u00E9s en serg\u00E9 et \u00E0 plusieurs effets, au moyen de\u00A0soie, de fil\u00E9 et de lame m\u00E9talliques dor\u00E9s, de fil\u00E9, de lame et de fris\u00E9 m\u00E9talliques argent\u00E9s.\nLe livre de cartons de la maison Henry, conserv\u00E9 dans les archives de la maison Prelle, \u00E0 Lyon,\u00A0indique sous le num\u00E9ro de patron 2327 que les premi\u00E8res tirelles d'\u00E9chantillon pour le devant de la \u00AB chasuble aux anges \u00BB\u00A0datent du 26 mars 1889 (pour le dos) et du 31 ao\u00FBt 1889 (pour le devant). Lors de l'Exposition universelle de Paris, en 1889, la maison J.-A. Henry est gratifi\u00E9e d'un Grand prix, mais la chasuble\u00A0ang\u00E9lique n'est pas pr\u00E9sent\u00E9e \u00E0 cette occasion. Elle sera r\u00E9v\u00E9l\u00E9e en 1891, avec son \u00E9tole, son manipule, son voile de calice et sa bourse. Le premier exemplaire a \u00E9t\u00E9 port\u00E9 par Joseph-Alfred, cardinal Foulon (1823-1893), archev\u00EAque de Lyon, pour la c\u00E9r\u00E9monie du jour de P\u00E2ques \u00E0 la primatiale Saint-Jean. \n\u00C0 l'Exposition universelle, internationale et coloniale\u00A0 de Lyon, en 1894, Joseph-Alphonse Henry expose un exemplaire de la chasuble ang\u00E9lique non pas tiss\u00E9 en soie, or et argent, mais brod\u00E9. De forme \u00AB fran\u00E7aise \u00BB, cette chasuble, dont le d\u00E9cor est ex\u00E9cut\u00E9 par Marie-Anne Leroudier\u00A0(1838-1908), a \u00E9t\u00E9 conserv\u00E9e par le fabricant, puis par ses successeurs et leurs descendants. Elle a aussi rejoint r\u00E9cemment, gr\u00E2ce \u00E0 la g\u00E9n\u00E9rosit\u00E9 de la famille Truchot, la collection du mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 2015.5.1), avec son \u00E9tole (inv. MT 2015.5.2) et sa bourse (inv. MT 2015.5.3), \u00E9galement brod\u00E9es. Elle rencontre un vif succ\u00E8s \u00E0 l'Exposition de 1894. Quatre ans plus tard, un ornement brod\u00E9 (comprenant une Chasuble ang\u00E9lique, une \u00E9tole, un manipule, un voile de calice, une bourse, une chape, un gr\u00E9mial, une pale, une mitre et un agenouilloir) est d'ailleurs command\u00E9 \u00E0 l'occasion de la nomination de monseigneur Joseph Rumeau (1849-1940)\u00A0au si\u00E8ge \u00E9piscopal d'Angers. L'ornement est livr\u00E9 au d\u00E9but de l'ann\u00E9e 1899, pour un montant total de plus de trente mille francs or. Propri\u00E9t\u00E9 de l'Association dioc\u00E9saine, il est\u00A0aujourd'hui conserv\u00E9 au Palais \u00E9piscopal d'Angers. Avec la chasuble du mus\u00E9e des Tissus, pr\u00E9sent\u00E9e en 1894, c'est le seul exemplaire brod\u00E9 du mod\u00E8le ang\u00E9lique.\nQuand se tient l'Exposition de 1894, Joseph-Alphonse Henry n'a pas encore r\u00E9alis\u00E9 les \u00E9l\u00E9ments qui devaient compl\u00E9ter la chasuble\u00A0ang\u00E9lique et ses accessoires, \u00E0 savoir les dalmatiques et la chape annonc\u00E9es d\u00E8s 1891.\nEn 1897, Joseph-Alphonse Henry compl\u00E8te la chasuble ang\u00E9lique par les dalmatiques annonc\u00E9es, avec leurs accessoires. Elles sont tiss\u00E9es sur le mod\u00E8le fourni par Gaspard Poncet d\u00E8s 1888-1889. Le mus\u00E9e des Tissus conserve \u00E9galement les dessins pr\u00E9paratoires pour le devant de la dalmatique avec la Nativit\u00E9 (inv. MT 49285.1) et pour le dos avec la sc\u00E8ne montrant J\u00E9sus parmi les docteurs (inv. MT 49285.2), ainsi que pour le devant de la tunique avec la sc\u00E8ne de la Remise des clefs \u00E0 saint Pierre (inv. MT 49286.2 et MT 49286.3) et du dos avec l'Entr\u00E9e \u00E0 J\u00E9rusalem (inv. MT 49286.1). La date de leur ex\u00E9cution,\u00A0qui \u00E9tait rest\u00E9e incertaine, est aujourd'hui connue avec certitude gr\u00E2ce au chef de pi\u00E8ce sign\u00E9 et dat\u00E9\u00A0conserv\u00E9 sur les laizes des deux dalmatiques non mont\u00E9es r\u00E9cemment entr\u00E9es dans les collections du mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 2015.5.4 et MT 2015.5.5) avec le don de la famille Truchot. \nD\u00E8s 1898, le mod\u00E8le de la chape est d\u00E9j\u00E0 \u00E9labor\u00E9, toujours sur des dessins de Gaspard Poncet, m\u00EAme si aucun croquis pr\u00E9paratoire n'a \u00E9t\u00E9 conserv\u00E9.\u00A0En effet, un exemplaire brod\u00E9 de la chape fait partie de l'ornement command\u00E9 pour monseigneur Joseph Rumeau, livr\u00E9 \u00E0 Angers\u00A0en 1899. \u00C0 l'Exposition universelle de 1900, Joseph-Alphonse Henry est gratifi\u00E9 d'un Grand prix pour la qualit\u00E9 des \u00E9toffes qu'il pr\u00E9sente. La chape\u00A0tiss\u00E9e est r\u00E9v\u00E9l\u00E9e\u00A0\u00E0 cette occasion et admir\u00E9e par le jury.\nJames Condamin, qui avait consacr\u00E9 d\u00E9j\u00E0 un article \u00E0 la chasuble ang\u00E9lique\u00A0en 1891, publie un autre texte sur la Chape ang\u00E9lique, cette fois, dans la Semaine religieuse du dioc\u00E8se de Lyon de 1906 (p. 472-475). Cet article a \u00E9t\u00E9 r\u00E9dig\u00E9 \u00E0 l'occasion du sacre de monseigneur Louis-Jean D\u00E9chelette (1848-1920), \u00E9v\u00EAque auxiliaire de Lyon, pour lequel les anciens \u00E9l\u00E8ves du coll\u00E8ge\u00A0Sainte-Marie de Saint-Chamond lui ont offert un exemplaire de la chape ang\u00E9lique. Monseigneur D\u00E9chelette l'a ensuite laiss\u00E9 \u00E0 la sacristie de la primatiale, o\u00F9 il est toujours conserv\u00E9, avec la\u00A0Chasuble ang\u00E9lique de monseigneur Foulon.\nL'ornement ang\u00E9lique complet comprend alors, en 1900, une chasuble, de forme \u00AB fran\u00E7aise \u00BB ou \u00AB espagnole \u00BB, ses accessoires,\u00A0\u00E9tole, manipule, voile de calice et bourse, deux dalmatiques (en r\u00E9alit\u00E9, une dalmatique et une tunique), avec leurs accessoires, et une chape avec son chaperon et ses orfrois. En 1906, l'ornement ang\u00E9lique\u00A0a \u00E9t\u00E9 encore enrichi d'un antependium, orn\u00E9 de la Mission des Ap\u00F4tres. Le mus\u00E9e des Tissus en conserve deux exemplaires (inv. MT 28297,\u00A0acquis\u00A0de Joseph-Alphonse Henry lui-m\u00EAme, et inv. MT 2015.5.6, donn\u00E9 par la famille Truchot). C'est le seul \u00E9l\u00E9ment de l'ensemble ang\u00E9lique\u00A0qui n'a pas \u00E9t\u00E9 r\u00E9alis\u00E9 sur\u00A0un dessin de Gaspard Poncet. Joseph-Alphonse Henry reproduit ici une gravure de l'artiste Johann Evangelist Klein (1823-1883) publi\u00E9 dans l'\u00E9dition du Missale Romanum de Friedrich Pustet (1798-1882) de Ratisbonne, datant de 1884.\nC'est certainement dans la chape que le programme iconographique de l'ornement ang\u00E9lique et la technicit\u00E9 du fabricant sont les plus aboutis. La carte n\u00E9cessaire \u00E0 son tissage mesurait onze m\u00E8tres sur six (La Soierie de Lyon, 1921, p. 383). Elle n'a pas \u00E9t\u00E9 conserv\u00E9e. Le fond du v\u00EAtement est peupl\u00E9 de plus de trois cents figures nomm\u00E9es par une inscription en latin dans les nimbes, sans compter quelques visages ou personnages non nomm\u00E9s et les multiples angelots qui \u00E9voluent dans les nu\u00E9es. Le chaperon constitue le point culminant du programme iconographique. Il repr\u00E9sente, sur un fond de ciel \u00E9toil\u00E9 o\u00F9 prennent place les plan\u00E8tes, le soleil et la lune, une large mandorle circulaire form\u00E9e par des nu\u00E9es, des angelots et des ch\u00E9rubins. Au milieu de cette mandorle tr\u00F4nent le P\u00E8re et le Fils, le front ceint de la couronne imp\u00E9riale et tenant le sceptre, entre lesquels plane la colombe de l'Esprit-Saint. Le P\u00E8re et le Fils soutiennent une couronne qu'ils s'appr\u00EAtent \u00E0 poser sur la t\u00EAte de la Vierge, \u00E0 genoux, en pri\u00E8re devant eux. Sur le fond de la chape, le d\u00E9cor s'organise en trois registres semi-circulaires, mat\u00E9rialis\u00E9s par des nu\u00E9es, se d\u00E9veloppant autour du chaperon et courant sur tout le v\u00EAtement. Ils figurent le Paradis o\u00F9 les saints assistent au Couronnement de la Vierge. Au plus pr\u00E8s du chaperon se pressent, en deux cort\u00E8ges convergeant vers le centre de la chape, les pr\u00E9curseurs de la foi, patriarches, rois, juges, proph\u00E8tes et justes\u00A0de l'Ancien Testament, ainsi que les anc\u00EAtres du Christ ou ses familiers. Dans la partie gauche, on trouve, depuis l'orfroi jusqu'au centre de la chape : le grand pr\u00EAtre Aaron, coiff\u00E9 d'un bonnet avec une inscription en h\u00E9breu (la coiffe\u00A0occupe presque tout le nimbe,\u00A0le nom d'Aaron n'est donc pas inscrit mais l'iconographie permet de l'identifier sans doute possible), le patriarche Mo\u00EFse (MOSES), les proph\u00E8tes Isa\u00EFe (ISAIAS), Samuel (SAMVEL), \u00C9lie (ELIAS), \u00C9lis\u00E9e (ELISEVS), J\u00E9r\u00E9mie (JEREMIAS), Daniel (DANIEL)\u00A0et \u00C9z\u00E9chiel (EZECHIEL), les justes Job (JOB)\u00A0et Tobie (TOBIAS), paradigmes de foi et de pi\u00E9t\u00E9, et les saints de l'entourage du Christ, sainte Anne (S. ANNA)\u00A0et saint Joachim (S. JOACHIM), les parents de la Vierge, saint Joseph (S. JOSEPH), son \u00E9poux, sainte \u00C9lisabeth (S. ELISABETH), sa cousine, \u00E0 c\u00F4t\u00E9 de son fils, le Pr\u00E9curseur, saint Jean-Baptiste (S. JOANNES BAPTISTA), saint Zacharie (ZACHARIAS), grand pr\u00EAtre, \u00E9poux de sainte \u00C9lisabeth, saint Sim\u00E9on (S. SIMEON), le vieillard du Temple qui reconnut le Messie en l'Enfant J\u00E9sus, saint Joseph d'Arimathie (JOSEPH A ARIMATHIA) et saint Nicod\u00E8me (S. NICODE[MVS]), qui aid\u00E8rent \u00E0 inhumer le Christ, et le Bon Larron (S. LATRO), auquel le Christ sur la croix a dit : \u00AB En v\u00E9rit\u00E9, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis\u00A0\u00BB (Luc, 23, 40).\nDe l'autre c\u00F4t\u00E9 apparaissent :\u00A0Adam (ADAM) et \u00C8ve (EVA), leur fils Abel (ABEL), Jacob (JACOBVS) et son p\u00E8re, Isaac (ISAAC), Joseph (JOSEPH), fils de Jacob, les justes Mathusalem (MATHVSALEM), No\u00E9 (NOE), Judas Macchab\u00E9e (JVDA MACCHAB\u00C6VS), Melchis\u00E9dech (MELCHISEDECH), Josu\u00E9 (JOSVE),\u00A0le patriarche Abraham (ABRAHAM), G\u00E9d\u00E9on (GEDEON), Jepht\u00E9 (JEPHTE), David (DAVID)et Ozias (OZIAS), Esther (ESTHER)\u00A0et Judith (JVDITH), Josaphat (JOSAPHAT), Esdras (ESDRAS)\u00A0et le proph\u00E8te Jo\u00EBl (JOEL).\nLe registre m\u00E9dian est ponctu\u00E9 par les sept archanges, dress\u00E9s en armure, les ailes d\u00E9ploy\u00E9es. Ils l\u00E8vent, dans leur main droite, une \u00E9p\u00E9e sinueuse, et posent la main gauche sur la hampe d'une lance. Ils mat\u00E9rialisent des compartiments, o\u00F9 les saints sont dispos\u00E9s selon leur dignit\u00E9. Sur l'axe de sym\u00E9trie de la chape, et sous le chaperon, sont les ap\u00F4tres et les \u00E9vang\u00E9listes. L'archange qui domine cette assembl\u00E9e est le seul dont le nom est indiqu\u00E9. Il est inscrit sur la ceinture de son armure. Il s'agit de saint Michel (MICHAEL), l'archistrat\u00E8ge des arm\u00E9es c\u00E9lestes. \u00C0 ses pieds tr\u00F4nent saint Pierre (S. PETRVS), avec les clefs,\u00A0et saint Paul (S. PAVLVS), avec l'\u00E9p\u00E9e de son martyre. Chaque ap\u00F4tre a le front marqu\u00E9 d'une flamm\u00E8che qui rappelle la Pentec\u00F4te, et symbolise les missions des disciples et l'\u00E9vang\u00E9lisation du monde.\u00A0\u00C9voquant le motif du T\u00E9tramorphe, les \u00E9vang\u00E9listes sont r\u00E9partis deux \u00E0 deux autour de l'axe central form\u00E9 par le corps de saint Michel, saint Matthieu (S. MATHEVS) \u00A0et saint Jean (S. JOANNES) en partie inf\u00E9rieure, saint Luc (S. LVCAS)\u00A0et saint Marc (S. MARCVS) en partie sup\u00E9rieure, chacun \u00E9tant accompagn\u00E9 de son symbole et occup\u00E9 \u00E0 r\u00E9diger son \u00C9vangile. \u00C0 gauche de saint Michel\u00A0se groupent saint Simon (S. SIMON), avec une scie, saint Philippe (S. PHILIPPVS), saint Barnab\u00E9 (S. BARNABAS ; disciple des ap\u00F4tres mais pas ap\u00F4tre lui-m\u00EAme), avec une houlette, saint Jacques le Majeur (S. JACOBVS MAJOR)\u00A0et saint Andr\u00E9 (S. ANDREAS), avec sa croix ; \u00E0 droite, saint Thomas (S. THOMAS), avec son \u00E9querre, saint Barth\u00E9l\u00E9my (S. BARTHOLOMEVS), avec une palme, saint Jacques le Mineur (S. JACOBVS [MI]NO[R]), avec un b\u00E2ton de p\u00E8lerin (attribut de\u00A0saint Jacques le Majeur), saint Jude (S. JVDAS) et saint Matthias (S. MATHIAS), avec une hallebarde.\n\u00C0 partir du groupe des ap\u00F4tres et en allant vers les orfrois, les compartiments, dipos\u00E9s\u00A0sym\u00E9triquement par deux, sont r\u00E9serv\u00E9s aux martyrs, puis aux confesseurs et, enfin, aux souverains pontifes. Dans les deux compartiments r\u00E9serv\u00E9s aux martyrs, les vierges ouvrent le cort\u00E8ge. Elles empi\u00E8tent m\u00EAme sur le compartiment r\u00E9serv\u00E9 aux ap\u00F4tres. \u00C0 gauche, on trouve sainte Balbine (S. BALBINA) et sainte C\u00E9cile de Rome (S. CECILIA), avec sainte Apolline (S. AP[OL]LONIA) d'Alexandrie (dans le compartiment des ap\u00F4tres), sainte Suzanne ([S.] SVSANNA) et sainte B\u00E9atrice (S. BEATRIX) de Rome, sainte Ursule (S. VRSVLA) de Cologne, sainte Agathe (S. AGATHA) de Catane, sainte Christine (S. CHRISTINA) de Bols\u00E8ne, sainte Reine (S. REGINA) d'Alise-Sainte-Reine, sainte Justine (S. JVSTINA) de Padoue et sainte Th\u00E8cle (S. THECLA) d'Iconium, puis les fr\u00E8res saint Gervais (S. GERVASIVS) et saint Protais ([S.] PROTASIVS) de Milan, saint Janvier ([S.] JANVAR[IVS]), \u00E9v\u00EAque de B\u00E9n\u00E9vent, saint Cyprien (S. CYPRIANVS) et saint Savin (S. SAVINVS), martyrs poitevins, saint Anastase le Perse (S. ANASTASIVS), saint Christophe (S. CHRISTOPHVS [sic]), le g\u00E9ant de Lycie, saint Damien (S. DAMIANVS ; l'anargyre, martyr \u00E0 \u00C9g\u00E9e, en Cilicie, avec son fr\u00E8re saint C\u00F4me ?), saint S\u00E9bastien (S. SEBASTIANVS) de Rome, saint Claude (S. CLAVDIVS ; l'un des Quatre Saints Couronn\u00E9s ?), saint Julien (S. JVLIANVS) de Brioude, saint Marin (S. MARINVS ; martyr de Rome ?), saint Blaise (S. BLASIV[S]) de S\u00E9baste, saint Eustache (S. EVSTACHIVS), martyris\u00E9 avec sa famille par l'empereur Hadrien, saint Nazaire (S. NAZARIVS) et saint Celse (S. CELSVS), martyrs de Milan ; \u00E0 droite, sainte Barbe ou Barbara (S. BARBAR[A] ; dans le compartiment des ap\u00F4tres), sainte Denise de Lampsaque (S. DIONYSIA), sainte Marguerite (S. MARGARITA) d'Antioche, en Pisidie, sainte Agn\u00E8s (S. AGNES), de Rome, sainte Catherine (S. CATHARINA) d'Alexandrie, sainte Philom\u00E8ne (S. PHILOMENA), dont le corps, extrait de la catacombe de Priscille en 1802, est v\u00E9n\u00E9r\u00E9 \u00E0 Mugnano del Cardinale (dioc\u00E8se de Nole), et sainte Julienne (S. JVLIANA)\u00A0de Nicom\u00E9die, puis saint Urbain ([S.] VRBANVS)\u00A0et saint F\u00E9licien (S. FELICIANVS), martyrs romains, saint Alban (S. ALBANVS), proto-martyr d'Angleterre, saint C\u00F4me (S. COSMAS) et saint Damien (S. DAMIAN[VS] ; ce dernier serait donc figur\u00E9 deux fois sur la chape), les anargyres, saint \u00C9tienne (S. STEPHANVS) et saint Laurent ([S.] LAVRENTI[VS]), les diacres martyrs, saint Donatien ([S.] DONATIAN[VS]) et saint Rogatien (S. ROGATIANV[S]), de Nantes, saint Maurice (S. MAVRITIVS) d'Agaune, saint Valentin (S. VALENTINVS) de Rome, saint Tiburce (S. TIBVRTIVS) et son fr\u00E8re saint Val\u00E9rien (S. VALERIANVS), le chaste \u00E9poux de sainte C\u00E9cile, saint Cr\u00E9pin (S. CRISPINVS) et saint Cr\u00E9pinien (S. CREPINIANVS [sic]), de Soissons, saint Ignace (S. IGNATIVS EPISC. ANTIO), \u00E9v\u00EAque d'Antioche, saint Saturnin (ou Sernin ; S. SATVRNINVS), \u00E9v\u00EAque de Toulouse, saint Polyeucte (S. POLYEVCTVS), martyr d'Arm\u00E9nie, saint Clair (S. CLARVS), martyr en Beauvaisis (\u00E0 moins qu'il ne s'agisse du premier \u00E9v\u00EAque d'Albi, martyr \u00E0 Lectoure), et saint Th\u00E9odore (S. THEODORVS) d'Amas\u00E9e.\nLes deux compartiments suivants sont consacr\u00E9s aux confesseurs. \u00C0 gauche se trouvent saint Basile (S. BASILIVS) de C\u00E9sar\u00E9e, \u00E9v\u00EAque et Docteur de l'\u00C9glise, saint Pierre Damien (S. PETRVS DAMIANVS), camaldule, \u00E9v\u00EAque d'Ostie et cardinal, Docteur de l'\u00C9glise, saint Bernard de Clairvaux (S. BERNARDVS), moine cistercien, Docteur de l'\u00C9glise, saint Cyrille (S. CYRILLVS ALEXANDRI\u00C6), patriarche d'Alexandrie et Docteur de l'\u00C9glise, saint Fran\u00E7ois d'Assise (S. FRANCISCVS ASSISII [sic]), fondateur de l'ordre des fr\u00E8res mineurs, saint Ignace de Loyola (S. IGNATIVS A L), fondateur de la Compagnie de J\u00E9sus, saint Hyacinthe de Cracovie (S. HYACINTHVS), moine dominicain, surnomm\u00E9 \u00AB l'ap\u00F4tre du Nord \u00BB, saint Isidore de S\u00E9ville (S. ISIDORVS), archev\u00EAque et Docteur de l'\u00C9glise, saint Palladius (S. PALLADIVS), premier \u00E9v\u00EAque d'Irlande et \u00E9vang\u00E9lisateur de l'\u00C9cosse, saint Trond (S. TRVDO), fondateur de l'abbaye de\u00A0Saint-Trond et \u00E9vang\u00E9lisateur de la Hesbaye, saint Thomas d'Aquin (S. THOMAS AQVINAS), th\u00E9ologien dominicain, Docteur de l'\u00C9glise, saint L\u00E9on le Grand (S. LEO MAGNVS), pape, Docteur de l'\u00C9glise, saint Pierre Chrysologue (S. PETRVS CHRYSOLOGVS), \u00E9v\u00EAque de Ravenne, Docteur de l'\u00C9glise, saint Sulpice S\u00E9v\u00E8re (S. SVLPITIVS), eccl\u00E9siastique et historien, saint Beno\u00EEt de Nursie (S. BENEDICTVS), fondateur de l'ordre b\u00E9n\u00E9dictin, saint Antoine le Grand (S. ANTONIVS), fondateur de l'\u00E9r\u00E9mitisme, saint Jean N\u00E9pomuc\u00E8ne (S. JOHANNES NEPOMVCEN[VS]), chanoine r\u00E9gulier de Saint-Augustin, confesseur de la reine de Boh\u00E8me et martyr \u00E0 Prague, saint Bonaventure (S. BONAVENTVRA), ministre g\u00E9n\u00E9ral de l'ordre des fr\u00E8res mineurs, cardinal-\u00E9v\u00EAque d'Albano, Docteur de l'\u00C9glise, sainte Claire d'Assise (S. CLARA ASSISII [sic]), fondatrice de l'ordre des clarisses, saint Casimir (S. CASIMIRVS), prince de Pologne et grand-duc de Lituanie, sainte Bertille (S. BERTHILLA),\u00A0moniale de Jouarre puis abbesse de Chelles et saint Gilles (S. \u00C6GIDIVS), d'origine ath\u00E9nienne, moine et ermite,\u00A0fondateur du monast\u00E8re de Saint-Gilles-du-Gard ; \u00E0 droite, saint Nicolas (S. NICOLAVS), \u00E9v\u00EAque de Myre (empi\u00E9tant sur le compartiment des souverains pontifes), sainte Gertrude la Grande de Hefta (S. GERTRVDES [sic]), moniale cistercienne, mystique, saint Athanase (S. ATHANASIVS), patriarche d'Alexandrie et Docteur de l'\u00C9glise, saint Anselme de Cantorb\u00E9ry (S. ANSELMVS), \u00E9v\u00EAque et Docteur de l'\u00C9glise, saint Justin le Philosophe (S. JVSTINVS), th\u00E9ologien et martyr, saint Sigismond (S. SIGISMV[N]DVS), roi des Burgondes et martyr, saint Bruno (S. BRVNO), fondateur de l'ordre des Chartreux, saint Bernard de Menthon (S. BERNARDVS), archidiacre d'Aoste, fondateur des hospices du Grand et du Petit-Saint-Bernard, saint Dominique, fondateur de l'ordre des fr\u00E8res pr\u00EAcheurs (S. DOMINICVS), sainte Brigitte de Su\u00E8de (S. BIRGITTA), m\u00E8re de famille, veuve, fondatrice de l'ordre des religieuses du Tr\u00E8s Saint Sauveur (Brigittines), saint Gr\u00E9goire le Grand ([S. GRE]GORIVS MAGNV[S]), pape et Docteur de l'\u00C9glise, saint Alexis Falconieri (S. ALEXIS [sic]), l'un des fondateurs de l'ordre des servites, saint Augustin (S. AVGVSTINVS), \u00E9v\u00EAque d'Hippone et Docteur de l'\u00C9glise, et sa m\u00E8re, sainte Monique ([S.] MONIC[A]), saint Ambroise (S. AMBROSIVS), \u00E9v\u00EAque de Milan et Docteur de l'\u00C9glise, saint Jean Damasc\u00E8ne (S. JOANNES DAM), moine et Docteur de l'\u00C9glise, saint Ephrem le Syrien (S. EPHREMVS), diacre et th\u00E9ologien, saint Alphonse de Liguori (S. ALPHONSVS), \u00E9v\u00EAque, fondateur des R\u00E9demptoristes et Docteur de l'\u00C9glise, saint J\u00E9r\u00F4me (S. HIERON[YMVS]), Docteur de l'\u00C9glise, saint Prosper d'Aquitaine (S. PROSPERVS AQVITANVS), la\u00EFc et th\u00E9ologien, sainte Catherine de Sienne (S. CATHARINA A SENN [sic]), tertiare dominicaine et mystique, sainte Scholastique (S. SCOLASTICA), fondatrice d'un monast\u00E8re f\u00E9minin de l'ordre b\u00E9n\u00E9dictin, s\u0153ur de saint Beno\u00EEt de Nursie, saint Norbert (S. NORBERTVS), archev\u00EAque de Magdebourg,\u00A0fondateur de l'ordre des chanoines r\u00E9guliers de pr\u00E9montr\u00E9, saint Mayeul (S. MAJOLVS), quatri\u00E8me abb\u00E9 de Cluny, et saint Satyre (S. SATYRV[S]), fr\u00E8re de saint Ambroise de Milan.\nEnfin, les deux derniers compartiments, qui bordent les orfrois, sont r\u00E9serv\u00E9s aux souverains pontifes. On y reconna\u00EEt, \u00E0 gauche, saint T\u00E9lesphore (S. TELESPHORVS), huiti\u00E8me pape, saint Soter (S. SOTER), douzi\u00E8me pape, saint Ca\u00EFus (S. CAIVS), vingt-huiti\u00E8me pape, saint Alexandre (S. ALEXANDER), sixi\u00E8me pape, saint Pascal Ier,\u00A0quatre-vingt-dix-huiti\u00E8me pape, saint Jules Ier,\u00A0trente-cinqui\u00E8me pape, saint Innocent Ier (S. INNOCENTIVS), quaranti\u00E8me pape, saint Victor Ier (S. VICTOR), quatorzi\u00E8me pape, saint Cl\u00E9ment Ier\u00A0(S. CLEMENS), quatri\u00E8me pape, saint Sylvestre (S. SYLVESTER), trente-troisi\u00E8me pape, saint Hormisdas (S. HORMISDA), cinquante-deuxi\u00E8me pape, saint F\u00E9lix Ier (S. FELIX), vingt-sixi\u00E8me pape, et saint Silv\u00E8re (S. SILVERIVS), cinquante-huiti\u00E8me pape ; \u00E0 droite, saint Miltiade (ici appel\u00E9 Melchiade ; S. MELCHIADES), trente-deuxi\u00E8me pape, saint Leon Ier (S. LEO I), quarante-cinqui\u00E8me pape (il appara\u00EEt donc ici pour la seconde fois, puisqu'il figure \u00E9galement dans le groupe des confesseurs, comme Docteur de l'\u00C9glise, sous le nom de \u00AB L\u00E9on le Grand \u00BB), saint Calixte (S. CALLISTV[S]), seizi\u00E8me pape, saint Pie Ier\u00A0(S. PIVS I), dixi\u00E8me pape, saint Pie V (S. PIVS V), deux cent vingt-cinqui\u00E8me pape, saint Sixte (S. SIXTVS), septi\u00E8me pape, saint \u00C9variste (S. EVARISTV[S]), cinqui\u00E8me pape, saint Gr\u00E9goire VII (S. GREGORIVS VII), cent cinquante-septi\u00E8me pape, saint Damase (S. DAMASV[S]), trente-septi\u00E8me pape, saint Zacharie ([S.] ZACHARIA[S]), quatre-vingt-onzi\u00E8me pape, et saint \u00C9tienne Ier\u00A0(S. STEPHANVS PAP[A]), vingt-troisi\u00E8me pape.\nEntre le premier et le deuxi\u00E8me registre, la nu\u00E9e est soulign\u00E9e par la pr\u00E9sence d'angelots, qui prennent place entre les ailes des archanges.\nAu dernier registre, qui souligne le bord inf\u00E9rieur de la chape, se d\u00E9ploie un double cort\u00E8ge de saints personnages debout ou agenouill\u00E9s qui converge vers\u00A0le groupe central,\u00A0situ\u00E9 sur le m\u00EAme axe que le chaperon avec le Couronnement de la Vierge et\u00A0la figure de saint Michel\u00A0avec le\u00A0coll\u00E8ge des ap\u00F4tres :\u00A0il s'agit\u00A0de saint Lazare (S. LAZARVS), le ressuscit\u00E9 de B\u00E9thanie,\u00A0brandissant un phylact\u00E8re sur lequel on lit VIVENT IN \u00C6TERNVM, c'est-\u00E0-dire \u00AB Qu'ils vivent pour l'\u00E9ternit\u00E9 \u00BB,\u00A0et de sainte Marie-Madeleine (S. MARIA MAGDALENA), sa s\u0153ur, image de la p\u00E9nitence et t\u00E9moin privil\u00E9gi\u00E9 de la R\u00E9surrection du Christ.\u00A0Ce double cort\u00E8ge\u00A0symbolise la saintet\u00E9 universelle, dans le temps et dans l'espace. Les deux groupes sont donc organis\u00E9s de mani\u00E8re chronologique. Dans la partie gauche de la chape, on trouve, en partant de saint Lazare et en allant vers l'orfroi\u00A0:\n- les premiers t\u00E9moins et \u00E9vang\u00E9lisateurs, \u00E0 savoir\u00A0sainte Marie-Salom\u00E9 (S. MARIA-SALOME), la s\u0153ur de la Vierge, \u00E9pouse de Z\u00E9b\u00E9d\u00E9e et m\u00E8re de saint Jacques le Majeur et de saint Jean l'\u00C9vang\u00E9liste, aupr\u00E8s de sainte V\u00E9ronique (S. VERONICA) et de son \u00E9poux Zach\u00E9e (ZACHEVS ; honor\u00E9 \u00E0 Levroux, dans l'Indre, sous le nom de saint Sylvain), lui-m\u00EAme accompagn\u00E9 de\u00A0son l\u00E9gendaire disciple\u00A0saint Sylvestre (S. SYLVESTER ; \u00E9vang\u00E9lisateur, avec lui, du Berry) ;\u00A0saint Polycarpe (S. POLYCARPVS),\u00A0disciple de saint Jean, \u00E9v\u00EAque de Smyrne, avec saint Pothin (S. POTHINVS), qu'il envoya\u00A0\u00E0 Lyon, ville dont\u00A0il fut le premier \u00E9v\u00EAque et o\u00F9 il mourut en martyr sous Marc-Aur\u00E8le avec sainte Blandine (S. BLANDINA) et l'adolescent saint Pontique (S. PONTICVS ; ces deux derniers personnages reprenant la composition, invers\u00E9e, cr\u00E9\u00E9e par Gaspard Poncet pour les mosa\u00EFques de la chapelle souterraine de l'Antiquaille, dite \u00AB caveau de saint Pothin \u00BB), qui le suivent, puis saint Ir\u00E9n\u00E9e (S. IREN\u00C6VS), deuxi\u00E8me \u00E9v\u00EAque de Lyon et successeur de saint Pothin ;\u00A0saint Joseph Barsabas, dit le Juste\u00A0(S. BAR[SA]BAS ?), fils de sainte Marie-Jacob\u00E9 et d'Alph\u00E9e, disciple des ap\u00F4tres et premier \u00E9v\u00EAque d'\u00C9leuth\u00E9ropolis\u00A0;\n- les martyrs, les confesseurs et\u00A0les grands \u00E9v\u00EAques des premiers temps du christianisme (IIe si\u00E8cle-d\u00E9but du VIIe si\u00E8cle), saint Apollinaire (S. APPOLINARIVS [sic]), \u00E9vang\u00E9lisateur et premier \u00E9v\u00EAque\u00A0de Ravenne, et saint Martial (S. MARTIALIS), l'ap\u00F4tre des Gaules, fondateur de l'\u00E9glise d'Aquitaine et premier \u00E9v\u00EAque de Limoges, saint Trophime (S. TROPHIMVS), premier \u00E9v\u00EAque d'Arles, agenouill\u00E9 devant saint Ir\u00E9n\u00E9e, suivi de saint Hilaire de Poitiers (S. HILARIVS), lui aussi \u00E0 genoux ;\u00A0derri\u00E8re eux, saint Marin (S. MARINV[S]), ermite et diacre \u00E0 Rimini, saint Marcel (S. MARCELLVS), neuvi\u00E8me \u00E9v\u00EAque de Paris, et saint Georges (S. GEORGIVS), martyr \u00E0 Lydda\u00A0;\u00A0dans le fond, saint Alexis de Rome (S. ALEXIS [sic]), p\u00E9nitent et p\u00E8lerin, saint Honorat (S. HONORAT[VS]), fondateur du monast\u00E8re de L\u00E9rins et \u00E9v\u00EAque d'Arles, et saint Symphorien (S. SYMPHORIANVS), martyr \u00E0 Autun ;\u00A0saint Aignan d'Orl\u00E9ans (S. ANIANVS), saint Sidoine Apollinaire (S. SIDONIVS APPOLINARIVS [sic]), \u00E9v\u00EAque de Clermont, saint M\u00E9dard (S. MEDARDVS), \u00E9v\u00EAque de Noyon, saint Maxime (S. MAXIMVS), \u00E9v\u00EAque de Turin, saint Patrick (S. PATRITIVS), \u00E9v\u00EAque, \u00E9vang\u00E9lisateur de l'Irlande,\u00A0et saint Augustin de Cantorb\u00E9ry (S. AVGVSTINVS CANTV), \u00E9vang\u00E9lisateur de l'Angleterre, saint C\u00E9saire (S. CESARIVS), \u00E9v\u00EAque d'Arles ;\n- les saints et les martyrs du haut Moyen \u00C2ge (VIIe-XIe si\u00E8cles)\u00A0: saint Wenceslas (S. VENCESLAVS), duc de Boh\u00E8me et martyr, saint Boniface (S. BONIFACIVS), archev\u00EAque\u00A0de Mayence, ap\u00F4tre des Frisons et martyr, saint \u00C9tienne (S. STEPH[A]NVS HVNG[AR]IAE),\u00A0premier roi\u00A0de Hongrie et \u00E9vang\u00E9lisateur de son pays,\u00A0saint Alfred\u00A0le Grand (S. ALFREDVS), roi de Wessex puis des Anglo-saxons, saint Raoul (S. RODOLPHVS), archev\u00EAque de Bourges, saint Arnoul (S. ARNOLPHVS), vingt-septi\u00E8me \u00E9v\u00EAque de Metz, saint Stanislas de Szczepan\u00F3w (S. STANISLAVS), \u00E9v\u00EAque de Cracovie et martyr, saint Henri (S. HENRICVS), empereur romain germanique, saint Ladislas (S. LADISLAVS), roi de Hongrie, saint \u00C9douard le Confesseur (S. EDVARDV[S]), roi d'Angleterre, sainte Marguerite d'\u00C9cosse (S. MARGARITA SCOTIAE REG.), reine d'\u00C9cosse ;\n- les saints du Moyen \u00C2ge (\u00E0 partir du XIIe si\u00E8cle) et des temps modernes (jusqu'au XVIIIe si\u00E8cle)\u00A0: Isabelle\u00A0Ire de Castille (S. ISABELLA IBERIAE REG.), dite Isabelle la Catholique,\u00A0reine de Castille et de Le\u00F3n (elle n'a jamais \u00E9t\u00E9 b\u00E9atifi\u00E9e), sainte \u00C9lisabeth, reine de Portugal (S. ELI[SA]BET[H] PO[RTV]GALLIAE), veuve et clarisse, sainte \u00C9lisabeth de Hongrie (S. ELISABETH [W]ARPVRG[ENSIS] [sic]) ou de Wartburg, landgravine de Thuringe et tertiaire franciscaine, sainte Julienne Falconieri (S. JULIANNA [sic] FALCONERIA), fondatrice des moniales\u00A0de l'ordre des Servites, sainte Colette Boylet (S. COLETTA), r\u00E9formatrice de l'ordre des clarisses, saint L\u00E9onard (S. LEO[NA]RDVS), noble Franc, ermite et fondateur de l'abbaye de Noblat au VIe si\u00E8cle (il s'est \u00E9gar\u00E9 dans le groupe des saints\u00A0de la fin du Moyen \u00C2ge et des temps modernes...), saint Jean de Dieu (S. JOHANNES A DEO), fondateur de l'ordre des Fr\u00E8res hospitaliers, saint Antoine de Padoue (S. ANTONIVS A PADVA), franciscain et docteur de l'\u00C9glise, saint Bernardin de Sienne (S. BERNARDINVS SENENSIS), franciscain, grand pr\u00E9dicateur, sainte Th\u00E9r\u00E8se d'Avila (S. TERESIA),\u00A0r\u00E9formatrice de l'ordre du Carmel, sainte Germaine Cousin (S. GERMANA COVSIN), jeune berg\u00E8re de Pibrac, saint Richard (S. RICHARD[VS]), \u00E9v\u00EAque\u00A0de Chichester, sainte Hildegarde de Bingen (S. HILDEGARDES [sic]), religieuse b\u00E9n\u00E9dictine\u00A0et mystique,\u00A0saint Philippe Benizzi (S. PHILIPPVS), g\u00E9n\u00E9ral de l'ordre des Servites, saint Louis de Gonzague (S. ALOYSIUS GONZAGA), religieux de la Compagnie de J\u00E9sus, saint Vincent Ferrier (S. VINCENTIVS FERRERIVS), pr\u00EAtre dominicain espagnol, pr\u00E9dicateur, saint Fran\u00E7ois-Xavier (S. FRANCISCVS XAVERIVS), pr\u00EAtre de la Compagnie de J\u00E9sus, \u00E9vang\u00E9lisateur du Japon, sainte Ang\u00E8le Merici (S. ANGELA MERICI\u00C6 [sic]), fondatrice des Ursulines, sainte Rose de Lima (S. ROSA LIMENSIS), tertiaire dominicaine p\u00E9ruvienne, patronne du Nouveau Monde, saint Jean-Fran\u00E7ois R\u00E9gis (S. J. FRANCISCVS REGIS), pr\u00EAtre de la Compagnie de J\u00E9sus,\u00A0\u00E9vang\u00E9lisateur du Vivarais et du Velay, et\u00A0le Bienheureux\u00A0(il a \u00E9t\u00E9 canonis\u00E9 depuis) Jean-Baptiste de La Salle (B. J-B DE LA SALLE), fondateur de la Congr\u00E9gation des Fr\u00E8res des \u00C9coles chr\u00E9tiennes.\nDe l'autre c\u00F4t\u00E9 du groupe central avec saint Lazare et sainte Marie-Madeleine, la m\u00EAme organisation s'\u00E9panouit, en sym\u00E9trie, jusqu'\u00E0 l'orfroi, avec :\n- les premiers t\u00E9moins et \u00E9vang\u00E9lisateurs, sainte Marie-Jacob\u00E9 (S. MARIA JA[COBE]), l'autre s\u0153ur de la Vierge, femme d'Alph\u00E9e et m\u00E8re de saint Jacques le Mineur, de saint Joseph (Barsabas) le Juste, de saint Simon et de saint Jude, puis\u00A0sainte Marthe (S. MARTHA), s\u0153ur de saint Lazare et de sainte Marie-Madeleine, saint Sylvain (S. SYLVAN[V]S), disciple de saint Paul, premier \u00E9v\u00EAque de Thessalonique, saint Longin (S. LONGINVS), le soldat qui per\u00E7a le flanc du Christ sur la croix, converti et mort en martyr \u00E0 C\u00E9sar\u00E9e de Cappadoce, saint Pant\u00E8ne (S. PANT\u0152NVS), philosophe sto\u00EFcien converti,\u00A0directeur de\u00A0l'\u00E9cole cat\u00E9ch\u00E9tique d'Alexandrie et \u00E9vang\u00E9lisateur des Indes, saint Denis (S. DIONYSIVS), premier \u00E9v\u00EAque de Paris et martyr ; \n- les martyrs, les confesseurs et\u00A0les grands \u00E9v\u00EAques des premiers temps du christianisme (IIe si\u00E8cle-d\u00E9but du VIIe si\u00E8cle) :\u00A0sainte Colombe (S. COLVMBA), vierge et martyre de Sens sous Aur\u00E9lien, sainte H\u00E9l\u00E8ne (S. HELENA), m\u00E8re de l'empereur Constantin,\u00A0qui inventa la Vraie Croix, sainte Genevi\u00E8ve (S. GENOVEFA), vierge consacr\u00E9e, patronne de Paris, et saint Germain (S. GERMANVS), \u00E9v\u00EAque d'Auxerre, saint Victor de Marseille (S. VICTOR), soldat et martyr, saint Martin de Tours (S. MARTINVS), d\u00E9coupant son manteau, saint Cloud (S. CLODOALDVS), prince m\u00E9rovingien, renon\u00E7ant \u00E0 sa couronne pour devenir ermite et moine, saint L\u00E9ger (S. LEODE[GARIVS]), \u00E9v\u00EAque d'Autun et martyr, saint Honor\u00E9 (S. HONORATVS), \u00E9v\u00EAque d'Amiens, saint R\u00E9mi (S. REMIGIVS), archev\u00EAque de Reims, et sainte Clotilde (S. CLOTILDIS ), l'\u00E9pouse de Clovis, saint Amand (S. AMANV[S]), \u00E9v\u00EAque de Rodez, saint Oyen (ou Eugend ou Eug\u00E8ne ; S. EVGENIVS), quatri\u00E8me abb\u00E9 du monast\u00E8re de Condat (Saint-Claude), saint Gr\u00E9goire, \u00E9v\u00EAque de Tours (S. GREGORI[VS] TVRONENS[IS])\u00A0, historien de l'\u00C9glise, des Francs et de l'Auvergne, sainte Bathilde (S. BATHILDES [sic]), reine des Francs, fondatrice du monast\u00E8re de Chelles o\u00F9 elle se retira, sainte Radegonde (S. RADEGVNDIS), reine des Francs, fondatrice du monast\u00E8re Sainte-Croix de Poitiers, o\u00F9 elle se retira, sainte Odile (S. ODILA [sic]), fondatrice et abbesse du monast\u00E8re de Hohenbourg (mont Sainte-Odile) et sainte Eug\u00E9nie (S. EVGEN[IA]), aussi abbesse de Hohenbourg\u00A0; \n- les saints et les martyrs du haut Moyen \u00C2ge (VIIe-XIe si\u00E8cles)\u00A0: saint Norbert (S. NORBERTV[S]), archev\u00EAque de Magdebourg, fondateur de l'Ordre des Pr\u00E9montr\u00E9s (il appara\u00EEt donc ici pour la seconde fois), sainte Gertrude de Nivelles (S. GERTRVD[IS]), premi\u00E8re abbesse de Nivelles, en Brabant, saint Charlemagne (S. CAROLVS MAGNVS), empereur d'Occident, saint Dunstan (S. DVNSTAN[VS]), archev\u00EAque de Cantorb\u00E9ry, sainte Mathilde (S. MATHILDES [sic]), veuve du roi Henri l'Oiseleur, fondatrice du monast\u00E8re de Quedlinbourg, saint Guillaume d'Aquitaine S. WILLELMVS), fondateur de l'abbaye de Saint-Guilhem,\u00A0saint Hubert (S. HVBERTVS), \u00E9v\u00EAque de Maastricht ; \n- les saints du Moyen \u00C2ge (\u00E0 partir du XIIe si\u00E8cle) et des temps modernes (jusqu'au XVIIIe si\u00E8cle)\u00A0: saint Thomas Becket (S. THOMAS B[ECKET]), archev\u00EAque de Cantorb\u00E9ry et martyr, saint Guillaume de Corbeil (S. GVLIELMVS), archev\u00EAque de Bourges, saint Hugues (S. HVGO), \u00E9v\u00EAque de Grenoble, saint Louis (S. LVDOVICVS), roi de France, et sa s\u0153ur, la Bienheureuse Isabelle de France (B. ISABELLA A GALLIA), clarisse au monast\u00E8re de Longchamp, saint Jean de Matha (S. JOANNES A MATH[A]), fondateur de l'Ordre des Trinitaires, et le v\u00E9n\u00E9rable Pierre l'Ermite (VEN. PETRVS EREMITA),\u00A0pr\u00E9dicateur de la Premi\u00E8re Croisade, saint Geoffroy (S. GODEFRIDVS), \u00E9v\u00EAque d'Amiens,\u00A0saint Roch (S. ROCHVS), p\u00E8lerin et thaumaturge originaire de Montpellier, saint Ferdinand III (S. FERDINANDVS), roi de Castille et de\u00A0Le\u00F3n, saint Ren\u00E9 (S. RENAT[VS]), \u00E9v\u00EAque d'Angers au Ve si\u00E8cle (il s'est \u00E9gar\u00E9 parmi les saints du Moyen \u00C2ge), saint Wenceslas de Boh\u00E8me (S. VENCESLAVS ; il appara\u00EEt ici pour la seconde fois), Jeanne d'Arc (VEN. JOHANNA D'ARCIA [sic], qualifi\u00E9e ici de V\u00E9n\u00E9rable puisqu'elle n'a pas encore \u00E9t\u00E9 b\u00E9atifi\u00E9e en 1900), sainte \u00C9lisabeth de Portugal (S. ELISABETH PORTVGALLIAE REG. ; elle appara\u00EEt ici pour la seconde fois), saint Isidore le Laboureur (S. ISIDORVS), ouvrier agricole\u00A0\u00E0 Madrid, saint \u00C9ric (S. ERICVS REX), roi de Su\u00E8de et martyr, sainte Jeanne de Valois (S. JOHANNA VALESIA), fille de Louis XI, fondatrice de l'ordre de l'Annonciade, sainte Jeanne-Fran\u00E7oise de Chantal (S. JOHANNA DE CHANTA[L]), cofondatrice de l'ordre de la Visitation-Sainte-Marie, sainte Marguerite-Marie Alacoque (([S. MARGA]RITA MARIA ALACOQVE), visitandine de Paray-le-Monial, instigatrice de la d\u00E9votion au Sacr\u00E9-C\u0153ur, sainte Marie-Madeleine de'Pazzi ([S.] MARIA MAGDALENA DE PAZZIS), carm\u00E9lite florentine et mystique, saint Jean de la Croix (S. JOANNES A CRVCE), carme et mystique espagnol, r\u00E9formateur de l'ordre du Carmel, saint Antonin de Florence (S. ANTONINVS), dominicain, archev\u00EAque de Florence, saint Philippe Neri (S. PHILIPPVS NERIVS), fondateur de l'Oratoire, saint Charles Borrom\u00E9e (S. CAROLVS BORROM\u00C6VS), cardinal-archev\u00EAque de Milan, grand promoteur de la r\u00E9forme cons\u00E9cutive au Concile de Trente, saint Vincent de Paul (S. VINCENTIVS A PAVLO), pr\u00EAtre fondateur de plusieurs institutions de charit\u00E9, saint Fran\u00E7ois de Sales (S. FRANCISCVS SALESIVS), \u00E9v\u00EAque de Gen\u00E8ve en r\u00E9sidence \u00E0 Annecy, cofondateur de l'ordre de la Visitation-Sainte-Marie, et saint Fran\u00E7ois Borgia (S. FRANCISCVS BORG[IA]), duc de Gandie, grand d'Espagne et vice-roi de Catalogne, troisi\u00E8me sup\u00E9rieur g\u00E9n\u00E9ral de la Compagnie de J\u00E9sus. Saint F\u00E9lix de Cantalice (S. FELIX CONF. O. M. C.), qui appara\u00EEt juste au-dessus, dans le groupe des saints pontifes, appartient en r\u00E9alit\u00E9 \u00E0 celui des saints des temps modernes : il est le premier saint de l'ordre des fr\u00E8res mineurs capucins.\nLa plupart des saints repr\u00E9sent\u00E9s sont identifiables par leurs attributs\u00A0(les fl\u00E8ches pour saint S\u00E9bastien, sainte Ursule et sainte Philom\u00E8ne ; l'orgue pour sainte C\u00E9cile ; le palmier pour saint Christophe ; le gril pour saint Laurent ; les trois enfants dans le saloir pour saint Nicolas de Myre...), leur costume (le manteau et la couronne des empereurs pour saint Henri et Charlemagne, l'armure, le manteau fleurdelys\u00E9 et la couronne gothique pour saint Louis, les costumes historicistes pour sainte Bathilde ou la Bienheureuse Isabelle de France, les costumes orientalistes pour Judith et Esther...), les symboles de leur dignit\u00E9 (v\u00EAtements de diacre, de pr\u00EAtre ou d'\u00E9v\u00EAque,\u00A0v\u00EAture des diff\u00E9rents ordres religieux) ou, pour les saints modernes, par leur portrait lui-m\u00EAme, qui s'inspire de l'iconographie officielle (saint Vincent de Paul,\u00A0le Bienheureux\u00A0Jean-Baptiste de La Salle...).\nL'iconographie, tr\u00E8s soign\u00E9e, n'emp\u00EAche pas quelques erreurs : entre le registre m\u00E9dian et celui du bas de la chape, quelques saints n'ont pas \u00E9t\u00E9 plac\u00E9s du bon c\u00F4t\u00E9 de la nu\u00E9e (\u00E0 gauche, saint Symphorien d'Autun aurait plut\u00F4t sa place parmi les martyrs du registre sup\u00E9rieur que parmi les saints du haut Moyen \u00C2ge ; \u00E0 droite, saint Athanase d'Alexandrie, entre saint Geoffroy et saint Ferdinand, appartient clairement au groupe des confesseurs du registre sup\u00E9rieur, tout comme saint F\u00E9lix de Cantalice fait partie des saints des temps modernes, et non du groupe des souverains pontifes) ; plusieurs saints sont figur\u00E9s deux fois (saint Damien, une premi\u00E8re fois seul, une seconde, en compagnie de son fr\u00E8re\u00A0saint C\u00F4me ; saint L\u00E9on le Grand ;\u00A0saint Wenceslas de Boh\u00E8me ; saint Norbert de Magdebourg ; sainte \u00C9lisabeth de Portugal) ; le paradis inclut Isabelle la Catholique, d\u00E9sign\u00E9e comme \u00AB sainte \u00BB alors qu'elle n'a jamais \u00E9t\u00E9 b\u00E9atifi\u00E9e ; quelques iconographies sont fautives (saint Louis de Gonzague, de la Compagnie de J\u00E9sus, est v\u00EAtu comme un franciscain et porte la tonsure...). Rappelons que Gaspard Poncet, l'auteur du dessin, est mort lorsque Joseph-Alphonse Henry met en production la chape et que les corrections iconographiques n'ont donc pas pu \u00EAtre apport\u00E9es au moment de la mise en carte du projet.\nSous le chaperon, le fabricant a rappel\u00E9 la r\u00E9compense dont il a \u00E9t\u00E9 gratifi\u00E9 \u00E0 l'Exposition universelle de 1900 en faisant tisser les inscriptions\u00A0\u00AB LYON \u00BB et \u00AB GRAND PRIX/ E. U. PARIS 1900 \u00BB de part et d'autre d'un \u00E9cu avec l'initiale \u00AB H \u00BB fleurdelys\u00E9e de la maison Henry J.-A. sous un lion rampant, entre deux croissants de lune enfermant un mufle de lion.\nLes orfrois, tiss\u00E9s \u00E0 part, eux aussi en lampas fond satin,\u00A0deux lats de lanc\u00E9 (et trame d\u2019accompagnement), sont aussi broch\u00E9s d'argent. Ils d\u00E9veloppent les diff\u00E9rents symboles des litanies de la Vierge, pr\u00E9sent\u00E9s par des anges en armure ou en tuniques liturgiques. Chaque symbole est d\u00E9sign\u00E9 par une inscription port\u00E9e sur un phylact\u00E8re d\u00E9roul\u00E9 par deux anges.\u00A0Sur l'orfroi de gauche, de haut en bas, sont repr\u00E9sent\u00E9s :\u00A0STELLA MATUTINA, \u00AB\u00A0l'\u00E9toile du matin\u00A0\u00BB, JANUA C\u0152LI, \u00AB\u00A0la porte du ciel\u00A0\u00BB, et F\u0152DERIS ARCA, \u00AB\u00A0l'arche d'alliance\u00A0\u00BB ; sur celui de droite, SPECULUM JUSTICI\u00C6, \u00AB\u00A0le miroir de justice\u00A0\u00BB, TURRIS EBURNEA, \u00AB\u00A0la tour d'ivoire\u00A0\u00BB, et DOMUS AUREA, \u00AB\u00A0la maison dor\u00E9e.\u00A0\u00BB\nJames Condamin, qui consacre un article \u00E0 la chape ang\u00E9lique dans\u00A0La Semaine religieuse du dioc\u00E8se de Lyon, a bien not\u00E9 que la lecture de l'iconographie devait s'effectuer \u00E0 partir de l'axe vertical form\u00E9 par le chaperon, avec le\u00A0Couronnement de la Vierge, la figure de saint Michel avec le coll\u00E8ge apostolique et les \u00E9vang\u00E9listes et le groupe form\u00E9, au registre inf\u00E9rieur, par saint Lazare et sainte Marie-Madeleine. Les\u00A0orfrois, illustr\u00E9s par les litanies de la Vierge, renforce la symbolique de cette chape qui montre, \u00E0 travers l'Assomption de Marie et son accueil dans les cieux par la Trinit\u00E9, \u00E0 travers l'assembl\u00E9e des saints, une humanit\u00E9 transcend\u00E9e.\u00A0\n\u00AB La Chape n'est, sans doute, qu'une des \"pi\u00E8ces\" de l'ornement ang\u00E9lique ; mais si, ayant \u00E0 parler d'une \u0153uvre o\u00F9 tout est d'une beaut\u00E9 achev\u00E9e, j'h\u00E9site \u00E0 dire que c'en est la pi\u00E8ce la plus belle, je ne crains pas d'affirmer que c'en est incontestablement la plus \"repr\u00E9sentative\", et l'une des plus artistiquement fouill\u00E9es. \u00C0\u00A0le prendre, en effet, dans sa complexit\u00E9 concr\u00E8te, l'ornement se compose d'une chasuble, de deux dalmatiques, d'une chape et d'un hum\u00E9ral, avec, pour compl\u00E9ter, si l'on juge \u00E0 propos, un antependium, et un dais de procession du Saint-Sacrement. Ces sept pi\u00E8ces, une fois r\u00E9unies, on a \"l'\u0153uvre\" totale, en son harmonie consonnante faite d'unit\u00E9, de vari\u00E9t\u00E9, et de teintes lumineuses ; ou encore, si j'ose m'exprimer ainsi, on a toutes les cordes de la lyre. Mais, de ces cordes, il n'y en a pas une qui, prise ou touch\u00E9e isol\u00E9ment, ne vibre en perfection, et ne fasse entendre un air enchanteur.\nEt je voudrais donc essayer de traduire quelques-unes des impressions esth\u00E9tiques dont on a l'exquise jouissance, lorsque, les mains instinctivement jointes, on s'attarde \u00E0 loisir, avec le recueillement de l'admiration, dans la contemplation de ce chef-d'\u0153uvre de la fabrique lyonnaise.\nJ'ai expliqu\u00E9 ici-m\u00EAme, il y a bien pr\u00E8s de quinze ans, \u00E0 propos de la \"Chasuble ang\u00E9lique\", que cette appellation particuli\u00E8re lui a \u00E9t\u00E9 attribu\u00E9e \u00E0 cause dus tr\u00E8s nombreux groupes d'anges qui composent les motifs de d\u00E9coration, partout o\u00F9 le fond n'est pas occup\u00E9, dans l'ornement, par un sujet principal. J'ai esquiss\u00E9 aussi, de la chasuble elle-m\u00EAme, une description qui, bien que sommaire, me dispense pourtant d'y revenir. Au surplus, en 1891, l'\u00E9minent fabricant de soieries et d'ornements d'\u00E9glise, M. J.-A. Henry, n'avait encore donn\u00E9 que le mod\u00E8le de la chasuble. Depuis, avec cette longue et g\u00E9n\u00E9reuse patience, qui est tr\u00E8s proche parente du g\u00E9nie, il n'a gu\u00E8re plus cess\u00E9 de cr\u00E9er : il a ainsi peu \u00E0 peu compl\u00E9t\u00E9 son ouvrage ; il l'a parfait ; il lui a impos\u00E9 le royal couronnement dont il \u00E9tait digne. Et il convient donc, tout en me r\u00E9servant d'\u00EAtre un peu plus explicite sur la chape, de dire au moins quelques mots des deux dalmatiques.\nL'une et l'autre en effet reprennent, pour achever de le mettre en relief, l'admirable th\u00E8me de J\u00E9sus R\u00E9dempteur, qui se d\u00E9veloppe d\u00E9j\u00E0 sur la chasuble. Pour cela, sur chacune des dalmatiques, l'artiste a ench\u00E2ss\u00E9, en distribuant, l'une \u00E0 l'avant et l'autre \u00E0 l'arri\u00E8re, de grandes sc\u00E8nes \u00E9vang\u00E9liques, domin\u00E9es par une banderole o\u00F9 se d\u00E9tache la parole \u00E9vocatrice du texte sacr\u00E9 qui les pr\u00E9cise. Les voici, toutes quatre : I. J\u00E9sus \u00E0 Bethl\u00E9em : c'est, encadr\u00E9e \u00E0 droite par le groupe des Bergers, et, \u00E0 gauche, par le cort\u00E8ge des Rois Mages, la merveille de l'Adoration, dans la cr\u00E8che. II. J\u00E9sus retrouv\u00E9 : l'on aper\u00E7oit Marie et Joseph p\u00E9n\u00E9trant dans le Temple de J\u00E9rusalem et s'arr\u00EAtant, en une attitude\u00A0o\u00F9 la joie l'emporte encore sur la surprise, pour contempler le Saint Enfant qui tient les docteurs suspendus \u00E0 ses l\u00E8vres. III. L'entr\u00E9e de J\u00E9sus \u00E0 J\u00E9rusalem : vision ravissante, et d'une vie intense, o\u00F9, parmi les hosannas du triomphe et de l'all\u00E9gresse, tout s'anime et s'embellit sur le passage du Roi Pacifique. IV. J\u00E9sus et saint Pierre : c'est la sc\u00E8ne touchante du \"Pasce agnos meos, pasce oves meas\", o\u00F9 Pierre rach\u00E8te son triple reniement par un triple \u00E9lan d'amour, pendant que, autour de lui, les Ap\u00F4tres silencieux \u00E9coutent et adorent, et que, au bas du dessin, brebis et agneaux s'\u00E9battent joyeux dans les gras p\u00E2turages.\nCes br\u00E8ves indications suffiront peut-\u00EAtre pour faire comprendre quels magnifiques tableaux M. Henry a su faire saillir sur le fin brocart des dalmatiques de cet ornement sans rival.\nJ'arrive donc, sans plus, \u00E0 la Chape ang\u00E9lique, qui est, elle aussi, un tableau et un po\u00E8me \u2014 le plus consolant de tous parce que c'est le po\u00E8me du Paradis. Ici, assur\u00E9ment, le champ s'ouvrait vaste, parce que vaste est le d\u00E9veloppement de l'\u00E9toffe. Mais le sujet aussi s'annon\u00E7ait tel ; il \u00E9tait m\u00EAme immense : et il n'a fallu rien de moins qu'un art consomm\u00E9 pour r\u00E9ussir \u00E0 le pr\u00E9senter avec la pure harmonie qu'il r\u00E9clamait. L'artiste a voulu nous donner une vision de la J\u00E9rusalem c\u00E9leste. Dans ce but, tout au milieu de la chape, \u00E0 l'endroit o\u00F9 l'ornement sacr\u00E9 s'appuie aux \u00E9paules de l'officiant, il a plac\u00E9, en l'entourant d'une cour d'esprits ang\u00E9liques, la Trinit\u00E9 Sainte qui couronne la Vierge Marie. Cette sc\u00E8ne auguste, qui nous laisse entrevoir quelque chose de la splendeur des cieux le jour de l'Assomption, n'est pas seulement imposante par la majest\u00E9 et la joie qui en rayonnent ; c'est encore le point central, et comme l'\u00E2me, du sujet. Elle commande, en son entier, le d\u00E9veloppement de la d\u00E9coration circulaire et inf\u00E9rieure ; et, en effet, tous les d\u00E9tails ont \u00E9t\u00E9 ordonn\u00E9s pour y aboutir. En haut et au centre, le ciel, limit\u00E9 \u00E0 la surface du chaperon ; puis, en bas et de chaque c\u00F4t\u00E9, une\u00A0immense, une superbe envol\u00E9e d'\u00EAtres qui ont, dans ce triste monde, sans cesse r\u00EAv\u00E9 de la bienheureuse patrie, et qui, les yeux dirig\u00E9s vers elle, s'empressent pour y arriver. Ce ne sont pas ici, comme dans les magistrales peintures d'Hippolyte Flandrin ou dans les mosa\u00EFques non moins admirables de Gaspard Poncet, quelques groupes isol\u00E9s, quelques th\u00E9ories discr\u00E8tes, de martyrs ou de vierges, qui se meuvent ou s'\u00E9lancent, vers le monde sup\u00E9rieur. C'est notre race tout enti\u00E8re qu'on voit s'avancer, en un d\u00E9fil\u00E9 innombrable, personnifi\u00E9e dans ses chefs de file, que sont les saints ; en sorte que, ce que l'on contemple proprement ici, c'est vraiment l'humanit\u00E9 en son ascension vers le ciel, sinon m\u00EAme \u2014 et cela sera peut-\u00EAtre encore plus exact \u2014, en son entr\u00E9e dans la J\u00E9rusalem c\u00E9leste. Aussi, quel mouvement, quelle expression des physionomies, quel \u00E9panouissement dans l'extase ! Oui, ce sont bien l\u00E0 les heureux habitants du ciel !\u00A0Et je ne sais rien de plus soulevant, de plus entra\u00EEnant, ni de plus profond\u00E9ment suggestif que la vue d'un pareil cort\u00E8ge.\nAu bas de la chape, et au centre, M. Henry a camp\u00E9 le ressuscit\u00E9 de B\u00E9thanie, Lazare, l'ami du Sauveur, amicus noster, lequel \u00E9tait bien en effet qualifi\u00E9 entre tous pour d\u00E9rouler \u00E0 tous les yeux la triomphale inscription Aeterna resurrectio [sic : l'inscription indique Vivent in Aeternum], qu'il d\u00E9veloppe de ses deux mains, au-dessus de sa t\u00EAte, en un geste vainqueur. Devant lui, agenouill\u00E9e comme toujours et toujours orante, voici sa s\u0153ur, Marie-Madeleine. \u00C0\u00A0eux deux ils forment, dans la partie inf\u00E9rieure de la chape, le groupe principal qui s\u00E9pare, en leurs rangs press\u00E9s, les h\u00E9ros et h\u00E9ro\u00EFnes dont la procession se prolonge jusqu'\u00E0 la naissance des orfrois. Tout pr\u00E8s d'eux se tiennent les saintes femmes, et les convertis du Golgotha ; puis, \u00E0 l'arri\u00E8re, \u00E9chelonn\u00E9s selon l'ordre des temps, nos saints fran\u00E7ais les plus aim\u00E9s, depuis Genevi\u00E8ve et Clotilde jusqu'\u00E0 saint Vincent de Paul et sainte Germaine Cousin ; et \u00E0 gauche, les vaillants athl\u00E8tes chers \u00E0 la Sainte \u00C9glise de Lyon (saint Polycarpe, saint Pothin, sainte Blandine, saint Pontique, etc.), avec, \u00E0 leur suite, quelques-uns des plus illustres repr\u00E9sentants de la saintet\u00E9, dans tous les \u00E2ges et sous toutes les latitudes, saint Antoine de Padoue, par exemple, sainte \u00C9lisabeth de Hongrie, saint Jean de Dieu, sainte Rose de Lima, etc.\u00A0\nVoici ensuite, se rapprochant un peu plus du m\u00E9daillon central de la chape, un nouveau cort\u00E8ge qui se d\u00E9ploie \u00E0 son tour, au-dessus du premier, sur une ligne parall\u00E8le. Or, pour introduire quelque vari\u00E9t\u00E9 dans la disposition, ou l'arrangement des personnages, M. Henry a eu l'id\u00E9e ing\u00E9nieuse de les partager en sept groupes ; et parce qu'il s'agit toujours de l'ornement ang\u00E9lique, ce sont donc des anges qui interviennent ici, au nombre de sept, pour diviser l'espace et marquer les \u00E9tapes \u2014 vrais anges de triomphe, plant\u00E9s debout, une lance dans la main, et une \u00E9p\u00E9e flamboyante dans l'autre. Le groupe du milieu est form\u00E9 par les Ap\u00F4tres, avec, \u00E0 l'avant, saint Pierre et saint Paul. Les six autres groupes, qui se correspondent deux \u00E0 deux, sont, d'abord, ceux des Pontifes ; puis, ceux des Docteurs de l'\u00C9glise et des\u00A0Fondateurs d'ordres ; et enfin ceux des martyrs, des vierges, des confesseurs, les uns\u00A0et les autres, encore un coup, repr\u00E9sent\u00E9s par leurs plus illustres coryph\u00E9es.\nApr\u00E8s quoi, tout en haut, par cons\u00E9quent le plus pr\u00E8s de la Trinit\u00E9 Sainte et de Notre-Dame, d\u00E9file l'\u00E9mouvante th\u00E9orie des h\u00E9ros du peuple juif. D'une part, les grands-pr\u00EAtres, comme Aaron ; les chefs d'Isra\u00EBl, comme Mo\u00EFse et Josu\u00E9 ; les proph\u00E8tes, comme Isa\u00EFe, J\u00E9r\u00E9mie, Ez\u00E9chiel, Daniel ; de l'autre, les patriarches, d'Adam \u00E0 Joseph ; les saints rois ; les femmes fortes, etc. C'est toute une \u00E9vocation des protagonistes de la race privil\u00E9gi\u00E9e d'o\u00F9 le divin rejeton de la tige de Jess\u00E9 devait sortir ; et sa place \u2014 une place d'honneur \u2014 \u00E9tait donc bien tout \u00E0 c\u00F4t\u00E9 de la Vierge attendue par les patriarches et annonc\u00E9e par les proph\u00E8tes.\nAi-je besoin d'ajouter que les trois sujets qui, respectivement, concourent \u00E0 la d\u00E9coration de chacun des orfrois, \u00E0 savoir, pour l'un, Speculum justitiae, Turris eburnea, Domus aurea, et, pour l'autre, Stella matutina, Janua caeli, Faederis arca,\u00A0concourent \u00E0 la fois \u00E0 faire valoir, sur cette chape d'or, le tableau d'ensemble, en le ramassant dans un cadre extr\u00EAmement gracieux, et \u00E0 donner, de surcro\u00EEt, au sujet lui-m\u00EAme, par l'intime rapport qui relie le cadre au m\u00E9daillon central, sa derni\u00E8re et supr\u00EAme signification ? Car enfin, s'il n'est pas douteux que l'artiste a eu la pens\u00E9e d'ouvrir ici une \u00E9chapp\u00E9e sur le ciel et de nous faire entrevoir les \u00E9lus entrant en possession du bonheur du paradis, ce n'est gu\u00E8re non plus chose moins \u00E9vidente que, dans cette vision du triomphe de la J\u00E9rusalem c\u00E9leste, c'est, pr\u00E8s de l'auguste Trinit\u00E9, la Tr\u00E8s-Sainte Vierge qui y est l'objet de toutes les complaisances des trois Personnes divines et qui donc, apr\u00E8s Elles, occupe\u00A0la premi\u00E8re place et attire tous les regards avec tous les c\u0153urs. D'o\u00F9 j'inclinerais \u00E0 conclure que la merveilleuse Chape ang\u00E9lique \u2014 laquelle l'est bien, en effet, par ces innombrables anges que M. Henry a jet\u00E9s sur l'\u00E9toffe pr\u00E9cieuse, comme Rapha\u00EBl et Murillo aimaient \u00E0 les jeter sur leurs toiles \u2014 pourrait peut-\u00EAtre \u00E9galement bien s'appeler la Chape mariale, tant s'y d\u00E9ploie avec \u00E9vidence, au premier plan et de toutes mani\u00E8res, le d\u00E9licieux po\u00E8me de\u00A0la Sainte Vierge ; rien n'y manque, ce semble, \u00E0 commencer par la coloration du brocart : Adstitit Regina in vestitu deaurato.\nQuoi qu'il en soit, et mariale ou ang\u00E9lique, ou les deux \u00E0 la fois, un point reste acquis et indiscutable, c'est que cette chape est un chef-d'\u0153uvre ; chef-d'\u0153uvre d'invention artistique et d'inspiration pieuse ; chef-d'\u0153uvre d'ex\u00E9cution technique ; chef-d'\u0153uvre, en particulier, de d\u00E9licatesse et de go\u00FBt. Malgr\u00E9 le nombre prodigieux des personnages qu'elle enserre et qui s'y meuvent, rien n'y est heurt\u00E9, ni confus ; rien non plus n'y est oiseux, ni banal ; pas un trait, pas un relief qui ne soit pr\u00E9cis, ferme, et finement accus\u00E9 ; aucune expression, aucune attitude, aucun geste qui ne contribue, pour sa part, \u00E0 mettre en pleine valeur l'id\u00E9e cr\u00E9atrice. Il faut donc chaudement f\u00E9liciter M. Henry, et, avec lui \u2014 quoique la mort, h\u00E9las !, ne lui ait pas permis d'achever le dessin \u2014, son collaborateur de la premi\u00E8re heure, l'artiste lyonnais, j'ajoute (car on s'en avisera sans doute quelque jour), l'artiste g\u00E9nial que fut le regrett\u00E9 Gaspard Poncet (14 novembre 1820-25 novembre 1892). La fabrique de Lyon, qui est, dans la soierie, la premi\u00E8re\u00A0du monde, n'a peut-\u00EAtre rien produit de plus parfait, ni de plus admirable que cette chape.\nOn pourra d'ailleurs en juger bient\u00F4t, de visu. C'est de la Chape ang\u00E9lique, et mariale, humble \"souvenir\" des \u00E9l\u00E8ves du coll\u00E8ge Sainte-Marie de Saint-Chamond\u00A0\u00E0 leur v\u00E9n\u00E9r\u00E9 condisciple, que Monseigneur D\u00E9chelette sera rev\u00EAtu, dimanche matin, 25 mars 1906, quand, \u00E0 neuf heures, Sa Grandeur entrera \u00E0 la Primatiale, pour la c\u00E9r\u00E9monie du Sacre\u00A0\u00BB (James Condamin, \u00AB La Chape ang\u00E9lique \u00BB, La Semaine religieuse du dioc\u00E8se de Lyon, 1906, p. 472-475).\u00A0\nMaximilien Durand"@fr . . .