"Le mus\u00E9e des Tissus conserve une gouache de Jean-Fran\u00E7ois Bony qui pr\u00E9pare l'ex\u00E9cution de cette tenture (inv. MT 1718.4).\u00A0La gouache\u00A0appartient \u00E0 un ensemble de projets du m\u00EAme mus\u00E9e, dont certains ont pu \u00EAtre mis en relation avec des \u00E9toffes ex\u00E9cut\u00E9es par la maison Bissardon, Cousin et Bony (voir, notamment, inv. MT 1718.3).\nSur un fond de satin peint en trompe-l'\u0153il de draperie,\u00A0des applications et des broderies simulent le d\u00E9cor\u00A0ton sur ton d'une \u00E9toffe fa\u00E7onn\u00E9e et ses bordures, ainsi que les glands de passementerie qui lestent l'\u00E9toffe en partie inf\u00E9rieure et les cha\u00EEnettes qui assurent sa suspension sur une tringle. La laize est compl\u00E9t\u00E9e, en partie sup\u00E9rieure, par une bordure en velours coup\u00E9 brod\u00E9e, orn\u00E9e d'une suite de grecque et d'althaeas, soulign\u00E9e par un courant de feuilles. Sur la draperie verte alternent, en quinconce, des lyres, des branches de myrte ou de laurier charg\u00E9es de fruits, des ananas ou des palmettes, certaines portant des fruits et compl\u00E9t\u00E9e par une fleurette, d'autres\u00A0supportant une couronne fleurie. Un courant de lierre, en partie inf\u00E9rieure, longe la bordure ponceau, elle-m\u00EAme d\u00E9cor\u00E9e d'une suite de feuilles\u00A0lob\u00E9es, type feuilles de ch\u00EAne,\u00A0et de fleurs en clochette. En partie sup\u00E9rieure,\u00A0la bordure ponceau pr\u00E9sente des\u00A0feuilles dent\u00E9es et des clochettes. Elle est soulign\u00E9e par une frise de rais-de-c\u0153ur enrichie de rameaux feuillus.\nOn constate donc des \u00E9volutions entre le projet gouach\u00E9 et la tenture ex\u00E9cut\u00E9e, ce qui est fr\u00E9quent dans la production de Jean-Fran\u00E7ois Bony. La couleur de la draperie, jonquille, est devenue verte, les motifs sont r\u00E9alis\u00E9s ton sur ton et non en soie couleur roussi, le sem\u00E9 d'\u00E9toiles a disparu, tout comme les couronnes entrelac\u00E9es ou les m\u00E9daillons avec des vases antiques, encadr\u00E9s par des rameaux. Les dessins des bordures, sur la tenture ex\u00E9cut\u00E9e, reprennent les suites de feuilles et de fleurs en clochette qui soulignent les extr\u00E9mit\u00E9s de la tenture, sur le projet gouach\u00E9. Les cha\u00EEnettes sont ex\u00E9cut\u00E9es presque \u00E0 l'identique, et les glands de passementerie apparaissent aussi sur le dessin pr\u00E9paratoire, m\u00EAme s'ils adoptent un profil diff\u00E9rent. L'indication de largeur, sur la gouache, exprim\u00E9e en fractions d'aunes (\u00AB 11/24 \u00BB), correspond bien aux dimensions de la laize, environ cinquante-quatre centim\u00E8tres de large\u00A0sans les lisi\u00E8res, de m\u00EAme que le rapport de dessin, avec le pli saillant en partie centrale.\nSur la tenture ex\u00E9cut\u00E9e, Jean-Fran\u00E7ois Bony a remplac\u00E9 les motifs par des \u00E9l\u00E9ments r\u00E9currents dans sa production de dessinateur de fabrique. Le mus\u00E9e des Tissus conserve, en effet,\u00A0un carnet de dessin de l'artiste (inv. MT 27638), dans lequel apparaissent la plupart des\u00A0\u00E9l\u00E9ments pr\u00E9sents sur la tenture. Le motif de grecque \u00E0 deux circonvolutions, par exemple, alternant avec un \u00E9l\u00E9ment v\u00E9g\u00E9tal qui orne la bordure sup\u00E9rieure est esquiss\u00E9 aux folios 60 et 87 du carnet. Le motif des bordures de la draperie, avec leur alternance de feuilles et de fleurs en clochette, est exactement figur\u00E9 au folio 24. La frise de rais-de-c\u0153urs est reconnaissable au folio 145, le motif de la palmette supportant une couronne fleurie, au folio 156, o\u00F9 figure \u00E9galement une draperie en trompe-l'\u0153il orn\u00E9e d'une lyre et d'une bordure\u00A0soulign\u00E9e par des fleurs en cloche.\u00A0La lyre est par ailleurs repr\u00E9sent\u00E9e de nombreuses fois dans ce carnet\u00A0(aux fol. 9, 10, 29, 37, 45, 47, 65 et\u00A0156). Elle appara\u00EEt encore sur deux projets gouach\u00E9s pour le meuble brod\u00E9 command\u00E9 pour un salon du Petit Appartement de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise \u00E0 Versailles conserv\u00E9s par le mus\u00E9e des Arts d\u00E9coratifs de Lyon (inv. MAD 2012.2.1 et MAD 2012.2.2) : sur le premier, elle est orn\u00E9e de t\u00EAtes d'oiseaux, comme sur la tenture, qu'on retrouve \u00E9galement aux angles de l'\u00E9cusson au chiffre de Marie-Caroline, duchesse de Berry, sur le projet d'\u00E9cran brod\u00E9 qui figure au folio 179 du carnet de dessin.\nLa proximit\u00E9 des ornements de la tenture (palmettes, lyre) avec les projets\u00A0pour le meuble de Marie-Louise, command\u00E9 en 1811,\u00A0ou l'\u00E9toffe livr\u00E9e en 1812, en satin blanc brod\u00E9\u00A0en soie nu\u00E9e et chenille, avec applications d'\u00E9toffes et quelques parties en dorure, confirme\u00A0l'attribution sugg\u00E9r\u00E9e par\u00A0la gouache\u00A0pr\u00E9paratoire : la tenture a bien \u00E9t\u00E9 r\u00E9alis\u00E9e par la maison Bissardon,\u00A0Cousin et Bony, au moment de l'association de Jean-Fran\u00E7ois Bony avec les cousins Bissardon, vers 1810-1814.\u00A0Lors du s\u00E9jour \u00E0 Lyon de Madame Royale, la duchesse d'Angoul\u00EAme, entre le 6 et le 9 ao\u00FBt 1814, ou du premier s\u00E9jour de Monsieur, fr\u00E8re du Roi, du 17 au 24 septembre de la m\u00EAme ann\u00E9e, Bissardon et Bony sont toujours associ\u00E9s et pr\u00E9sentent les productions de leur maison \u00E0 leurs altesses royales, notamment le damas dentelle cramoisi et blanc r\u00E9alis\u00E9 entre 1811 et 1813 pour le cabinet de toilette de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise au Palais de Versailles, dont le mus\u00E9e des Tissus conserve deux \u00E9l\u00E9ments\u00A0(tenture, inv. MT 36455, et bordure, inv. MT 33577). En revanche, lors de l'entr\u00E9e \u00E0 Lyon de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry, du 8 au 10 juin 1816, Jean-Fran\u00E7ois Bony est mentionn\u00E9 seul, comme brodeur. La tenture est donc attribuable aux ann\u00E9es 1810-1815.\nMaximilien Durand"@fr . . . . . . "Tenture brod\u00E9e"@fr . "Tenture brod\u00E9e"@fr . "47700" . "Le mus\u00E9e des Tissus conserve une gouache de Jean-Fran\u00E7ois Bony qui pr\u00E9pare l'ex\u00E9cution de cette tenture (inv. MT 1718.4).\u00A0La gouache\u00A0appartient \u00E0 un ensemble de projets du m\u00EAme mus\u00E9e, dont certains ont pu \u00EAtre mis en relation avec des \u00E9toffes ex\u00E9cut\u00E9es par la maison Bissardon, Cousin et Bony (voir, notamment, inv. MT 1718.3).\nSur un fond de satin peint en trompe-l'\u0153il de draperie,\u00A0des applications et des broderies simulent le d\u00E9cor\u00A0ton sur ton d'une \u00E9toffe fa\u00E7onn\u00E9e et ses bordures, ainsi que les glands de passementerie qui lestent l'\u00E9toffe en partie inf\u00E9rieure et les cha\u00EEnettes qui assurent sa suspension sur une tringle. La laize est compl\u00E9t\u00E9e, en partie sup\u00E9rieure, par une bordure en velours coup\u00E9 brod\u00E9e, orn\u00E9e d'une suite de grecque et d'althaeas, soulign\u00E9e par un courant de feuilles. Sur la draperie verte alternent, en quinconce, des lyres, des branches de myrte ou de laurier charg\u00E9es de fruits, des ananas ou des palmettes, certaines portant des fruits et compl\u00E9t\u00E9e par une fleurette, d'autres\u00A0supportant une couronne fleurie. Un courant de lierre, en partie inf\u00E9rieure, longe la bordure ponceau, elle-m\u00EAme d\u00E9cor\u00E9e d'une suite de feuilles\u00A0lob\u00E9es, type feuilles de ch\u00EAne,\u00A0et de fleurs en clochette. En partie sup\u00E9rieure,\u00A0la bordure ponceau pr\u00E9sente des\u00A0feuilles dent\u00E9es et des clochettes. Elle est soulign\u00E9e par une frise de rais-de-c\u0153ur enrichie de rameaux feuillus.\nOn constate donc des \u00E9volutions entre le projet gouach\u00E9 et la tenture ex\u00E9cut\u00E9e, ce qui est fr\u00E9quent dans la production de Jean-Fran\u00E7ois Bony. La couleur de la draperie, jonquille, est devenue verte, les motifs sont r\u00E9alis\u00E9s ton sur ton et non en soie couleur roussi, le sem\u00E9 d'\u00E9toiles a disparu, tout comme les couronnes entrelac\u00E9es ou les m\u00E9daillons avec des vases antiques, encadr\u00E9s par des rameaux. Les dessins des bordures, sur la tenture ex\u00E9cut\u00E9e, reprennent les suites de feuilles et de fleurs en clochette qui soulignent les extr\u00E9mit\u00E9s de la tenture, sur le projet gouach\u00E9. Les cha\u00EEnettes sont ex\u00E9cut\u00E9es presque \u00E0 l'identique, et les glands de passementerie apparaissent aussi sur le dessin pr\u00E9paratoire, m\u00EAme s'ils adoptent un profil diff\u00E9rent. L'indication de largeur, sur la gouache, exprim\u00E9e en fractions d'aunes (\u00AB 11/24 \u00BB), correspond bien aux dimensions de la laize, environ cinquante-quatre centim\u00E8tres de large\u00A0sans les lisi\u00E8res, de m\u00EAme que le rapport de dessin, avec le pli saillant en partie centrale.\nSur la tenture ex\u00E9cut\u00E9e, Jean-Fran\u00E7ois Bony a remplac\u00E9 les motifs par des \u00E9l\u00E9ments r\u00E9currents dans sa production de dessinateur de fabrique. Le mus\u00E9e des Tissus conserve, en effet,\u00A0un carnet de dessin de l'artiste (inv. MT 27638), dans lequel apparaissent la plupart des\u00A0\u00E9l\u00E9ments pr\u00E9sents sur la tenture. Le motif de grecque \u00E0 deux circonvolutions, par exemple, alternant avec un \u00E9l\u00E9ment v\u00E9g\u00E9tal qui orne la bordure sup\u00E9rieure est esquiss\u00E9 aux folios 60 et 87 du carnet. Le motif des bordures de la draperie, avec leur alternance de feuilles et de fleurs en clochette, est exactement figur\u00E9 au folio 24. La frise de rais-de-c\u0153urs est reconnaissable au folio 145, le motif de la palmette supportant une couronne fleurie, au folio 156, o\u00F9 figure \u00E9galement une draperie en trompe-l'\u0153il orn\u00E9e d'une lyre et d'une bordure\u00A0soulign\u00E9e par des fleurs en cloche.\u00A0La lyre est par ailleurs repr\u00E9sent\u00E9e de nombreuses fois dans ce carnet\u00A0(aux fol. 9, 10, 29, 37, 45, 47, 65 et\u00A0156). Elle appara\u00EEt encore sur deux projets gouach\u00E9s pour le meuble brod\u00E9 command\u00E9 pour un salon du Petit Appartement de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise \u00E0 Versailles conserv\u00E9s par le mus\u00E9e des Arts d\u00E9coratifs de Lyon (inv. MAD 2012.2.1 et MAD 2012.2.2) : sur le premier, elle est orn\u00E9e de t\u00EAtes d'oiseaux, comme sur la tenture, qu'on retrouve \u00E9galement aux angles de l'\u00E9cusson au chiffre de Marie-Caroline, duchesse de Berry, sur le projet d'\u00E9cran brod\u00E9 qui figure au folio 179 du carnet de dessin.\nLa proximit\u00E9 des ornements de la tenture (palmettes, lyre) avec les projets\u00A0pour le meuble de Marie-Louise, command\u00E9 en 1811,\u00A0ou l'\u00E9toffe livr\u00E9e en 1812, en satin blanc brod\u00E9\u00A0en soie nu\u00E9e et chenille, avec applications d'\u00E9toffes et quelques parties en dorure, confirme\u00A0l'attribution sugg\u00E9r\u00E9e par\u00A0la gouache\u00A0pr\u00E9paratoire : la tenture a bien \u00E9t\u00E9 r\u00E9alis\u00E9e par la maison Bissardon,\u00A0Cousin et Bony, au moment de l'association de Jean-Fran\u00E7ois Bony avec les cousins Bissardon, vers 1810-1814.\u00A0Lors du s\u00E9jour \u00E0 Lyon de Madame Royale, la duchesse d'Angoul\u00EAme, entre le 6 et le 9 ao\u00FBt 1814, ou du premier s\u00E9jour de Monsieur, fr\u00E8re du Roi, du 17 au 24 septembre de la m\u00EAme ann\u00E9e, Bissardon et Bony sont toujours associ\u00E9s et pr\u00E9sentent les productions de leur maison \u00E0 leurs altesses royales, notamment le damas dentelle cramoisi et blanc r\u00E9alis\u00E9 entre 1811 et 1813 pour le cabinet de toilette de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise au Palais de Versailles, dont le mus\u00E9e des Tissus conserve deux \u00E9l\u00E9ments\u00A0(tenture, inv. MT 36455, et bordure, inv. MT 33577). En revanche, lors de l'entr\u00E9e \u00E0 Lyon de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry, du 8 au 10 juin 1816, Jean-Fran\u00E7ois Bony est mentionn\u00E9 seul, comme brodeur. La tenture est donc attribuable aux ann\u00E9es 1810-1815.\nMaximilien Durand"@fr .