. "La laize pr\u00E9sente deux fois cinq m\u00E9nades dansant. Elle fut ex\u00E9cut\u00E9e par Camille Pernon sur des dessins de Jean-D\u00E9mosth\u00E8ne Dugourc pour le Sal\u00F3n Principal ou Sala de Baile de la Real Casa del Labrador \u00E0 Aranjuez. Le roi Charles IV s'attacha tout particuli\u00E8rement \u00E0 la d\u00E9coration de cette r\u00E9sidence et de ses trois niveaux, dont premier et mansardes furent pourvues de soieries, tant lyonnaises qu'espagnoles.\nUne facture \u00E9tablie \u00E0 Lyon le 31 octobre 1797 pour plusieurs tissus destin\u00E9s aux maisons de campagne de Sa Majest\u00E9, parmi lesquels se trouvaient des \u00E9toffes jaunes et bleues de go\u00FBt \u00E9trusque, permet de dater pr\u00E9cis\u00E9ment les d\u00E9cors encore en place dans la Sala de Baile, les grands panneaux sur fond jaune avec cam\u00E9es appliqu\u00E9s par broderie, ocre sur fond noir, repr\u00E9sentant Jupiter et Junon en tr\u00F4ne, des m\u00E9nades et des satyres dansants et des Amours. Les mod\u00E8les grav\u00E9s utilis\u00E9s pour ces cam\u00E9es figurent dans\u00A0l'ouvrage d'Ottavio Antonio Bayardi, Le Antichit\u00E0 di Ercolano Esposte, publi\u00E9 en huit tomes \u00E0 Naples, entre 1757 et 1792, d'apr\u00E8s les d\u00E9couvertes faites sur le site d'Herculanum.\u00A0Pour l'ensemble du d\u00E9cor textile de cette Sala de Baile, Camille Pernon collabora avec Claudio (Claude) Bodoy, fran\u00E7ais qui \u00E9tablit la Real F\u00E1brica de Tejidos\u00A0\u00E0 Valence, \u00E0 la t\u00EAte de la manufacture Bodoy et Labat. Ce dernier pr\u00E9sentait, en effet, le 31 juillet 1799, une autre facture correspondant \u00E0 des soieries de description semblable, destin\u00E9es \u00E0 la Casa del Labrador de Aranjuez.\nLe mus\u00E9e des Tissus conserve un panneau pomp\u00E9\u00EFen (pour \u00EAtre d\u00E9coup\u00E9 et appliqu\u00E9 en cam\u00E9e) repr\u00E9sentant Jupiter (inv. MT 24582.2), sur fond jasp\u00E9 bleu, six panneaux avec des satyres dansants (inv. MT 3063.1 \u00E0 MT 3063.6).\nDans la Sala del Torre de la Casita del Principe de l'Escurial, d'autres \u00E9toffes de Camille Pernon avec danseuses de type pomp\u00E9\u00EFen et Amours ont \u00E9t\u00E9 rapport\u00E9s par broderie sur les \u00E9toffes garnissant les si\u00E8ges. Les m\u00E9daillons avec les Amours sont tiss\u00E9s sur fond bleu, comme en t\u00E9moigne, par exemple, l'exemplaire conserv\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus (inv. 24801), alors que les danseuses sont sur fond noir, comme \u00E0 la Sala de Baile de la Real Casa del Labrador.\u00A0\nLe mus\u00E9e des Tissus conserve deux autres versions de m\u00E9nades dansant cr\u00E9\u00E9es pour Charles IV d'Espagne\u00A0(inv. MT 25729 et MT 27862) ; le Victoria & Albert Museum, \u00E0 Londres, trois panneaux en frise avec les figures de m\u00E9nades (inv. 1274B-1871) ; la Fondation Abegg, \u00E0 Riggisberg, un panneau de lampas fond satin, liser\u00E9, \u00E0 d\u00E9cor \u00E9trusque \u00E9cru sur fond bleu jasp\u00E9, avec des cam\u00E9es appliqu\u00E9s repr\u00E9sentant des Amours\u00A0dans des\u00A0m\u00E9daillons et des m\u00E9nades dans des\u00A0tableaux octogonaux\u00A0(inv. Nr. 4938).\nMaximilien Durand"@fr . . .