"\u00C0 la suite de la c\u00E9r\u00E9monie du mariage de Napol\u00E9on III avec l'imp\u00E9ratrice Eug\u00E9nie, le 29 janvier 1853, une commission mixte, compos\u00E9e de repr\u00E9sentants de la Ville de Lyon (Jacques Mathevon p\u00E8re, Adolphe Brisson, Thierry Br\u00F6leman, eux-m\u00EAmes fabricants) et de membres de la Chambre de Commerce (Joseph Brosset, pr\u00E9sident, Prosper Meynier et Adolphe Girodon, tous fabricants) d\u00E9cide d'offrir \u00E0 l'imp\u00E9ratrice une \u00AB corbeille \u00BB d'\u00E9toffes pour robes afin de lui rendre hommage tout en affirmant la sup\u00E9riorit\u00E9 de la production lyonnaise (Proc\u00E8s-verbaux et d\u00E9lib\u00E9rations de la Chambre de Commerce de Lyon, Registre n\u00B0 14, 1853-1854, F\u00B0 21-23 : 3 mars 1853 ; 63 : 14 avril 1853 ; 180-181 : 12 novembre 1853 ; 191 : 17 novembre 1853 ; 205 : 22 d\u00E9cembre 1853). La Ville et la Chambre avaient chacune pour leur part vot\u00E9 un cr\u00E9dit de vingt-cinq mille francs pour ce pr\u00E9sent. \nUne liste de fabricants fut \u00E9tablie, auxquels on demanda un devis qui devait \u00EAtre approuv\u00E9 avant ex\u00E9cution (Archives de la Chambre de Commerce, cote F 2100, 1853). Les pi\u00E8ces les plus co\u00FBteuses ont \u00E9t\u00E9 command\u00E9es \u00E0 l'un des principaux fabricants de Lyon, la maison Schulz fr\u00E8res et B\u00E9raud, qui propose une robe tra\u00EEne de 11, 75 m\u00E8tres en 72 centim\u00E8tres de large, en fond velours \u00E9pingl\u00E9 blanc avec contrefond en gros de Tours blanc et dessin velours cisel\u00E9 rose (pour 5674 francs) ; une robe volants de 19 m\u00E8tres en 70 centim\u00E8tres de large, fond gaze argent avec dessin velours cisel\u00E9 ciel (pour 1500 francs) ; et un manteau de cour, de 3,5 m\u00E8tres de long sur 1,90 m\u00E8tres de large (avec la robe de dessous de 10 m\u00E8tres en 72 centim\u00E8tres de large), en velours cisel\u00E9 cerise sur fond or, avec des l\u00E9g\u00E8ret\u00E9s en satin blanc (pour 12094 francs). \nLa maison Champagne et Rougier est charg\u00E9e de tisser deux \u00E9toffes pour robe, un reps fond blanc, dessin broch\u00E9 cama\u00EFeu vert (10 m\u00E8tres en 80 centim\u00E8tres de large, pour 1625 francs), et une soierie vert Isly \u00AB en disposition \u00BB pour une robe \u00E0 deux volants, en imitation de broderie \u00E0 l'aiguille (10 m\u00E8tres en 40 centim\u00E8tres, pour 1400 francs) ; la maison Mathevon et Bouvard, une \u00E9toffe en poult de soie blanc broch\u00E9 soie, nuances et dorures fines, avec effet de taille-douce, dessin \u00AB compos\u00E9 de diverses branches de roses et de bruy\u00E8res de Paris faisant guirlandes avec des abeilles butinant les fleurs \u00BB (12 m\u00E8tres en 90 centim\u00E8tres de large, pour 1499 francs), et une \u00E9toffe grise \u00E0 ramages (pour le m\u00EAme prix) ; la maison Caquet-Vauzelle, Neyme et C\u00F4te, un velours \u00AB gandin \u00BB rose fond gros de Tours, devant \u00EAtre utilis\u00E9 pour un grand volant, se d\u00E9tachant sur un d\u00E9cor de guirlandes fa\u00E7onn\u00E9es (15 m\u00E8tres, pour 1124 francs) ; la maison Tolozan et Cie, une \u00E9toffe pour robe \u00E0 deux volants sur fond de poult de soie blanc, lanc\u00E9 nu\u00E9 et lam\u00E9 (18 m\u00E8tres en 75 centim\u00E8tres de large, pour un prix de 900 francs), et une autre pour robe \u00E0 pente sur fond noir lanc\u00E9 violet, \u00E0 guirlandes de pens\u00E9es (10,8 m\u00E8tres en 80 centim\u00E8tres de large, pour le m\u00EAme prix). \nLe 3 mars 1853, la Chambre de Commerce avait d\u00E9lib\u00E9r\u00E9 pour voter le cr\u00E9dit n\u00E9cessaire, \u00E0 prendre sur le fonds de r\u00E9serve de la Condition des Soies, d\u00E9lib\u00E9ration appouv\u00E9e le 2 avril suivant par le conseiller d'\u00C9tat Claude-Marius Va\u00EFsse, charg\u00E9 de l'administration du D\u00E9partement du Rh\u00F4ne. Une nouvelle s\u00E9ance de la \u00AB commission des robes \u00BB, tenue le 5 avril 1853, ajouta quelques noms \u00E0 la premi\u00E8re liste, comme Godemard et Meynier pour une robe \u00E0 guirlandes pendantes broch\u00E9es or ou argent fin avec un fond broch\u00E9 soie paraissant dessous les guirlandes, \u00E0 cinq couleurs (pour un prix de 3920 francs), une \u00E9toffe dessin fond dorure fin avec dessin liser\u00E9 (pour 1800 francs) et une \u00E9toffe pour une robe \u00E0 volants broch\u00E9s or ou argent (les aigles chang\u00E9s en lilas pr\u00E9cise la soumission, pour un prix de 1110 francs) ; Maximilien Valansot pour trois pi\u00E8ces de \u00AB velours imp\u00E9rial \u00BB blanc, rose et bleu (de 18 m\u00E8tres chacune, pour un prix de 849,95 francs) ; Heckel A\u00EEn\u00E9 et Cie pour des m\u00E9trages de satin uni lilas, blanc, gris pour trois robes (pour un prix de 486,35 francs) ; et C. Ponson pour une robe en satin gris et cannel\u00E9 \u00E0 carreaux, en disposition, avec du taffetas glac\u00E9 (pour 985,05 francs). Tous les fabricants s'engageaient \u00E0 r\u00E9server pendant un an les nouveaux dessins compos\u00E9s pour ce pr\u00E9sent, avant de les faire entrer dans la consommation, et \u00E0 livrer leur commande \u00E0 l'automne. \nLe 15 novembre 1853, Claude-Marius Va\u00EFsse faisait savoir au pr\u00E9sident de la Chambre de Commerce quele Ministre d'\u00C9tat lui avait communiqu\u00E9 que, l'Imp\u00E9ratrice \u00E9tant profond\u00E9ment touch\u00E9e de l'hommage, elle serait charm\u00E9e de recevoir une d\u00E9putation pour lui remettre. Mais il fallait attendre d\u00E9cembre, la cour r\u00E9sidant \u00E0 Fontainebleau jusque-l\u00E0. Un local serait pr\u00E9par\u00E9 tout expr\u00E8s aux Tuileries pour \u00AB favoriser l'exhibition des \u00E9toffes. \u00BB Le pr\u00E9sident Joseph Brosset et cinq d\u00E9l\u00E9gu\u00E9s membres de la Chambre, Fran\u00E7ois-Barth\u00E9l\u00E9my Arl\u00E8s-Dufour, Georges Joannin, Oscar Galline, Hippolyte-Fran\u00E7ois Jame et Prosper Meynier, se rendirent \u00E0 l'audience de d\u00E9cembre 1853, avec deux caisses, l'une contenant dans quatre cartons les articles produits par Schulz Fr\u00E8res et B\u00E9raud, l'autre, dans vingt-six cartons, le reste des \u00E9toffes. \nUn proc\u00E8s-verbal du 17 janvier 1854 note que la commission mixte a proc\u00E9d\u00E9 au r\u00E8glement des d\u00E9penses, pour un montant total de 46326,80 francs pay\u00E9 par moiti\u00E9 par la Ville et la Chambre de Commerce (23163,40 francs imputables sur le cr\u00E9dit de 25000 francs vot\u00E9 de part et d'autre). Les noms de certains fabricants qui ne figuraient pas sur les premi\u00E8res listes apparaissent dans ce document, mais on ignore quelles furent leurs livraisons : A. Girodon (pour 3200 francs), Girard et Gautier (pour 1192,90 francs) et C. M. Teillard (pour 288,90 francs). \nLe mus\u00E9e des Tissus poss\u00E8de le manteau de cour lam\u00E9 or, orn\u00E9 d'une grande composition florale en velours cisel\u00E9 double corps, nuanc\u00E9, fond taffetas, lanc\u00E9 lam\u00E9 li\u00E9 en serg\u00E9 et \u00E0 plusieurs effets, avec foug\u00E8res de Paris, roses, hortensias et fritillaires (inv. MT 51305), mais aussi la pente de la robe qui l'accompagnait, \u00E0 courant de foug\u00E8res et bouquets de fritillaires, d'hortensias et de roses, conserv\u00E9e dans le cinqui\u00E8me livre de patrons (inv. MT 48965.5) d'une s\u00E9rie de vingt de la maison Schulz Fr\u00E8res et B\u00E9raud, sous le num\u00E9ro de patron 4633/2, avec la mention du cadeau fait \u00E0 l'Imp\u00E9ratrice par la Ville et la Chambre de Commerce de Lyon. Plusieurs autres mod\u00E8les livr\u00E9s \u00E0 Eug\u00E9nie ou \u00E0 la reine Victoria sont \u00E9galement conserv\u00E9s dans ces livres de patrons. Les collections du mus\u00E9e des Tissus poss\u00E8dent aussi le velours \u00AB gandin \u00BB rose fond gros de Tours, devant \u00EAtre utilis\u00E9 pour un grand volant, se d\u00E9tachant sur un d\u00E9cor de guirlandes fa\u00E7onn\u00E9es de la maison Caquet-Vauzelle, Neyme et C\u00F4te (inv. MT 20696), qui faisait partie de la m\u00EAme \u00AB corbeille. \u00BB\nLa pente en \u00AB\u00A0fond velours \u00E9pingl\u00E9 blanc avec contrefond en gros de Tours blanc et dessin velours cisel\u00E9 rose\u00A0\u00BB fait \u00E9galement partie des collections du mus\u00E9e des Tissus. Son num\u00E9ro d'inventaire lui a \u00E9t\u00E9 conc\u00E9d\u00E9 a posteriori (inv. MT 23838.1) et ne correspond pas \u00E0 son mode d'acquisition (les num\u00E9ros MT 23838, MT 23839 et MT 23840 renvoient \u00E0 \u00AB\u00A0trois grands \u00E9chantillons de soieries fa\u00E7onn\u00E9es donn\u00E9s \u00E0 la Chambre par la maison Schulz\u00A0\u00BB et donn\u00E9s par elle au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie en 1882-1883 ; le num\u00E9ro MT 23838 n'\u00E9tait pas d\u00E9compos\u00E9, \u00E0 l'origine, en MT 23838.1 et MT 23838.2 identifiant deux tissus diff\u00E9rents). Il correspond bien, en revanche, \u00E0 la description du fabricant lors de la soumission pour constituer la \u00AB\u00A0corbeille de l'Imp\u00E9ratrice\u00A0\u00BB et pr\u00E9sente, par ailleurs, de nombreuses affinit\u00E9s avec les pentes de robes conserv\u00E9es dans les livres de patrons des ann\u00E9es 1851-1855 de la maison Schulz Fr\u00E8res et B\u00E9raud.\nLa pente\u00A0comporte un fond en velours \u00E9pingl\u00E9 (ou fris\u00E9) blanc, et un contrefond en taffetas de m\u00EAme couleur. Le d\u00E9cor, en velours cisel\u00E9 (\u00E0 la fois fris\u00E9 et coup\u00E9) rose pr\u00E9sente des chutes de guirlandes de roses, nou\u00E9es par des rubans ou soutenues par des ornements, et des bouquets des m\u00EAmes fleurs. La largeur de tissage, sans les lisi\u00E8res, est de soixante-douze centim\u00E8tres. On reconna\u00EEt bien la description des fabricants dans cette exceptionnelle pente pour robe-tra\u00EEne.\nMaximilien Durand"@fr . . . "Pente pour une robe de l'imp\u00E9ratrice Eug\u00E9nie"@fr . . . . "\u00C0 la suite de la c\u00E9r\u00E9monie du mariage de Napol\u00E9on III avec l'imp\u00E9ratrice Eug\u00E9nie, le 29 janvier 1853, une commission mixte, compos\u00E9e de repr\u00E9sentants de la Ville de Lyon (Jacques Mathevon p\u00E8re, Adolphe Brisson, Thierry Br\u00F6leman, eux-m\u00EAmes fabricants) et de membres de la Chambre de Commerce (Joseph Brosset, pr\u00E9sident, Prosper Meynier et Adolphe Girodon, tous fabricants) d\u00E9cide d'offrir \u00E0 l'imp\u00E9ratrice une \u00AB corbeille \u00BB d'\u00E9toffes pour robes afin de lui rendre hommage tout en affirmant la sup\u00E9riorit\u00E9 de la production lyonnaise (Proc\u00E8s-verbaux et d\u00E9lib\u00E9rations de la Chambre de Commerce de Lyon, Registre n\u00B0 14, 1853-1854, F\u00B0 21-23 : 3 mars 1853 ; 63 : 14 avril 1853 ; 180-181 : 12 novembre 1853 ; 191 : 17 novembre 1853 ; 205 : 22 d\u00E9cembre 1853). La Ville et la Chambre avaient chacune pour leur part vot\u00E9 un cr\u00E9dit de vingt-cinq mille francs pour ce pr\u00E9sent. \nUne liste de fabricants fut \u00E9tablie, auxquels on demanda un devis qui devait \u00EAtre approuv\u00E9 avant ex\u00E9cution (Archives de la Chambre de Commerce, cote F 2100, 1853). Les pi\u00E8ces les plus co\u00FBteuses ont \u00E9t\u00E9 command\u00E9es \u00E0 l'un des principaux fabricants de Lyon, la maison Schulz fr\u00E8res et B\u00E9raud, qui propose une robe tra\u00EEne de 11, 75 m\u00E8tres en 72 centim\u00E8tres de large, en fond velours \u00E9pingl\u00E9 blanc avec contrefond en gros de Tours blanc et dessin velours cisel\u00E9 rose (pour 5674 francs) ; une robe volants de 19 m\u00E8tres en 70 centim\u00E8tres de large, fond gaze argent avec dessin velours cisel\u00E9 ciel (pour 1500 francs) ; et un manteau de cour, de 3,5 m\u00E8tres de long sur 1,90 m\u00E8tres de large (avec la robe de dessous de 10 m\u00E8tres en 72 centim\u00E8tres de large), en velours cisel\u00E9 cerise sur fond or, avec des l\u00E9g\u00E8ret\u00E9s en satin blanc (pour 12094 francs). \nLa maison Champagne et Rougier est charg\u00E9e de tisser deux \u00E9toffes pour robe, un reps fond blanc, dessin broch\u00E9 cama\u00EFeu vert (10 m\u00E8tres en 80 centim\u00E8tres de large, pour 1625 francs), et une soierie vert Isly \u00AB en disposition \u00BB pour une robe \u00E0 deux volants, en imitation de broderie \u00E0 l'aiguille (10 m\u00E8tres en 40 centim\u00E8tres, pour 1400 francs) ; la maison Mathevon et Bouvard, une \u00E9toffe en poult de soie blanc broch\u00E9 soie, nuances et dorures fines, avec effet de taille-douce, dessin \u00AB compos\u00E9 de diverses branches de roses et de bruy\u00E8res de Paris faisant guirlandes avec des abeilles butinant les fleurs \u00BB (12 m\u00E8tres en 90 centim\u00E8tres de large, pour 1499 francs), et une \u00E9toffe grise \u00E0 ramages (pour le m\u00EAme prix) ; la maison Caquet-Vauzelle, Neyme et C\u00F4te, un velours \u00AB gandin \u00BB rose fond gros de Tours, devant \u00EAtre utilis\u00E9 pour un grand volant, se d\u00E9tachant sur un d\u00E9cor de guirlandes fa\u00E7onn\u00E9es (15 m\u00E8tres, pour 1124 francs) ; la maison Tolozan et Cie, une \u00E9toffe pour robe \u00E0 deux volants sur fond de poult de soie blanc, lanc\u00E9 nu\u00E9 et lam\u00E9 (18 m\u00E8tres en 75 centim\u00E8tres de large, pour un prix de 900 francs), et une autre pour robe \u00E0 pente sur fond noir lanc\u00E9 violet, \u00E0 guirlandes de pens\u00E9es (10,8 m\u00E8tres en 80 centim\u00E8tres de large, pour le m\u00EAme prix). \nLe 3 mars 1853, la Chambre de Commerce avait d\u00E9lib\u00E9r\u00E9 pour voter le cr\u00E9dit n\u00E9cessaire, \u00E0 prendre sur le fonds de r\u00E9serve de la Condition des Soies, d\u00E9lib\u00E9ration appouv\u00E9e le 2 avril suivant par le conseiller d'\u00C9tat Claude-Marius Va\u00EFsse, charg\u00E9 de l'administration du D\u00E9partement du Rh\u00F4ne. Une nouvelle s\u00E9ance de la \u00AB commission des robes \u00BB, tenue le 5 avril 1853, ajouta quelques noms \u00E0 la premi\u00E8re liste, comme Godemard et Meynier pour une robe \u00E0 guirlandes pendantes broch\u00E9es or ou argent fin avec un fond broch\u00E9 soie paraissant dessous les guirlandes, \u00E0 cinq couleurs (pour un prix de 3920 francs), une \u00E9toffe dessin fond dorure fin avec dessin liser\u00E9 (pour 1800 francs) et une \u00E9toffe pour une robe \u00E0 volants broch\u00E9s or ou argent (les aigles chang\u00E9s en lilas pr\u00E9cise la soumission, pour un prix de 1110 francs) ; Maximilien Valansot pour trois pi\u00E8ces de \u00AB velours imp\u00E9rial \u00BB blanc, rose et bleu (de 18 m\u00E8tres chacune, pour un prix de 849,95 francs) ; Heckel A\u00EEn\u00E9 et Cie pour des m\u00E9trages de satin uni lilas, blanc, gris pour trois robes (pour un prix de 486,35 francs) ; et C. Ponson pour une robe en satin gris et cannel\u00E9 \u00E0 carreaux, en disposition, avec du taffetas glac\u00E9 (pour 985,05 francs). Tous les fabricants s'engageaient \u00E0 r\u00E9server pendant un an les nouveaux dessins compos\u00E9s pour ce pr\u00E9sent, avant de les faire entrer dans la consommation, et \u00E0 livrer leur commande \u00E0 l'automne. \nLe 15 novembre 1853, Claude-Marius Va\u00EFsse faisait savoir au pr\u00E9sident de la Chambre de Commerce quele Ministre d'\u00C9tat lui avait communiqu\u00E9 que, l'Imp\u00E9ratrice \u00E9tant profond\u00E9ment touch\u00E9e de l'hommage, elle serait charm\u00E9e de recevoir une d\u00E9putation pour lui remettre. Mais il fallait attendre d\u00E9cembre, la cour r\u00E9sidant \u00E0 Fontainebleau jusque-l\u00E0. Un local serait pr\u00E9par\u00E9 tout expr\u00E8s aux Tuileries pour \u00AB favoriser l'exhibition des \u00E9toffes. \u00BB Le pr\u00E9sident Joseph Brosset et cinq d\u00E9l\u00E9gu\u00E9s membres de la Chambre, Fran\u00E7ois-Barth\u00E9l\u00E9my Arl\u00E8s-Dufour, Georges Joannin, Oscar Galline, Hippolyte-Fran\u00E7ois Jame et Prosper Meynier, se rendirent \u00E0 l'audience de d\u00E9cembre 1853, avec deux caisses, l'une contenant dans quatre cartons les articles produits par Schulz Fr\u00E8res et B\u00E9raud, l'autre, dans vingt-six cartons, le reste des \u00E9toffes. \nUn proc\u00E8s-verbal du 17 janvier 1854 note que la commission mixte a proc\u00E9d\u00E9 au r\u00E8glement des d\u00E9penses, pour un montant total de 46326,80 francs pay\u00E9 par moiti\u00E9 par la Ville et la Chambre de Commerce (23163,40 francs imputables sur le cr\u00E9dit de 25000 francs vot\u00E9 de part et d'autre). Les noms de certains fabricants qui ne figuraient pas sur les premi\u00E8res listes apparaissent dans ce document, mais on ignore quelles furent leurs livraisons : A. Girodon (pour 3200 francs), Girard et Gautier (pour 1192,90 francs) et C. M. Teillard (pour 288,90 francs). \nLe mus\u00E9e des Tissus poss\u00E8de le manteau de cour lam\u00E9 or, orn\u00E9 d'une grande composition florale en velours cisel\u00E9 double corps, nuanc\u00E9, fond taffetas, lanc\u00E9 lam\u00E9 li\u00E9 en serg\u00E9 et \u00E0 plusieurs effets, avec foug\u00E8res de Paris, roses, hortensias et fritillaires (inv. MT 51305), mais aussi la pente de la robe qui l'accompagnait, \u00E0 courant de foug\u00E8res et bouquets de fritillaires, d'hortensias et de roses, conserv\u00E9e dans le cinqui\u00E8me livre de patrons (inv. MT 48965.5) d'une s\u00E9rie de vingt de la maison Schulz Fr\u00E8res et B\u00E9raud, sous le num\u00E9ro de patron 4633/2, avec la mention du cadeau fait \u00E0 l'Imp\u00E9ratrice par la Ville et la Chambre de Commerce de Lyon. Plusieurs autres mod\u00E8les livr\u00E9s \u00E0 Eug\u00E9nie ou \u00E0 la reine Victoria sont \u00E9galement conserv\u00E9s dans ces livres de patrons. Les collections du mus\u00E9e des Tissus poss\u00E8dent aussi le velours \u00AB gandin \u00BB rose fond gros de Tours, devant \u00EAtre utilis\u00E9 pour un grand volant, se d\u00E9tachant sur un d\u00E9cor de guirlandes fa\u00E7onn\u00E9es de la maison Caquet-Vauzelle, Neyme et C\u00F4te (inv. MT 20696), qui faisait partie de la m\u00EAme \u00AB corbeille. \u00BB\nLa pente en \u00AB\u00A0fond velours \u00E9pingl\u00E9 blanc avec contrefond en gros de Tours blanc et dessin velours cisel\u00E9 rose\u00A0\u00BB fait \u00E9galement partie des collections du mus\u00E9e des Tissus. Son num\u00E9ro d'inventaire lui a \u00E9t\u00E9 conc\u00E9d\u00E9 a posteriori (inv. MT 23838.1) et ne correspond pas \u00E0 son mode d'acquisition (les num\u00E9ros MT 23838, MT 23839 et MT 23840 renvoient \u00E0 \u00AB\u00A0trois grands \u00E9chantillons de soieries fa\u00E7onn\u00E9es donn\u00E9s \u00E0 la Chambre par la maison Schulz\u00A0\u00BB et donn\u00E9s par elle au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie en 1882-1883 ; le num\u00E9ro MT 23838 n'\u00E9tait pas d\u00E9compos\u00E9, \u00E0 l'origine, en MT 23838.1 et MT 23838.2 identifiant deux tissus diff\u00E9rents). Il correspond bien, en revanche, \u00E0 la description du fabricant lors de la soumission pour constituer la \u00AB\u00A0corbeille de l'Imp\u00E9ratrice\u00A0\u00BB et pr\u00E9sente, par ailleurs, de nombreuses affinit\u00E9s avec les pentes de robes conserv\u00E9es dans les livres de patrons des ann\u00E9es 1851-1855 de la maison Schulz Fr\u00E8res et B\u00E9raud.\nLa pente\u00A0comporte un fond en velours \u00E9pingl\u00E9 (ou fris\u00E9) blanc, et un contrefond en taffetas de m\u00EAme couleur. Le d\u00E9cor, en velours cisel\u00E9 (\u00E0 la fois fris\u00E9 et coup\u00E9) rose pr\u00E9sente des chutes de guirlandes de roses, nou\u00E9es par des rubans ou soutenues par des ornements, et des bouquets des m\u00EAmes fleurs. La largeur de tissage, sans les lisi\u00E8res, est de soixante-douze centim\u00E8tres. On reconna\u00EEt bien la description des fabricants dans cette exceptionnelle pente pour robe-tra\u00EEne.\nMaximilien Durand"@fr . . . . . . . "Pente pour une robe de l'imp\u00E9ratrice Eug\u00E9nie"@fr . "1155" . "0.927"^^ .