. . . . . . . . . . . . . . . . "0.48199999332427978516"^^ . . . "0.4311999976634979248"^^ . . "0.65200001001358032227"^^ . "0.49729999899864196777"^^ . . . . . "Exemplaire de d\u00E9monstration de la pente d'Orient du dais de Notre-Dame de La Salette"@fr . . . . . . . . . . . . . . . . . "0.5645999908447265625"^^ . . "0.52670001983642578125"^^ . . "0.55599999427795410156"^^ . "Cet exemplaire de la pente d'Orient du fameux dais du sanctuaire de Notre-Dame de La Salette a \u00E9t\u00E9 donn\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus par les h\u00E9ritiers de la maison Henry J.-A., qui avait succ\u00E9d\u00E9 en 1867 \u00E0 la maison Henry Fr\u00E8res (Alphonse et Charles) et Jouve (Hippolyte), puis Truchot J. et Grassis (1908-1919) puis Truchot J. et Cie.\u00A0La maison a d\u00E9finitivement cess\u00E9 son activit\u00E9 en 1977.\nC'est l'exemplaire de d\u00E9monstration conserv\u00E9 par les fabricants d'un des plus grands chefs-d'\u0153uvre de la maison, entrepris en 1874 par Joseph-Alphonse Henry (1836-1913) et inaugur\u00E9, au sanctuaire construit en Is\u00E8re, sur les lieux de l'apparition, en 1846, de la Vierge Marie \u00E0 deux bergers, pour la procession solennelle de la F\u00EAte-Dieu le 15 juin 1876. En 1879, la Chambre de Commerce de Lyon faisait l'acquisition, pour son mus\u00E9e d'Art et d'Industrie (anc\u00EAtre du mus\u00E9e des Tissus), d'un exemplaire complet du dais (inv. MT 49287.1, MT 49287.2, MT 49287.3 et MT 49287.4).\nL'exemplaire de d\u00E9monstration de la pente d'Orient est notamment pr\u00E9sent\u00E9 par le fabricant au Salon des Arts d\u00E9coratifs de Lyon, en 1884. Le journal L'\u00C9clair. Journal catholique, politique et litt\u00E9raire paraissant \u00E0 Lyon le samedi, cinqui\u00E8me ann\u00E9e, n\u00B0 223, dat\u00E9 du\u00A02 f\u00E9vrier 1884, dans son compte rendu du Salon lyonnais, la mentionne dans l'exposition de la maison Henry J.-A. : \u00AB Les autres fabricants, les artistes ceux-l\u00E0, s'appliquent \u00E0 reproduire les meilleures \u0153uvres du Moyen \u00C2ge, et se livrent \u00E0 leurs propres inspirations pour cr\u00E9er d'harmonieux dessins et des embl\u00EAmes de style. C'est ainsi que la maison Henry J.-A., de la rue Lafont, expose cette ann\u00E9e un dais splendide, tiss\u00E9 au point des Gobelins et repr\u00E9sentant un sujet symbolique trait\u00E9 de main de ma\u00EEtre. \u00BB\u00A0Le commentateur ajoute : \u00AB Les deux chasubles, J\u00E9sus eucharistique, d'apr\u00E8s Flandrin, et les Sept Sacrements (XVe si\u00E8cle), vaudront s\u00FBrement aux exposants l'admiration de tous les connaisseurs. M. Henry expose aussi des \u00E9toffes d'ameublement Louis XVI, Louis XV, Louis XIV, Henri II, et deux \u00E9chantillons de satin cr\u00E8me et or, Louis XV, et vieux rouge or et argent, d'un go\u00FBt exquis. \u00BB On reconna\u00EEt, dans la description des ornements liturgiques, la chasuble en velours rouge brod\u00E9e de fil\u00E9 et fris\u00E9 m\u00E9talliques or, de fil\u00E9 argent et de picots fil\u00E9s or, avec m\u00E9daillon central en peinture \u00E0 l'aiguille de soie polychrome ex\u00E9cut\u00E9 par Marie Bardey sur un dessin de Jean Leroudier d'apr\u00E8s Hippolyte Flandrin montrant le Christ et saint Jean le soir de la C\u00E8ne, et la chasuble dite \u00AB des Sept Sacrements \u00BB, tiss\u00E9e \u00AB\u00A0au point des Gobelins.\u00A0\u00BB Cette derni\u00E8re a \u00E9galement \u00E9t\u00E9 donn\u00E9e au mus\u00E9e des Tissus par les h\u00E9ritiers des fabricants (inv. MT 2015.5.7). La croix et la colonne (bande d'orfroi) de cette derni\u00E8re chasuble sont les premiers tissages de la maison Henry J.-A. ex\u00E9cut\u00E9 au \u00AB\u00A0point des Gobelins\u00A0\u00BB, technique mise au point par Joseph-Alphonse Henry pour imiter les \u00E9toffes de la fin du Moyen \u00C2ge, et plus particuli\u00E8rement les broderies \u00E0 l'or nu\u00E9 du XVe et du XVIe si\u00E8cle, qui a \u00E9galement \u00E9t\u00E9 utilis\u00E9e pour tisser le dais de Notre-Dame de La Salette. Le catalogue du Salon des Arts d\u00E9coratifs de Lyon de 1884 montre que le fabricant avait d'ailleurs pr\u00E9sent\u00E9 \u00E0 cette occasion d'autres pi\u00E8ces ex\u00E9cut\u00E9es selon cette technique : \u00AB deux figurines, style Henri II, au point des Gobelins\u00A0\u00BB (n\u00B0 315-316), une \u00AB\u00A0Vierge tiss\u00E9e au point des Gobelins\u00A0\u00BB (n\u00B0 664), et une autre \u00AB\u00A0Vierge tiss\u00E9e au point des Gobelins, d'apr\u00E8s\u00A0Doger, encadr\u00E9e\u00A0\u00BB (n\u00B0 665).\nLa croix de chasuble et l'orfroi des Sept Sacrements sont consign\u00E9s dans le livre des cartons de la maison Henry J.-A. conserv\u00E9 dans les archives de la manufacture Prelle sous le num\u00E9ro de patron 1001, dat\u00E9 de janvier 1871. Lors de sa premi\u00E8re pr\u00E9sentation \u00E0 l'Exposition internationale de Lyon en 1872, avec une Vierge ex\u00E9cut\u00E9e selon le m\u00EAme proc\u00E9d\u00E9, la chasuble des Sept Sacrements est admir\u00E9 et la nouveaut\u00E9 de la r\u00E9alisation soulign\u00E9e, notamment par le Journal officiel de la R\u00E9publique fran\u00E7aise du 19 novembre 1872 (p. 7120).\nLe fameux \u00AB point de Gobelins \u00BB \u00E9labor\u00E9 par Joseph-Alphonse Henry d\u00E9signe \u00E0 cette date un taffetas fa\u00E7onn\u00E9, dominante trame, sur cha\u00EEne en coton, \u00E0 d\u00E9cor par trame compl\u00E9mentaire en soie polychrome et fil\u00E9s m\u00E9talliques or et argent. C'est avec l'exceptionnel dais ex\u00E9cut\u00E9 pour le sanctuaire de Notre-Dame de La Salette entre 1874 et 1876 que le \u00AB point de Gobelins \u00BB invent\u00E9 par Joseph-Alphonse Henry trouve son accomplissement le plus remarquable. Ce dais pr\u00E9sente, sur ces quatre pentes, quatre-vingt-huit figures de l'Histoire chr\u00E9tienne de la France. Elles avancent en cort\u00E8ges conduits par les anges portant les eulogies ou la grappe du raisin de Canaan. Les cort\u00E8ges convergent, sur la pente d'Orient, autour de la Vierge douloureuse, soutenant le corps de son Fils au pied de la Croix, et, sur la pente d'Occident, autour du tr\u00F4ne du pape Pie IX. Les dessins ont \u00E9t\u00E9 fournis par Th\u00E9odore-Nicolas-Pierre Maillot. Le mus\u00E9e des Arts d\u00E9coratifs de Lyon conserve le dessin pr\u00E9paratoire pour la figure de Pie IX (inv. MAD 3431). La mise en carte du dais a \u00E9t\u00E9 ex\u00E9cut\u00E9e par Jean Leroudier. Les cartes sont conserv\u00E9es au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 49271.1 \u00E0 MT 49271.22). Dans le fascicule publi\u00E9 \u00E0 Lyon en 1876 par Joseph-Alphonse Henry pour pr\u00E9senter son dais artistique (Henry J.-A., ancienne maison A. Henry & Jouve, fabricant, 3, rue du Garet, \u00E0 Lyon. Dais artistique tiss\u00E9 \u00E0 Lyon au point des Gobelins 1874-1876, Lyon, 1876), le fabricant indique que le \u00AB point des Gobelins en soie et or fin est celui employ\u00E9 dans cet ouvrage. Le proc\u00E9d\u00E9 est nouveau et pour la premi\u00E8re fois en usage dans notre fabrique lyonnaise.\u00A0\u00BB Le \u00AB point des Gobelins \u00BB \u00E9voluera avec le temps. En 1897, quand le fabricant met en production l'ornement Salvatoris, tiss\u00E9 selon ce proc\u00E9d\u00E9 (le mus\u00E9e des Tissus conserve trois exemplaires de la chasuble Salvatoris, inv. MT 2015.5.12, MT 2015.5.13, MT 2015.5.14, ainsi qu'un manipule, inv. MT 2015.5.15, et une bourse, inv. MT 2015.5.16, avec deux cadres de pr\u00E9sentation du devant et du dos de cette m\u00EAme chasuble de l'Exposition universelle de Paris en 1900, inv. MT 2015.5.8 et MT 2015.5.9), il s'agit d\u00E9sormais d'un lampas dont la cha\u00EEne pi\u00E8ce est en coton (elle est dissimul\u00E9e par les trames), la cha\u00EEne de liage en soie rouge, lanc\u00E9 de soie polychrome (schappe et soie tussah), de fil\u00E9s m\u00E9talliques et de lames or et argent. Le liage vertical accentue le \u00AB\u00A0trompe-l'\u0153il \u00BB de broderie cr\u00E9\u00E9 par le tissage, de m\u00EAme que le model\u00E9 des figures, soulign\u00E9 par des effets de \u00AB\u00A0bercl\u00E9. \u00BB\nSur la pente d'Orient du dais de La Salette, la Vierge douloureuse, assise au pied de la Croix, soutient le corps de son Fils, dont la main droite repose dans celle de sa m\u00E8re, tandis que, de la gauche, Marie tend la Couronne d'\u00E9pines. Elle est accompagn\u00E9e de l'inscription Pro peccatis suae gentis vidit Jesum in tormentis, c'est-\u00E0-dire \u00AB Pour les p\u00E9ch\u00E9s de son peuple, elle vit J\u00E9sus dans les souffrances \u00BB, tir\u00E9e du Stabat Mater (strophe 7). \u00C0 droite de la Croix, huit personnages illustrent la p\u00E9riode du haut Moyen \u00C2ge et le r\u00E8gne des premiers rois chr\u00E9tiens. En partie sup\u00E9rieure appara\u00EEt l'inscription : fecit + mihi + magna + qui + potens + est, c'est-\u00E0-dire \u00AB le Puissant fit pour moi des merveilles \u00BB (Magnificat, strophe 1). Se succ\u00E8dent sainte Genevi\u00E8ve de Nanterre (S. GENOVEFA ; 420-vers 500/510), Clovis\u00A0Ier\u00A0(CLODOVEVS ; vers 466-511), sainte Clotilde (SANCTA CLOTILDIS ; vers 474-vers 545), saint Remi (SANCTVS REMIGIVS ; vers 437-533), saint Cloud (S. CLODOALDVS ; 522-560), saint Gr\u00E9goire de Tours (S. GREGORIVS TVRONICVS ; 539-594), Charlemagne (S. CAROLVS MAGNVS ; 742-814) et Roland de Roncevaux (ROLANDVS ; 736-778). \u00C0 gauche de la Croix, la procession, domin\u00E9e par l'inscription Magnificat + anima + mea + Dominum, c'est-\u00E0-dire \u00AB\u00A0Mon \u00E2me exalte le Seigneur\u00A0\u00BB (Magnificat, strophe 1), symbolise le temps des premi\u00E8res croisades et de l'expansion du monachisme m\u00E9di\u00E9val. On reconna\u00EEt Pierre l'Ermite (PETRVS EREMITA ; 1053-1115),\u00A0Philippe-Auguste (PHILIPPVS AVGVSTVS ; 1165-1223), saint Dominique (S. DOMINICVS ; 1170-1221), Suger de Saint-Denis (SVGERIVS ; 1080/1081-1151), saint Bernard de Clairvaux (S. BERNARDVS ; 1090-1153), Blanche de Castille (S. BLANCA A CASTILIA ; 1188-1252), son fils Louis IX ou saint Louis (S. LVDOVICVS IX ; 1214-1270), Jean de Joinville (JOINVILLA ; vers 1224-1317) et la Bienheureuse Isabelle de France (S. ISABELLA A FRANCIA ; 1225-1270).\nL'exemplaire de d\u00E9monstration pr\u00E9sente, sans surprise, les m\u00EAmes caract\u00E9ristiques techniques que les exemplaires ex\u00E9cut\u00E9s pour le sanctuaire ou pour le mus\u00E9e des Tissus, qui sont conformes aux indications des mises en carte. En revanche, il a conserv\u00E9 ses deux lisi\u00E8res (larges de 0,4 centim\u00E8tres), chacune compos\u00E9e d'une cordeline de dix fils c\u00E2bl\u00E9s de coton, puis un fil double, croisant avec la trame continue en soie noire. Les deux chefs de pi\u00E8ce sont \u00E9galement conserv\u00E9s (\u00E0 une extr\u00E9mit\u00E9, sur 2,2 centim\u00E8tres plus 0,7 centim\u00E8tre de franges, tiss\u00E9 en toile par douze coups de trame de soie noire, puis vingt-cinq coups de trame en c\u00E2bl\u00E9 de coton de m\u00EAme nature que la cha\u00EEne ; \u00E0 l'autre extr\u00E9mit\u00E9, sur 3,6 centim\u00E8tres plus 1,3 centim\u00E8tre de franges, tiss\u00E9 en toile par trente-neuf coups de trame en coton c\u00E2bl\u00E9 de m\u00EAme nature que la cha\u00EEne). Par ailleurs, dans l'angle sup\u00E9rieur gauche de la pente, on trouve une \u00E9chancrure dans le tissage, avec une lisi\u00E8re int\u00E9rieure sur 13,5 centim\u00E8tres de long, compos\u00E9e de deux cordelines de cinq fils chacune. Les fils de cha\u00EEne sont visibles dans cette \u00E9chancrure,\u00A0grossi\u00E8rement crois\u00E9s en natt\u00E9 irr\u00E9gulier. Cette particularit\u00E9 a tr\u00E8s certainement un r\u00F4le p\u00E9dagogique, afin de montrer la cha\u00EEne en coton, totalement dissimul\u00E9e par les trames du d\u00E9cor une fois la pi\u00E8ce tiss\u00E9e, afin de permettre d'expliquer lors des expositions les sp\u00E9cificit\u00E9s du \u00AB point des Gobelins. \u00BB Les couleurs affadies de la pente d'Orient\u00A0indiquent bien qu'il s'agissait ici d'un exemplaire de d\u00E9monstration.\nMaximilien Durand"@fr . "87432" . . "Exemplaire de d\u00E9monstration de la pente d'Orient du dais de Notre-Dame de La Salette"@fr . . "Cet exemplaire de la pente d'Orient du fameux dais du sanctuaire de Notre-Dame de La Salette a \u00E9t\u00E9 donn\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus par les h\u00E9ritiers de la maison Henry J.-A., qui avait succ\u00E9d\u00E9 en 1867 \u00E0 la maison Henry Fr\u00E8res (Alphonse et Charles) et Jouve (Hippolyte), puis Truchot J. et Grassis (1908-1919) puis Truchot J. et Cie.\u00A0La maison a d\u00E9finitivement cess\u00E9 son activit\u00E9 en 1977.\nC'est l'exemplaire de d\u00E9monstration conserv\u00E9 par les fabricants d'un des plus grands chefs-d'\u0153uvre de la maison, entrepris en 1874 par Joseph-Alphonse Henry (1836-1913) et inaugur\u00E9, au sanctuaire construit en Is\u00E8re, sur les lieux de l'apparition, en 1846, de la Vierge Marie \u00E0 deux bergers, pour la procession solennelle de la F\u00EAte-Dieu le 15 juin 1876. En 1879, la Chambre de Commerce de Lyon faisait l'acquisition, pour son mus\u00E9e d'Art et d'Industrie (anc\u00EAtre du mus\u00E9e des Tissus), d'un exemplaire complet du dais (inv. MT 49287.1, MT 49287.2, MT 49287.3 et MT 49287.4).\nL'exemplaire de d\u00E9monstration de la pente d'Orient est notamment pr\u00E9sent\u00E9 par le fabricant au Salon des Arts d\u00E9coratifs de Lyon, en 1884. Le journal L'\u00C9clair. Journal catholique, politique et litt\u00E9raire paraissant \u00E0 Lyon le samedi, cinqui\u00E8me ann\u00E9e, n\u00B0 223, dat\u00E9 du\u00A02 f\u00E9vrier 1884, dans son compte rendu du Salon lyonnais, la mentionne dans l'exposition de la maison Henry J.-A. : \u00AB Les autres fabricants, les artistes ceux-l\u00E0, s'appliquent \u00E0 reproduire les meilleures \u0153uvres du Moyen \u00C2ge, et se livrent \u00E0 leurs propres inspirations pour cr\u00E9er d'harmonieux dessins et des embl\u00EAmes de style. C'est ainsi que la maison Henry J.-A., de la rue Lafont, expose cette ann\u00E9e un dais splendide, tiss\u00E9 au point des Gobelins et repr\u00E9sentant un sujet symbolique trait\u00E9 de main de ma\u00EEtre. \u00BB\u00A0Le commentateur ajoute : \u00AB Les deux chasubles, J\u00E9sus eucharistique, d'apr\u00E8s Flandrin, et les Sept Sacrements (XVe si\u00E8cle), vaudront s\u00FBrement aux exposants l'admiration de tous les connaisseurs. M. Henry expose aussi des \u00E9toffes d'ameublement Louis XVI, Louis XV, Louis XIV, Henri II, et deux \u00E9chantillons de satin cr\u00E8me et or, Louis XV, et vieux rouge or et argent, d'un go\u00FBt exquis. \u00BB On reconna\u00EEt, dans la description des ornements liturgiques, la chasuble en velours rouge brod\u00E9e de fil\u00E9 et fris\u00E9 m\u00E9talliques or, de fil\u00E9 argent et de picots fil\u00E9s or, avec m\u00E9daillon central en peinture \u00E0 l'aiguille de soie polychrome ex\u00E9cut\u00E9 par Marie Bardey sur un dessin de Jean Leroudier d'apr\u00E8s Hippolyte Flandrin montrant le Christ et saint Jean le soir de la C\u00E8ne, et la chasuble dite \u00AB des Sept Sacrements \u00BB, tiss\u00E9e \u00AB\u00A0au point des Gobelins.\u00A0\u00BB Cette derni\u00E8re a \u00E9galement \u00E9t\u00E9 donn\u00E9e au mus\u00E9e des Tissus par les h\u00E9ritiers des fabricants (inv. MT 2015.5.7). La croix et la colonne (bande d'orfroi) de cette derni\u00E8re chasuble sont les premiers tissages de la maison Henry J.-A. ex\u00E9cut\u00E9 au \u00AB\u00A0point des Gobelins\u00A0\u00BB, technique mise au point par Joseph-Alphonse Henry pour imiter les \u00E9toffes de la fin du Moyen \u00C2ge, et plus particuli\u00E8rement les broderies \u00E0 l'or nu\u00E9 du XVe et du XVIe si\u00E8cle, qui a \u00E9galement \u00E9t\u00E9 utilis\u00E9e pour tisser le dais de Notre-Dame de La Salette. Le catalogue du Salon des Arts d\u00E9coratifs de Lyon de 1884 montre que le fabricant avait d'ailleurs pr\u00E9sent\u00E9 \u00E0 cette occasion d'autres pi\u00E8ces ex\u00E9cut\u00E9es selon cette technique : \u00AB deux figurines, style Henri II, au point des Gobelins\u00A0\u00BB (n\u00B0 315-316), une \u00AB\u00A0Vierge tiss\u00E9e au point des Gobelins\u00A0\u00BB (n\u00B0 664), et une autre \u00AB\u00A0Vierge tiss\u00E9e au point des Gobelins, d'apr\u00E8s\u00A0Doger, encadr\u00E9e\u00A0\u00BB (n\u00B0 665).\nLa croix de chasuble et l'orfroi des Sept Sacrements sont consign\u00E9s dans le livre des cartons de la maison Henry J.-A. conserv\u00E9 dans les archives de la manufacture Prelle sous le num\u00E9ro de patron 1001, dat\u00E9 de janvier 1871. Lors de sa premi\u00E8re pr\u00E9sentation \u00E0 l'Exposition internationale de Lyon en 1872, avec une Vierge ex\u00E9cut\u00E9e selon le m\u00EAme proc\u00E9d\u00E9, la chasuble des Sept Sacrements est admir\u00E9 et la nouveaut\u00E9 de la r\u00E9alisation soulign\u00E9e, notamment par le Journal officiel de la R\u00E9publique fran\u00E7aise du 19 novembre 1872 (p. 7120).\nLe fameux \u00AB point de Gobelins \u00BB \u00E9labor\u00E9 par Joseph-Alphonse Henry d\u00E9signe \u00E0 cette date un taffetas fa\u00E7onn\u00E9, dominante trame, sur cha\u00EEne en coton, \u00E0 d\u00E9cor par trame compl\u00E9mentaire en soie polychrome et fil\u00E9s m\u00E9talliques or et argent. C'est avec l'exceptionnel dais ex\u00E9cut\u00E9 pour le sanctuaire de Notre-Dame de La Salette entre 1874 et 1876 que le \u00AB point de Gobelins \u00BB invent\u00E9 par Joseph-Alphonse Henry trouve son accomplissement le plus remarquable. Ce dais pr\u00E9sente, sur ces quatre pentes, quatre-vingt-huit figures de l'Histoire chr\u00E9tienne de la France. Elles avancent en cort\u00E8ges conduits par les anges portant les eulogies ou la grappe du raisin de Canaan. Les cort\u00E8ges convergent, sur la pente d'Orient, autour de la Vierge douloureuse, soutenant le corps de son Fils au pied de la Croix, et, sur la pente d'Occident, autour du tr\u00F4ne du pape Pie IX. Les dessins ont \u00E9t\u00E9 fournis par Th\u00E9odore-Nicolas-Pierre Maillot. Le mus\u00E9e des Arts d\u00E9coratifs de Lyon conserve le dessin pr\u00E9paratoire pour la figure de Pie IX (inv. MAD 3431). La mise en carte du dais a \u00E9t\u00E9 ex\u00E9cut\u00E9e par Jean Leroudier. Les cartes sont conserv\u00E9es au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 49271.1 \u00E0 MT 49271.22). Dans le fascicule publi\u00E9 \u00E0 Lyon en 1876 par Joseph-Alphonse Henry pour pr\u00E9senter son dais artistique (Henry J.-A., ancienne maison A. Henry & Jouve, fabricant, 3, rue du Garet, \u00E0 Lyon. Dais artistique tiss\u00E9 \u00E0 Lyon au point des Gobelins 1874-1876, Lyon, 1876), le fabricant indique que le \u00AB point des Gobelins en soie et or fin est celui employ\u00E9 dans cet ouvrage. Le proc\u00E9d\u00E9 est nouveau et pour la premi\u00E8re fois en usage dans notre fabrique lyonnaise.\u00A0\u00BB Le \u00AB point des Gobelins \u00BB \u00E9voluera avec le temps. En 1897, quand le fabricant met en production l'ornement Salvatoris, tiss\u00E9 selon ce proc\u00E9d\u00E9 (le mus\u00E9e des Tissus conserve trois exemplaires de la chasuble Salvatoris, inv. MT 2015.5.12, MT 2015.5.13, MT 2015.5.14, ainsi qu'un manipule, inv. MT 2015.5.15, et une bourse, inv. MT 2015.5.16, avec deux cadres de pr\u00E9sentation du devant et du dos de cette m\u00EAme chasuble de l'Exposition universelle de Paris en 1900, inv. MT 2015.5.8 et MT 2015.5.9), il s'agit d\u00E9sormais d'un lampas dont la cha\u00EEne pi\u00E8ce est en coton (elle est dissimul\u00E9e par les trames), la cha\u00EEne de liage en soie rouge, lanc\u00E9 de soie polychrome (schappe et soie tussah), de fil\u00E9s m\u00E9talliques et de lames or et argent. Le liage vertical accentue le \u00AB\u00A0trompe-l'\u0153il \u00BB de broderie cr\u00E9\u00E9 par le tissage, de m\u00EAme que le model\u00E9 des figures, soulign\u00E9 par des effets de \u00AB\u00A0bercl\u00E9. \u00BB\nSur la pente d'Orient du dais de La Salette, la Vierge douloureuse, assise au pied de la Croix, soutient le corps de son Fils, dont la main droite repose dans celle de sa m\u00E8re, tandis que, de la gauche, Marie tend la Couronne d'\u00E9pines. Elle est accompagn\u00E9e de l'inscription Pro peccatis suae gentis vidit Jesum in tormentis, c'est-\u00E0-dire \u00AB Pour les p\u00E9ch\u00E9s de son peuple, elle vit J\u00E9sus dans les souffrances \u00BB, tir\u00E9e du Stabat Mater (strophe 7). \u00C0 droite de la Croix, huit personnages illustrent la p\u00E9riode du haut Moyen \u00C2ge et le r\u00E8gne des premiers rois chr\u00E9tiens. En partie sup\u00E9rieure appara\u00EEt l'inscription : fecit + mihi + magna + qui + potens + est, c'est-\u00E0-dire \u00AB le Puissant fit pour moi des merveilles \u00BB (Magnificat, strophe 1). Se succ\u00E8dent sainte Genevi\u00E8ve de Nanterre (S. GENOVEFA ; 420-vers 500/510), Clovis\u00A0Ier\u00A0(CLODOVEVS ; vers 466-511), sainte Clotilde (SANCTA CLOTILDIS ; vers 474-vers 545), saint Remi (SANCTVS REMIGIVS ; vers 437-533), saint Cloud (S. CLODOALDVS ; 522-560), saint Gr\u00E9goire de Tours (S. GREGORIVS TVRONICVS ; 539-594), Charlemagne (S. CAROLVS MAGNVS ; 742-814) et Roland de Roncevaux (ROLANDVS ; 736-778). \u00C0 gauche de la Croix, la procession, domin\u00E9e par l'inscription Magnificat + anima + mea + Dominum, c'est-\u00E0-dire \u00AB\u00A0Mon \u00E2me exalte le Seigneur\u00A0\u00BB (Magnificat, strophe 1), symbolise le temps des premi\u00E8res croisades et de l'expansion du monachisme m\u00E9di\u00E9val. On reconna\u00EEt Pierre l'Ermite (PETRVS EREMITA ; 1053-1115),\u00A0Philippe-Auguste (PHILIPPVS AVGVSTVS ; 1165-1223), saint Dominique (S. DOMINICVS ; 1170-1221), Suger de Saint-Denis (SVGERIVS ; 1080/1081-1151), saint Bernard de Clairvaux (S. BERNARDVS ; 1090-1153), Blanche de Castille (S. BLANCA A CASTILIA ; 1188-1252), son fils Louis IX ou saint Louis (S. LVDOVICVS IX ; 1214-1270), Jean de Joinville (JOINVILLA ; vers 1224-1317) et la Bienheureuse Isabelle de France (S. ISABELLA A FRANCIA ; 1225-1270).\nL'exemplaire de d\u00E9monstration pr\u00E9sente, sans surprise, les m\u00EAmes caract\u00E9ristiques techniques que les exemplaires ex\u00E9cut\u00E9s pour le sanctuaire ou pour le mus\u00E9e des Tissus, qui sont conformes aux indications des mises en carte. En revanche, il a conserv\u00E9 ses deux lisi\u00E8res (larges de 0,4 centim\u00E8tres), chacune compos\u00E9e d'une cordeline de dix fils c\u00E2bl\u00E9s de coton, puis un fil double, croisant avec la trame continue en soie noire. Les deux chefs de pi\u00E8ce sont \u00E9galement conserv\u00E9s (\u00E0 une extr\u00E9mit\u00E9, sur 2,2 centim\u00E8tres plus 0,7 centim\u00E8tre de franges, tiss\u00E9 en toile par douze coups de trame de soie noire, puis vingt-cinq coups de trame en c\u00E2bl\u00E9 de coton de m\u00EAme nature que la cha\u00EEne ; \u00E0 l'autre extr\u00E9mit\u00E9, sur 3,6 centim\u00E8tres plus 1,3 centim\u00E8tre de franges, tiss\u00E9 en toile par trente-neuf coups de trame en coton c\u00E2bl\u00E9 de m\u00EAme nature que la cha\u00EEne). Par ailleurs, dans l'angle sup\u00E9rieur gauche de la pente, on trouve une \u00E9chancrure dans le tissage, avec une lisi\u00E8re int\u00E9rieure sur 13,5 centim\u00E8tres de long, compos\u00E9e de deux cordelines de cinq fils chacune. Les fils de cha\u00EEne sont visibles dans cette \u00E9chancrure,\u00A0grossi\u00E8rement crois\u00E9s en natt\u00E9 irr\u00E9gulier. Cette particularit\u00E9 a tr\u00E8s certainement un r\u00F4le p\u00E9dagogique, afin de montrer la cha\u00EEne en coton, totalement dissimul\u00E9e par les trames du d\u00E9cor une fois la pi\u00E8ce tiss\u00E9e, afin de permettre d'expliquer lors des expositions les sp\u00E9cificit\u00E9s du \u00AB point des Gobelins. \u00BB Les couleurs affadies de la pente d'Orient\u00A0indiquent bien qu'il s'agissait ici d'un exemplaire de d\u00E9monstration.\nMaximilien Durand"@fr . "0.62330001592636108398"^^ . . . . . . . . . . . .