. "0.4593"^^ . "0.5987"^^ . . . . "0.5735"^^ . . . . . . "0.6565"^^ . "0.3958"^^ . . . . . . . . . . "0.5984"^^ . "0.6112"^^ . . "0.6645"^^ . "0.6714"^^ . . "0.5409"^^ . . . . "0.4996"^^ . . "0.7337"^^ . . "0.4264"^^ . . . . . . . "32663" . . . "0.5532"^^ . "0.4229"^^ . . . . . . . . . . "0.7575"^^ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . "0.5847"^^ . . . . . . . . . . "0.8005"^^ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . "Partie d'un entourage de lit"@fr . . . "0.5989"^^ . . . . . . . "0.684"^^ . . . . . . . . . . . . . . . . "0.4542"^^ . "Partie d'un entourage de lit"@fr . . . "0.6194"^^ . . "0.5484"^^ . "Lors de leur acquisition en 1909, les deux \u00E9l\u00E9ments d'un entourage de lit du mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 29055 et MT 29056) ont \u00E9t\u00E9 inscrits \u00E0 l'inventaire comme des \u00AB bandes \u00BB de \u00AB\u00A0broderie polychrome sur satin jaune, fin Louis XIV, travail fran\u00E7ais, d\u00E9cor grotesque dans le go\u00FBt de Watteau.\u00A0\u00BB Ils \u00E9taient encore consid\u00E9r\u00E9s comme un travail de la fin du r\u00E8gne de Louis XIV par le directeur du mus\u00E9e, Raymond Cox (1856-1920), lorsqu'il en publie pour la premi\u00E8re fois une photographie, en 1914, dans le volume intitul\u00E9 Le mus\u00E9e historique des Tissus. Soieries & broderies Renaissance, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Directoire, Premier Empire avec notice par Raymond Cox directeur du mus\u00E9e historique des Tissus de la s\u00E9rie \u00AB Mat\u00E9riaux et documents d'Art d\u00E9coratif \u00BB de l'\u00E9diteur parisien Armand Gu\u00E9rinet.\u00A0\nC'est en 1957 qu'ils ont \u00E9t\u00E9 dat\u00E9s plus pr\u00E9coc\u00E9ment, suite \u00E0 l'acquisition par le Metropolitan Museum of Art l'ann\u00E9e pr\u00E9c\u00E9dente\u00A0de la\u00A0troisi\u00E8me\u00A0pente de cette garniture de lit (inv. 56.27). Cette derni\u00E8re a \u00E9t\u00E9 publi\u00E9e par Edith Appleton Standen et son ex\u00E9cution a \u00E9t\u00E9 alors situ\u00E9e\u00A0dans la d\u00E9cennie 1560, sur des crit\u00E8res iconographiques, stylistiques et par comparaison avec des mentions d'inventaire de garnitures de lit aujourd'hui disparues. Depuis, les deux \u00E9l\u00E9ments du mus\u00E9e des Tissus ont \u00E9t\u00E9 consid\u00E9r\u00E9s par tous les auteurs comme des broderies de la Renaissance, inspir\u00E9es par les gravures de Bernard Salomon (n\u00E9 au d\u00E9but du XVIe si\u00E8cle-mort apr\u00E8s 1561) pour les M\u00E9tamorphoses d'Ovide figur\u00E9es publi\u00E9es pour la premi\u00E8re fois \u00E0 Lyon chez Jean de Tournes en 1557.\nLa pente du Metropolitan Museum of Art\u00A0a des dimensions comparables\u00A0et l'une de celles conserv\u00E9es au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 29055) garnissaient les grands c\u00F4t\u00E9s du dais d'un lit, tandis que la troisi\u00E8me (inv. MT 29056),\u00A0moins large d'une vingtaine de centim\u00E8tres,\u00A0\u00E9tait plac\u00E9e sur la face. Chaque pente pr\u00E9sente, sur un fond de satin jaune d'or, un d\u00E9cor de broderie de soies polychromes o\u00F9 cinq sc\u00E8nes mythologiques sont ench\u00E2ss\u00E9es dans des cartouches aux formes vari\u00E9es. Le fond de la composition est orn\u00E9 de grotesques avec\u00A0architectures, mascarons, sphinges, animaux, personnages et draperies. \nSur la pente du Metropolitan Museum, le premier cartouche enferme la sc\u00E8ne de l'enl\u00E8vement d'Europe (identifi\u00E9e par l'inscription EVROPA) ; le deuxi\u00E8me, Act\u00E9on surprenant Diane et ses compagnes au bain (ACTAEON) ; le cartouche central,\u00A0Jupiter apparaissant \u00E0 S\u00E9m\u00E9l\u00E9 (SEMELE) ; le quatri\u00E8me, le suicide de Thisb\u00E9 (PYRAMVS) ; le dernier, Salmacis et Hermaphrodite (SALMACIS). Sur la pente lyonnaise qui garnissait l'autre c\u00F4t\u00E9 du lit, les sc\u00E8nes ne sont pas identifi\u00E9es par des inscriptions. On reconna\u00EEt cependant : Syrinx se changeant en roseau pour \u00E9chapper aux assiduit\u00E9s de Pan ; Junon devant le corps d\u00E9capit\u00E9 d'Argus ; Narcisse \u00E0 la fontaine ; Apollon et Python ; la transformation de Daphn\u00E9 en laurier. La pente frontale montre : la transformation de Dryope (DRYOPE) en arbre ; le festin de Midas (MIDAS) ; Hyrie pleurant sur Cycnus (HYRIE) ; Circ\u00E9 changeant les compagnons d'Ulysse en pourceaux (CIRCE) ; L\u00E9da et le cygne (LEDA). Cette pente et celle du Metropolitan Museum\u00A0conservent, par ailleurs, un encadrement de passementerie appliqu\u00E9, et les deux \u00E9l\u00E9ments du mus\u00E9e des Tissus comportent des franges de soie en partie inf\u00E9rieure.\nLa vari\u00E9t\u00E9 des grotesques qui encadrent les cartouches, le foisonnement des \u00E9l\u00E9ments d\u00E9coratifs qui enrichissent la composition et la diversit\u00E9 des personnages qui\u00A0rythment les panneaux sont remarquables. Ces \u00E9l\u00E9ments ont \u00E9t\u00E9\u00A0rapproch\u00E9s du Livre des grotesques de Jacques\u00A0Ier Androuet du Cerceau (vers 1515-1585), publi\u00E9 en 1566, et les sc\u00E8nes repr\u00E9sent\u00E9es, toutes issues des M\u00E9tamorphoses d'Ovide, ont \u00E9t\u00E9 compar\u00E9es avec les vignettes publi\u00E9es par Bernard Salomon ou leurs contre-parties grav\u00E9es par Virgile Solis et\u00A0\u00E9dit\u00E9es \u00E0 Francfort-sur-le-Main en 1563. Quelques sc\u00E8nes, en effet,\u00A0ont \u00E9t\u00E9 librement adapt\u00E9es des contre-parties de Virgile Solis\u00A0(L'Enl\u00E8vement d'Europe ; Le Suicide de Thisb\u00E9 ; Salmacis et Hermaphrodite ; Junon et Argus\u00A0; Apollon et Python ; Apollon et Daphn\u00E9 ;\u00A0Circ\u00E9 changeant les hommes d'Ulysse en pourceaux). Plusieurs compositions, en revanche,\u00A0s'\u00E9cartent franchement des mod\u00E8les fournis par Salomon ou Solis (Diane et Act\u00E9on ; Jupiter et S\u00E9m\u00E9l\u00E9 ; Pan et Syrinx ; Narcisse \u00E0 la fontaine ; Dryope chang\u00E9e en arbre ; Hyrie et Cycnus). D'autres, enfin,\u00A0ne figurent pas du tout chez Salomon et Solis (Le festin de Midas et L\u00E9da et le cygne).\nLes d\u00E9cors de grotesques incluent des figures assises ou debout, en costume antique, de la fin du Moyen \u00C2ge ou de la Renaissance. La pr\u00E9sence de personnages en costumes m\u00E9di\u00E9vaux, mais aussi l'aspect\u00A0g\u00E9n\u00E9ral des ornements, des mascarons, des sayn\u00E8tes ou des\u00A0enroulements v\u00E9g\u00E9taux semblent sugg\u00E9rer une datation plus tardive. C'est ce qu'indiquent \u00E9galement\u00A0les caract\u00E9ristiques techniques de ces pi\u00E8ces. Le fond en satin de 8, de couleur jaune d'or,\u00A0et les lisi\u00E8res\u00A0conserv\u00E9es au revers, dans l'assemblage des laizes,\u00A0constitu\u00E9es de\u00A0quatre cordelines, puis de mignonettes tiss\u00E9es en satin blanc ray\u00E9 de rouge, le dessin pr\u00E9paratoire \u00E0 l'encre, qui appara\u00EEt dans les lacunes de broderie, la toile de lin assez grossi\u00E8re, qui consolide la broderie au revers, les points de broderie utilis\u00E9s (majoritairement le point fendu, plus ponctuellement le point de cha\u00EEnette et le point de tige) ainsi que les couleurs des soies employ\u00E9es sont autant d'\u00E9l\u00E9ments qui interdisent une datation dans les ann\u00E9es 1560 mais qui sont, en revanche, caract\u00E9ristiques des broderies produites dans la seconde moiti\u00E9 du XVIIIe si\u00E8cle.\u00A0Les pentes s'inspirent \u00E9videmment de sources iconographiques du XVIe si\u00E8cle, mais associ\u00E9es \u00E0 d'autres r\u00E9f\u00E9rences iconographiques. L'introduction de personnages en costumes m\u00E9di\u00E9vaux dans le d\u00E9cor est d'ailleurs coh\u00E9rente avec le retour, d\u00E8s les premi\u00E8res ann\u00E9es du r\u00E8gne de Louis XVI, de motifs issus des r\u00E9pertoires d\u00E9coratifs du Moyen \u00C2ge et de la Renaissance, bien souvent r\u00E9interpr\u00E9t\u00E9s, d\u00E9j\u00E0, par Jean B\u00E9rain (1640-1711) et ses successeurs, combin\u00E9es \u00E0 ceux d'une Antiquit\u00E9 r\u00E9cemment red\u00E9couverte (sur le panneau avec Apollon et Daphn\u00E9, au mus\u00E9e des Tissus, l'une des figures porte-flambeau de l'encadrement est manifestement une interpr\u00E9tation de la Flore d\u00E9couverte en juillet\u00A01759 dans la maison d'Ariane \u00E0 Stabies, publi\u00E9e en gravure dans le troisi\u00E8me volume des Antichit\u00E0 di Ercolano esposte con qualche spiegazione, \u00E0 Naples, en 1762, aux pages 25-29 et \u00E0 la planche V)... Les pentes de lit pourraient donc avoir \u00E9t\u00E9 brod\u00E9es vers 1770-1780, ce qui correspondrait parfaitement \u00E0 la nature du satin employ\u00E9, aux particularit\u00E9s de ses lisi\u00E8res et \u00E0 la mise en \u0153uvre de la broderie.\nLa question de la datation plus tardive de ces trois pi\u00E8ces se pose\u00A0alors aussi\u00A0pour\u00A0d'autres \u00E9l\u00E9ments brod\u00E9s tr\u00E8s comparables \u00E0 ceux du mus\u00E9e des Tissus et du Metropolitan Museum, comme une pente de lit conserv\u00E9e \u00E0 Waddesdon Manor (inv. 7179; W1/132/5), brod\u00E9e sur fond de satin jaune, ou un ensemble de quatre \u00E9l\u00E9ments, provenant peut-\u00EAtre\u00A0d'une garniture de lit, brod\u00E9s sur un satin rouge, conserv\u00E9s au Victoria & Albert Museum de Londres (inv. T.219-1981, T. 219A-1981, T. 219B-1981 et T. 219C-1981). Toutes seraient alors des exemples\u00A0pr\u00E9cieux de l'\u00E9mergence des mod\u00E8les m\u00E9di\u00E9vaux et renaissants\u00A0dans les derni\u00E8res d\u00E9cennies du XVIIIe si\u00E8cle.\nMaximilien Durand"@fr . . . . "0.7878"^^ . . . "0.6468"^^ . . "0.6921"^^ . . "0.4465"^^ . . . "0.7406"^^ . . . . . . . . . . "0.7062"^^ . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . "0.3961"^^ . "0.7562"^^ . . . . . . . . . . . . . "0.5914"^^ . . . . . . . . . . . . "Lors de leur acquisition en 1909, les deux \u00E9l\u00E9ments d'un entourage de lit du mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 29055 et MT 29056) ont \u00E9t\u00E9 inscrits \u00E0 l'inventaire comme des \u00AB bandes \u00BB de \u00AB\u00A0broderie polychrome sur satin jaune, fin Louis XIV, travail fran\u00E7ais, d\u00E9cor grotesque dans le go\u00FBt de Watteau.\u00A0\u00BB Ils \u00E9taient encore consid\u00E9r\u00E9s comme un travail de la fin du r\u00E8gne de Louis XIV par le directeur du mus\u00E9e, Raymond Cox (1856-1920), lorsqu'il en publie pour la premi\u00E8re fois une photographie, en 1914, dans le volume intitul\u00E9 Le mus\u00E9e historique des Tissus. Soieries & broderies Renaissance, Louis XIV, Louis XV, Louis XVI, Directoire, Premier Empire avec notice par Raymond Cox directeur du mus\u00E9e historique des Tissus de la s\u00E9rie \u00AB Mat\u00E9riaux et documents d'Art d\u00E9coratif \u00BB de l'\u00E9diteur parisien Armand Gu\u00E9rinet.\u00A0\nC'est en 1957 qu'ils ont \u00E9t\u00E9 dat\u00E9s plus pr\u00E9coc\u00E9ment, suite \u00E0 l'acquisition par le Metropolitan Museum of Art l'ann\u00E9e pr\u00E9c\u00E9dente\u00A0de la\u00A0troisi\u00E8me\u00A0pente de cette garniture de lit (inv. 56.27). Cette derni\u00E8re a \u00E9t\u00E9 publi\u00E9e par Edith Appleton Standen et son ex\u00E9cution a \u00E9t\u00E9 alors situ\u00E9e\u00A0dans la d\u00E9cennie 1560, sur des crit\u00E8res iconographiques, stylistiques et par comparaison avec des mentions d'inventaire de garnitures de lit aujourd'hui disparues. Depuis, les deux \u00E9l\u00E9ments du mus\u00E9e des Tissus ont \u00E9t\u00E9 consid\u00E9r\u00E9s par tous les auteurs comme des broderies de la Renaissance, inspir\u00E9es par les gravures de Bernard Salomon (n\u00E9 au d\u00E9but du XVIe si\u00E8cle-mort apr\u00E8s 1561) pour les M\u00E9tamorphoses d'Ovide figur\u00E9es publi\u00E9es pour la premi\u00E8re fois \u00E0 Lyon chez Jean de Tournes en 1557.\nLa pente du Metropolitan Museum of Art\u00A0a des dimensions comparables\u00A0et l'une de celles conserv\u00E9es au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 29055) garnissaient les grands c\u00F4t\u00E9s du dais d'un lit, tandis que la troisi\u00E8me (inv. MT 29056),\u00A0moins large d'une vingtaine de centim\u00E8tres,\u00A0\u00E9tait plac\u00E9e sur la face. Chaque pente pr\u00E9sente, sur un fond de satin jaune d'or, un d\u00E9cor de broderie de soies polychromes o\u00F9 cinq sc\u00E8nes mythologiques sont ench\u00E2ss\u00E9es dans des cartouches aux formes vari\u00E9es. Le fond de la composition est orn\u00E9 de grotesques avec\u00A0architectures, mascarons, sphinges, animaux, personnages et draperies. \nSur la pente du Metropolitan Museum, le premier cartouche enferme la sc\u00E8ne de l'enl\u00E8vement d'Europe (identifi\u00E9e par l'inscription EVROPA) ; le deuxi\u00E8me, Act\u00E9on surprenant Diane et ses compagnes au bain (ACTAEON) ; le cartouche central,\u00A0Jupiter apparaissant \u00E0 S\u00E9m\u00E9l\u00E9 (SEMELE) ; le quatri\u00E8me, le suicide de Thisb\u00E9 (PYRAMVS) ; le dernier, Salmacis et Hermaphrodite (SALMACIS). Sur la pente lyonnaise qui garnissait l'autre c\u00F4t\u00E9 du lit, les sc\u00E8nes ne sont pas identifi\u00E9es par des inscriptions. On reconna\u00EEt cependant : Syrinx se changeant en roseau pour \u00E9chapper aux assiduit\u00E9s de Pan ; Junon devant le corps d\u00E9capit\u00E9 d'Argus ; Narcisse \u00E0 la fontaine ; Apollon et Python ; la transformation de Daphn\u00E9 en laurier. La pente frontale montre : la transformation de Dryope (DRYOPE) en arbre ; le festin de Midas (MIDAS) ; Hyrie pleurant sur Cycnus (HYRIE) ; Circ\u00E9 changeant les compagnons d'Ulysse en pourceaux (CIRCE) ; L\u00E9da et le cygne (LEDA). Cette pente et celle du Metropolitan Museum\u00A0conservent, par ailleurs, un encadrement de passementerie appliqu\u00E9, et les deux \u00E9l\u00E9ments du mus\u00E9e des Tissus comportent des franges de soie en partie inf\u00E9rieure.\nLa vari\u00E9t\u00E9 des grotesques qui encadrent les cartouches, le foisonnement des \u00E9l\u00E9ments d\u00E9coratifs qui enrichissent la composition et la diversit\u00E9 des personnages qui\u00A0rythment les panneaux sont remarquables. Ces \u00E9l\u00E9ments ont \u00E9t\u00E9\u00A0rapproch\u00E9s du Livre des grotesques de Jacques\u00A0Ier Androuet du Cerceau (vers 1515-1585), publi\u00E9 en 1566, et les sc\u00E8nes repr\u00E9sent\u00E9es, toutes issues des M\u00E9tamorphoses d'Ovide, ont \u00E9t\u00E9 compar\u00E9es avec les vignettes publi\u00E9es par Bernard Salomon ou leurs contre-parties grav\u00E9es par Virgile Solis et\u00A0\u00E9dit\u00E9es \u00E0 Francfort-sur-le-Main en 1563. Quelques sc\u00E8nes, en effet,\u00A0ont \u00E9t\u00E9 librement adapt\u00E9es des contre-parties de Virgile Solis\u00A0(L'Enl\u00E8vement d'Europe ; Le Suicide de Thisb\u00E9 ; Salmacis et Hermaphrodite ; Junon et Argus\u00A0; Apollon et Python ; Apollon et Daphn\u00E9 ;\u00A0Circ\u00E9 changeant les hommes d'Ulysse en pourceaux). Plusieurs compositions, en revanche,\u00A0s'\u00E9cartent franchement des mod\u00E8les fournis par Salomon ou Solis (Diane et Act\u00E9on ; Jupiter et S\u00E9m\u00E9l\u00E9 ; Pan et Syrinx ; Narcisse \u00E0 la fontaine ; Dryope chang\u00E9e en arbre ; Hyrie et Cycnus). D'autres, enfin,\u00A0ne figurent pas du tout chez Salomon et Solis (Le festin de Midas et L\u00E9da et le cygne).\nLes d\u00E9cors de grotesques incluent des figures assises ou debout, en costume antique, de la fin du Moyen \u00C2ge ou de la Renaissance. La pr\u00E9sence de personnages en costumes m\u00E9di\u00E9vaux, mais aussi l'aspect\u00A0g\u00E9n\u00E9ral des ornements, des mascarons, des sayn\u00E8tes ou des\u00A0enroulements v\u00E9g\u00E9taux semblent sugg\u00E9rer une datation plus tardive. C'est ce qu'indiquent \u00E9galement\u00A0les caract\u00E9ristiques techniques de ces pi\u00E8ces. Le fond en satin de 8, de couleur jaune d'or,\u00A0et les lisi\u00E8res\u00A0conserv\u00E9es au revers, dans l'assemblage des laizes,\u00A0constitu\u00E9es de\u00A0quatre cordelines, puis de mignonettes tiss\u00E9es en satin blanc ray\u00E9 de rouge, le dessin pr\u00E9paratoire \u00E0 l'encre, qui appara\u00EEt dans les lacunes de broderie, la toile de lin assez grossi\u00E8re, qui consolide la broderie au revers, les points de broderie utilis\u00E9s (majoritairement le point fendu, plus ponctuellement le point de cha\u00EEnette et le point de tige) ainsi que les couleurs des soies employ\u00E9es sont autant d'\u00E9l\u00E9ments qui interdisent une datation dans les ann\u00E9es 1560 mais qui sont, en revanche, caract\u00E9ristiques des broderies produites dans la seconde moiti\u00E9 du XVIIIe si\u00E8cle.\u00A0Les pentes s'inspirent \u00E9videmment de sources iconographiques du XVIe si\u00E8cle, mais associ\u00E9es \u00E0 d'autres r\u00E9f\u00E9rences iconographiques. L'introduction de personnages en costumes m\u00E9di\u00E9vaux dans le d\u00E9cor est d'ailleurs coh\u00E9rente avec le retour, d\u00E8s les premi\u00E8res ann\u00E9es du r\u00E8gne de Louis XVI, de motifs issus des r\u00E9pertoires d\u00E9coratifs du Moyen \u00C2ge et de la Renaissance, bien souvent r\u00E9interpr\u00E9t\u00E9s, d\u00E9j\u00E0, par Jean B\u00E9rain (1640-1711) et ses successeurs, combin\u00E9es \u00E0 ceux d'une Antiquit\u00E9 r\u00E9cemment red\u00E9couverte (sur le panneau avec Apollon et Daphn\u00E9, au mus\u00E9e des Tissus, l'une des figures porte-flambeau de l'encadrement est manifestement une interpr\u00E9tation de la Flore d\u00E9couverte en juillet\u00A01759 dans la maison d'Ariane \u00E0 Stabies, publi\u00E9e en gravure dans le troisi\u00E8me volume des Antichit\u00E0 di Ercolano esposte con qualche spiegazione, \u00E0 Naples, en 1762, aux pages 25-29 et \u00E0 la planche V)... Les pentes de lit pourraient donc avoir \u00E9t\u00E9 brod\u00E9es vers 1770-1780, ce qui correspondrait parfaitement \u00E0 la nature du satin employ\u00E9, aux particularit\u00E9s de ses lisi\u00E8res et \u00E0 la mise en \u0153uvre de la broderie.\nLa question de la datation plus tardive de ces trois pi\u00E8ces se pose\u00A0alors aussi\u00A0pour\u00A0d'autres \u00E9l\u00E9ments brod\u00E9s tr\u00E8s comparables \u00E0 ceux du mus\u00E9e des Tissus et du Metropolitan Museum, comme une pente de lit conserv\u00E9e \u00E0 Waddesdon Manor (inv. 7179; W1/132/5), brod\u00E9e sur fond de satin jaune, ou un ensemble de quatre \u00E9l\u00E9ments, provenant peut-\u00EAtre\u00A0d'une garniture de lit, brod\u00E9s sur un satin rouge, conserv\u00E9s au Victoria & Albert Museum de Londres (inv. T.219-1981, T. 219A-1981, T. 219B-1981 et T. 219C-1981). Toutes seraient alors des exemples\u00A0pr\u00E9cieux de l'\u00E9mergence des mod\u00E8les m\u00E9di\u00E9vaux et renaissants\u00A0dans les derni\u00E8res d\u00E9cennies du XVIIIe si\u00E8cle.\nMaximilien Durand"@fr . . . . . . .