"L'Exposition universelle de Paris en 1889 est apparue comme un \u00E9v\u00E9nement majeur dans l'histoire moderne de la soierie lyonnaise. Adrien Storck, dans l'ouvrage Lyon \u00E0 l'Exposition universelle de 1889, publi\u00E9 \u00E0 cette occasion, indique, par exemple\u00A0: \u00AB La d\u00E9coration aujourd'hui suit une autre voie, et l'exposition de 1889, \u00E0 cet \u00E9gard, peu^\u00EAtre consid\u00E9r\u00E9e comme un manifeste de la science ornementale nouvelle. Se pr\u00E9occupant des formes du v\u00EAtement et de l'emploi des tissus, l'art fait de r\u00E9els progr\u00E8s. Il demeure l\u00E9ger et gracieux. \u00C0\u00A0des besoins nouveaux, il a r\u00E9pondu par des produits nouveaux, remplissant les conditions impos\u00E9es ; il\u00A0a su s'affranchir et des \u00E9l\u00E9gances hors d'usage actuellement, et des fautes de go\u00FBt que l'on constate dans le milieu de notre si\u00E8cle. (... ) Les cr\u00E9ateurs de cette d\u00E9coration nouvelle n'ont point cherch\u00E9 les fleurs impossibles, les feuillages fantastiques, les ornements bizarres. Ils ont regard\u00E9 autour d'eux et trouv\u00E9, dans les fleurs de nos jardins, les gracieux mod\u00E8les que la nature mettait sous leurs yeux. C'est cette simplicit\u00E9 et ce go\u00FBt d\u00E9licat qui ont frapp\u00E9 dans la d\u00E9coration de la plus grande partie de nos \u00E9toffes \u00E0 l'Exposition de 1889. La nature est prise sur le vif avec une sinc\u00E9rit\u00E9, une v\u00E9racit\u00E9 qui font illusion parfois. Si nous en exceptons les \u00E9toffes d'ameublement et quelques pentes de grande allure et de style noble, destin\u00E9es \u00E0 des tra\u00EEnes ou des manteaux de cour, nous retrouvons presque partout la flore qui nous charme chaque jour par sa vari\u00E9t\u00E9 infinie de formes et de tons ; cette flore dont les allures changeantes, capricieuses, dont les aspects, si divers dans les phases successives des saisons, sont une mine in\u00E9puisable de documents et de motifs. \u00BB\nC'est, en effet, \u00E0 ces dessins nouveaux, inspir\u00E9s par les fleurs trait\u00E9es au naturel, qu'Adrien Storck consacre l'essentiel de ses commentaires. Pourtant, certaines maisons, sp\u00E9cialis\u00E9es dans les \u00E9toffes fa\u00E7onn\u00E9es pour l'ameublement, pr\u00E9sentaient des chefs-d'\u0153uvre de style\u00A0Renaissance, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV ou Louis XVI. C'est le cas de la maison Bouvard (Eug\u00E8ne) et Mathevon fils (Henry), \u00E9tablie\u00A0au 26, place Tholozan, habitu\u00E9e des m\u00E9dailles d'or \u00E0 toutes les expositions universelles de Londres et de Paris.\nQuand l'Exposition de 1889 se termine, \u00C9douard Aynard, alors vice-pr\u00E9sident de la Chambre de Commerce de Lyon, est impressionn\u00E9 par les \u00E9toffes qu'il a vues. Il adresse le 9 octobre 1889 une lettre circulaire aux diff\u00E9rents fabricants qui ont expos\u00E9 \u00E0 Paris. Il leur indique que l'Exposition lui est apparue \u00AB comme une date m\u00E9morable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'\u00E9clat qu'elle a jet\u00E9 sur notre industrie et par les progr\u00E8s qu'elle a r\u00E9v\u00E9l\u00E9s soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqu\u00E9 aux \u00E9toffes de soie. \u00BB Il leur demande aussi d'accepter de donner au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie un ou plusieurs \u00E9chantillons, les plus remarquables qui avaient figur\u00E9 \u00E0 Paris. La maison Bouvard et Mathevon fils offre alors au mus\u00E9e cette seule laize en cent quarante centim\u00E8tres de large, pouvant se faire en soixante-dix, sur un dessin de la maison, ex\u00E9cut\u00E9e en 1888, qui lui avait paru repr\u00E9senter au mieux les tr\u00E8s grandes performances de la manufacture.\u00A0Une succession d'ornements rocaille, dispos\u00E9s enquinconce, supportent de larges bouquets de fleurs trait\u00E9es au naturel.\nEn 1884, d\u00E9j\u00E0, au Salon des Arts d\u00E9coratifs de Lyon, la maison Mathevon et Bouvard (lors de l'association d'Henry Mathevon avec Eug\u00E8ne Bouvard, la maison prit la raison commerciale Bouvard et Mathevon fils) avait pr\u00E9sent\u00E9 esssentiellement des \u00E9toffes d'ameublement de style r\u00E9trospectif : un Satin Louis XVI, broch\u00E9 (n\u00B0 371), un Lampas Louis XIV, broch\u00E9 (n\u00B0 372), un Velours Louis XIV, le lis, trois poils (n\u00B0 373), un Velours Louis XIV, fleurs Baptiste (n\u00B0 374), un Satin noir, dessin chinois (n\u00B0 375),\u00A0un Gros de Tours nu\u00E9, Louis XVI, \u00E0 rubans (n\u00B0 376), un Lampas Louis XIV, broch\u00E9 or fin nu\u00E9 (n\u00B0 377), un Gros de Tours, broch\u00E9 or fin, dessin Pillement (n\u00B0 378), un Lampas Louis XV, cordonnet et soie (n\u00B0 379), un Lampas rouge Louis XVI, cordonnet et soie (n\u00B0 380), un Satin Louis XVI, broch\u00E9 chenille soie (n\u00B0 381), un Lampas Louis XIV, dessin de B\u00E9rain (n\u00B0 382), une Bordure loutre Louis XIV, fleurs Baptiste (n\u00B0 383) et un Velours rouge fin, 2 poils, Renaissance (n\u00B0 384). Le mus\u00E9e des Tissus conserve le Velours Louis XIV, Fleurs Baptiste (patron n\u00B0 4499 ; inv. MT 31408).\nMaximilien Durand"@fr . "Laize de lampas \u00AB Louis XV \u00BB, fond cr\u00E8me, broch\u00E9 or fin et couleurs (patron n\u00B0 4630)"@fr . "L'Exposition universelle de Paris en 1889 est apparue comme un \u00E9v\u00E9nement majeur dans l'histoire moderne de la soierie lyonnaise. Adrien Storck, dans l'ouvrage Lyon \u00E0 l'Exposition universelle de 1889, publi\u00E9 \u00E0 cette occasion, indique, par exemple\u00A0: \u00AB La d\u00E9coration aujourd'hui suit une autre voie, et l'exposition de 1889, \u00E0 cet \u00E9gard, peu^\u00EAtre consid\u00E9r\u00E9e comme un manifeste de la science ornementale nouvelle. Se pr\u00E9occupant des formes du v\u00EAtement et de l'emploi des tissus, l'art fait de r\u00E9els progr\u00E8s. Il demeure l\u00E9ger et gracieux. \u00C0\u00A0des besoins nouveaux, il a r\u00E9pondu par des produits nouveaux, remplissant les conditions impos\u00E9es ; il\u00A0a su s'affranchir et des \u00E9l\u00E9gances hors d'usage actuellement, et des fautes de go\u00FBt que l'on constate dans le milieu de notre si\u00E8cle. (... ) Les cr\u00E9ateurs de cette d\u00E9coration nouvelle n'ont point cherch\u00E9 les fleurs impossibles, les feuillages fantastiques, les ornements bizarres. Ils ont regard\u00E9 autour d'eux et trouv\u00E9, dans les fleurs de nos jardins, les gracieux mod\u00E8les que la nature mettait sous leurs yeux. C'est cette simplicit\u00E9 et ce go\u00FBt d\u00E9licat qui ont frapp\u00E9 dans la d\u00E9coration de la plus grande partie de nos \u00E9toffes \u00E0 l'Exposition de 1889. La nature est prise sur le vif avec une sinc\u00E9rit\u00E9, une v\u00E9racit\u00E9 qui font illusion parfois. Si nous en exceptons les \u00E9toffes d'ameublement et quelques pentes de grande allure et de style noble, destin\u00E9es \u00E0 des tra\u00EEnes ou des manteaux de cour, nous retrouvons presque partout la flore qui nous charme chaque jour par sa vari\u00E9t\u00E9 infinie de formes et de tons ; cette flore dont les allures changeantes, capricieuses, dont les aspects, si divers dans les phases successives des saisons, sont une mine in\u00E9puisable de documents et de motifs. \u00BB\nC'est, en effet, \u00E0 ces dessins nouveaux, inspir\u00E9s par les fleurs trait\u00E9es au naturel, qu'Adrien Storck consacre l'essentiel de ses commentaires. Pourtant, certaines maisons, sp\u00E9cialis\u00E9es dans les \u00E9toffes fa\u00E7onn\u00E9es pour l'ameublement, pr\u00E9sentaient des chefs-d'\u0153uvre de style\u00A0Renaissance, Louis XIII, Louis XIV, Louis XV ou Louis XVI. C'est le cas de la maison Bouvard (Eug\u00E8ne) et Mathevon fils (Henry), \u00E9tablie\u00A0au 26, place Tholozan, habitu\u00E9e des m\u00E9dailles d'or \u00E0 toutes les expositions universelles de Londres et de Paris.\nQuand l'Exposition de 1889 se termine, \u00C9douard Aynard, alors vice-pr\u00E9sident de la Chambre de Commerce de Lyon, est impressionn\u00E9 par les \u00E9toffes qu'il a vues. Il adresse le 9 octobre 1889 une lettre circulaire aux diff\u00E9rents fabricants qui ont expos\u00E9 \u00E0 Paris. Il leur indique que l'Exposition lui est apparue \u00AB comme une date m\u00E9morable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'\u00E9clat qu'elle a jet\u00E9 sur notre industrie et par les progr\u00E8s qu'elle a r\u00E9v\u00E9l\u00E9s soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqu\u00E9 aux \u00E9toffes de soie. \u00BB Il leur demande aussi d'accepter de donner au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie un ou plusieurs \u00E9chantillons, les plus remarquables qui avaient figur\u00E9 \u00E0 Paris. La maison Bouvard et Mathevon fils offre alors au mus\u00E9e cette seule laize en cent quarante centim\u00E8tres de large, pouvant se faire en soixante-dix, sur un dessin de la maison, ex\u00E9cut\u00E9e en 1888, qui lui avait paru repr\u00E9senter au mieux les tr\u00E8s grandes performances de la manufacture.\u00A0Une succession d'ornements rocaille, dispos\u00E9s enquinconce, supportent de larges bouquets de fleurs trait\u00E9es au naturel.\nEn 1884, d\u00E9j\u00E0, au Salon des Arts d\u00E9coratifs de Lyon, la maison Mathevon et Bouvard (lors de l'association d'Henry Mathevon avec Eug\u00E8ne Bouvard, la maison prit la raison commerciale Bouvard et Mathevon fils) avait pr\u00E9sent\u00E9 esssentiellement des \u00E9toffes d'ameublement de style r\u00E9trospectif : un Satin Louis XVI, broch\u00E9 (n\u00B0 371), un Lampas Louis XIV, broch\u00E9 (n\u00B0 372), un Velours Louis XIV, le lis, trois poils (n\u00B0 373), un Velours Louis XIV, fleurs Baptiste (n\u00B0 374), un Satin noir, dessin chinois (n\u00B0 375),\u00A0un Gros de Tours nu\u00E9, Louis XVI, \u00E0 rubans (n\u00B0 376), un Lampas Louis XIV, broch\u00E9 or fin nu\u00E9 (n\u00B0 377), un Gros de Tours, broch\u00E9 or fin, dessin Pillement (n\u00B0 378), un Lampas Louis XV, cordonnet et soie (n\u00B0 379), un Lampas rouge Louis XVI, cordonnet et soie (n\u00B0 380), un Satin Louis XVI, broch\u00E9 chenille soie (n\u00B0 381), un Lampas Louis XIV, dessin de B\u00E9rain (n\u00B0 382), une Bordure loutre Louis XIV, fleurs Baptiste (n\u00B0 383) et un Velours rouge fin, 2 poils, Renaissance (n\u00B0 384). Le mus\u00E9e des Tissus conserve le Velours Louis XIV, Fleurs Baptiste (patron n\u00B0 4499 ; inv. MT 31408).\nMaximilien Durand"@fr . . "7358" . . . "Laize de lampas \u00AB Louis XV \u00BB, fond cr\u00E8me, broch\u00E9 or fin et couleurs (patron n\u00B0 4630)"@fr . . . . . . "0.94669997692108154297"^^ . . . . . . . . . . . "0.95310002565383911133"^^ . . . . . "0.96950000524520874023"^^ . .