. . "La maison Poncet p\u00E8re et fils, sise au 26, place Tolozan, \u00E9tait sp\u00E9cialis\u00E9e dans les soieries unies, les p\u00E9kins quadrill\u00E9s, les nouveaut\u00E9s et les fa\u00E7onn\u00E9s riches. Elle avait \u00E9t\u00E9 cr\u00E9\u00E9e en 1844. En 1889, quand elle participe \u00E0 l'Exposition universelle de Paris, elle est encore sous la direction de trois g\u00E9n\u00E9rations, Poncet p\u00E8re, fils et petit-fils. Tout en conservant sa sp\u00E9cialisation initiale, dans laquelle elle avait d\u00E9montr\u00E9 sa sup\u00E9riorit\u00E9, les unis et les armures, elle a su diversifier \u00E0 cette date sa production, avec une vraie expertise dans le domaine des p\u00E9kins et des quadrill\u00E9s, type \u00C9cossais. Depuis les ann\u00E9es 1870, elle a aussi ajout\u00E9 les fa\u00E7onn\u00E9s riches. Peu de maisons dans l'industrie lyonnaise contemporaine de la soie traitaient autant de genres diff\u00E9rents, comme en t\u00E9moignait la vitrine qu'elle avait organis\u00E9e \u00E0 l'Exposition de 1889, \u00E0 l'issue de laquelle elle fut gratifi\u00E9e d'un Grand prix. La maison Poncet p\u00E8re et fils a contribu\u00E9, avec les autres maisons distingu\u00E9es par des Grands prix (Bardon, Ritton et Mayen, B\u00E9rard et Ferrand, Bouvard et Mathevon fils, Bresson, Agn\u00E8s et Cie, Brosset-Heckel et Cie, Brunet-Lecomte, Mo\u00EFse et Cie, Chatel et Tassinari, Ducot\u00E9, Caquet-Vauzelle et C\u00F4te, L\u00E9on et Adrien Emery, A. Gourd et Cie, J.-A. Henry, Lamy et Giraud, J.-M. Piotet et J. Roque, Schulz, Gourdon et Cie, Tresca fr\u00E8res, Sicard et Cie) ou des m\u00E9dailles d'or (L. Audibert et Cie, Devaux et Bachelard, J. B\u00E9raud et Cie, Ogier, Duplan et Cie) ou d'argent (Arquische, Voisin et Grospellier, Atuyer, Bianchini et F\u00E9rier, Guivet et Delaroche),\u00A0\u00E0 renouveler le r\u00E9pertoire de la fabrique lyonnaise tout en proclamant l'excellence des savoir-faire des manufactures. Les sources d'inspiration, notamment dans le domaine de la fleur, sont plus vari\u00E9es comme le notent tous les commentateurs de l'\u00E9v\u00E9nement. Elles puisent leur origine dans l'observation de la nature elle-m\u00EAme, avec ses fleurs nobles, comme les roses, les lys\u00A0ou les iris, ou plus communes, comme le bouillon blanc ou les pavots. Elles s'ouvrent aux influences asiatiques, et notamment japonaises, comme en t\u00E9moigne ici le fond noir du satin sur lequel se d\u00E9tachent les grands lys roses et blancs. Elles r\u00E9interpr\u00E8tent aussi les mod\u00E8les historiques, et plus particuli\u00E8rement ceux du XVIIIe si\u00E8cle.\u00A0Le sem\u00E9 de lys est trait\u00E9 en registres verticaux de tailles diff\u00E9rentes, dans lesquels les fleurs s'organisent en quinconce, cr\u00E9ant un effet optique\u00A0d'ondulation de l'\u00E9toffe destin\u00E9 \u00E0 accentuer les mouvements de la robe ou du manteau, une fois la confection du v\u00EAtement termin\u00E9e.\nQuand l'Exposition de 1889 s'ach\u00E8ve, \u00C9douard Aynard, alors vice-pr\u00E9sident de la Chambre de Commerce de Lyon, est impressionn\u00E9 par les \u00E9toffes qu'il a vues. Il adresse le 9 octobre 1889 une lettre circulaire aux diff\u00E9rents fabricants qui ont expos\u00E9 \u00E0 Paris. Il leur indique que l'Exposition lui est apparue \u00AB comme une date m\u00E9morable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'\u00E9clat qu'elle a jet\u00E9 sur notre industrie et par les progr\u00E8s qu'elle a r\u00E9v\u00E9l\u00E9s soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqu\u00E9 aux \u00E9toffes de soie. \u00BB Il leur demande aussi d'accepter de donner au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie un ou plusieurs \u00E9chantillons, les plus remarquables qui avaient figur\u00E9 \u00E0 Paris. La maison\u00A0Poncet p\u00E8re et fils\u00A0est alors une des plus g\u00E9n\u00E9reuses, puisqu'elle offre au mus\u00E9e vingt-cinq laizes (inv. MT\u00A024956 \u00E0 MT 24980).\nMaximilien Durand"@fr . .