"48775" . . . "Paul Durand a seize ans quand meurt son p\u00E8re, le tisseur Marc-Antoine Durand, en 1855. Il entre sans doute peu de temps apr\u00E8s dans la Fabrique gr\u00E2ce \u00E0 son oncle maternel, Thomas Robert, fabricant \u00E0 la Croix-Rousse, avant de devenir n\u00E9gociant en soieries au 31, rue Romarin. Il est l'inventeur, en 1865, d'un proc\u00E9d\u00E9 de tissage pour des portraits \u00E0 bas co\u00FBt qu'il tente de commercialiser et dont il assure la publicit\u00E9, d'abord \u00E0 l'Union centrale des Beaux-Arts appliqu\u00E9s \u00E0 l'industrie qui vient d'\u00EAtre cr\u00E9\u00E9e \u00E0 Paris o\u00F9 il expose un Portrait d'Abraham Lincoln. Des \u00E9loges lui sont d\u00E9cern\u00E9s dans la presse (Le Salut public, 14 juin 1865 ; Le Salut public, 16 juin 1865 ; Le Si\u00E8cle, 20 juin 1865 ; La Gironde, 24 juin 1865). Sans doute tr\u00E8s fier de son invention, il offre lui-m\u00EAme au nouveau mus\u00E9e d'Art et d'Industrie de la Chambre de Commerce de Lyon, ouvert en 1864, un exemplaire du Portrait d'Abraham Lincoln et un autre du Portrait de Pierre-Jean de B\u00E9ranger (inv. MT 18245). Lincoln a \u00E9t\u00E9 assassin\u00E9 le 14 avril 1865. Cet attentat le fait aussit\u00F4t consid\u00E9rer comme un h\u00E9ros national, au m\u00EAme titre que Washington. Michel-Marie Carquillat et Jacques Allardet con\u00E7oivent au m\u00EAme moment une paire de portraits, associant le premier pr\u00E9sident des \u00C9tats-Unis et le seizi\u00E8me, martyr du parti r\u00E9publicain et patron de l'Union (inv. MT 31530). Tous deux sont figur\u00E9s en buste, en compagnie de l'aigle portant le blason ray\u00E9 et \u00E9toil\u00E9 des \u00C9tats-Unis, dont les serres reposent sur une branche de ch\u00EAne et une branche d'olivier. Le mod\u00E8le du portrait de Washington est le portrait r\u00E9alis\u00E9 pour la maison Mathevon et Bouvard (inv. MT 25277). Lincoln est tiss\u00E9 d'apr\u00E8s une photographie d'Anthony Berger, prise en 1864, abondamment diffus\u00E9e apr\u00E8s le meurtre. Paul Durand, lui aussi, profite de l'extraordinaire essor de la presse sous le Second Empire pour livrer un portrait en accord avec les \u00E9v\u00E9nements politiques. Le mod\u00E8le utilis\u00E9 est une photographie de Mathew Brady, r\u00E9alis\u00E9e en 1861. Le pr\u00E9sident figure en buste entre des branches de ch\u00EAne et d'olivier, tandis que l'aigle portant sur son poitrail le blason ray\u00E9 et \u00E9toil\u00E9 maintient, en partie inf\u00E9rieure de la composition, un rameau d'olivier, des fl\u00E8ches, dans ses serres, et un phylact\u00E8re orn\u00E9 de la devise \u00AB E PLURIBUS UNUM \u00BB dans son bec.\u00A0Le choix des deux sujets, Lincoln et B\u00E9ranger, en 1865, r\u00E9v\u00E8le bien la volont\u00E9 de Paul Durand de d\u00E9mocratiser le portrait tiss\u00E9. Le Portrait de la famille royale pr\u00E9sent\u00E9\u00A0par la maison Potton, Rambaud et Cie \u00E0 l'Exposition universelle de 1851 (inv. MT 37996) co\u00FBte cinq mille francs. La \u00AB photographie en soie \u00BB de Lincoln par Paul Durand, dix ans plus tard, se vend un franc soixante-quinze. Il s'agit, en effet, d'un satin liser\u00E9, armur\u00E9 \u00E0 la mise en carte, quand les r\u00E9alisations de Carquillat sont des taffetas double-cha\u00EEne, plus complexes. Malgr\u00E9 les articles publi\u00E9s et les propositions qui lui auraient \u00E9t\u00E9 faites de s'installer aux \u00C9tats-Unis, Paul Durand quitte la Fabrique, demeure un certain temps dans le n\u00E9goce, toujours rue Romarin, mais fait sans doute faillite. Il entre en 1874 au tout nouveau Cr\u00E9dit Lyonnais o\u00F9 il fait carri\u00E8re jusqu'\u00E0 sa mort. Parall\u00E8lement, propri\u00E9taire \u00E0 La Mure-sur-Azergue, il est secr\u00E9taire de la Commission d'initiative de la ligne de chemin de fer de Givors \u00E0 Paray-le-Monial.\nMaximilien Durand"@fr . . . . . . "0.8509"^^ . . "Portrait d'Abraham Lincoln"@fr . . . . "Paul Durand a seize ans quand meurt son p\u00E8re, le tisseur Marc-Antoine Durand, en 1855. Il entre sans doute peu de temps apr\u00E8s dans la Fabrique gr\u00E2ce \u00E0 son oncle maternel, Thomas Robert, fabricant \u00E0 la Croix-Rousse, avant de devenir n\u00E9gociant en soieries au 31, rue Romarin. Il est l'inventeur, en 1865, d'un proc\u00E9d\u00E9 de tissage pour des portraits \u00E0 bas co\u00FBt qu'il tente de commercialiser et dont il assure la publicit\u00E9, d'abord \u00E0 l'Union centrale des Beaux-Arts appliqu\u00E9s \u00E0 l'industrie qui vient d'\u00EAtre cr\u00E9\u00E9e \u00E0 Paris o\u00F9 il expose un Portrait d'Abraham Lincoln. Des \u00E9loges lui sont d\u00E9cern\u00E9s dans la presse (Le Salut public, 14 juin 1865 ; Le Salut public, 16 juin 1865 ; Le Si\u00E8cle, 20 juin 1865 ; La Gironde, 24 juin 1865). Sans doute tr\u00E8s fier de son invention, il offre lui-m\u00EAme au nouveau mus\u00E9e d'Art et d'Industrie de la Chambre de Commerce de Lyon, ouvert en 1864, un exemplaire du Portrait d'Abraham Lincoln et un autre du Portrait de Pierre-Jean de B\u00E9ranger (inv. MT 18245). Lincoln a \u00E9t\u00E9 assassin\u00E9 le 14 avril 1865. Cet attentat le fait aussit\u00F4t consid\u00E9rer comme un h\u00E9ros national, au m\u00EAme titre que Washington. Michel-Marie Carquillat et Jacques Allardet con\u00E7oivent au m\u00EAme moment une paire de portraits, associant le premier pr\u00E9sident des \u00C9tats-Unis et le seizi\u00E8me, martyr du parti r\u00E9publicain et patron de l'Union (inv. MT 31530). Tous deux sont figur\u00E9s en buste, en compagnie de l'aigle portant le blason ray\u00E9 et \u00E9toil\u00E9 des \u00C9tats-Unis, dont les serres reposent sur une branche de ch\u00EAne et une branche d'olivier. Le mod\u00E8le du portrait de Washington est le portrait r\u00E9alis\u00E9 pour la maison Mathevon et Bouvard (inv. MT 25277). Lincoln est tiss\u00E9 d'apr\u00E8s une photographie d'Anthony Berger, prise en 1864, abondamment diffus\u00E9e apr\u00E8s le meurtre. Paul Durand, lui aussi, profite de l'extraordinaire essor de la presse sous le Second Empire pour livrer un portrait en accord avec les \u00E9v\u00E9nements politiques. Le mod\u00E8le utilis\u00E9 est une photographie de Mathew Brady, r\u00E9alis\u00E9e en 1861. Le pr\u00E9sident figure en buste entre des branches de ch\u00EAne et d'olivier, tandis que l'aigle portant sur son poitrail le blason ray\u00E9 et \u00E9toil\u00E9 maintient, en partie inf\u00E9rieure de la composition, un rameau d'olivier, des fl\u00E8ches, dans ses serres, et un phylact\u00E8re orn\u00E9 de la devise \u00AB E PLURIBUS UNUM \u00BB dans son bec.\u00A0Le choix des deux sujets, Lincoln et B\u00E9ranger, en 1865, r\u00E9v\u00E8le bien la volont\u00E9 de Paul Durand de d\u00E9mocratiser le portrait tiss\u00E9. Le Portrait de la famille royale pr\u00E9sent\u00E9\u00A0par la maison Potton, Rambaud et Cie \u00E0 l'Exposition universelle de 1851 (inv. MT 37996) co\u00FBte cinq mille francs. La \u00AB photographie en soie \u00BB de Lincoln par Paul Durand, dix ans plus tard, se vend un franc soixante-quinze. Il s'agit, en effet, d'un satin liser\u00E9, armur\u00E9 \u00E0 la mise en carte, quand les r\u00E9alisations de Carquillat sont des taffetas double-cha\u00EEne, plus complexes. Malgr\u00E9 les articles publi\u00E9s et les propositions qui lui auraient \u00E9t\u00E9 faites de s'installer aux \u00C9tats-Unis, Paul Durand quitte la Fabrique, demeure un certain temps dans le n\u00E9goce, toujours rue Romarin, mais fait sans doute faillite. Il entre en 1874 au tout nouveau Cr\u00E9dit Lyonnais o\u00F9 il fait carri\u00E8re jusqu'\u00E0 sa mort. Parall\u00E8lement, propri\u00E9taire \u00E0 La Mure-sur-Azergue, il est secr\u00E9taire de la Commission d'initiative de la ligne de chemin de fer de Givors \u00E0 Paray-le-Monial.\nMaximilien Durand"@fr . "Portrait d'Abraham Lincoln"@fr .