. . . . . . "Le fond de si\u00E8ge a \u00E9t\u00E9 acquis en 1862 avec l'exceptionnelle collection de Fran\u00E7ois Bert, professeur de th\u00E9orie, dans laquelle figuraient plusieurs \u0153uvres remarquables de Philippe de Lasalle, comme les portraits du comte de Provence (inv. MT 2856) et du comte d'Artois (inv. MT 2857), celui de Catherine II (inv. MT 2869), les laizes avec le Jardinier et la Bouqueti\u00E8re (inv. MT 2876 et MT 2920), celle avec la Bouqueti\u00E8re (inv. MT 2885), la tenture intitlu\u00E9e Les Perdrix (inv. MT 2882), celle intitul\u00E9e Le nid d'oiseaux dans les bruy\u00E8res (inv. MT 2872), la Tenture de Tchesm\u00E9 (inv. MT 2886), la Tenture au paon et au faisan (inv. MT 2870), la laize de satin jaune, broch\u00E9 de fleurs nuanc\u00E9es (inv. MT 2879), le damas gros de Tours, fond cr\u00E8me, broch\u00E9 d'un bouquet nuanc\u00E9 nou\u00E9 par un ruban bleu (inv. MT 2866) ou\u00A0le\u00A0satin ponceau,\u00A0broch\u00E9 de fleurs nuanc\u00E9es (inv. MT 2867). \nL'inventaire manuscrit de cette collection, conserv\u00E9 dans les archives du mus\u00E9e, d\u00E9crit un \u00AB\u00A0satin broch\u00E9 nuances Oiseaux. \u00C9toffe pour fauteuil de Philippe de Lasalle (accompagne Le Faisan).\u00A0\u00BB\nLe mus\u00E9e des Tissus conserve \u00E9galement la laize intitul\u00E9e Le Faisan ou \u00AB\u00A0au Faisan dor\u00E9\u00A0\u00BB (inv. MT 36453).\u00A0Elle pr\u00E9sente un cartouche, abrit\u00E9 sous un dais form\u00E9 par des draperies en peau de\u00A0f\u00E9lin\u00A0tachet\u00E9,\u00A0doubl\u00E9e de rose.\u00A0Les c\u00F4t\u00E9s du dais sont relev\u00E9s par des guirlandes de roses, tandis que sa partie sup\u00E9rieure est nou\u00E9e par un ruban rose soutenu par un\u00A0chardonneret en vol. Sous le dais\u00A0apparaissent un faisan dor\u00E9 (Chrysolophus pictus), \u00E0 l'ombre d'un buisson de roses et d'oreilles d'ours, un canard colvert (Anas platyrhynchos) nageant sur une mare et\u00A0un couple de\u00A0lapins abrit\u00E9 par un muret. De part et d'autre de l'oiseau en vol, deux vases cornets enguirland\u00E9s contiennent chacun un grand bouquet de fleurs. Un ruban rose, suspendu \u00E0 la partie inf\u00E9rieure du cartouche, soutient une couronne de fleurs formant un m\u00E9daillon fond satin cr\u00E8me.\u00A0La laize\u00A0a \u00E9t\u00E9\u00A0ex\u00E9cut\u00E9e sur une cha\u00EEne en organsin de soie cr\u00E8me (S de deux bouts, 144 fils pi\u00E8ce par centim\u00E8tre, dont 24 repris par 2 fils), et tiss\u00E9e par un coup du premier lat de fond, en lin non teint (fil\u00E9 en Z), et un coup de chaque lat de broch\u00E9 selon le d\u00E9cor (20 pass\u00E9es par centim\u00E8tre ; d\u00E9coupure de une cha\u00EEne et une pass\u00E9e), en soie (assembl\u00E9 de\u00A0trois ou quatre bouts de faible torsion S), avec dix-sept couleurs (trois tons de bleu dont un chin\u00E9, trois tons de vert dont un chin\u00E9, jaune, vert kaki,\u00A0trois tons de gris-brun, deux tons de rouge-brun, deux tons de beige ros\u00E9 dont un chin\u00E9, deux tons de rose) plus le noir et le blanc, et en ond\u00E9 de soie\u00A0cr\u00E8me (poil de soie, faible torsion S, enroul\u00E9 en Z sur une \u00E2me de soie de forte torsion Z). L'utilisation tout \u00E0 fait exceptionnelle d'une trame de fond en lin dans un meuble fa\u00E7onn\u00E9 en soie caract\u00E9rise la production de Philippe de Lasalle des ann\u00E9es 1771-1773, alors qu'une crise majeure frappe la Fabrique lyonnaise. Dans ces circonstances, et parce que son talent ne devait pas souffrir de cette conjoncture, Philippe de Lasalle avait obtenu l'autorisation de fabriquer des \u00E9toffes m\u00E9lang\u00E9es, comprenant du lin ou du coton et de la schappe, \u00E0 la condition d'y apposer une marque. Elle est bien visible sur la laize \u00AB\u00A0au Faisan dor\u00E9\u00A0\u00BB : il s'agit d'une lisi\u00E8re ray\u00E9e de noir, situ\u00E9e ici sur le c\u00F4t\u00E9 gauche de l'\u00E9toffe.\nUn second exemplaire, sur fond jaune, avec le m\u00EAme cartouche, est \u00E9galement conserv\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 1286). Il est \u00E9galement tiss\u00E9 en satin de 8, cha\u00EEne (d\u00E9cochement 3), broch\u00E9 \u00E0 plusieurs lats \u00E0 liage repris par 2 fils en serg\u00E9 de 3 lie 1, S (par deux sixi\u00E8mes des fils) en\u00A0soie et\u00A0ond\u00E9 de soie\u00A0avec une trame de fond en\u00A0lin, indiquant qu'il a aussi \u00E9t\u00E9 tiss\u00E9 entre 1771 et 1773.\u00A0\nLe mus\u00E9e de la Mode et du Textile aux Arts d\u00E9coratifs de Paris conserve une laize similaire, sur fond bleu\u00A0(inv. 997.2.12), mais avec, dans le cartouche d\u00E9fini par le dais de fourrure, un autre dessin. L'\u00E9tude men\u00E9e par Jean-Paul Leclercq (non publi\u00E9e) a permis d'identifier\u00A0un faisan du Japon (Phasianus versicolor), dress\u00E9 sur un muret et dominant une mare au premier plan, picorant des raisins. Un\u00A0couple de pigeons nonains\u00A0capucins, jaune et gris\u00A0(Columba cucullata jacobina), \u00E0 gauche, et un harle hupp\u00E9 (Mergus serrator ; identification, comme pour le Phasianus versicolor, de Jean-Paul Leclercq), compl\u00E8tent la composition. La laize du mus\u00E9e des Arts d\u00E9coratifs comporte \u00E9galement une trame de fond en lin (ou coton). Elle est ex\u00E9cut\u00E9e en lampas, fond satin de 8, un lat de\u00A0lanc\u00E9, broch\u00E9, \u00E0 liage en serg\u00E9 2 lie 1, S. Elle ne comporte pas d'ond\u00E9 de soie, contrairement \u00E0 celles du mus\u00E9e des Tissus.\u00A0Par ailleurs, elle comporte, au-dessus du m\u00E9daillon suspendu au cartouche par un ruban, une couronne qui n'existe pas sur l'exemplaire lyonnais le plus complet, sur fond bleu \u00E9galement. Ces diff\u00E9rences laissent penser\u00A0que les deux laizes\u00A0ne proviennent pas du m\u00EAme tissage, m\u00EAme si elles appartiennent \u00E0 un m\u00EAme meuble qui a pu \u00EAtre ex\u00E9cut\u00E9 \u00E0 plusieurs reprises et pour des commanditaires diff\u00E9rents.\nEn effet, le mus\u00E9e des Tissus conserve une bordure verticale (inv. MT 2895) r\u00E9unissant les deux sujets (faisan dor\u00E9 et pigeons nonains capucins), superpos\u00E9s et simplifi\u00E9s, indiquant que la laize au faisan dor\u00E9 et celle au faisan du Japon\u00A0\u00E9taient bien pr\u00E9vus pour \u00EAtre associ\u00E9es. Le tissage de la tenture se faisait sur deux m\u00E9tiers, mont\u00E9s chacun pour un seul des deux sujets. Lorsqu'elle \u00E9tait tendue sur une paroi, la tenture\u00A0juxtaposait chaque laize (celle avec le faisan dor\u00E9 et celle avec le faisan du Japon)\u00A0en quinconce (avec un d\u00E9calage d'une demi-hauteur de rapport de dessin).\nLe mus\u00E9e des Tissus conserve \u00E9galement la mise en carte originale d'un dossier de si\u00E8ge avec le sujet au faisan dor\u00E9 (inv. MT 22047), et le fond de si\u00E8ge, fond bleu, avec le faisan du Japon de la collection Bert. Il s'agit d'un satin de 8, cha\u00EEne (d\u00E9cochement 3), broch\u00E9 \u00E0 plusieurs lats, \u00E0 liage repris en serg\u00E9 de 3 lie 1, S (par\u00A0deux sixi\u00E8me\u00A0des fils), en soie et ond\u00E9 de soie. La trame de fond, cette fois, est en soie (assembl\u00E9 faible S de\u00A0trois bouts)\u00A0de couleur cr\u00E8me. Le fond de si\u00E8ge a donc \u00E9t\u00E9 tiss\u00E9 apr\u00E8s 1773.\nCes diff\u00E9rents \u00E9l\u00E9ments, laize de tenture au faisan dor\u00E9 du mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 36453) sur fond bleu (et sa variante sur fond jaune, inv. MT 1286), celle au faisan du Japon des Arts d\u00E9coratifs de Paris (inv. 997.2.12), la bordure verticale du mus\u00E9e des Tissus r\u00E9unissant les deux sujets (inv. MT 2895), la mise en carte pour dossier avec le faisan dor\u00E9 et le fond de si\u00E8ge avec le faisan du Japon, tous deux au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 22047 et MT 2880), r\u00E9v\u00E8lent donc un\u00A0meuble comprenant tenture et garniture de si\u00E8ges, disponible en au moins deux coloris (bleu et\u00A0jaune), sans doute\u00A0apr\u00E8s 1771 (Philippe de Lasalle utilise d\u00E9j\u00E0 les semples amovibles\u00A0mis en \u0153uvre pour la premi\u00E8re fois\u00A0entre 1771 et 1772). La tenture et les garnitures de si\u00E8ges, qui\u00A0ont d\u00FB conna\u00EEtre un certain succ\u00E8s, ont probablement \u00E9t\u00E9 mis en production pendant plusieurs ann\u00E9es, tant qu'elles \u00E9taient toujours au go\u00FBt du jour, comme en t\u00E9moigne l'absence de trame de fond en lin pour la garniture de si\u00E8ge : cet indice d\u00E9terminant permet de savoir que le tissage a \u00E9t\u00E9 entrepris apr\u00E8s 1773, quand la crise a \u00E9t\u00E9 surmont\u00E9e et que Philippe de Lasalle a cess\u00E9 de produire des \u00E9toffes m\u00E9lang\u00E9es.\nLe faisan dor\u00E9 apparaissant sur cet ensemble constituera l'un des sujets principaux de la fameuse tenture \u00AB\u00A0au Paon et au Faisan \u00BB, chef-d'\u0153uvre de Philippe de Lasalle livr\u00E9 en 1778 puis en 1780 \u00E0 l'imp\u00E9ratrice Catherine II de Russie.\nMaximilien Durand"@fr . . . . . . . "Fond de si\u00E8ge appartenant au meuble \u00AB au Faisan dor\u00E9 \u00BB"@fr . . . "0.94700002670288085938"^^ . . . . . "0.98360002040863037109"^^ . . . "Le fond de si\u00E8ge a \u00E9t\u00E9 acquis en 1862 avec l'exceptionnelle collection de Fran\u00E7ois Bert, professeur de th\u00E9orie, dans laquelle figuraient plusieurs \u0153uvres remarquables de Philippe de Lasalle, comme les portraits du comte de Provence (inv. MT 2856) et du comte d'Artois (inv. MT 2857), celui de Catherine II (inv. MT 2869), les laizes avec le Jardinier et la Bouqueti\u00E8re (inv. MT 2876 et MT 2920), celle avec la Bouqueti\u00E8re (inv. MT 2885), la tenture intitlu\u00E9e Les Perdrix (inv. MT 2882), celle intitul\u00E9e Le nid d'oiseaux dans les bruy\u00E8res (inv. MT 2872), la Tenture de Tchesm\u00E9 (inv. MT 2886), la Tenture au paon et au faisan (inv. MT 2870), la laize de satin jaune, broch\u00E9 de fleurs nuanc\u00E9es (inv. MT 2879), le damas gros de Tours, fond cr\u00E8me, broch\u00E9 d'un bouquet nuanc\u00E9 nou\u00E9 par un ruban bleu (inv. MT 2866) ou\u00A0le\u00A0satin ponceau,\u00A0broch\u00E9 de fleurs nuanc\u00E9es (inv. MT 2867). \nL'inventaire manuscrit de cette collection, conserv\u00E9 dans les archives du mus\u00E9e, d\u00E9crit un \u00AB\u00A0satin broch\u00E9 nuances Oiseaux. \u00C9toffe pour fauteuil de Philippe de Lasalle (accompagne Le Faisan).\u00A0\u00BB\nLe mus\u00E9e des Tissus conserve \u00E9galement la laize intitul\u00E9e Le Faisan ou \u00AB\u00A0au Faisan dor\u00E9\u00A0\u00BB (inv. MT 36453).\u00A0Elle pr\u00E9sente un cartouche, abrit\u00E9 sous un dais form\u00E9 par des draperies en peau de\u00A0f\u00E9lin\u00A0tachet\u00E9,\u00A0doubl\u00E9e de rose.\u00A0Les c\u00F4t\u00E9s du dais sont relev\u00E9s par des guirlandes de roses, tandis que sa partie sup\u00E9rieure est nou\u00E9e par un ruban rose soutenu par un\u00A0chardonneret en vol. Sous le dais\u00A0apparaissent un faisan dor\u00E9 (Chrysolophus pictus), \u00E0 l'ombre d'un buisson de roses et d'oreilles d'ours, un canard colvert (Anas platyrhynchos) nageant sur une mare et\u00A0un couple de\u00A0lapins abrit\u00E9 par un muret. De part et d'autre de l'oiseau en vol, deux vases cornets enguirland\u00E9s contiennent chacun un grand bouquet de fleurs. Un ruban rose, suspendu \u00E0 la partie inf\u00E9rieure du cartouche, soutient une couronne de fleurs formant un m\u00E9daillon fond satin cr\u00E8me.\u00A0La laize\u00A0a \u00E9t\u00E9\u00A0ex\u00E9cut\u00E9e sur une cha\u00EEne en organsin de soie cr\u00E8me (S de deux bouts, 144 fils pi\u00E8ce par centim\u00E8tre, dont 24 repris par 2 fils), et tiss\u00E9e par un coup du premier lat de fond, en lin non teint (fil\u00E9 en Z), et un coup de chaque lat de broch\u00E9 selon le d\u00E9cor (20 pass\u00E9es par centim\u00E8tre ; d\u00E9coupure de une cha\u00EEne et une pass\u00E9e), en soie (assembl\u00E9 de\u00A0trois ou quatre bouts de faible torsion S), avec dix-sept couleurs (trois tons de bleu dont un chin\u00E9, trois tons de vert dont un chin\u00E9, jaune, vert kaki,\u00A0trois tons de gris-brun, deux tons de rouge-brun, deux tons de beige ros\u00E9 dont un chin\u00E9, deux tons de rose) plus le noir et le blanc, et en ond\u00E9 de soie\u00A0cr\u00E8me (poil de soie, faible torsion S, enroul\u00E9 en Z sur une \u00E2me de soie de forte torsion Z). L'utilisation tout \u00E0 fait exceptionnelle d'une trame de fond en lin dans un meuble fa\u00E7onn\u00E9 en soie caract\u00E9rise la production de Philippe de Lasalle des ann\u00E9es 1771-1773, alors qu'une crise majeure frappe la Fabrique lyonnaise. Dans ces circonstances, et parce que son talent ne devait pas souffrir de cette conjoncture, Philippe de Lasalle avait obtenu l'autorisation de fabriquer des \u00E9toffes m\u00E9lang\u00E9es, comprenant du lin ou du coton et de la schappe, \u00E0 la condition d'y apposer une marque. Elle est bien visible sur la laize \u00AB\u00A0au Faisan dor\u00E9\u00A0\u00BB : il s'agit d'une lisi\u00E8re ray\u00E9e de noir, situ\u00E9e ici sur le c\u00F4t\u00E9 gauche de l'\u00E9toffe.\nUn second exemplaire, sur fond jaune, avec le m\u00EAme cartouche, est \u00E9galement conserv\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 1286). Il est \u00E9galement tiss\u00E9 en satin de 8, cha\u00EEne (d\u00E9cochement 3), broch\u00E9 \u00E0 plusieurs lats \u00E0 liage repris par 2 fils en serg\u00E9 de 3 lie 1, S (par deux sixi\u00E8mes des fils) en\u00A0soie et\u00A0ond\u00E9 de soie\u00A0avec une trame de fond en\u00A0lin, indiquant qu'il a aussi \u00E9t\u00E9 tiss\u00E9 entre 1771 et 1773.\u00A0\nLe mus\u00E9e de la Mode et du Textile aux Arts d\u00E9coratifs de Paris conserve une laize similaire, sur fond bleu\u00A0(inv. 997.2.12), mais avec, dans le cartouche d\u00E9fini par le dais de fourrure, un autre dessin. L'\u00E9tude men\u00E9e par Jean-Paul Leclercq (non publi\u00E9e) a permis d'identifier\u00A0un faisan du Japon (Phasianus versicolor), dress\u00E9 sur un muret et dominant une mare au premier plan, picorant des raisins. Un\u00A0couple de pigeons nonains\u00A0capucins, jaune et gris\u00A0(Columba cucullata jacobina), \u00E0 gauche, et un harle hupp\u00E9 (Mergus serrator ; identification, comme pour le Phasianus versicolor, de Jean-Paul Leclercq), compl\u00E8tent la composition. La laize du mus\u00E9e des Arts d\u00E9coratifs comporte \u00E9galement une trame de fond en lin (ou coton). Elle est ex\u00E9cut\u00E9e en lampas, fond satin de 8, un lat de\u00A0lanc\u00E9, broch\u00E9, \u00E0 liage en serg\u00E9 2 lie 1, S. Elle ne comporte pas d'ond\u00E9 de soie, contrairement \u00E0 celles du mus\u00E9e des Tissus.\u00A0Par ailleurs, elle comporte, au-dessus du m\u00E9daillon suspendu au cartouche par un ruban, une couronne qui n'existe pas sur l'exemplaire lyonnais le plus complet, sur fond bleu \u00E9galement. Ces diff\u00E9rences laissent penser\u00A0que les deux laizes\u00A0ne proviennent pas du m\u00EAme tissage, m\u00EAme si elles appartiennent \u00E0 un m\u00EAme meuble qui a pu \u00EAtre ex\u00E9cut\u00E9 \u00E0 plusieurs reprises et pour des commanditaires diff\u00E9rents.\nEn effet, le mus\u00E9e des Tissus conserve une bordure verticale (inv. MT 2895) r\u00E9unissant les deux sujets (faisan dor\u00E9 et pigeons nonains capucins), superpos\u00E9s et simplifi\u00E9s, indiquant que la laize au faisan dor\u00E9 et celle au faisan du Japon\u00A0\u00E9taient bien pr\u00E9vus pour \u00EAtre associ\u00E9es. Le tissage de la tenture se faisait sur deux m\u00E9tiers, mont\u00E9s chacun pour un seul des deux sujets. Lorsqu'elle \u00E9tait tendue sur une paroi, la tenture\u00A0juxtaposait chaque laize (celle avec le faisan dor\u00E9 et celle avec le faisan du Japon)\u00A0en quinconce (avec un d\u00E9calage d'une demi-hauteur de rapport de dessin).\nLe mus\u00E9e des Tissus conserve \u00E9galement la mise en carte originale d'un dossier de si\u00E8ge avec le sujet au faisan dor\u00E9 (inv. MT 22047), et le fond de si\u00E8ge, fond bleu, avec le faisan du Japon de la collection Bert. Il s'agit d'un satin de 8, cha\u00EEne (d\u00E9cochement 3), broch\u00E9 \u00E0 plusieurs lats, \u00E0 liage repris en serg\u00E9 de 3 lie 1, S (par\u00A0deux sixi\u00E8me\u00A0des fils), en soie et ond\u00E9 de soie. La trame de fond, cette fois, est en soie (assembl\u00E9 faible S de\u00A0trois bouts)\u00A0de couleur cr\u00E8me. Le fond de si\u00E8ge a donc \u00E9t\u00E9 tiss\u00E9 apr\u00E8s 1773.\nCes diff\u00E9rents \u00E9l\u00E9ments, laize de tenture au faisan dor\u00E9 du mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 36453) sur fond bleu (et sa variante sur fond jaune, inv. MT 1286), celle au faisan du Japon des Arts d\u00E9coratifs de Paris (inv. 997.2.12), la bordure verticale du mus\u00E9e des Tissus r\u00E9unissant les deux sujets (inv. MT 2895), la mise en carte pour dossier avec le faisan dor\u00E9 et le fond de si\u00E8ge avec le faisan du Japon, tous deux au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 22047 et MT 2880), r\u00E9v\u00E8lent donc un\u00A0meuble comprenant tenture et garniture de si\u00E8ges, disponible en au moins deux coloris (bleu et\u00A0jaune), sans doute\u00A0apr\u00E8s 1771 (Philippe de Lasalle utilise d\u00E9j\u00E0 les semples amovibles\u00A0mis en \u0153uvre pour la premi\u00E8re fois\u00A0entre 1771 et 1772). La tenture et les garnitures de si\u00E8ges, qui\u00A0ont d\u00FB conna\u00EEtre un certain succ\u00E8s, ont probablement \u00E9t\u00E9 mis en production pendant plusieurs ann\u00E9es, tant qu'elles \u00E9taient toujours au go\u00FBt du jour, comme en t\u00E9moigne l'absence de trame de fond en lin pour la garniture de si\u00E8ge : cet indice d\u00E9terminant permet de savoir que le tissage a \u00E9t\u00E9 entrepris apr\u00E8s 1773, quand la crise a \u00E9t\u00E9 surmont\u00E9e et que Philippe de Lasalle a cess\u00E9 de produire des \u00E9toffes m\u00E9lang\u00E9es.\nLe faisan dor\u00E9 apparaissant sur cet ensemble constituera l'un des sujets principaux de la fameuse tenture \u00AB\u00A0au Paon et au Faisan \u00BB, chef-d'\u0153uvre de Philippe de Lasalle livr\u00E9 en 1778 puis en 1780 \u00E0 l'imp\u00E9ratrice Catherine II de Russie.\nMaximilien Durand"@fr . "27792" . "0.97060000896453857422"^^ . . . . "0.75449997186660766602"^^ . 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