"L'Exposition universelle de Paris, en 1889, est apparue \u00E0 juste titre comme un \u00E9v\u00E9nement majeur dans l'histoire des Arts d\u00E9coratifs, et plus particuli\u00E8rement dans le domaine des \u00E9toffes fa\u00E7onn\u00E9es. Les quatre-vingt-huit exposants qui repr\u00E9sentaient la Fabrique lyonnaise d'\u00E9toffes fa\u00E7onn\u00E9es ont confirm\u00E9, par le succ\u00E8s \u00E9clatant de leur pr\u00E9sentation, la supr\u00E9matie lyonnaise pour les \u00E9toffes riches ou de haute nouveaut\u00E9.\nLa maison Gourd (A.) et Cie, au 1, quai de Retz, s'y est distingu\u00E9e en \u00E9tant r\u00E9compens\u00E9e d'un Grand prix, tandis que le fabricant Adrien Gourd (1823-1895) \u00E9tait d\u00E9cor\u00E9 de l'ordre de la L\u00E9gion d'Honneur. La maison \u00E9tait sp\u00E9cialis\u00E9e dans les \u00AB \u00E9toffes unies, fa\u00E7onn\u00E9es et de nouveaut\u00E9, en noir et en couleurs. \u00BB Elle avait \u00E9t\u00E9 fond\u00E9e en 1812, sous la raison sociale Pupier (Charles) et Joly (Paul), puis, apr\u00E8s le retrait de Charles Pupier et l'association avec Hippolyte Croizat, Joly et Croizat. En 1850, apr\u00E8s trente-huit ans de direction, Paul Joly c\u00E9da sa place \u00E0 Adrien Gourd, et la maison travailla sous la raison sociale Croizat, Gourd et Cie, puis Gourd, Croizat fils et Dubost et enfin Gourd (A.) et Cie. La maison avait \u00E9t\u00E9 distingu\u00E9e d'une M\u00E9daille d'or \u00E0 l'Exposition nationale des produits de l'industrie\u00A0agricole et manufacturi\u00E8re\u00A0de 1849, d'une M\u00E9daille d'honneur \u00E0 l'Exposition universelle de Paris en 1855 et \u00E0\u00A0celle de Londres, en 1862, d'une M\u00E9daille d'argent \u00E0 l'Exposition universelle de Paris, en 1867, d'une M\u00E9daille de progr\u00E8s \u00E0 Vienne, en 1873, d'une Prize Medal \u00E0 Philadelphie, en 1876, d'une M\u00E9daille d'or \u00E0 Paris, en 1878, \u00E0 Amsterdam, en 1883, et d'un Dipl\u00F4me d'honneur \u00E0 Anvers, en 1885.\nEn 1889, \u00E0 l'Exposition universelle de Paris, elle est particuli\u00E8rement remarqu\u00E9e pour ses \u00E9toffes\u00A0fa\u00E7onn\u00E9es \u00E0 dessins de fleurs, trait\u00E9es au naturel, et notamment pour\u00A0son damas broch\u00E9 \u00E0 tringles, fond noir, intitul\u00E9\u00A0Les Tulipes ou\u00A0Tulipes hollandaises\u00A0(inv. MT 24892). Le \u00AB damas robe \u00BB, \u00E0 tringles, fond satin noir\u00A0tram\u00E9 un lat vert et deux lats chaudron,\u00A0avec des touffes de chrysanth\u00E8mes contresempl\u00E9es\u00A0r\u00E9v\u00E8le la volont\u00E9 des fabricants de renouveler les motifs, notamment dans le domaine de la \u00AB haute nouveaut\u00E9 \u00BB et de la \u00AB nouveaut\u00E9 riche \u00BB, lors de cette Exposition universelle o\u00F9 la fleur domine, non plus seulement stylis\u00E9e et\u00A0fantaisiste, dans le style \u00AB Louis XIII \u00BB, \u00AB Louis XV \u00BB ou \u00AB Louis XVI \u00BB, mais trait\u00E9e au naturel gr\u00E2ce au \u00AB broch\u00E9 nuances \u00BB. Le livre d'inventaire du mus\u00E9e contient des indications fournies par le fabricant : le tissage a \u00E9t\u00E9 ex\u00E9cut\u00E9 au moyen de deux chemins de mille quarante cordes, avec quatre arcades au collet, crois\u00E9es par deux.\nPar le choix des chrysanth\u00E8mes, le fond noir et la disposition des motifs,\u00A0le fabricant\u00A0s'inspire des estampes japonaises qui commencent \u00E0 conna\u00EEtre un grand succ\u00E8s sur le march\u00E9 occidental. C'est ce que r\u00E9v\u00E8le \u00E9galement le naturalisme du dessin, cependant simplifi\u00E9 et ordonn\u00E9, comme dans les planches de botanique. D'autres maisons, \u00E0 la m\u00EAme Exposition, produisent d'ailleurs des \u00E9toffes pour l'habillement o\u00F9 s'\u00E9panouissent des d\u00E9cors japonisants \u00E0 base de fleurs de chrysanth\u00E8mes, la jeune maison\tAtuyer, Bianchini et F\u00E9rier, cr\u00E9\u00E9e en d\u00E9cembre 1888, par exemple\u00A0(inv. MT 24839),\u00A0mais aussi Lamy et Giraud (inv. MT 24949) ou Brunet-Lecomte, Mo\u00EFse\u00A0et\u00A0Cie (inv. MT 25021).\nQuand l'Exposition de 1889 se\u00A0termine, \u00C9douard Aynard, alors vice-pr\u00E9sident de la Chambre de Commerce de Lyon, est impressionn\u00E9 par les \u00E9toffes qu'il a vues. Il adresse le 9 octobre 1889 une lettre circulaire aux diff\u00E9rents fabricants qui ont expos\u00E9 \u00E0 Paris. Il leur indique que l'Exposition lui est apparue \u00AB comme une date m\u00E9morable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'\u00E9clat qu'elle a jet\u00E9 sur notre industrie et par les progr\u00E8s qu'elle a r\u00E9v\u00E9l\u00E9s soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqu\u00E9 aux \u00E9toffes de soie. \u00BB Il leur demande aussi d'accepter de donner au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie un ou plusieurs \u00E9chantillons, les plus remarquables qui avaient figur\u00E9 \u00E0 Paris. La maison Gourd (A.) et Cie donne au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie trois laizes de damas \u00E0 tringles orn\u00E9es de fleurs au naturel : Les Tulipes, fond noir (inv. MT 24892)\u00A0; Les Orchid\u00E9es, fond chaudron (inv. MT 24893) ; et Les Chrysanth\u00E8mes, fond noir (inv. MT 24894).\nMaximilien Durand"@fr . . . "Damas \u00E0 tringles, fond noir Chrysanth\u00E8mes"@fr . . . "L'Exposition universelle de Paris, en 1889, est apparue \u00E0 juste titre comme un \u00E9v\u00E9nement majeur dans l'histoire des Arts d\u00E9coratifs, et plus particuli\u00E8rement dans le domaine des \u00E9toffes fa\u00E7onn\u00E9es. Les quatre-vingt-huit exposants qui repr\u00E9sentaient la Fabrique lyonnaise d'\u00E9toffes fa\u00E7onn\u00E9es ont confirm\u00E9, par le succ\u00E8s \u00E9clatant de leur pr\u00E9sentation, la supr\u00E9matie lyonnaise pour les \u00E9toffes riches ou de haute nouveaut\u00E9.\nLa maison Gourd (A.) et Cie, au 1, quai de Retz, s'y est distingu\u00E9e en \u00E9tant r\u00E9compens\u00E9e d'un Grand prix, tandis que le fabricant Adrien Gourd (1823-1895) \u00E9tait d\u00E9cor\u00E9 de l'ordre de la L\u00E9gion d'Honneur. La maison \u00E9tait sp\u00E9cialis\u00E9e dans les \u00AB \u00E9toffes unies, fa\u00E7onn\u00E9es et de nouveaut\u00E9, en noir et en couleurs. \u00BB Elle avait \u00E9t\u00E9 fond\u00E9e en 1812, sous la raison sociale Pupier (Charles) et Joly (Paul), puis, apr\u00E8s le retrait de Charles Pupier et l'association avec Hippolyte Croizat, Joly et Croizat. En 1850, apr\u00E8s trente-huit ans de direction, Paul Joly c\u00E9da sa place \u00E0 Adrien Gourd, et la maison travailla sous la raison sociale Croizat, Gourd et Cie, puis Gourd, Croizat fils et Dubost et enfin Gourd (A.) et Cie. La maison avait \u00E9t\u00E9 distingu\u00E9e d'une M\u00E9daille d'or \u00E0 l'Exposition nationale des produits de l'industrie\u00A0agricole et manufacturi\u00E8re\u00A0de 1849, d'une M\u00E9daille d'honneur \u00E0 l'Exposition universelle de Paris en 1855 et \u00E0\u00A0celle de Londres, en 1862, d'une M\u00E9daille d'argent \u00E0 l'Exposition universelle de Paris, en 1867, d'une M\u00E9daille de progr\u00E8s \u00E0 Vienne, en 1873, d'une Prize Medal \u00E0 Philadelphie, en 1876, d'une M\u00E9daille d'or \u00E0 Paris, en 1878, \u00E0 Amsterdam, en 1883, et d'un Dipl\u00F4me d'honneur \u00E0 Anvers, en 1885.\nEn 1889, \u00E0 l'Exposition universelle de Paris, elle est particuli\u00E8rement remarqu\u00E9e pour ses \u00E9toffes\u00A0fa\u00E7onn\u00E9es \u00E0 dessins de fleurs, trait\u00E9es au naturel, et notamment pour\u00A0son damas broch\u00E9 \u00E0 tringles, fond noir, intitul\u00E9\u00A0Les Tulipes ou\u00A0Tulipes hollandaises\u00A0(inv. MT 24892). Le \u00AB damas robe \u00BB, \u00E0 tringles, fond satin noir\u00A0tram\u00E9 un lat vert et deux lats chaudron,\u00A0avec des touffes de chrysanth\u00E8mes contresempl\u00E9es\u00A0r\u00E9v\u00E8le la volont\u00E9 des fabricants de renouveler les motifs, notamment dans le domaine de la \u00AB haute nouveaut\u00E9 \u00BB et de la \u00AB nouveaut\u00E9 riche \u00BB, lors de cette Exposition universelle o\u00F9 la fleur domine, non plus seulement stylis\u00E9e et\u00A0fantaisiste, dans le style \u00AB Louis XIII \u00BB, \u00AB Louis XV \u00BB ou \u00AB Louis XVI \u00BB, mais trait\u00E9e au naturel gr\u00E2ce au \u00AB broch\u00E9 nuances \u00BB. Le livre d'inventaire du mus\u00E9e contient des indications fournies par le fabricant : le tissage a \u00E9t\u00E9 ex\u00E9cut\u00E9 au moyen de deux chemins de mille quarante cordes, avec quatre arcades au collet, crois\u00E9es par deux.\nPar le choix des chrysanth\u00E8mes, le fond noir et la disposition des motifs,\u00A0le fabricant\u00A0s'inspire des estampes japonaises qui commencent \u00E0 conna\u00EEtre un grand succ\u00E8s sur le march\u00E9 occidental. C'est ce que r\u00E9v\u00E8le \u00E9galement le naturalisme du dessin, cependant simplifi\u00E9 et ordonn\u00E9, comme dans les planches de botanique. D'autres maisons, \u00E0 la m\u00EAme Exposition, produisent d'ailleurs des \u00E9toffes pour l'habillement o\u00F9 s'\u00E9panouissent des d\u00E9cors japonisants \u00E0 base de fleurs de chrysanth\u00E8mes, la jeune maison\tAtuyer, Bianchini et F\u00E9rier, cr\u00E9\u00E9e en d\u00E9cembre 1888, par exemple\u00A0(inv. MT 24839),\u00A0mais aussi Lamy et Giraud (inv. MT 24949) ou Brunet-Lecomte, Mo\u00EFse\u00A0et\u00A0Cie (inv. MT 25021).\nQuand l'Exposition de 1889 se\u00A0termine, \u00C9douard Aynard, alors vice-pr\u00E9sident de la Chambre de Commerce de Lyon, est impressionn\u00E9 par les \u00E9toffes qu'il a vues. Il adresse le 9 octobre 1889 une lettre circulaire aux diff\u00E9rents fabricants qui ont expos\u00E9 \u00E0 Paris. Il leur indique que l'Exposition lui est apparue \u00AB comme une date m\u00E9morable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'\u00E9clat qu'elle a jet\u00E9 sur notre industrie et par les progr\u00E8s qu'elle a r\u00E9v\u00E9l\u00E9s soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqu\u00E9 aux \u00E9toffes de soie. \u00BB Il leur demande aussi d'accepter de donner au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie un ou plusieurs \u00E9chantillons, les plus remarquables qui avaient figur\u00E9 \u00E0 Paris. La maison Gourd (A.) et Cie donne au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie trois laizes de damas \u00E0 tringles orn\u00E9es de fleurs au naturel : Les Tulipes, fond noir (inv. MT 24892)\u00A0; Les Orchid\u00E9es, fond chaudron (inv. MT 24893) ; et Les Chrysanth\u00E8mes, fond noir (inv. MT 24894).\nMaximilien Durand"@fr . "7313" . . "Damas \u00E0 tringles, fond noir Chrysanth\u00E8mes"@fr .