. . "En 1851, \u00E0 l'Exposition universelle de Londres, la maison Caquet-Vauzelle, Raime et C\u00F4te, \u00E9tablie au 6, grand rue des Feuillants, recevait une m\u00E9daille de bronze. \u00C0 Paris, en 1855, elle exposait des \u00AB tissus de soie\u00A0broch\u00E9s \u00E0 disposition et m\u00E9lang\u00E9s de velours, des articles tr\u00E8s riches de haute nouveaut\u00E9\u00A0\u00BB qui lui valurent une m\u00E9daille d'honneur pour sa \u00AB sup\u00E9riorit\u00E9 de fabrication et de go\u00FBt dans cette sp\u00E9cialit\u00E9. \u00BB Joseph G\u00E9rard, le s\u00E9v\u00E8re auteur des Lettres d'un marchand de Paris sur l'exposition universelle des soieries suivies de nouvelles lettres sur la fabrique de Lyon, publi\u00E9es \u00E0 Lyon en 1855, d\u00E9crit ainsi l'exposition de la maison : \u00AB MM. Caquet-Vauzelle, Naime (sic) et C\u00F4te appartiennent \u00E0 l'\u00E9cole de MM. Schulz fr\u00E8res et B\u00E9raud, et pas le moins du monde \u00E0 celle de MM. Champagne et Rougier. C'est toujours la robe \u00E0 volants, vari\u00E9e \u00E0 l'infini comme genre et comme disposition ; c'est toujours au m\u00E8tre l'\u00E9toffe large et magistrale, enrichie de bandes de velours, de moire antique, de chin\u00E9 et de fa\u00E7onn\u00E9 quelconque. L'emploi du velours dans les robes de bal et de rue donne \u00E0 cette maison un certain air de parent\u00E9, nous l'avons dit, avec celle cit\u00E9e plus haut ; mais ces liens de parent\u00E9 sont brusquement rompus quand on arrive sur le terrain de l'application. C'est une jeune femme \u00E0 la taille souple et \u00E9l\u00E9gante qui choisira, chez MM. Schulz et B\u00E9raud, cette robe de velours-dentelle ou ces mousses de couleur ; mais c'est une douairi\u00E8re, marquise ou bourgeoise, si vous voulez, qui s'\u00E9prendra de passion pour ces volants fond mode, en velours cama\u00EFeu, qui se trouvent chez M. Caquet-Vauzelle. Nous avons remarqu\u00E9 dans la vitrine de cette maison une \u00E9toffe, en outre, qui est ex\u00E9cut\u00E9e avec un grand sentiment de nouveaut\u00E9 ; elle est heureusement plac\u00E9e \u00E0 la port\u00E9e des visiteurs, et cette position en rend l'examen facile et l'effet saisissable. C'est un gros de Tours bleu de Chine, couvert par un dessin tr\u00E8s \u00E9lagu\u00E9, qui laisse ainsi parfaitement valoir le fond. Les formes s'enl\u00E8vent en blanc, et tous les contours sont rebord\u00E9s par une trame noire imitant le chin\u00E9. Une robe pens\u00E9e, \u00E0 volants velours \u00E0 c\u00F4tes, est bien moins heureuse : le poil, qui est trop haut, forme une peluche, ce qui produit l'effet d'une fourrure, chose trop lourde pour des volants. La fabrication de cette maison n'est pas sp\u00E9cialement consacr\u00E9e aux articles riches. L'Am\u00E9rique du Nord, m'a-t-on dit, lui commet assez souvent des \u00E9toffes moins ch\u00E8res, et qui ont le double m\u00E9rite, tr\u00E8s difficile \u00E0 atteindre, du bon march\u00E9 et de la nouveaut\u00E9 : nous les avons vainement cherch\u00E9es \u00BB (p. 42-44). \u00C0 Londres, en 1862,\u00A0la maison\u00A0recevait une Prize Medal et Victor Caquet-Vauzelle \u00E9tait d\u00E9cor\u00E9 de la croix de la L\u00E9gion d'honneur. C'est le 5 octobre 1865, qu'Am\u00E9d\u00E9e Monterrad, membre de la Chambre de Commerce de Lyon, Victor Caquet-Vauzelle et Henri C\u00F4te faisaient don pour la premi\u00E8re fois au mus\u00E9e d'Art et d'Industrie\u00A0de pi\u00E8ces\u00A0de leur production. Pour l'occasion, ils\u00A0s\u00E9lectionn\u00E8rent vingt-neuf\u00A0\u00E9chantillons imprim\u00E9es sur cha\u00EEne, \u00AB choisis parmi les meilleurs dessins produits par leur maison de fabrique \u00BB, dix-huit en poult de soie, onze en moire antique\u00A0(inv. MT 14552 \u00E0 MT 14580).\u00A0La laize, en taffetas\u00A0ciel imprim\u00E9 sur cha\u00EEne, pr\u00E9sente un sem\u00E9 de foug\u00E8res formant une pente de robe. Le rapport de dessin est de plus de cent vingt centim\u00E8tres\u00A0de haut pour cinquante-huit centim\u00E8tres de large. \nEn 1868, la maison Caquet-Vauzelle et C\u00F4te donne au mus\u00E9e de nouveaux \u00E9chantillons de soieries imprim\u00E9es sur cha\u00EEne ayant figur\u00E9 \u00E0 l'Exposition universelle de 1867 (inv. MT 20676 \u00E0 MT 20699), o\u00F9 elle est gratifi\u00E9e d'une m\u00E9daille d'argent.\u00A0En 1873, elle est r\u00E9compens\u00E9e \u00E0 Vienne d'une m\u00E9daille de progr\u00E8s. Depuis 1877, elle est connue sous la raison commerciale Duc\u00F4t\u00E9, Caquet-Vauzelle et C\u00F4te. \u00C0 Paris, en 1878, elle re\u00E7oit une m\u00E9daille d'or, \u00E0 Anvers, en 1885, un dipl\u00F4me d'honneur, et \u00E0 Paris, en 1889, un grand prix, \u00E0 la suite duquel elle conc\u00E8dera de nouvelles \u00E9toffes au mus\u00E9e (inv. MT 24926 \u00E0 MT 24936).\nMaximilien Durand"@fr . .