. . . . . . . . "0.73059999942779541016"^^ . "Projet de panneau de tenture"@fr . . . "Projet de panneau de tenture"@fr . . . . "En 1862, la Chambre de Commerce de Lyon faisait l'acquisition pour son jeune mus\u00E9e d'Art et d'Industrie, d'une grande partie de la collection d'\u00E9toffes anciennes constitu\u00E9e par Fran\u00E7ois Bert, professeur de th\u00E9orie. Plusieurs compositions de Jean-Fran\u00E7ois Bony (1754-1825) avaient \u00E9t\u00E9 r\u00E9unies dans le cabinet de cet amateur, parmi lesquelles de nombreuses broderies sortant de ses ateliers, tentures (inv. MT 2828, MT 2829, MT 2830 et MT 2832), tableaux (inv. MT 3019 et MT 3020) ou \u00E9chantillons pour gilets ou pour bas de robes (inv. MT 2831, MT 2948, MT 2949, MT 2950, MT 2952, MT 2953, MT 2955, MT 2956, MT 2957, MT 2959, MT 2960, MT 2961, MT 2962, MT 2964, MT 2965, MT 2966, MT 2967, MT 2969, MT 2999, MT 3000, MT 3001, MT 3002, MT 3003, MT 3006, MT 3007, MT 3008, MT 3009, MT 3023, MT 3024, MT 3025, MT 3026, MT 3027, MT 3030 et MT 3031). La m\u00EAme ann\u00E9e, la Chambre de Commerce avait acquis la totalit\u00E9 du cabinet constitu\u00E9 par le dessinateur de fabrique Jules Reybaud (1807-1872), dans lequel figuraient d\u00E9j\u00E0\u00A0plusieurs \u0153uvres de la main de l'artiste, issues de ses ateliers ou r\u00E9alis\u00E9es sur ses dessins, comme une bordure pour une tenture brod\u00E9e (inv. MT 1294), un grand projet de tenture \u00E0 la gouache pour un salon des petits appartements de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise \u00E0 Versailles (inv. MT 1125), une bordure fond carrel\u00E9 vert pomme \u00E0 d\u00E9cor de roses et de lilas command\u00E9e pour le meuble d'\u00E9t\u00E9 de la chambre de Marie-Antoinette \u00E0 Versailles, ex\u00E9cut\u00E9e par Marie-Olivier Desfarges (inv. MT 1404), un lampas, fond cannetill\u00E9, broch\u00E9 \u00E0 plusieurs lats, \u00E0 dessin de branches de roses (inv. MT 1391) ou encore un taffetas moir\u00E9 \u00E0 fond blanc, ombr\u00E9 le long des lisi\u00E8res, avec un d\u00E9cor broch\u00E9 \u00E0 liages repris de branches de prunier dans le go\u00FBt chinois (inv. MT 1403). Les acquisitions post\u00E9rieures ont encore fait entrer dans les collections\u00A0de nombreuses \u0153uvres de l'artistes, dessins, gouaches, broderies ou\u00A0\u00E9toffes ex\u00E9cut\u00E9es sur ses dessins.\u00A0R\u00E9cemment encore,\u00A0trois \u0153uvres\u00A0de Jean-Fran\u00E7ois Bony\u00A0ont encore enrichi les collections\u00A0(inv. MAD 2012.2.1, MAD 2012.2.2 et MT 2014.3.7). Cet ensemble consid\u00E9rable permet aujourd'hui une analyse exhaustive de sa carri\u00E8re, comme peintre et dessinateur de fabrique, mais aussi comme fabricant, associ\u00E9 aux cousins Andr\u00E9 et Jean-Pierre Bissardon, ou comme brodeur,\u00A0activit\u00E9 qu'il semble avoir exerc\u00E9 sans discontinuer durant toute sa vie professionnelle.\nN\u00E9anmoins, les tentures brod\u00E9es par Jean-Fran\u00E7ois Bony sont extr\u00EAmement rares. On conna\u00EEt surtout le meuble command\u00E9 en 1811 \u00E0 la maison Bissardon, Cousin et Bony, en satin uni fond blanc qualit\u00E9 forte, \u00AB brod\u00E9 en soie et chenille de diverses nuances et dans les diff\u00E9rents genres de broderie \u00E0 l'aiguille, en pass\u00E9 et au crochet, avec des applications en \u00E9toffe, avec quelques petites parties en dorure dans le vase qui contient des fleurs \u00BB, destin\u00E9 \u00E0 un salon du Petit Appartement de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise au Palais de Versailles, aujourd'hui conserv\u00E9 au Mobilier national, \u00E0 Paris (inv. GMMP 28, GMMP 29, GMMP 30, GMMP 31, GMMP 32, GMMP 33 et\u00A0GMMP 1658/2), et l'essai de broderie sur le velours cisel\u00E9 vert, \u00E0 r\u00E9serves satin, lui aussi command\u00E9 en 1811 et\u00A0destin\u00E9 au cabinet de repos de l'Appartement de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise au Palais de Versailles, conserv\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus de Lyon (inv. MT 26959.1).\nOutre les exemplaires acquis avec la collection Bert, le mus\u00E9e des Tissus conserve \u00E9galement une laize de satin\u00A0peinte et brod\u00E9e, rehauss\u00E9e d'applications de taffetas et d\u00E9riv\u00E9s et de velours, \u00E9galement brod\u00E9es (inv. MT 8611), provenant aussi du cabinet de Bert mais acquise en 1863, et un grand panneau de tenture en tulle brod\u00E9\u00A0appliqu\u00E9 sur fond satin\u00A0(inv. MT 26961), acquis de Lamy et Gautier en 1900.\nTous ces exemples r\u00E9v\u00E8lent une grande homog\u00E9n\u00E9it\u00E9 dans les mat\u00E9riaux privil\u00E9gi\u00E9s par Jean-Fran\u00E7ois Bony, dans la gamme de couleur utilis\u00E9e pour les soies \u00E0 broder\u00A0et dans leur mise en \u0153uvre. Les points de broderie les plus majoritairement utilis\u00E9s par le brodeur et ses ateliers sont le point lanc\u00E9, le pass\u00E9 plat et\u00A0le pass\u00E9 empi\u00E9tant, compl\u00E9t\u00E9s ponctuellement par le point de tige et le point de n\u0153ud. La chenille de soie et les fil\u00E9s m\u00E9talliques sont parfois trait\u00E9s en couchure. Les applications de taffetas, de mousseline, de satin, de velours, de tulle ou de dentelle\u00A0sont fr\u00E9quentes, ainsi que l'usage de la peinture sur le satin ou des paillons, des paillettes, des clinquants, de la verroterie, de la passementerie, afin de multiplier les effets. Les dessins, bien s\u00FBr, et la science de la composition, sont toujours caract\u00E9ristiques du travail de l'artiste.\u00A0Quand il est possible de l'apercevoir, le dessin sous-jacent, est toujours sommairement esquiss\u00E9. On note aussi des similitudes dans les \u00E9toffes utilis\u00E9es comme support de la broderie, particuli\u00E8rement sur les satins. Elles sont \u00E9videntes\u00A0quand les lisi\u00E8res sont conserv\u00E9es. Tous ces \u00E9l\u00E9ments permettent\u00A0d'identifier assez ais\u00E9ment les \u0153uvres issues de ses ateliers, de m\u00EAme que la mani\u00E8re de mettre en couleurs les p\u00E9tales des fleurs, en juxtaposant des plages color\u00E9es, de traiter les feuilles, dans diff\u00E9rents tons de vert, de mordor\u00E9 et de marron, de jouer entre le brillant des soies et le velout\u00E9 des chenilles pour transcrire les subtilit\u00E9s de la nature.\nLe projet de tenture a \u00E9t\u00E9 ex\u00E9cut\u00E9 sur toute la largeur d'une laize. Le dessin sous-jacent, peu d\u00E9taill\u00E9,\u00A0a \u00E9t\u00E9 trac\u00E9 \u00E0 la mine de plomb, puis une partie du d\u00E9cor a \u00E9t\u00E9 peint. Les broderies en soie nuanc\u00E9e, au point lanc\u00E9,\u00A0au point avant et au point de tige, forment des bouquets de roses, de tulipes, de pens\u00E9es, de myosotis et de fleurs sauvages. La composition est encadr\u00E9e par deux bordures, trait\u00E9es en soie nuanc\u00E9e rehauss\u00E9 de chenille, de fil\u00E9 m\u00E9tallique argent et de fil\u00E9 riant \u00E9galement argent. La bordure inf\u00E9rieure pr\u00E9sente une suite de feuilles d'eau, surmont\u00E9es d'un bandeau perl\u00E9. En partie sup\u00E9rieure, le m\u00EAme rang de perles domine une suite de palmettes dans le go\u00FBt \u00E9trusque li\u00E9es par des ornements et des bouquets stylis\u00E9s. Une frange en trompe-l'\u0153il semble \u00EAtre agit\u00E9e par le fr\u00E9missement du vent, qui fait se soulever un rideau de tulle\u00A0noir et un gland de passementerie, l'un et l'autre trait\u00E9s \u00E9galement en en trompe-l'\u0153il. Le tulle double, fond dentelle, \u00E0 mailles\u00A0fixes, est caract\u00E9ristique de la production lyonnaise\u00A0\u00E0 partir de 1800. La fabrication du tulle, imit\u00E9 de l'Angleterre et perfectionn\u00E9 \u00E0 Lyon, a \u00E9t\u00E9 initi\u00E9e dans cette ville\u00A0par Claude Bonnard d\u00E8s 1800. C'est chez lui que se fournissaient presque tous les marchands brodeurs de la ville, comme la maison Placy et Cie et, bien s\u00FBr, Jean-Fran\u00E7ois Bony. Ce dernier\u00A0a beaucoup exploit\u00E9 les possibilit\u00E9s offertes par le tulle, comme support de broderie, en application ou en incrustation (voir, par exemple, inv. MT 18511 et MT 18514). Sur la tenture, le rideau est brod\u00E9 en chenille de soie d'un sem\u00E9 de fleurettes stylis\u00E9es et,\u00A0le long de sa bordure, d'un\u00A0rinceau\u00A0fleuri traversant les anneaux form\u00E9s par une suite d'arceaux. Au-dessus de ces derniers\u00A0se trouve\u00A0un courant de laurier.\nCette tenture montre plusieurs des techniques qu'affectionnait Jean-Fran\u00E7ois Bony pour ses productions brod\u00E9es, mais aussi un r\u00E9pertoire ornemental qui lui est cher : l'artiste, en effet, repr\u00E9sente tr\u00E8s souvent les roses, les tulipes et les pens\u00E9es, qui sont ses fleurs de pr\u00E9dilection ; il ma\u00EEtrise parfaitement le vocabulaire des ornemanistes, comme en t\u00E9moignent les frises de feuilles d'eau ou de palmettes ; il emploie fr\u00E9quemment aussi le proc\u00E9d\u00E9 du trompe-l'\u0153il dans ses broderies. C'est cette science du dessin et de la composition, associ\u00E9e \u00E0\u00A0l'excellence de la mise en \u0153uvre qui ont fait de lui l'un des principaux r\u00E9novateurs de la broderie \u00E0 Lyon\u00A0d\u00E8s les premi\u00E8res ann\u00E9es du XIXe si\u00E8cle.\nMaximilien Durand"@fr . "0.46250000596046447754"^^ . . . . . . . "0.8076000213623046875"^^ . . . . . . . . . . "En 1862, la Chambre de Commerce de Lyon faisait l'acquisition pour son jeune mus\u00E9e d'Art et d'Industrie, d'une grande partie de la collection d'\u00E9toffes anciennes constitu\u00E9e par Fran\u00E7ois Bert, professeur de th\u00E9orie. Plusieurs compositions de Jean-Fran\u00E7ois Bony (1754-1825) avaient \u00E9t\u00E9 r\u00E9unies dans le cabinet de cet amateur, parmi lesquelles de nombreuses broderies sortant de ses ateliers, tentures (inv. MT 2828, MT 2829, MT 2830 et MT 2832), tableaux (inv. MT 3019 et MT 3020) ou \u00E9chantillons pour gilets ou pour bas de robes (inv. MT 2831, MT 2948, MT 2949, MT 2950, MT 2952, MT 2953, MT 2955, MT 2956, MT 2957, MT 2959, MT 2960, MT 2961, MT 2962, MT 2964, MT 2965, MT 2966, MT 2967, MT 2969, MT 2999, MT 3000, MT 3001, MT 3002, MT 3003, MT 3006, MT 3007, MT 3008, MT 3009, MT 3023, MT 3024, MT 3025, MT 3026, MT 3027, MT 3030 et MT 3031). La m\u00EAme ann\u00E9e, la Chambre de Commerce avait acquis la totalit\u00E9 du cabinet constitu\u00E9 par le dessinateur de fabrique Jules Reybaud (1807-1872), dans lequel figuraient d\u00E9j\u00E0\u00A0plusieurs \u0153uvres de la main de l'artiste, issues de ses ateliers ou r\u00E9alis\u00E9es sur ses dessins, comme une bordure pour une tenture brod\u00E9e (inv. MT 1294), un grand projet de tenture \u00E0 la gouache pour un salon des petits appartements de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise \u00E0 Versailles (inv. MT 1125), une bordure fond carrel\u00E9 vert pomme \u00E0 d\u00E9cor de roses et de lilas command\u00E9e pour le meuble d'\u00E9t\u00E9 de la chambre de Marie-Antoinette \u00E0 Versailles, ex\u00E9cut\u00E9e par Marie-Olivier Desfarges (inv. MT 1404), un lampas, fond cannetill\u00E9, broch\u00E9 \u00E0 plusieurs lats, \u00E0 dessin de branches de roses (inv. MT 1391) ou encore un taffetas moir\u00E9 \u00E0 fond blanc, ombr\u00E9 le long des lisi\u00E8res, avec un d\u00E9cor broch\u00E9 \u00E0 liages repris de branches de prunier dans le go\u00FBt chinois (inv. MT 1403). Les acquisitions post\u00E9rieures ont encore fait entrer dans les collections\u00A0de nombreuses \u0153uvres de l'artistes, dessins, gouaches, broderies ou\u00A0\u00E9toffes ex\u00E9cut\u00E9es sur ses dessins.\u00A0R\u00E9cemment encore,\u00A0trois \u0153uvres\u00A0de Jean-Fran\u00E7ois Bony\u00A0ont encore enrichi les collections\u00A0(inv. MAD 2012.2.1, MAD 2012.2.2 et MT 2014.3.7). 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On conna\u00EEt surtout le meuble command\u00E9 en 1811 \u00E0 la maison Bissardon, Cousin et Bony, en satin uni fond blanc qualit\u00E9 forte, \u00AB brod\u00E9 en soie et chenille de diverses nuances et dans les diff\u00E9rents genres de broderie \u00E0 l'aiguille, en pass\u00E9 et au crochet, avec des applications en \u00E9toffe, avec quelques petites parties en dorure dans le vase qui contient des fleurs \u00BB, destin\u00E9 \u00E0 un salon du Petit Appartement de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise au Palais de Versailles, aujourd'hui conserv\u00E9 au Mobilier national, \u00E0 Paris (inv. GMMP 28, GMMP 29, GMMP 30, GMMP 31, GMMP 32, GMMP 33 et\u00A0GMMP 1658/2), et l'essai de broderie sur le velours cisel\u00E9 vert, \u00E0 r\u00E9serves satin, lui aussi command\u00E9 en 1811 et\u00A0destin\u00E9 au cabinet de repos de l'Appartement de l'imp\u00E9ratrice Marie-Louise au Palais de Versailles, conserv\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus de Lyon (inv. MT 26959.1).\nOutre les exemplaires acquis avec la collection Bert, le mus\u00E9e des Tissus conserve \u00E9galement une laize de satin\u00A0peinte et brod\u00E9e, rehauss\u00E9e d'applications de taffetas et d\u00E9riv\u00E9s et de velours, \u00E9galement brod\u00E9es (inv. MT 8611), provenant aussi du cabinet de Bert mais acquise en 1863, et un grand panneau de tenture en tulle brod\u00E9\u00A0appliqu\u00E9 sur fond satin\u00A0(inv. MT 26961), acquis de Lamy et Gautier en 1900.\nTous ces exemples r\u00E9v\u00E8lent une grande homog\u00E9n\u00E9it\u00E9 dans les mat\u00E9riaux privil\u00E9gi\u00E9s par Jean-Fran\u00E7ois Bony, dans la gamme de couleur utilis\u00E9e pour les soies \u00E0 broder\u00A0et dans leur mise en \u0153uvre. Les points de broderie les plus majoritairement utilis\u00E9s par le brodeur et ses ateliers sont le point lanc\u00E9, le pass\u00E9 plat et\u00A0le pass\u00E9 empi\u00E9tant, compl\u00E9t\u00E9s ponctuellement par le point de tige et le point de n\u0153ud. La chenille de soie et les fil\u00E9s m\u00E9talliques sont parfois trait\u00E9s en couchure. Les applications de taffetas, de mousseline, de satin, de velours, de tulle ou de dentelle\u00A0sont fr\u00E9quentes, ainsi que l'usage de la peinture sur le satin ou des paillons, des paillettes, des clinquants, de la verroterie, de la passementerie, afin de multiplier les effets. Les dessins, bien s\u00FBr, et la science de la composition, sont toujours caract\u00E9ristiques du travail de l'artiste.\u00A0Quand il est possible de l'apercevoir, le dessin sous-jacent, est toujours sommairement esquiss\u00E9. On note aussi des similitudes dans les \u00E9toffes utilis\u00E9es comme support de la broderie, particuli\u00E8rement sur les satins. Elles sont \u00E9videntes\u00A0quand les lisi\u00E8res sont conserv\u00E9es. Tous ces \u00E9l\u00E9ments permettent\u00A0d'identifier assez ais\u00E9ment les \u0153uvres issues de ses ateliers, de m\u00EAme que la mani\u00E8re de mettre en couleurs les p\u00E9tales des fleurs, en juxtaposant des plages color\u00E9es, de traiter les feuilles, dans diff\u00E9rents tons de vert, de mordor\u00E9 et de marron, de jouer entre le brillant des soies et le velout\u00E9 des chenilles pour transcrire les subtilit\u00E9s de la nature.\nLe projet de tenture a \u00E9t\u00E9 ex\u00E9cut\u00E9 sur toute la largeur d'une laize. Le dessin sous-jacent, peu d\u00E9taill\u00E9,\u00A0a \u00E9t\u00E9 trac\u00E9 \u00E0 la mine de plomb, puis une partie du d\u00E9cor a \u00E9t\u00E9 peint. Les broderies en soie nuanc\u00E9e, au point lanc\u00E9,\u00A0au point avant et au point de tige, forment des bouquets de roses, de tulipes, de pens\u00E9es, de myosotis et de fleurs sauvages. La composition est encadr\u00E9e par deux bordures, trait\u00E9es en soie nuanc\u00E9e rehauss\u00E9 de chenille, de fil\u00E9 m\u00E9tallique argent et de fil\u00E9 riant \u00E9galement argent. La bordure inf\u00E9rieure pr\u00E9sente une suite de feuilles d'eau, surmont\u00E9es d'un bandeau perl\u00E9. En partie sup\u00E9rieure, le m\u00EAme rang de perles domine une suite de palmettes dans le go\u00FBt \u00E9trusque li\u00E9es par des ornements et des bouquets stylis\u00E9s. Une frange en trompe-l'\u0153il semble \u00EAtre agit\u00E9e par le fr\u00E9missement du vent, qui fait se soulever un rideau de tulle\u00A0noir et un gland de passementerie, l'un et l'autre trait\u00E9s \u00E9galement en en trompe-l'\u0153il. Le tulle double, fond dentelle, \u00E0 mailles\u00A0fixes, est caract\u00E9ristique de la production lyonnaise\u00A0\u00E0 partir de 1800. La fabrication du tulle, imit\u00E9 de l'Angleterre et perfectionn\u00E9 \u00E0 Lyon, a \u00E9t\u00E9 initi\u00E9e dans cette ville\u00A0par Claude Bonnard d\u00E8s 1800. C'est chez lui que se fournissaient presque tous les marchands brodeurs de la ville, comme la maison Placy et Cie et, bien s\u00FBr, Jean-Fran\u00E7ois Bony. Ce dernier\u00A0a beaucoup exploit\u00E9 les possibilit\u00E9s offertes par le tulle, comme support de broderie, en application ou en incrustation (voir, par exemple, inv. MT 18511 et MT 18514). Sur la tenture, le rideau est brod\u00E9 en chenille de soie d'un sem\u00E9 de fleurettes stylis\u00E9es et,\u00A0le long de sa bordure, d'un\u00A0rinceau\u00A0fleuri traversant les anneaux form\u00E9s par une suite d'arceaux. Au-dessus de ces derniers\u00A0se trouve\u00A0un courant de laurier.\nCette tenture montre plusieurs des techniques qu'affectionnait Jean-Fran\u00E7ois Bony pour ses productions brod\u00E9es, mais aussi un r\u00E9pertoire ornemental qui lui est cher : l'artiste, en effet, repr\u00E9sente tr\u00E8s souvent les roses, les tulipes et les pens\u00E9es, qui sont ses fleurs de pr\u00E9dilection ; il ma\u00EEtrise parfaitement le vocabulaire des ornemanistes, comme en t\u00E9moignent les frises de feuilles d'eau ou de palmettes ; il emploie fr\u00E9quemment aussi le proc\u00E9d\u00E9 du trompe-l'\u0153il dans ses broderies. C'est cette science du dessin et de la composition, associ\u00E9e \u00E0\u00A0l'excellence de la mise en \u0153uvre qui ont fait de lui l'un des principaux r\u00E9novateurs de la broderie \u00E0 Lyon\u00A0d\u00E8s les premi\u00E8res ann\u00E9es du XIXe si\u00E8cle.\nMaximilien Durand"@fr . . . . "50727" . . "0.42960000038146972656"^^ . 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