"Camille Pernon avait \u00E9t\u00E9 le seul b\u00E9n\u00E9ficiaire de la commande pass\u00E9e en l'an X (1802) par Michel Duroc d'apr\u00E8s les ordres de Napol\u00E9on Bonaparte, qui souhaitait encourager la Fabrique lyonnaise et am\u00E9nager le Palais de Saint-Cloud. Pour la Salle des Ambassadeurs, au rez-de-chauss\u00E9e, \u00E0 c\u00F4t\u00E9 du Salon des officiers de service, fut pr\u00E9vu un meuble en velours chin\u00E9 comprenant des \u00E9toffes\u00A0pour tenture en\u00A011/12 \u2014\u00A0c'est-\u00E0-dire cent dix centim\u00E8tres de large \u2014,\u00A0pour tenture, si\u00E8ges et dossiers de fauteuils en 11/24 \u2014 c'est-\u00E0-dire cinquante-quatre centim\u00E8tres de large \u2014, en velours fond prune chin\u00E9 soie nu\u00E9e, \u00E0 dessin de branches, fleurs et feuilles de laurier ; des bordures de tenture de neuf pouces de large \u2014 c'est-\u00E0-dire vingt-quatre centim\u00E8tres \u2014, en velours uni fond ponceau et prune chin\u00E9 noir, dessin \u00E9trusque, \u00E0 courant de palmettes et de roses ; des bordures de fonds de si\u00E8ges de trois pouces neuf lignes \u2014 soit dix centim\u00E8tres \u2014, en\u00A0velours pareil, dessin pareil ; et des bordures de dossiers de si\u00E8ges de deux pouces \u2014 soit cinq centim\u00E8tres et quatre millim\u00E8tres \u2014 en velours uni fond pomme jaune chin\u00E9 soie nu\u00E9e, dessin courant de fleurs et feuilles.\nLa mise en carte conserv\u00E9e au mus\u00E9e des Tissus correspond \u00E0 la tenture 11/24. Elle comporte une inscription \u00E0 l'encre indiquant \u00AB Chin\u00E9e par/ Richard \u00BB, et une autre, au crayon, indiquant \u00AB Mise en carte/ donn\u00E9e par\u00A0Mr Richard fils /Cette Carte chin\u00E9e par/\u00A0Mr Richard perre (sic)\u00A0lui/ a valu une pention (sic)/ de Napol\u00E9on premier/ en 1804 \u00BB. \nLe chineur qui ex\u00E9cuta le meuble, Richard p\u00E8re, est connu : il s'agit de Joseph-Beno\u00EEt Richard, \u00E9tabli quai de Retz. Il \u00E9tait actif sous le r\u00E8gne de Louis XVI, et collaborait d\u00E9j\u00E0 avec la maison Pernon, pour un meuble destin\u00E9 \u00E0 Catherine II de Russie, notamment (inv. MT 24821). Pendant la R\u00E9volution, il s'associa au fabricant de tricot de soie Jolivet pour un projet d'assignat en tricot chin\u00E9 (inv. MT 10127),\u00A0avant d'\u00E9migrer\u00A0\u00E0 Berlin\u00A0apr\u00E8s le Si\u00E8ge de Lyon. Revenu dans la ville sous le Directoire, il collabora \u00E0 nouveau avec Jolivet pour des robes en tricot chin\u00E9 (inv. MT 27234), puis avec Camille Pernon, notamment\u00A0pour cette commande\u00A0destin\u00E9e\u00A0au Palais de Saint-Cloud.\u00A0Comme l'indique l'inscription sur la mise en carte,\u00A0cette commande lui valut une pension. Le compte rendu de la visite de Napol\u00E9on\u00A0Ier et de l'imp\u00E9ratrice Jos\u00E9phine \u00E0 Lyon, en 1805, indique, en effet, que, parmi les nombreuses lib\u00E9ralit\u00E9s conc\u00E9d\u00E9es par l'Empereur \u00E0 la ville et \u00E0 ses habitants le lundi de P\u00E2ques, il accorda \u00AB une pension de cinq cents francs \u00E0 la veuve de M. de la Salle, en r\u00E9compense des inventions de feu son \u00E9poux, comme tr\u00E8s avantageuses aux fabriques de soie ; une autre de trois cents fr(ancs) au sieur Richard, chineur ; une autre de trois cents francs \u00E0 Antoine Gaillard, ouvrier en \u00E9toffes broch\u00E9es ; une autre de quatre cents francs au sieur Gonin p\u00E8re, teinturier, pour son proc\u00E9d\u00E9 relatif \u00E0 la teinture en noir ; une prime de cinquante francs \u00E0 M. Jacquard, m\u00E9canicien, pour chaque m\u00E9tier de son invention qu'il montera et mettra en activit\u00E9, pendant l'espace de six ans. \u00BB \nOn conna\u00EEt \u00E9galement de lui quelques portraits en velours chin\u00E9, dont l'iconographie est li\u00E9e \u00E0 son implication dans la Loge du Parfait-Silence \u00E0 l'Orient de Lyon, soci\u00E9t\u00E9 ma\u00E7onnique de Saint-Jean d'\u00C9cosse, au rite \u00E9cossais et fran\u00E7ais. C'est le cas, notamment, des portraits de Fr\u00E9d\u00E9ric le Grand (inv. MT 2161 et MT 34274.1), de Fr\u00E9d\u00E9ric-Guillaume III (inv. MT 1148) et de Louise de Prusse (inv. MT 1149 et MT 34274.4), ex\u00E9cut\u00E9s\u00A0vers 1798,\u00A0ou de celui de Napol\u00E9on le Grand (inv. MT 34255), r\u00E9alis\u00E9 en 1806.\nLe mus\u00E9e des Tissus conserve un panneau de tenture 11/12 (inv. MT 24808.1) et un \u00E9l\u00E9ment de bordure (inv. MT 24808.2) de la commande pour la Salle des Ambassadeurs au Palais de Saint-Cloud. Les dessins pour ce meuble ont tr\u00E8s probablement \u00E9t\u00E9 livr\u00E9s par Jean-Fran\u00E7ois Bony (1754-1825), c\u00E9l\u00E8bre dessinateur de fabrique, brodeur, fabricant d'\u00E9toffes et occasionnellement peintre de fleurs. C'est lui, en effet, qui fournit \u00E0 Camille Pernon une grande partie des dessins pour les meubles command\u00E9s en l'an X pour Saint-Cloud, notamment pour les salles d'apparat, les appartements du Premier Consul et une partie de ceux de Jos\u00E9phine Bonaparte. C'est ce que r\u00E9v\u00E8lent les premiers croquis contenus dans un carnet de dessins de Jean-Fran\u00E7ois Bony, conserv\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 27638). On y trouve, notamment, des esquisses pour le damas cramoisi liser\u00E9, dessin de feuilles de ch\u00EAne, pour tenture, porti\u00E8res, rideaux et draperies, destin\u00E9 \u00E0 la Salle du Conseil d'\u00C9tat au Palais de Saint-Cloud, future Salle du Tr\u00F4ne (au folio 13) et pour le damas vert \u00E0 palmes et ses bordures pour la Salle de la Biblioth\u00E8que du Premier Consul (aux folios 13 et 16). Le profil des palmettes sur la bordure du velours chin\u00E9, le dessin du courant de roses et celui des branches et des fleurs de laurier, qui trouvent de nombreux parall\u00E8les dans l'\u0153uvre de l'artiste,\u00A0incitent \u00E0 lui attribuer aussi le projet du meuble pour la Salle des Ambassadeurs.\u00A0Pour les appartements de Jos\u00E9phine Bonaparte,\u00A0Jean-Fran\u00E7ois Bony semble avoir aussi fourni plusieurs dessins, comme en t\u00E9moigne des esquisses du mus\u00E9e des\u00A0Arts d\u00E9coratifs de Lyon (inv. MAD 3133 et MAD 3135).\nUne partie des \u00E9toffes \u00E9tait livr\u00E9e le 8 messidor an XIII (27 juin 1805). En 1806, la totalit\u00E9 \u00E9tait inscrite \u00E0 l'inventaire du Mobilier imp\u00E9rial, sous le titre \u00AB Entr\u00E9 par Camille Pernon de Lion (sic), Salle des Ambassadeurs \u00E0 S(ain)t Cloud\u00A0\u00BB. Les \u00E9toffes ne furent cependant jamais utilis\u00E9es \u00E0 Saint-Cloud. Elles furent finalement affect\u00E9es en 1808 \u00E0 la Chambre \u00E0 coucher de l'Empereur \u00E0 Fontainebleau, au premier \u00E9tage, dans l'ancien Cabinet \u00E0 la Poudre de Louis XVI. Le tapissier Jean-Ren\u00E9 Flamand, \u00E9tabli au 18, rue Croix-des-Petits-Champs, \u00E0 Paris, charg\u00E9 de l'ameublement de la Chambre \u00E0 coucher, confia les \u00E9toffes \u00E0 la maison Picot, qui fut charg\u00E9e de broder le fond prune en chenille de soie jaune afin de l'\u00E9claircir. Avec les \u00E9toffes ainsi rebrod\u00E9es, Flamand confectionna douze parties de porti\u00E8res en velours chin\u00E9 encadr\u00E9 de bordures neuf pouces ; six rideaux de crois\u00E9es en 15/16 vert encadr\u00E9 de bordure neuf pouces ; deux parties de rideaux en 15/16 blanc, et la garniture d'un lit en velours chin\u00E9 encadr\u00E9 de bordures neuf pouces, compos\u00E9e de six bonnes gr\u00E2ces, cinq parties de draperies, deux \u00E9charpes, le pourtour de l'imp\u00E9riale, la calotte, quatre bandeaux\u00A0\u00E0 l'ext\u00E9rieur, un bandeau \u00E0 l'int\u00E9rieur, la courtepointe et deux rideaux d'usage en 15/16 vert encadr\u00E9s de cr\u00EAte ; Flamand recouvrit aussi en velours chin\u00E9 identique encadr\u00E9 de bordures un ensemble en bois sculpt\u00E9 et dor\u00E9, compos\u00E9 d'un canap\u00E9 avec deux oreillers, deux m\u00E9ridiennes, deux berg\u00E8res, quatre fauteuils, deux chaises, deux tabourets de pieds, un \u00E9cran et un marchepied. Le lit en bois sculpt\u00E9 et dor\u00E9 avait \u00E9t\u00E9 ex\u00E9cut\u00E9 par Jean-Baptiste-Joseph Rode pour la sculpture, et Louis-Fran\u00E7ois Chatard pour la dorure, les si\u00E8ges et l'\u00E9cran par Fran\u00E7ois-Honor\u00E9-Georges Jacob-Desmalter dont ils portent l'estampille. L'ensemble \u00E9tait en place en 1809. En 1811, l'ameublement fut compl\u00E9t\u00E9 par un paravent provisoirement \u00AB \u00E0 bois recouvert \u00BB de velours chin\u00E9 et de 15/16 vert encadr\u00E9 de bordure, fourni par les tapissiers Jean-Claude Poussin et Jean-Louis Lejeune. Un paravent en bois sculpt\u00E9 et dor\u00E9 couvert en velours chin\u00E9 fut livr\u00E9 par Flamand et envoy\u00E9 \u00E0 Fontainebleau le\u00A01er d\u00E9cembre 1812 pour remplacer le pr\u00E9c\u00E9dent.\nLe 30 d\u00E9cembre 1810, on pr\u00E9leva sur les \u00E9toffes restant en magasin de quoi encadrer une tenture en \u00AB damas velout\u00E9 vert, dessin vigne vierge \u00BB, et quatre parties de rideaux de crois\u00E9es en gros de Florence vert 15/16 ainsi que les garnitures d'un canap\u00E9, deux berg\u00E8res, dix fauteuils, douze chaises, deux tabourets de pieds, un \u00E9cran, recouverts du damas vert \u00E0 dessin de vigne vierge. Les si\u00E8ges avaient \u00E9t\u00E9 r\u00E9alis\u00E9s par Pierre-Beno\u00EEt Marcion dont ils portent l'estampille. L'ensemble fut confi\u00E9 au tapissier Flamand\u00A0qui avait fourni le\u00A0\u00AB damas velout\u00E9 vert, dessin vigne vierge \u00BB et plac\u00E9 dans le deuxi\u00E8me salon de l'appartement de prince souverain\u00A0du rez-de-chauss\u00E9e de l'aile\u00A0neuve ou aile des princes\u00A0\u00E0 Fontainebleau.\nLe solde des \u00E9toffes restant au Garde-Meuble fut utilis\u00E9 en 1824 pour Armand-Charles, comte de Guilleminot, ambassadeur de France \u00E0 Constantinople.\nAujourd'hui, les collections du Mobilier national ne conservent plus que des \u00E9chantillons \u00E0 l'\u00E9tat neuf ou provenant de d\u00E9p\u00E8cements de bordures pour tenture (inv. GMMP 754/1) ou pour fonds de si\u00E8ges (inv. GMMP 754/2) et pour dossiers de si\u00E8ges (inv. GMMP 754/3). Les bordures utilis\u00E9es pour les si\u00E8ges de Marcion \u00E0 Fontainebleau sont les \u00E9toffes d'origine. Mais la tenture n'est plus connue que par la mise en carte et la laize du mus\u00E9e des Tissus, qui a conserv\u00E9 des \u00E9l\u00E9ments de ses deux lisi\u00E8res et ses deux chefs de pi\u00E8ce en serg\u00E9 (de 3 lie 1, Z). Le panneau, en largeur\u00A011/12,\u00A0est dans son \u00E9tat original, puisqu'il n'a pas \u00E9t\u00E9\u00A0\u00E9clairci en broderie de chenille de soie jaune ajout\u00E9e par la maison Picot. Il constitue le pr\u00E9cieux t\u00E9moin de cette commande prestigieuse.\nMaximilien Durand"@fr . . "Bordure\u00A0neuf pouces en velours uni fond ponceau et prune chin\u00E9 noir, dessin \u00E9trusque, \u00E0 courant de palmettes et de roses\u00A0pour la salle des Ambassadeurs au Palais de Saint-Cloud"@fr . . . . . . . . . . "20346" . . "Camille Pernon avait \u00E9t\u00E9 le seul b\u00E9n\u00E9ficiaire de la commande pass\u00E9e en l'an X (1802) par Michel Duroc d'apr\u00E8s les ordres de Napol\u00E9on Bonaparte, qui souhaitait encourager la Fabrique lyonnaise et am\u00E9nager le Palais de Saint-Cloud. Pour la Salle des Ambassadeurs, au rez-de-chauss\u00E9e, \u00E0 c\u00F4t\u00E9 du Salon des officiers de service, fut pr\u00E9vu un meuble en velours chin\u00E9 comprenant des \u00E9toffes\u00A0pour tenture en\u00A011/12 \u2014\u00A0c'est-\u00E0-dire cent dix centim\u00E8tres de large \u2014,\u00A0pour tenture, si\u00E8ges et dossiers de fauteuils en 11/24 \u2014 c'est-\u00E0-dire cinquante-quatre centim\u00E8tres de large \u2014, en velours fond prune chin\u00E9 soie nu\u00E9e, \u00E0 dessin de branches, fleurs et feuilles de laurier ; des bordures de tenture de neuf pouces de large \u2014 c'est-\u00E0-dire vingt-quatre centim\u00E8tres \u2014, en velours uni fond ponceau et prune chin\u00E9 noir, dessin \u00E9trusque, \u00E0 courant de palmettes et de roses ; des bordures de fonds de si\u00E8ges de trois pouces neuf lignes \u2014 soit dix centim\u00E8tres \u2014, en\u00A0velours pareil, dessin pareil ; et des bordures de dossiers de si\u00E8ges de deux pouces \u2014 soit cinq centim\u00E8tres et quatre millim\u00E8tres \u2014 en velours uni fond pomme jaune chin\u00E9 soie nu\u00E9e, dessin courant de fleurs et feuilles.\nLa mise en carte conserv\u00E9e au mus\u00E9e des Tissus correspond \u00E0 la tenture 11/24. Elle comporte une inscription \u00E0 l'encre indiquant \u00AB Chin\u00E9e par/ Richard \u00BB, et une autre, au crayon, indiquant \u00AB Mise en carte/ donn\u00E9e par\u00A0Mr Richard fils /Cette Carte chin\u00E9e par/\u00A0Mr Richard perre (sic)\u00A0lui/ a valu une pention (sic)/ de Napol\u00E9on premier/ en 1804 \u00BB. \nLe chineur qui ex\u00E9cuta le meuble, Richard p\u00E8re, est connu : il s'agit de Joseph-Beno\u00EEt Richard, \u00E9tabli quai de Retz. Il \u00E9tait actif sous le r\u00E8gne de Louis XVI, et collaborait d\u00E9j\u00E0 avec la maison Pernon, pour un meuble destin\u00E9 \u00E0 Catherine II de Russie, notamment (inv. MT 24821). Pendant la R\u00E9volution, il s'associa au fabricant de tricot de soie Jolivet pour un projet d'assignat en tricot chin\u00E9 (inv. MT 10127),\u00A0avant d'\u00E9migrer\u00A0\u00E0 Berlin\u00A0apr\u00E8s le Si\u00E8ge de Lyon. Revenu dans la ville sous le Directoire, il collabora \u00E0 nouveau avec Jolivet pour des robes en tricot chin\u00E9 (inv. MT 27234), puis avec Camille Pernon, notamment\u00A0pour cette commande\u00A0destin\u00E9e\u00A0au Palais de Saint-Cloud.\u00A0Comme l'indique l'inscription sur la mise en carte,\u00A0cette commande lui valut une pension. Le compte rendu de la visite de Napol\u00E9on\u00A0Ier et de l'imp\u00E9ratrice Jos\u00E9phine \u00E0 Lyon, en 1805, indique, en effet, que, parmi les nombreuses lib\u00E9ralit\u00E9s conc\u00E9d\u00E9es par l'Empereur \u00E0 la ville et \u00E0 ses habitants le lundi de P\u00E2ques, il accorda \u00AB une pension de cinq cents francs \u00E0 la veuve de M. de la Salle, en r\u00E9compense des inventions de feu son \u00E9poux, comme tr\u00E8s avantageuses aux fabriques de soie ; une autre de trois cents fr(ancs) au sieur Richard, chineur ; une autre de trois cents francs \u00E0 Antoine Gaillard, ouvrier en \u00E9toffes broch\u00E9es ; une autre de quatre cents francs au sieur Gonin p\u00E8re, teinturier, pour son proc\u00E9d\u00E9 relatif \u00E0 la teinture en noir ; une prime de cinquante francs \u00E0 M. Jacquard, m\u00E9canicien, pour chaque m\u00E9tier de son invention qu'il montera et mettra en activit\u00E9, pendant l'espace de six ans. \u00BB \nOn conna\u00EEt \u00E9galement de lui quelques portraits en velours chin\u00E9, dont l'iconographie est li\u00E9e \u00E0 son implication dans la Loge du Parfait-Silence \u00E0 l'Orient de Lyon, soci\u00E9t\u00E9 ma\u00E7onnique de Saint-Jean d'\u00C9cosse, au rite \u00E9cossais et fran\u00E7ais. C'est le cas, notamment, des portraits de Fr\u00E9d\u00E9ric le Grand (inv. MT 2161 et MT 34274.1), de Fr\u00E9d\u00E9ric-Guillaume III (inv. MT 1148) et de Louise de Prusse (inv. MT 1149 et MT 34274.4), ex\u00E9cut\u00E9s\u00A0vers 1798,\u00A0ou de celui de Napol\u00E9on le Grand (inv. MT 34255), r\u00E9alis\u00E9 en 1806.\nLe mus\u00E9e des Tissus conserve un panneau de tenture 11/12 (inv. MT 24808.1) et un \u00E9l\u00E9ment de bordure (inv. MT 24808.2) de la commande pour la Salle des Ambassadeurs au Palais de Saint-Cloud. Les dessins pour ce meuble ont tr\u00E8s probablement \u00E9t\u00E9 livr\u00E9s par Jean-Fran\u00E7ois Bony (1754-1825), c\u00E9l\u00E8bre dessinateur de fabrique, brodeur, fabricant d'\u00E9toffes et occasionnellement peintre de fleurs. C'est lui, en effet, qui fournit \u00E0 Camille Pernon une grande partie des dessins pour les meubles command\u00E9s en l'an X pour Saint-Cloud, notamment pour les salles d'apparat, les appartements du Premier Consul et une partie de ceux de Jos\u00E9phine Bonaparte. C'est ce que r\u00E9v\u00E8lent les premiers croquis contenus dans un carnet de dessins de Jean-Fran\u00E7ois Bony, conserv\u00E9 au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 27638). On y trouve, notamment, des esquisses pour le damas cramoisi liser\u00E9, dessin de feuilles de ch\u00EAne, pour tenture, porti\u00E8res, rideaux et draperies, destin\u00E9 \u00E0 la Salle du Conseil d'\u00C9tat au Palais de Saint-Cloud, future Salle du Tr\u00F4ne (au folio 13) et pour le damas vert \u00E0 palmes et ses bordures pour la Salle de la Biblioth\u00E8que du Premier Consul (aux folios 13 et 16). Le profil des palmettes sur la bordure du velours chin\u00E9, le dessin du courant de roses et celui des branches et des fleurs de laurier, qui trouvent de nombreux parall\u00E8les dans l'\u0153uvre de l'artiste,\u00A0incitent \u00E0 lui attribuer aussi le projet du meuble pour la Salle des Ambassadeurs.\u00A0Pour les appartements de Jos\u00E9phine Bonaparte,\u00A0Jean-Fran\u00E7ois Bony semble avoir aussi fourni plusieurs dessins, comme en t\u00E9moigne des esquisses du mus\u00E9e des\u00A0Arts d\u00E9coratifs de Lyon (inv. MAD 3133 et MAD 3135).\nUne partie des \u00E9toffes \u00E9tait livr\u00E9e le 8 messidor an XIII (27 juin 1805). En 1806, la totalit\u00E9 \u00E9tait inscrite \u00E0 l'inventaire du Mobilier imp\u00E9rial, sous le titre \u00AB Entr\u00E9 par Camille Pernon de Lion (sic), Salle des Ambassadeurs \u00E0 S(ain)t Cloud\u00A0\u00BB. Les \u00E9toffes ne furent cependant jamais utilis\u00E9es \u00E0 Saint-Cloud. Elles furent finalement affect\u00E9es en 1808 \u00E0 la Chambre \u00E0 coucher de l'Empereur \u00E0 Fontainebleau, au premier \u00E9tage, dans l'ancien Cabinet \u00E0 la Poudre de Louis XVI. Le tapissier Jean-Ren\u00E9 Flamand, \u00E9tabli au 18, rue Croix-des-Petits-Champs, \u00E0 Paris, charg\u00E9 de l'ameublement de la Chambre \u00E0 coucher, confia les \u00E9toffes \u00E0 la maison Picot, qui fut charg\u00E9e de broder le fond prune en chenille de soie jaune afin de l'\u00E9claircir. Avec les \u00E9toffes ainsi rebrod\u00E9es, Flamand confectionna douze parties de porti\u00E8res en velours chin\u00E9 encadr\u00E9 de bordures neuf pouces ; six rideaux de crois\u00E9es en 15/16 vert encadr\u00E9 de bordure neuf pouces ; deux parties de rideaux en 15/16 blanc, et la garniture d'un lit en velours chin\u00E9 encadr\u00E9 de bordures neuf pouces, compos\u00E9e de six bonnes gr\u00E2ces, cinq parties de draperies, deux \u00E9charpes, le pourtour de l'imp\u00E9riale, la calotte, quatre bandeaux\u00A0\u00E0 l'ext\u00E9rieur, un bandeau \u00E0 l'int\u00E9rieur, la courtepointe et deux rideaux d'usage en 15/16 vert encadr\u00E9s de cr\u00EAte ; Flamand recouvrit aussi en velours chin\u00E9 identique encadr\u00E9 de bordures un ensemble en bois sculpt\u00E9 et dor\u00E9, compos\u00E9 d'un canap\u00E9 avec deux oreillers, deux m\u00E9ridiennes, deux berg\u00E8res, quatre fauteuils, deux chaises, deux tabourets de pieds, un \u00E9cran et un marchepied. Le lit en bois sculpt\u00E9 et dor\u00E9 avait \u00E9t\u00E9 ex\u00E9cut\u00E9 par Jean-Baptiste-Joseph Rode pour la sculpture, et Louis-Fran\u00E7ois Chatard pour la dorure, les si\u00E8ges et l'\u00E9cran par Fran\u00E7ois-Honor\u00E9-Georges Jacob-Desmalter dont ils portent l'estampille. L'ensemble \u00E9tait en place en 1809. En 1811, l'ameublement fut compl\u00E9t\u00E9 par un paravent provisoirement \u00AB \u00E0 bois recouvert \u00BB de velours chin\u00E9 et de 15/16 vert encadr\u00E9 de bordure, fourni par les tapissiers Jean-Claude Poussin et Jean-Louis Lejeune. Un paravent en bois sculpt\u00E9 et dor\u00E9 couvert en velours chin\u00E9 fut livr\u00E9 par Flamand et envoy\u00E9 \u00E0 Fontainebleau le\u00A01er d\u00E9cembre 1812 pour remplacer le pr\u00E9c\u00E9dent.\nLe 30 d\u00E9cembre 1810, on pr\u00E9leva sur les \u00E9toffes restant en magasin de quoi encadrer une tenture en \u00AB damas velout\u00E9 vert, dessin vigne vierge \u00BB, et quatre parties de rideaux de crois\u00E9es en gros de Florence vert 15/16 ainsi que les garnitures d'un canap\u00E9, deux berg\u00E8res, dix fauteuils, douze chaises, deux tabourets de pieds, un \u00E9cran, recouverts du damas vert \u00E0 dessin de vigne vierge. Les si\u00E8ges avaient \u00E9t\u00E9 r\u00E9alis\u00E9s par Pierre-Beno\u00EEt Marcion dont ils portent l'estampille. L'ensemble fut confi\u00E9 au tapissier Flamand\u00A0qui avait fourni le\u00A0\u00AB damas velout\u00E9 vert, dessin vigne vierge \u00BB et plac\u00E9 dans le deuxi\u00E8me salon de l'appartement de prince souverain\u00A0du rez-de-chauss\u00E9e de l'aile\u00A0neuve ou aile des princes\u00A0\u00E0 Fontainebleau.\nLe solde des \u00E9toffes restant au Garde-Meuble fut utilis\u00E9 en 1824 pour Armand-Charles, comte de Guilleminot, ambassadeur de France \u00E0 Constantinople.\nAujourd'hui, les collections du Mobilier national ne conservent plus que des \u00E9chantillons \u00E0 l'\u00E9tat neuf ou provenant de d\u00E9p\u00E8cements de bordures pour tenture (inv. GMMP 754/1) ou pour fonds de si\u00E8ges (inv. GMMP 754/2) et pour dossiers de si\u00E8ges (inv. GMMP 754/3). Les bordures utilis\u00E9es pour les si\u00E8ges de Marcion \u00E0 Fontainebleau sont les \u00E9toffes d'origine. Mais la tenture n'est plus connue que par la mise en carte et la laize du mus\u00E9e des Tissus, qui a conserv\u00E9 des \u00E9l\u00E9ments de ses deux lisi\u00E8res et ses deux chefs de pi\u00E8ce en serg\u00E9 (de 3 lie 1, Z). Le panneau, en largeur\u00A011/12,\u00A0est dans son \u00E9tat original, puisqu'il n'a pas \u00E9t\u00E9\u00A0\u00E9clairci en broderie de chenille de soie jaune ajout\u00E9e par la maison Picot. Il constitue le pr\u00E9cieux t\u00E9moin de cette commande prestigieuse.\nMaximilien Durand"@fr . . "Bordure\u00A0neuf pouces en velours uni fond ponceau et prune chin\u00E9 noir, dessin \u00E9trusque, \u00E0 courant de palmettes et de roses\u00A0pour la salle des Ambassadeurs au Palais de Saint-Cloud"@fr . . . . "0.76550000905990600586"^^ . . "0.82810002565383911133"^^ . .