. "La maison J. Bachelard et Cie, \u00E9tablie au 12, quai Saint-Clair et au 23, rue Royale, succ\u00E9dait \u00E0 la maison Devaux et Bachelard, eux-m\u00EAmes successeurs de Million et Servier, maison fond\u00E9e en 1813. Elle traitait sp\u00E9cialement la haute nouveaut\u00E9 en tissus de soie unis, fa\u00E7onn\u00E9s, velours et imprim\u00E9s, et poss\u00E9dait des comptoirs de fabrication en Is\u00E8re, dans la Loire et dans le Vaucluse o\u00F9 elle traitait les articles les plus divers. La maison Devaux et Bachelard avait \u00E9t\u00E9 r\u00E9compens\u00E9e d'une M\u00E9daille d'or aux Expositions universelles de Paris de 1855 et 1889 ; d'une M\u00E9daille d'or \u00E0 l'Exposition internationale industrielle d'Amsterdam, en 1883 ; d'une Grande m\u00E9daille \u00E0 celles de Londres, en 1862, de Paris, en 1867, de Vienne, en 1873, de Philadelphie, en 1877, de Melbourne, en 1880. \u00C0 l'Exposition internationale de Lyon, en 1894, sous la raison J. Bachelard et Cie, elle est gratifi\u00E9e d'un Grand prix. \u00C0 l'issue de l'Exposition, la maison fait don au mus\u00E9e des Tissus de quatre laizes remarquables, deux velours aux d\u00E9cors \u00E9tonnamment modernes, le Coucher de soleil ombr\u00E9 (inv. MT 25821) et les Stalactites, et deux satins broch\u00E9s, les Chrysanth\u00E8mes sur fond noir (inv. MT 25823) et les Hirondelles ombr\u00E9 (inv. MT 25824). Le choix de la maison d\u00E9voile probablement quelles ont \u00E9t\u00E9 les pi\u00E8ces les plus admir\u00E9es lors de l'\u00E9v\u00E9nement de 1894. Les d\u00E9cors sont alors inspir\u00E9s par l'art japonais, comme en t\u00E9moigne aussi la production de la maison Les Petits-Fils de C.-J. Bonnet et Cie et notamment les fameuses Hirondelles qui figuraient \u00E0 la m\u00EAme Exposition et dont une laize a \u00E9t\u00E9 donn\u00E9e par les fabricants au mus\u00E9e des Tissus (inv. MT 25819). Les\u00A0Stalactites s'inspirent d'une estampe de la s\u00E9rie Shokoku Taki Meguri, \u00AB Tourn\u00E9e des cascades de toutes les provinces \u00BB, de Hokusa\u00EF (Hokusa\u00EF Katsushika), \u00E9dit\u00E9e pour la premi\u00E8re fois vers 1831-1832, intitul\u00E9e Shimotsuke Kurokami-yama Kirifuri-no-taki \u00AB Cascade de Kirifuki au mont Kurokami dans la province de Shimotsuke \u00BB. La forme pyramidale des motifs et leurs contours sinueux, mais aussi les\u00A0jeux de couleurs \u2014 le bleu clair et le bleu fonc\u00E9 ou le vert clair et le vert fonc\u00E9 des du velours cisel\u00E9, juxtapos\u00E9s sur un fond de satin bleu \u2014 rappelant la mani\u00E8re d'Hokusa\u00EF de figurer le ruissellement des eaux. Ces cr\u00E9ations japonisantes\u00A0montrent la volont\u00E9 des maisons lyonnaises de renouveler les sources d'inspiration de leur production. D\u00E8s l'Exposition universelle de Paris en 1889, la maison Devaux et Bachelard s'\u00E9tait distingu\u00E9e en pr\u00E9sentant un \u00AB damas robe \u00BB \u2014 un satin, liser\u00E9, lanc\u00E9, \u00E0 effet damass\u00E9, et broch\u00E9 \u2014, sem\u00E9 de minuscules \u00E9toiles dor\u00E9es cloutant un ciel aux lourds nuages qui fut utilis\u00E9 par le couturier Charles Frederick Worth. Devant le succ\u00E8s de ce motif, J. Bachelard et Cie cr\u00E9a\u00A0une variante en velours coup\u00E9 ombr\u00E9 du ciel nuageux, empourpr\u00E9 par un coucher de soleil, pour l'Exposition de 1894, elle aussi fortement inspir\u00E9e par les estampes d'Hokusa\u00EF. Le rapport de dessin des Stalactites est de quatre-vingt-sept centim\u00E8tres et demi\u00A0de haut pour trente-deux centim\u00E8tres et demi de large.\nMaximilien Durand"@fr . . "2021-02-10T00:00:00"^^ .