. . "N\u00E9 dans une famille modeste de Lyon, Michel Dubost int\u00E8gre \u00E0 quinze ans l\u2019\u00C9cole des Beaux-Arts et \u00E0 dix-sept ans la \u00AB classe de la fleur \u00BB, qui enseigne la d\u00E9coration textile. Il est alors l\u2019\u00E9l\u00E8ve d\u2019Adolphe-Louis-Napol\u00E9on Castex-D\u00E9grange (1840-1918). Il compl\u00E8te sa formation en cabinet de dessin pour la soierie. D\u00E8s 1905, il livre ses premiers dessins pour diff\u00E9rents fabricants, et fonde, en 1910, son propre cabinet. Il est mobilis\u00E9 lorsqu\u2019\u00E9clate la Premi\u00E8re Guerre mondiale, mais sa sant\u00E9 le fait r\u00E9former avant la fin du conflit. \nDe retour \u00E0 Lyon, il est choisi par Castex-D\u00E9grange pour le remplacer par int\u00E9rim \u00E0 la t\u00EAte de la classe qu\u2019il dirigeait \u00E0 l\u2019\u00C9cole des Beaux-Arts. Il est titularis\u00E9 \u00E0 la mort du professeur. Parall\u00E8lement, il enseigne \u00E0 l\u2019\u00C9cole municipale de tissage de Lyon qu\u2019il avait fr\u00E9quent\u00E9e pour sa propre formation et avec laquelle il avait gard\u00E9 d\u2019excellents rapports. Michel Dubost imagine m\u00EAme une collaboration avec F\u00E9lix Guicherd, le directeur de l\u2019\u00C9cole, qui a donn\u00E9 naissance \u00E0 plusieurs \u00E9toffes remarquables, chefs-d\u2019\u0153uvre de l\u2019Art d\u00E9co, comme L\u2019Alhambra. \n \tCr\u00E9\u00E9e en 1921, suite \u00E0 un voyage en Espagne, L\u2019Alhambra pr\u00E9sente un envol de colombes blanches, aux ailes d\u00E9ploy\u00E9es, se d\u00E9tachant sur un fond noir, \u00E0 travers un r\u00E9seau d\u2019arcs et d\u2019arabesques hispano-mauresques. L\u2019effet d\u00E9coratif du tissu repose sur la simplicit\u00E9 des couleurs, bleu, blanc, noir, la rigueur g\u00E9om\u00E9trique du d\u00E9cor d\u2019architecture dispos\u00E9 en quinconce et le rapport d\u2019\u00E9chelle invers\u00E9 entre les oiseaux, au second plan, et les arcs \u00E0 travers lesquels on les aper\u00E7oit, au premier plan. \nMichel Dubost embrasse ici les principes de l\u2019Art d\u00E9co et ses r\u00E9f\u00E9rences. L\u2019artiste est alors tr\u00E8s li\u00E9 au milieu artistique parisien et emm\u00E8ne ses \u00E9l\u00E8ves une fois par an dans la capitale visiter des expositions d\u2019art moderne. C\u2019est d\u2019ailleurs \u00E0 Paris qu\u2019il rejoindra Fran\u00E7ois Ducharne, fabricant de soieries lyonnais \u00E9tabli au plus pr\u00E8s des maisons de Haute Couture avec lesquelles il collabore. Michel Dubost dirige \u00E0 partir de 1922 et jusuq'en 1933 chez Ducharne un v\u00E9ritable cabinet de dessin, compos\u00E9 d\u2019une trentaine d\u2019artistes. La maison travaille les plus grands couturiers, Paul Poiret, Madeleine Vionnet, Jean Patou ou\u00A0Gabrielle Chanel. \n\tMichel Dubost retourne \u00E0 Lyon en 1937, puis s\u2019\u00E9tablit \u00E0 Grasse \u00E0 la fin de l\u2019ann\u00E9e 1938. Il y poursuit sa carri\u00E8re d\u2019artiste peintre, pr\u00E9sentant notamment ses \u0153uvres dans des expositions \u00E0 Lyon en 1939 et 1944, \u00E0 Grasse en 1939 et \u00E0 Paris en 1944. Il meurt en 1952. Il est aujourd\u2019hui consid\u00E9r\u00E9 comme l\u2019un des principaux dessinateurs pour le textile de la p\u00E9riode Art d\u00E9co, et le mus\u00E9e des Tissus conserve une part importante de son \u0153uvre.\nMaximilien Durand"@fr . "2021-02-10T00:00:00"^^ .