. . "\u00C0 la premi\u00E8re exposition des Arts d\u00E9coratifs organis\u00E9e \u00E0 Lyon par la Soci\u00E9t\u00E9 des Amis des Arts, en 1884, la maison Chavent p\u00E8re et fils avait d\u00E9j\u00E0 expos\u00E9 des \u00E9toffes fa\u00E7onn\u00E9es montrant l\u2019int\u00E9r\u00EAt des dessinateurs pour les motifs de branches ou de feuilles, notamment pour l\u2019habillement. Elle avait pr\u00E9sent\u00E9, en effet, un \u00AB damas broch\u00E9, feuilles d\u2019orchid\u00E9e \u00BB, un \u00AB damas broch\u00E9 or, feuilles d\u2019acanthe \u00BB et un \u00AB damas, fouillis de feuilles. \u00BB \nL\u2019Exposition universelle de Paris avait confirm\u00E9 l\u2019engouement pour ces motifs de branches ou de feuilles. La maison J. B\u00E9raud et Cie, par exemple, d\u00E9cor\u00E9e d\u2019une M\u00E9daille d\u2019or \u00E0 cette occasion, avait pr\u00E9sent\u00E9 une laize orn\u00E9e de branches de platane (inv. MT 24887). \nEn 1894 se tient \u00E0 Lyon l\u2019Exposition universelle, internationale et coloniale de Lyon, au Parc de la T\u00EAte d\u2019Or. Le visiteur acc\u00E9dait au secteur consacr\u00E9 \u00E0 la soie par la porte principale de la Coupole. Apr\u00E8s avoir franchi un portique, il p\u00E9n\u00E9trait dans une premi\u00E8re salle affect\u00E9e \u00E0 la Monographie de la soie en action, qui comptait quatre groupes : la magnanerie, la filature et le moulinage, d'abord ; puis la teinture, le d\u00E9vidage, l'ourdissage et le pliage ; le troisi\u00E8me groupe, consacr\u00E9 au tissage, pr\u00E9sentait un m\u00E9tier \u00E0 taffetas ou faille unie, un m\u00E9tier \u00E0 bras pour fa\u00E7onn\u00E9s broch\u00E9s qui avaient fait la renomm\u00E9e de Lyon, un m\u00E9tier \u00E0 bras tissant un velours Gr\u00E9goire et trois m\u00E9tiers m\u00E9caniques tissant un velours double pi\u00E8ce, un fa\u00E7onn\u00E9 courant et une armure simple ; enfin, le quatri\u00E8me groupe, \u00E9galement consacr\u00E9 au tissage, montrait un m\u00E9tier de velours de G\u00EAnes triple corps, un m\u00E9tier \u00E0 rubans de Saint-\u00C9tienne, m\u00FB \u00E9lectriquement et tissant huit rubans \u00E0 la fois, un m\u00E9tier \u00E0 broder de Saint-Gall et un petit m\u00E9tier \u00E0 lacets de Saint-Chamond. Deux planisph\u00E8res de sept m\u00E8tres de longueur sur quatre m\u00E8tres de haut, dus \u00E0 Marius Morand, le secr\u00E9taire de la Chambre de Commerce de Lyon, \u00E9taient consacr\u00E9s \u00E0 la production, l'importation et l'exportation de la soie pour le premier, des soieries pour le second. C'est dans cette salle de la Monographie, aussi, que se tenait l'exposition de la Chambre de Commerce et des institutions cr\u00E9\u00E9es ou subventionn\u00E9es par elle, notamment le mus\u00E9e des Tissus. \nPuis le visiteur p\u00E9n\u00E9trait dans les salons de la soierie par une avenue aboutissant au centre de la Coupole. Cette avenue traversait trois salons, le premier consacr\u00E9 aux sp\u00E9cimens remarquables de soierie haute nouveaut\u00E9, en unis ou fa\u00E7onn\u00E9s, et \u00E0 l'exposition de l'\u00C9cole municipale de tissage. Le deuxi\u00E8me salon \u00E9tait le fameux \u00AB Salon mosa\u00EFque \u00BB, sur une id\u00E9e de Jean Bachelard. Quelques six cents pi\u00E8ces remarquables y avaient \u00E9t\u00E9 arrang\u00E9es par ses soins \u2013 taffetas, failles, moires, velours, fa\u00E7onn\u00E9s, tissus d'ameublement, tulles, dentelles, cr\u00EApes et foulard \u2013 autour d'une statue en bronze de Pierre Devaux, La Soie, coul\u00E9e sp\u00E9cialement pour le \u00AB Salon mosa\u00EFque \u00BB. Des objets d'art, bustes en marbre \u2013 La Rieuse de Devaux, La Belle Cordi\u00E8re et Cl\u00E9mence de Bourges d'Arthur Gravillon \u2212, bronzes d'art, vases de la fa\u00EFencerie Utzschneider et Cie de Sarreguemines et Digoin ou coffrets d'argent cisel\u00E9, par exemple, compl\u00E9taient la pr\u00E9sentation. Le \u00AB Salon mosa\u00EFque \u00BB constituait, en quelque sorte, le point d'orgue de l'exposition de la classe V. Le troisi\u00E8me salon, semblable au premier et consacr\u00E9 aux expositions individuelles, \u00E9tait r\u00E9serv\u00E9 aux ornements d'\u00E9glise, \u00E0 la broderie, main et m\u00E9canique, \u00E0 la passementerie, mode et ameublement, \u00E0 la dentelle et \u00E0 la dorure. \nLa maison Chavent p\u00E8re et fils a pr\u00E9sent\u00E9, entre autres \u00E9toffes fa\u00E7onn\u00E9es, cette laize de satin liser\u00E9 \u00E0 effet damass\u00E9, dont le d\u00E9cor ton sur ton est compos\u00E9 d\u2019amples branches de saule. Destin\u00E9e \u00E0 l\u2019habillement, cette \u00E9toffe, qui joue sur les effets de lumi\u00E8re, est d\u2019un raffinement extr\u00EAme puisque les feuillages ont \u00E9t\u00E9 con\u00E7us en vue de leur destination : quand ils ornent une robe taill\u00E9e dans ce tissu, ils semblent fr\u00E9mir \u00E0 chaque mouvement de l\u2019\u00E9l\u00E9gante. La laize a \u00E9t\u00E9 donn\u00E9e par les fabricants eux-m\u00EAmes au mus\u00E9e des Tissus \u00E0 l\u2019issue de l\u2019Exposition, en 1895. Un autre exemplaire du m\u00EAme patron a \u00E9t\u00E9 pr\u00E9sent\u00E9 en 1902 au Salon de la Soci\u00E9t\u00E9 lyonnaise des Beaux-Arts.\nMaximilien Durand"@fr . "2021-02-10T00:00:00"^^ .