"Cette \u00E9toffe a \u00E9t\u00E9 acquise aupr\u00E8s de l\u2019antiquaire lyonnais Tony Martel en 1905. Le livre d\u2019inventaire du mus\u00E9e des Tissus indique qu\u2019il s\u2019agit d\u2019un voile de calice fond taffetas chin\u00E9 et fa\u00E7onn\u00E9 \u00E0 d\u00E9cor de branches fleuries en soies couleurs datant de l\u2019\u00E9poque Louis XV. Le voile de calice ou la pale est un linge sacr\u00E9, de forme carr\u00E9e, servant \u00E0 recouvrir le calice et la pat\u00E8ne pendant l\u2019office au d\u00E9but de la liturgie eucharistique. Il est g\u00E9n\u00E9ralement bord\u00E9 d\u2019une dentelle ou d\u2019un galon dont les points de couture sont visibles sur l\u2019\u0153uvre. L\u2019\u00E9toffe est de la couleur exig\u00E9e par le temps liturgique.\u00A0Elle est sur fond blanc, ici ; elle a donc probablement \u00E9t\u00E9 utilis\u00E9e pour les f\u00EAtes aux temps de No\u00EBl et de P\u00E2ques ou lors des f\u00EAtes mariales. Cependant, cette \u00E9toffe n\u2019a probablement pas \u00E9t\u00E9 ex\u00E9cut\u00E9e \u00E0 l\u2019origine pour cet usage comme en t\u00E9moigne son d\u00E9cor compos\u00E9 de guirlandes de feuilles festonn\u00E9es et ponctu\u00E9es de tiges fleuries, attribuables aux ateliers lyonnais aux alentours de 1760. En effet, les fleurettes, toujours empreintes de naturalisme, forment presque d\u00E9j\u00E0 un semis. En outre, cette \u00E9toffe est l\u2019un des premiers exemples de la technique de teinture des fils de cha\u00EEne appel\u00E9e \u00AB chinage \u00E0 la branche \u00BB dont le commerce \u00E0 Lyon deviendra prosp\u00E8re avant la fin de la d\u00E9cennie. Cette laize \u00E9tait vraisemblablement destin\u00E9e \u00E0 la mode f\u00E9minine. Cependant, les \u00E9toffes de soie \u00E9taient d\u2019une si grande valeur qu\u2019une fois la mode pass\u00E9e, elles pouvaient \u00EAtre c\u00E9d\u00E9es \u00E0 titre d\u2019offrandes \u00E0 l\u2019\u00C9glise. \nClaire Berthommier"@fr . . . "2021-02-10T00:00:00"^^ .