"2021-02-10T00:00:00"^^ . . . "Esther Lachmann (1819-1884), marquise de Pa\u00EFva, surnomm\u00E9e \u00AB la Pa\u00EFva \u00BB, est une c\u00E9l\u00E8bre \u00AB salonni\u00E8re \u00BB et demi-mondaine, n\u00E9e \u00E0 Moscou de parents juifs polonais modestes. En 1836, elle est mari\u00E9e \u00E0 un tailleur fran\u00E7ais, Antoine-Fran\u00E7ois-Hyacinthe Villoing, auquel elle donne un fils, Antoine, n\u00E9 en 1837, avant de fuir la vie conjugale en 1838 en compagnie d\u2019un inconnu avec lequel elle entreprend un p\u00E9riple \u00E0 travers l\u2019Europe qui la conduit \u00E0 Paris, dans le quartier des \u00AB lorettes \u00BB, ce qu\u2019elle devient apr\u00E8s avoir adopt\u00E9 le pr\u00E9nom de Th\u00E9r\u00E8se. Le pianiste Henri Herz l\u2019introduit dans le milieu mondain parisien. Elle lui donne une fille, Henriette, en 1847, aussit\u00F4t confi\u00E9e aux parents de Herz. Th\u00E9r\u00E8se est une femme trop \u00E9l\u00E9gante pour s\u2019occuper d\u2019un enfant\u2026 En 1848, la famille de son compagnon la force \u00E0 quitter la France. Elle s\u2019installe \u00E0 Londres, o\u00F9 elle conna\u00EEt un certain succ\u00E8s, et revient \u00E0 Paris \u00E0 la fin de l\u2019ann\u00E9e 1848. Elle s\u2019y lie avec le duc de Gramont. Son mari, Villoing, la rejoint et tente de la reconqu\u00E9rir mais elle le repousse. D\u00E9sesp\u00E9r\u00E9, il meurt en 1849. En 1851, lib\u00E9r\u00E9e de sa premi\u00E8re union, elle \u00E9pouse le noble portugais Albino Francisco, marquis de Pa\u00EFva Ara\u00FAjo, qui lui offre un h\u00F4tel au 28, place Saint-Georges, o\u00F9 elle r\u00E9side jusqu\u2019en 1852. Les \u00E9poux se s\u00E9parent vite, le marquis retourne au Portugal mais elle conserve le titre nobiliaire qui \u00AB sonne bien. \u00BB En 1852, elle devient la ma\u00EEtresse du comte Guido Henckel von Donnersmarck, cousin du chancelier allemand Otto von Bismarck. C\u2019est lui qui lui fait construire, entre 1856 et 1865, l\u2019h\u00F4tel sis au 25, avenue des Champs-\u00C9lys\u00E9es. L\u2019architecte en est Pierre Manguin (1815-1869) qui con\u00E7oit une demeure n\u00E9o-Renaissance, d\u00E9cor\u00E9e par Paul Baudry, Albert-Ernest Carrier-Belleuse ou Jules Dalou. Le prix des travaux de construction et d\u2019ameublement d\u00E9fraie la chronique (plus de dix millions de francs or !). Les grandes maisons de soierie lyonnaises, Chatel et Tassinari ou Lamy et Giraud, livr\u00E8rent plusieurs centaines de m\u00E8tres d\u2019\u00E9toffes de soie en 1865, 1866 et 1873. Les fr\u00E8res Goncourt ont d\u00E9crit l\u2019h\u00F4tel comme \u00AB un r\u00EAve de tapissier sans un morceau du pass\u00E9 \u00BB, Th\u00E9ophile Gautier comme une demeure \u00AB digne d\u2019une sultane des Mille et une nuits. \u00BB\nLe mus\u00E9e des Tissus a acquis une seconde laize de cette m\u00EAme tenture (inv. MT 26954), en m\u00EAme temps que la premi\u00E8re.\nMaximilien Durand"@fr .