. . "2021-02-10T00:00:00"^^ . "Les diff\u00E9rents fragments pr\u00E9sentent un d\u00E9cor ivoire, ocre et vert sur un fond bleu fonc\u00E9. Des oiseaux, cailles ou perdrix, sont affront\u00E9s par paires. Chaque couple pince dans le bec un anneau retenant une perle ovale. Cet anneau est lui-m\u00EAme suspendu \u00E0 un gros cabochon en forme de goutte, ench\u00E2ss\u00E9 dans une monture bord\u00E9e de postes et fleuronn\u00E9e en partie sup\u00E9rieure. Entre chaque paire d\u2019oiseaux prend place un grand tr\u00E8fle dont les deux feuilles lat\u00E9rales comprennent un dauphin, peu lisible aujourd\u2019hui. La tige du tr\u00E8fle est remplac\u00E9e par une palmette. Une autre palmette, dress\u00E9e sur un pi\u00E9destal cr\u00E9nel\u00E9, occupe l\u2019espace sup\u00E9rieur entre les tr\u00E8fles, au-dessus du cabochon. Le dessin est reproduit au registre suivant, mais les tr\u00E8fles ont \u00E9t\u00E9 remplac\u00E9s par de grosses fleurs, juch\u00E9es sur une mince tigelle feuillue.\nPar son iconographie, la soierie est comparable \u00E0 quelques exemplaires de manchettes d\u00E9couverts par Albert Gayet en 1897 et en 1898. Les tonalit\u00E9s de la composition et les grandes fleurs sur tige rappellent l\u2019exemplaire extrait de la tombe B 253 (inv. MT 26818.18), les oiseaux et les tr\u00E8fles orn\u00E9s, celui d\u00E9couvert dans la s\u00E9pulture B 158 (inv. MT 26812.12), tandis que des dauphins similaires habitent les feuilles d\u2019une palmette sur la soierie extraite de la tombe B 218 (inv. MT 26812.15). Tous sont des samits fa\u00E7onn\u00E9s, tiss\u00E9s sur des fils de cha\u00EEne beige de torsion Z ; la proportion entre les fils de cha\u00EEne pi\u00E8ce et les fils de liage est \u00E9quivalente, de une pour une ; l\u2019\u00E9toffe, li\u00E9e en serg\u00E9, est tiss\u00E9e avec des pass\u00E9es suivies de trois lats au moins, souvent quatre ou cinq, dont certains latt\u00E9s ou interrompus ; g\u00E9n\u00E9ralement, la densit\u00E9 des cha\u00EEnes est relativement faible par rapport au nombre des pass\u00E9es. Ces caract\u00E9ristiques sont propres \u00E0 la tradition de tissage m\u00E9diterran\u00E9enne, et plus particuli\u00E8rement \u00E9gyptienne qui, au courant du Ve si\u00E8cle, voit \u00E9voluer les savoir-faire et commence \u00E0 r\u00E9aliser des samits fa\u00E7onn\u00E9s \u00E0 trois lats ou plus. Le tisserand op\u00E8re alors depuis l\u2019envers du tissu. Le groupe peut avoir \u00E9t\u00E9 produit entre le milieu du Ve si\u00E8cle et le d\u00E9but du VIIe si\u00E8cle.\nPar rapport aux soieries pr\u00E9sent\u00E9es dans l\u2019exposition de 1898 comme \u00E9tant des manchettes, cet exemplaire ne comporte pas les doubles bordures, en partie sup\u00E9rieure et inf\u00E9rieure, qui signalent g\u00E9n\u00E9ralement ces \u00E9l\u00E9ments. De plus, le motif dispos\u00E9 sur plusieurs registres r\u00E9p\u00E9t\u00E9s avec des variantes est plus proche de celui qui appara\u00EEt sur des fragments conserv\u00E9s \u00E0 la Fondation Abegg de Riggisberg (inv. Nr. 4092 et Nr. 4092 a). La composition y fait alterner des registres avec des couples d\u2019oiseaux affront\u00E9s, l\u2019aile d\u00E9ploy\u00E9e et la t\u00EAte retourn\u00E9e, et avec des griffons. Tous reposent sur des bases cr\u00E9nel\u00E9es, auxquelles sont suspendues des palmettes ou des coupelles grenues \u00E9voquant peut-\u00EAtre un fruit. Cette soierie, d\u00E9coup\u00E9e en bandes, bord\u00E9es par des replis de couture, \u00E9tait probablement appliqu\u00E9e au bord d\u2019un v\u00EAtement. On ignore, malheureusement, de quel type de parement provient l\u2019exemplaire lyonnais.\nMaximilien Durand"@fr .