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Cet exemplaire de la pente d'Orient du fameux dais du sanctuaire de Notre-Dame de La Salette a été donné au musée des Tissus par les héritiers de la maison Henry J.-A., qui avait succédé en 1867 à la maison Henry Frères (Alphonse et Charles) et Jouve (Hippolyte), puis Truchot J. et Grassis (1908-1919) puis Truchot J. et Cie. La maison a définitivement cessé son activité en 1977. C'est l'exemplaire de démonstration conservé par les fabricants d'un des plus grands chefs-d'œuvre de la maison, entrepris en 1874 par Joseph-Alphonse Henry (1836-1913) et inauguré, au sanctuaire construit en Isère, sur les lieux de l'apparition, en 1846, de la Vierge Marie à deux bergers, pour la procession solennelle de la Fête-Dieu le 15 juin 1876. En 1879, la Chambre de Commerce de Lyon faisait l'acquisition, pour son musée d'Art et d'Industrie (ancêtre du musée des Tissus), d'un exemplaire complet du dais (inv. MT 49287.1, MT 49287.2, MT 49287.3 et MT 49287.4). L'exemplaire de démonstration de la pente d'Orient est notamment présenté par le fabricant au Salon des Arts décoratifs de Lyon, en 1884. Le journal L'Éclair. Journal catholique, politique et littéraire paraissant à Lyon le samedi, cinquième année, n° 223, daté du 2 février 1884, dans son compte rendu du Salon lyonnais, la mentionne dans l'exposition de la maison Henry J.-A. : « Les autres fabricants, les artistes ceux-là, s'appliquent à reproduire les meilleures œuvres du Moyen Âge, et se livrent à leurs propres inspirations pour créer d'harmonieux dessins et des emblêmes de style. C'est ainsi que la maison Henry J.-A., de la rue Lafont, expose cette année un dais splendide, tissé au point des Gobelins et représentant un sujet symbolique traité de main de maître. » Le commentateur ajoute : « Les deux chasubles, Jésus eucharistique, d'après Flandrin, et les Sept Sacrements (XVe siècle), vaudront sûrement aux exposants l'admiration de tous les connaisseurs. M. Henry expose aussi des étoffes d'ameublement Louis XVI, Louis XV, Louis XIV, Henri II, et deux échantillons de satin crème et or, Louis XV, et vieux rouge or et argent, d'un goût exquis. » On reconnaît, dans la description des ornements liturgiques, la chasuble en velours rouge brodée de filé et frisé métalliques or, de filé argent et de picots filés or, avec médaillon central en peinture à l'aiguille de soie polychrome exécuté par Marie Bardey sur un dessin de Jean Leroudier d'après Hippolyte Flandrin montrant le Christ et saint Jean le soir de la Cène, et la chasuble dite « des Sept Sacrements », tissée « au point des Gobelins. » Cette dernière a également été donnée au musée des Tissus par les héritiers des fabricants (inv. MT 2015.5.7). La croix et la colonne (bande d'orfroi) de cette dernière chasuble sont les premiers tissages de la maison Henry J.-A. exécuté au « point des Gobelins », technique mise au point par Joseph-Alphonse Henry pour imiter les étoffes de la fin du Moyen Âge, et plus particulièrement les broderies à l'or nué du XVe et du XVIe siècle, qui a également été utilisée pour tisser le dais de Notre-Dame de La Salette. Le catalogue du Salon des Arts décoratifs de Lyon de 1884 montre que le fabricant avait d'ailleurs présenté à cette occasion d'autres pièces exécutées selon cette technique : « deux figurines, style Henri II, au point des Gobelins » (n° 315-316), une « Vierge tissée au point des Gobelins » (n° 664), et une autre « Vierge tissée au point des Gobelins, d'après Doger, encadrée » (n° 665). La croix de chasuble et l'orfroi des Sept Sacrements sont consignés dans le livre des cartons de la maison Henry J.-A. conservé dans les archives de la manufacture Prelle sous le numéro de patron 1001, daté de janvier 1871. Lors de sa première présentation à l'Exposition internationale de Lyon en 1872, avec une Vierge exécutée selon le même procédé, la chasuble des Sept Sacrements est admiré et la nouveauté de la réalisation soulignée, notamment par le Journal officiel de la République française du 19 novembre 1872 (p. 7120). Le fameux « point de Gobelins » élaboré par Joseph-Alphonse Henry désigne à cette date un taffetas façonné, dominante trame, sur chaîne en coton, à décor par trame complémentaire en soie polychrome et filés métalliques or et argent. C'est avec l'exceptionnel dais exécuté pour le sanctuaire de Notre-Dame de La Salette entre 1874 et 1876 que le « point de Gobelins » inventé par Joseph-Alphonse Henry trouve son accomplissement le plus remarquable. Ce dais présente, sur ces quatre pentes, quatre-vingt-huit figures de l'Histoire chrétienne de la France. Elles avancent en cortèges conduits par les anges portant les eulogies ou la grappe du raisin de Canaan. Les cortèges convergent, sur la pente d'Orient, autour de la Vierge douloureuse, soutenant le corps de son Fils au pied de la Croix, et, sur la pente d'Occident, autour du trône du pape Pie IX. Les dessins ont été fournis par Théodore-Nicolas-Pierre Maillot. Le musée des Arts décoratifs de Lyon conserve le dessin préparatoire pour la figure de Pie IX (inv. MAD 3431). La mise en carte du dais a été exécutée par Jean Leroudier. Les cartes sont conservées au musée des Tissus (inv. MT 49271.1 à MT 49271.22). Dans le fascicule publié à Lyon en 1876 par Joseph-Alphonse Henry pour présenter son dais artistique (Henry J.-A., ancienne maison A. Henry & Jouve, fabricant, 3, rue du Garet, à Lyon. Dais artistique tissé à Lyon au point des Gobelins 1874-1876, Lyon, 1876), le fabricant indique que le « point des Gobelins en soie et or fin est celui employé dans cet ouvrage. Le procédé est nouveau et pour la première fois en usage dans notre fabrique lyonnaise. » Le « point des Gobelins » évoluera avec le temps. En 1897, quand le fabricant met en production l'ornement Salvatoris, tissé selon ce procédé (le musée des Tissus conserve trois exemplaires de la chasuble Salvatoris, inv. MT 2015.5.12, MT 2015.5.13, MT 2015.5.14, ainsi qu'un manipule, inv. MT 2015.5.15, et une bourse, inv. MT 2015.5.16, avec deux cadres de présentation du devant et du dos de cette même chasuble de l'Exposition universelle de Paris en 1900, inv. MT 2015.5.8 et MT 2015.5.9), il s'agit désormais d'un lampas dont la chaîne pièce est en coton (elle est dissimulée par les trames), la chaîne de liage en soie rouge, lancé de soie polychrome (schappe et soie tussah), de filés métalliques et de lames or et argent. Le liage vertical accentue le « trompe-l'œil » de broderie créé par le tissage, de même que le modelé des figures, souligné par des effets de « berclé. » Sur la pente d'Orient du dais de La Salette, la Vierge douloureuse, assise au pied de la Croix, soutient le corps de son Fils, dont la main droite repose dans celle de sa mère, tandis que, de la gauche, Marie tend la Couronne d'épines. Elle est accompagnée de l'inscription Pro peccatis suae gentis vidit Jesum in tormentis, c'est-à-dire « Pour les péchés de son peuple, elle vit Jésus dans les souffrances », tirée du Stabat Mater (strophe 7). À droite de la Croix, huit personnages illustrent la période du haut Moyen Âge et le règne des premiers rois chrétiens. En partie supérieure apparaît l'inscription : fecit + mihi + magna + qui + potens + est, c'est-à-dire « le Puissant fit pour moi des merveilles » (Magnificat, strophe 1). Se succèdent sainte Geneviève de Nanterre (S. GENOVEFA ; 420-vers 500/510), Clovis Ier (CLODOVEVS ; vers 466-511), sainte Clotilde (SANCTA CLOTILDIS ; vers 474-vers 545), saint Remi (SANCTVS REMIGIVS ; vers 437-533), saint Cloud (S. CLODOALDVS ; 522-560), saint Grégoire de Tours (S. GREGORIVS TVRONICVS ; 539-594), Charlemagne (S. CAROLVS MAGNVS ; 742-814) et Roland de Roncevaux (ROLANDVS ; 736-778). À gauche de la Croix, la procession, dominée par l'inscription Magnificat + anima + mea + Dominum, c'est-à-dire « Mon âme exalte le Seigneur » (Magnificat, strophe 1), symbolise le temps des premières croisades et de l'expansion du monachisme médiéval. On reconnaît Pierre l'Ermite (PETRVS EREMITA ; 1053-1115), Philippe-Auguste (PHILIPPVS AVGVSTVS ; 1165-1223), saint Dominique (S. DOMINICVS ; 1170-1221), Suger de Saint-Denis (SVGERIVS ; 1080/1081-1151), saint Bernard de Clairvaux (S. BERNARDVS ; 1090-1153), Blanche de Castille (S. BLANCA A CASTILIA ; 1188-1252), son fils Louis IX ou saint Louis (S. LVDOVICVS IX ; 1214-1270), Jean de Joinville (JOINVILLA ; vers 1224-1317) et la Bienheureuse Isabelle de France (S. ISABELLA A FRANCIA ; 1225-1270). L'exemplaire de démonstration présente, sans surprise, les mêmes caractéristiques techniques que les exemplaires exécutés pour le sanctuaire ou pour le musée des Tissus, qui sont conformes aux indications des mises en carte. En revanche, il a conservé ses deux lisières (larges de 0,4 centimètres), chacune composée d'une cordeline de dix fils câblés de coton, puis un fil double, croisant avec la trame continue en soie noire. Les deux chefs de pièce sont également conservés (à une extrémité, sur 2,2 centimètres plus 0,7 centimètre de franges, tissé en toile par douze coups de trame de soie noire, puis vingt-cinq coups de trame en câblé de coton de même nature que la chaîne ; à l'autre extrémité, sur 3,6 centimètres plus 1,3 centimètre de franges, tissé en toile par trente-neuf coups de trame en coton câblé de même nature que la chaîne). Par ailleurs, dans l'angle supérieur gauche de la pente, on trouve une échancrure dans le tissage, avec une lisière intérieure sur 13,5 centimètres de long, composée de deux cordelines de cinq fils chacune. Les fils de chaîne sont visibles dans cette échancrure, grossièrement croisés en natté irrégulier. Cette particularité a très certainement un rôle pédagogique, afin de montrer la chaîne en coton, totalement dissimulée par les trames du décor une fois la pièce tissée, afin de permettre d'expliquer lors des expositions les spécificités du « point des Gobelins. » Les couleurs affadies de la pente d'Orient indiquent bien qu'il s'agissait ici d'un exemplaire de démonstration. Maximilien Durand
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