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Namespace Prefixes

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Statements

Subject Item
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L'inventaire achevé le 27 décembre 1814 du Palais royal de Milan, dressé par Giovanni Battista Origa, Giacomo Inzignieri, Benedetto Maestri et Gaetano Luigi Martinelli, décrit ainsi l'ameublement du Salon des Princes : « Tapezzeria di raso fondo bianco tessuta in aquile, e fiori d'oro - 1. Partite di tende di raso orange con frangia doro ricca, fiocchi e braccialetti d'oro - 4. Panneggiamenti di moella bianca ricchi con frangia, cordone e fiocchi come sopra, bastoni ed aquile di legno dorato, e chiodi Romani di bronzo - 2. Tendine sopra vetri di Mussola - 4. [...] Scagni in tinta, ed intagli dorati simili alla tappezzeria e sue sopracoperte di tela - 6. Poltrone in intagli dorati col Sedere, e Schenale coperto simile alla tappezzeria con sopracoperture di tela - 2. Canapé simile - 1. Tamboretti simili - 22. Ecran de moghen coperto di veluto bianco, con ricami in oro, e Sopra Coperta di lustrino verde - 1. [...] Tavolo imeliciato fino coperto di panno verde - 1. Tappeto di veluto verde con frangia d'oro - 1. Soppedano di tournay, e suo foyé per Cammino - 1 » (Archivio di Stato di Milano, Potenze Sovrane 2199). La description succinte de l'étoffe qui couvrait les murs et les sièges correspond au décor de la tenture conservé au musée des Tissus. Une autre laize de la même tenture, conservée avec sa bordure (inv. MT 26958), a été acquise par le musée des Tissus à l'issue de l'Exposition universelle de 1900 auprès d'Édouard Lamy. Le livre d'inventaire du musée précise, lors de son inscription en décembre 1900 , qu'il s'agit d'un « satin blanc, lamé or, aigles et épis » réalisé pour le « palais impérial de Milan ». Édouard Lamy, associé en 1900 avec Romain Gautier, poursuivait l'œuvre de son père, Antoine Lamy, qui s'était associé à Auguste Giraud. Ces derniers avaient acheté en 1865, la manufacture Lemire père et fils avec toutes les archives, successeurs de Corderier et Lemire, eux-mêmes successeurs de Chuard et Cie. Pour l'élément acquis avec la collection Reybaud, en 1862, le livre d'inventaire précise seulement : « Lés (sic) de tenture, satin blanc, broché or et soie. Aigle imle dans une couronne entourée de gerbes d'épis. Empire. » Des indications complémentaires permettent d'attribuer avec certitude les deux éléments de la tenture du musée des Tissus à une commande passée à la maison Chuard et Cie pour le vice-roi Eugène de Beauharnais, vers 1811 et livrée en 1813 au Palais royal de Milan. Un élément de la tenture aux aigles est conservé, en effet, au musée des Arts décoratifs de Paris (inv. 15864). Il correspond à une « coupe de représentation », donnée à l'institution parisienne par la veuve Duplan en mai 1909, en souvenir de son mari. Duplan succéda à Cartier qui, avec Lemire, était un des fournisseurs des palais napoléoniens. Les indications qui accompagnent ce don précisent que la tenture a été réalisée pour Eugène de Beauharnais, pour le Palais de Milan, par Chuard de Lyon, et qu'elle fut livrée en 1813. D'autres confirmations de cette commande sont apportées par les archives de la maison Prelle, successeurs de Lamy et Giraud. Les archives parisiennes de cette maison conservaient, avant l'incendie de 1969, un échantillon en tous points comparable à celui à la tenture du musée des Tissus. À Lyon, les archives de la même maison possèdent plusieurs échantillons relatifs aux commandes du Palais royal de Milan, et notamment à celle de la tenture du Salon des Princes, accompagnés d'annotations manuscrites de la maison Lamy et Giraud, portées probablement au moment d'un retissage effectué en décembre 1852, date de la proclamation de l'Empire par Napoléon III, ou d'un second, effectué en 1867.  La tenture du musée des Tissus acquise à Lamy et Gautier conserve un rapport de dessin complet de cent huit centimètres de haut pour soixante-deux centimètres de large (soit deux chemins à pointe et bâtard) et le tiers d'un second rapport. Il comprend une couronne de chêne enrubannée, enfermant l'aigle impériale aux ailes déployées, la tête tournée vers la droite de la composition. L'autre exemplaire conservé au musée des Tissus, de la collection Reybaud, présente la même aigle, la tête tournée vers la gauche, qui symbolise le royaume d'Italie. La tenture jouait donc de l'alternance entre deux laizes, l'une avec l'aigle impériale regardant à dextre, l'autre, à senestre, en conformité avec le titre porté par Napoléon Ier, qualifié d'« Empereur des Français et roi d'Italie ». Au nœud de la couronne s'accrochent des guirlandes de lierre, qui sont suspendues, sur les côtés de la laize, à des gerbes de blé. Ces deux essences végétales affirment le rôle de « sauveur » de l'Empereur. Il n'est pas impossible aussi qu'elles soient également une allusion aux relations entretenues par le roi d'Italie avec l'État pontifical. Une touffe de pensées jaillit en partie supérieure de la couronne, et donne naissance à une grande tige de fritillaire — Fritillaria imperialis ou Corona imperialis florum —, la fleur impériale par excellence à cause de la forme de son inflorescence qui évoque une couronne. Le Salon des Princes était réservé, au Palais royal, aux membres de la famille impériale, qui y séjournaient juste avant d'accéder à la Salle du Trône. Napoléon y affirmait, par le décor de la tenture, sa domination en tant qu'Empereur des Français et roi d'Italie, pays qu'il avait relevé, avec la bénédiction du Souverain Pontife, et qui faisait l'objet de son perpétuel attachement et de ses pensées constantes, comme l'indiquent les fleurs de pensées, symbole de fidélité. Maximilien Durand
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