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  • Portrait de George Washington (fr)
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  • À l'Exposition universelle de Paris, en 1855, la maison Mathevon et Bouvard, spécialisée dans les étoffes façonnées et les pièces de prestige, qui avait livré à la précédente Exposition à Londres le Portrait de la reine Victoria (inv. MT 34313), cède elle-même à l'engouement pour les portraits réalisés à l'imitation de la gravure et présente un Portrait de George Washington. C'est l'atelier de Michel-Marie Carquillat, bien évidemment, qui réalise le portrait pour le compte de Mathevon et Bouvard. Le livre de compte de Carquillat (Archives du musée des Tissus) indique que quatre-vingt-dix-sept portraits de George Washington ont été produits entre le mois de mai 1854 et le mois de juin 1855. Le consul des États-Unis à Lyon, C. S. Goodrich, qui avait eu l'occasion d'examiner un grand nombre de ces portraits imitant la gravure, aurait eu l'idée de faire réaliser l'effigie de George Washington. Après avoir sollicité plusieurs tisseurs, il se serait adressé aux négociants Ponson, Philippe et Vibert, auxquels il aurait fait parvenir une copie du portrait peint par Gilbert Stuart et conservé à l'Athenaeum de Boston. C'est la maison Mathevon et Bouvard qui passe la commande à Carquillat pour la réalisation du portrait, comme en témoignent les comptes tenus par le tisseur. Puisque le consul, les fabricants Mathevon et Bouvard ou la firme Ponson, Philippe et Vibert ne réservent pas tous les exemplaires aux mêmes destinataires, on demande aussi à Carquillat de varier les légendes. Ces dernières sont indiquées dans le livre de comptes ; elles portent toutes un numéro et un numéro d'ordre (par exemple : « Légende n° 9, n° d'ordre 4128. Presented to the City Council of Boston », « Légende n° 14, n° d'ordre 4128. Presented to the City Council of Philadelphia », « Légende n° 41, n° d'ordre 4166. Presented to C. S. J. Goodrich, Consul U. S. A. Lyons, France», « Un tableau n'ayant pour légende que Ponson, Philippe et Vibert, Paris, Lyon, Saint-Étienne »...). Le musée des Tissus possède l'exemplaire qui fut retissé à l'occasion de l'Exposition universelle de Chicago, en 1893. La critique paraît unanime : « Comme tout le monde, vous avez sans doute remarqué un très beau portrait de Washington ; à deux pas, c'est une très belle gravure en taille-douce ; touchez-le, c'est un tissu de soie. Comparez-lui les sujets analogues exposés par l'Allemagne et l'Angleterre et vous comprendrez, au premier coup d'œil, la distance qui sépare le maître de l'élève, l'artiste de l'ouvrier qui copie » s'exclame Édouard Gorges (Revue de l'Exposition universelle, Paris, 1855, p. 104-105). George Wallis lui-même, directeur de la Birmingham School of Art, qui n'apprécie pas le genre du portrait tissé, doit faire une concession à sa répugnance dans le compte rendu de l'Exposition universelle qu'il livre pour The Art Journal of London : il reconnaît que le Portrait de Washington est une démonstration de ce qui peut être réalisé avec la mécanique Jacquard « confiée à des mains intelligentes et habiles » (The Art Journal of London, vol. I, 1855, p. IV). Joseph Gérard, le sévère auteur des Lettres d'un marchand de Paris sur l'exposition de Paris, reconnaît tout simplement que « le Portrait de Washington est magnifique ; il compte, dès aujourd'hui, parmi les chefs-d'œuvre, et ne sera pas dépassé » (Lettres d'un marchand de Paris sur l'Exposition universelle des soieries suivies de nouvelles lettres sur la Fabrique de Lyon, Lyon, 1855, p. 16). Les fabricants obtiennent une médaille d'honneur, décernée par un jury enthousiaste : « L'ensemble de l'exposition de cette maison est magnifique ; on y remarque des tentures et des portières dans lesquelles sont mêlés avec goût les fleurs brochées, les effets de velours et les matières d'or et d'argent, des damasquinés pour chapes brochés or et argent, d'un travail très fin. MM. Mathevon et Bouvard ont exposé aussi un portrait de Washington qui est d'une grande perfection » (Rapports du jury mixte international, vol. 2, 1856, p. 391). Nul doute que ce portrait devait trancher sur le reste des étoffes proposées par les fabricants. Émile Leroudier, en 1922, le considère comme « le plus beau portrait tissé qu'ait produit la Fabrique lyonnaise » et rappelle que la mise en carte a été réalisée par André Manin, l'auteur, déjà, de celle de La Visite du duc d'Aumale à la Croix-Rousse, dans l'atelier de M. Carquillat (inv. MT 24735). Tous les commentateurs soulignent avec quelle habileté la mécanique Jacquard a été employée pour rendre les moindres nuances et les plus infimes détails de la gravure. Le Portrait de Washington ouvre la voie à de nouveaux défis. Puisque le tissage est désormais capable de la plus extrême précision, bientôt les fabricants imagineront de reproduire les traits des grands hommes tels que la photographie les diffuse. Maximilien Durand (fr)
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  • 15536
P3 has note
  • À l'Exposition universelle de Paris, en 1855, la maison Mathevon et Bouvard, spécialisée dans les étoffes façonnées et les pièces de prestige, qui avait livré à la précédente Exposition à Londres le Portrait de la reine Victoria (inv. MT 34313), cède elle-même à l'engouement pour les portraits réalisés à l'imitation de la gravure et présente un Portrait de George Washington. C'est l'atelier de Michel-Marie Carquillat, bien évidemment, qui réalise le portrait pour le compte de Mathevon et Bouvard. Le livre de compte de Carquillat (Archives du musée des Tissus) indique que quatre-vingt-dix-sept portraits de George Washington ont été produits entre le mois de mai 1854 et le mois de juin 1855. Le consul des États-Unis à Lyon, C. S. Goodrich, qui avait eu l'occasion d'examiner un grand nombre de ces portraits imitant la gravure, aurait eu l'idée de faire réaliser l'effigie de George Washington. Après avoir sollicité plusieurs tisseurs, il se serait adressé aux négociants Ponson, Philippe et Vibert, auxquels il aurait fait parvenir une copie du portrait peint par Gilbert Stuart et conservé à l'Athenaeum de Boston. C'est la maison Mathevon et Bouvard qui passe la commande à Carquillat pour la réalisation du portrait, comme en témoignent les comptes tenus par le tisseur. Puisque le consul, les fabricants Mathevon et Bouvard ou la firme Ponson, Philippe et Vibert ne réservent pas tous les exemplaires aux mêmes destinataires, on demande aussi à Carquillat de varier les légendes. Ces dernières sont indiquées dans le livre de comptes ; elles portent toutes un numéro et un numéro d'ordre (par exemple : « Légende n° 9, n° d'ordre 4128. Presented to the City Council of Boston », « Légende n° 14, n° d'ordre 4128. Presented to the City Council of Philadelphia », « Légende n° 41, n° d'ordre 4166. Presented to C. S. J. Goodrich, Consul U. S. A. Lyons, France», « Un tableau n'ayant pour légende que Ponson, Philippe et Vibert, Paris, Lyon, Saint-Étienne »...). Le musée des Tissus possède l'exemplaire qui fut retissé à l'occasion de l'Exposition universelle de Chicago, en 1893. La critique paraît unanime : « Comme tout le monde, vous avez sans doute remarqué un très beau portrait de Washington ; à deux pas, c'est une très belle gravure en taille-douce ; touchez-le, c'est un tissu de soie. Comparez-lui les sujets analogues exposés par l'Allemagne et l'Angleterre et vous comprendrez, au premier coup d'œil, la distance qui sépare le maître de l'élève, l'artiste de l'ouvrier qui copie » s'exclame Édouard Gorges (Revue de l'Exposition universelle, Paris, 1855, p. 104-105). George Wallis lui-même, directeur de la Birmingham School of Art, qui n'apprécie pas le genre du portrait tissé, doit faire une concession à sa répugnance dans le compte rendu de l'Exposition universelle qu'il livre pour The Art Journal of London : il reconnaît que le Portrait de Washington est une démonstration de ce qui peut être réalisé avec la mécanique Jacquard « confiée à des mains intelligentes et habiles » (The Art Journal of London, vol. I, 1855, p. IV). Joseph Gérard, le sévère auteur des Lettres d'un marchand de Paris sur l'exposition de Paris, reconnaît tout simplement que « le Portrait de Washington est magnifique ; il compte, dès aujourd'hui, parmi les chefs-d'œuvre, et ne sera pas dépassé » (Lettres d'un marchand de Paris sur l'Exposition universelle des soieries suivies de nouvelles lettres sur la Fabrique de Lyon, Lyon, 1855, p. 16). Les fabricants obtiennent une médaille d'honneur, décernée par un jury enthousiaste : « L'ensemble de l'exposition de cette maison est magnifique ; on y remarque des tentures et des portières dans lesquelles sont mêlés avec goût les fleurs brochées, les effets de velours et les matières d'or et d'argent, des damasquinés pour chapes brochés or et argent, d'un travail très fin. MM. Mathevon et Bouvard ont exposé aussi un portrait de Washington qui est d'une grande perfection » (Rapports du jury mixte international, vol. 2, 1856, p. 391). Nul doute que ce portrait devait trancher sur le reste des étoffes proposées par les fabricants. Émile Leroudier, en 1922, le considère comme « le plus beau portrait tissé qu'ait produit la Fabrique lyonnaise » et rappelle que la mise en carte a été réalisée par André Manin, l'auteur, déjà, de celle de La Visite du duc d'Aumale à la Croix-Rousse, dans l'atelier de M. Carquillat (inv. MT 24735). Tous les commentateurs soulignent avec quelle habileté la mécanique Jacquard a été employée pour rendre les moindres nuances et les plus infimes détails de la gravure. Le Portrait de Washington ouvre la voie à de nouveaux défis. Puisque le tissage est désormais capable de la plus extrême précision, bientôt les fabricants imagineront de reproduire les traits des grands hommes tels que la photographie les diffuse. Maximilien Durand (fr)
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