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  • Diane chasseresse (fr)
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  • Jean Bachelard, à la tête de la maison J. Bachelard et Cie, était secrétaire du Bureau du groupe V « Tissus, vêtements et accessoires », réunissant les classes 15 « Soies et tissus de soie » et 16 « Tulles, dentelles, broderies et passementeries » pour l'organisation de l'Exposition universelle internationale et coloniale de Lyon en 1894. Il partageait cette fonction avec Joanny Pey, secrétaire de l'Union des Chambres syndicales lyonnaises, tandis que Gratien Armandy, de la maison G. Armandy et Cie, était vice-président, et Jean-Martinon Piotet, de la maison Piotet et Roque, président. Jean Bachelard a donc grandement contribué à l'installation des exposants, avec l'étalagiste Monge, comme le soulignent tous les commentateurs de l'événement. C'est à lui, notamment, qu'on doit l'idée alors inédite de présenter les meilleurs ouvrages de la Fabrique lyonnaise non pas seulement sous forme d'expositions individuelles, mais aussi disséminés afin de se faire valoir réciproquement au sein du « Salon mosaïque ». Le visiteur accédait au secteur consacré à la soie par la porte principale de la Coupole. Après avoir franchi un portique, il pénétrait dans une première salle affectée à la Monographie de la soie en action, qui comptait quatre groupes : la magnanerie, la filature et le moulinage, d'abord ; puis la teinture, le dévidage, l'ourdissage et le pliage ; le troisième groupe, consacré au tissage, présentait un métier à taffetas ou faille unie, un métier à bras pour façonnés brochés qui avaient fait la renommée de Lyon, un métier à bras tissant un velours Grégoire et trois métiers mécaniques tissant un velours double pièce, un façonné courant et une armure simple ; enfin, le quatrième groupe, également consacré au tissage, montrait un métier de velours de Gênes triple corps, un métier à rubans de Saint-Étienne, mû électriquement et tissant huit rubans à la fois, un métier à broder de Saint-Gall et un petit métier à lacets de Saint-Chamond. Deux planisphères de sept mètres de longueur sur quatre mètres de haut, dus à Marius Morand, le secrétaire de la Chambre de Commerce de Lyon, étaient consacrés à la production, l'importation et l'exportation de la soie pour le premier, des soieries pour le second. C'est dans cette salle de la Monographie, aussi, que se tenait l'exposition de la Chambre de Commerce et des institutions créées ou subventionnées par elle, notamment le musée des Tissus. Puis le visiteur pénétrait dans les salons de la soierie par une avenue aboutissant au centre de la Coupole. Cette avenue traversait trois salons, le premier consacré aux spécimens remarquables de soierie haute nouveauté, en unis ou façonnés, et à l'exposition de l'École municipale de tissage. Le deuxième salon était le fameux « Salon mosaïque », sur une idée de Jean Bachelard. Quelques six cents pièces remarquables y avaient été arrangées par ses soins – taffetas, failles, moires, velours, façonnés, tissus d'ameublement, tulles, dentelles, crêpes et foulard – autour d'une statue en bronze de Pierre Devaux, La Soie, coulée spécialement pour le « Salon mosaïque ». Des objets d'art, bustes en marbre – La Rieuse de Devaux, La Belle Cordière et Clémence de Bourges d'Arthur Gravillon −, bronzes d'art, vases de la faïencerie Utzschneider et Cie de Sarreguemines et Digoin ou coffrets d'argent ciselé, par exemple, complétaient la présentation. Le « Salon mosaïque » constituait, en quelque sorte, le point d'orgue de l'exposition de la classe V.  Le troisième salon, semblable au premier et consacré aux expositions individuelles, était réservé aux ornements d'église, à la broderie, main et mécanique, à la passementerie, mode et ameublement, à la dentelle et à la dorure. C'est encore à l'implication de Jean Bachelard dans l'organisation de cette Exposition qu'on doit la réalisation du panneau de velours avec Diane chasseresse. En effet, ce dernier a été exécuté sous les yeux des visiteurs, dans la salle de la Monographie de la soie en action, grâce à une expérience menée par la maison J. Bachelard et Cie pour imiter une production originale et rare, mise au point par Gaspard Grégoire dans les premières décennies du XIXe siècle. Le métier en question, mû à bras, permettait de tisser un velours sur la chaîne duquel avait été peint un sujet en proportions calculées de sorte que le poil du velours, au fur et à mesure du tissage, dessine la figure en grandeur normale. Étienne Charles, rapporteur de l'Exposition universelle internationale et coloniale de Lyon pour La grande dame. Revue de l'élégance et des arts, signale cette expérience hors du commun : « Sous le premier Empire, on fabriquait à Lyon une étoffe dite velours Grégoire, obtenue par impression sur chaîne ; c'était un tissu original et d'un art délicat, dont la caractéristique était une variété de couleurs qui le faisait ressembler à un velours peint ; sa fabrication avait été bientôt abandonnée et le procédé en avait même été perdu. En ces dernières années, l'impression sur chaîne ayant été reprise par la fabrique lyonnaise, le secret longtemps cherché du velours Grégoire a pu être retrouvé et l'on tisse à l'Exposition une Diane chasseresse qui peut avantageusement être utilisée en panneau, tant d'elle se dégage une impression d'art. » Le musée des Tissus conserve d'autres tentatives de reproduction du procédé mis au point par Gaspard Grégoire, comme un tableau intitulé Innocence d'après Jean-Baptiste Greuze réalisé par Hippolyte Erguez (1813-1887), ancien dessinateur de fabrique (inv. MT 24595 et MT 24595.2), ou le Portrait de Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe (inv. CAT F 2724) et sa mise en carte (inv. CAT F 2708), dus à un certain Garin, lui aussi dessinateur de fabrique, auteur également de deux petits tableaux en couleurs, un Bouquet de roses dans un verre d'eau (inv. MT 20810 et MT 25839). Joseph-Alphonse Henry a tenté également une reconstitution du procédé Grégoire, en livrant une Heure d'après Raphaël. Enfin, Albert Martin, alors plieur pour la fabrique, avait lui aussi réalisé des essais dont les résultats avaient été présentés lors de la même Exposition universelle internationale et coloniale de Lyon en 1894. Grâce à ses connaissances techniques et au concours de dessinateurs expérimentés, il avait pu exposer un Amour d'après Boucher, acquis par le musée des Tissus (inv. MT 25650), une Bergère Louis XV et un Christ d'après Flandrin. Henri Algoud, qui avait pu l'interroger, indique : « Il nous a confirmé lui-même, en nous donnant fort obligeamment des détails sur la marche suivie par lui pour la peinture et le tissage, (...) combien il est peu facile d'obtenir un bon résultat et l'ingratitude de ce travail. » L'expérience menée devant les visiteurs par la maison J. Bachelard et Cie est un véritable tour de force, et la Diane chasseresse est un chef-d'œuvre d'exposition, qui n'avait pas vocation a être reproduit ni commercialisé. La précision des détails et la taille impressionante de la laize en font un des plus grands velours Grégoire jamais réalisés. Il faudra attendre 1910 et les expériences de Louis Tassinari avec le Portrait de Cleto Tassinari, dont le musée des Tissus possède un exemplaire (inv. MT 29577) et la mise en carte (inv. MT 2012.1.8), ou le Portrait d'Hélène de Monténégro, reine d'Italie (inv. SN 5950), pour atteindre un tel degré de perfection technique dans le renouvellement du procédé inventé par Gaspard Grégoire. Maximilien Durand (fr)
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  • Jean Bachelard, à la tête de la maison J. Bachelard et Cie, était secrétaire du Bureau du groupe V « Tissus, vêtements et accessoires », réunissant les classes 15 « Soies et tissus de soie » et 16 « Tulles, dentelles, broderies et passementeries » pour l'organisation de l'Exposition universelle internationale et coloniale de Lyon en 1894. Il partageait cette fonction avec Joanny Pey, secrétaire de l'Union des Chambres syndicales lyonnaises, tandis que Gratien Armandy, de la maison G. Armandy et Cie, était vice-président, et Jean-Martinon Piotet, de la maison Piotet et Roque, président. Jean Bachelard a donc grandement contribué à l'installation des exposants, avec l'étalagiste Monge, comme le soulignent tous les commentateurs de l'événement. C'est à lui, notamment, qu'on doit l'idée alors inédite de présenter les meilleurs ouvrages de la Fabrique lyonnaise non pas seulement sous forme d'expositions individuelles, mais aussi disséminés afin de se faire valoir réciproquement au sein du « Salon mosaïque ». Le visiteur accédait au secteur consacré à la soie par la porte principale de la Coupole. Après avoir franchi un portique, il pénétrait dans une première salle affectée à la Monographie de la soie en action, qui comptait quatre groupes : la magnanerie, la filature et le moulinage, d'abord ; puis la teinture, le dévidage, l'ourdissage et le pliage ; le troisième groupe, consacré au tissage, présentait un métier à taffetas ou faille unie, un métier à bras pour façonnés brochés qui avaient fait la renommée de Lyon, un métier à bras tissant un velours Grégoire et trois métiers mécaniques tissant un velours double pièce, un façonné courant et une armure simple ; enfin, le quatrième groupe, également consacré au tissage, montrait un métier de velours de Gênes triple corps, un métier à rubans de Saint-Étienne, mû électriquement et tissant huit rubans à la fois, un métier à broder de Saint-Gall et un petit métier à lacets de Saint-Chamond. Deux planisphères de sept mètres de longueur sur quatre mètres de haut, dus à Marius Morand, le secrétaire de la Chambre de Commerce de Lyon, étaient consacrés à la production, l'importation et l'exportation de la soie pour le premier, des soieries pour le second. C'est dans cette salle de la Monographie, aussi, que se tenait l'exposition de la Chambre de Commerce et des institutions créées ou subventionnées par elle, notamment le musée des Tissus. Puis le visiteur pénétrait dans les salons de la soierie par une avenue aboutissant au centre de la Coupole. Cette avenue traversait trois salons, le premier consacré aux spécimens remarquables de soierie haute nouveauté, en unis ou façonnés, et à l'exposition de l'École municipale de tissage. Le deuxième salon était le fameux « Salon mosaïque », sur une idée de Jean Bachelard. Quelques six cents pièces remarquables y avaient été arrangées par ses soins – taffetas, failles, moires, velours, façonnés, tissus d'ameublement, tulles, dentelles, crêpes et foulard – autour d'une statue en bronze de Pierre Devaux, La Soie, coulée spécialement pour le « Salon mosaïque ». Des objets d'art, bustes en marbre – La Rieuse de Devaux, La Belle Cordière et Clémence de Bourges d'Arthur Gravillon −, bronzes d'art, vases de la faïencerie Utzschneider et Cie de Sarreguemines et Digoin ou coffrets d'argent ciselé, par exemple, complétaient la présentation. Le « Salon mosaïque » constituait, en quelque sorte, le point d'orgue de l'exposition de la classe V.  Le troisième salon, semblable au premier et consacré aux expositions individuelles, était réservé aux ornements d'église, à la broderie, main et mécanique, à la passementerie, mode et ameublement, à la dentelle et à la dorure. C'est encore à l'implication de Jean Bachelard dans l'organisation de cette Exposition qu'on doit la réalisation du panneau de velours avec Diane chasseresse. En effet, ce dernier a été exécuté sous les yeux des visiteurs, dans la salle de la Monographie de la soie en action, grâce à une expérience menée par la maison J. Bachelard et Cie pour imiter une production originale et rare, mise au point par Gaspard Grégoire dans les premières décennies du XIXe siècle. Le métier en question, mû à bras, permettait de tisser un velours sur la chaîne duquel avait été peint un sujet en proportions calculées de sorte que le poil du velours, au fur et à mesure du tissage, dessine la figure en grandeur normale. Étienne Charles, rapporteur de l'Exposition universelle internationale et coloniale de Lyon pour La grande dame. Revue de l'élégance et des arts, signale cette expérience hors du commun : « Sous le premier Empire, on fabriquait à Lyon une étoffe dite velours Grégoire, obtenue par impression sur chaîne ; c'était un tissu original et d'un art délicat, dont la caractéristique était une variété de couleurs qui le faisait ressembler à un velours peint ; sa fabrication avait été bientôt abandonnée et le procédé en avait même été perdu. En ces dernières années, l'impression sur chaîne ayant été reprise par la fabrique lyonnaise, le secret longtemps cherché du velours Grégoire a pu être retrouvé et l'on tisse à l'Exposition une Diane chasseresse qui peut avantageusement être utilisée en panneau, tant d'elle se dégage une impression d'art. » Le musée des Tissus conserve d'autres tentatives de reproduction du procédé mis au point par Gaspard Grégoire, comme un tableau intitulé Innocence d'après Jean-Baptiste Greuze réalisé par Hippolyte Erguez (1813-1887), ancien dessinateur de fabrique (inv. MT 24595 et MT 24595.2), ou le Portrait de Marie-Thérèse-Louise de Savoie-Carignan, princesse de Lamballe (inv. CAT F 2724) et sa mise en carte (inv. CAT F 2708), dus à un certain Garin, lui aussi dessinateur de fabrique, auteur également de deux petits tableaux en couleurs, un Bouquet de roses dans un verre d'eau (inv. MT 20810 et MT 25839). Joseph-Alphonse Henry a tenté également une reconstitution du procédé Grégoire, en livrant une Heure d'après Raphaël. Enfin, Albert Martin, alors plieur pour la fabrique, avait lui aussi réalisé des essais dont les résultats avaient été présentés lors de la même Exposition universelle internationale et coloniale de Lyon en 1894. Grâce à ses connaissances techniques et au concours de dessinateurs expérimentés, il avait pu exposer un Amour d'après Boucher, acquis par le musée des Tissus (inv. MT 25650), une Bergère Louis XV et un Christ d'après Flandrin. Henri Algoud, qui avait pu l'interroger, indique : « Il nous a confirmé lui-même, en nous donnant fort obligeamment des détails sur la marche suivie par lui pour la peinture et le tissage, (...) combien il est peu facile d'obtenir un bon résultat et l'ingratitude de ce travail. » L'expérience menée devant les visiteurs par la maison J. Bachelard et Cie est un véritable tour de force, et la Diane chasseresse est un chef-d'œuvre d'exposition, qui n'avait pas vocation a être reproduit ni commercialisé. La précision des détails et la taille impressionante de la laize en font un des plus grands velours Grégoire jamais réalisés. Il faudra attendre 1910 et les expériences de Louis Tassinari avec le Portrait de Cleto Tassinari, dont le musée des Tissus possède un exemplaire (inv. MT 29577) et la mise en carte (inv. MT 2012.1.8), ou le Portrait d'Hélène de Monténégro, reine d'Italie (inv. SN 5950), pour atteindre un tel degré de perfection technique dans le renouvellement du procédé inventé par Gaspard Grégoire. Maximilien Durand (fr)
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