About: http://data.silknow.org/activity/fc4178f1-d265-53dc-ab36-b83aff1af9ec     Goto   Sponge   NotDistinct   Permalink

An Entity of Type : prov:Activity, within Data Space : data.silknow.org associated with source document(s)

AttributesValues
rdf:type
used
  • Ce panneau et son pendant, conservé aussi au musée des Tissus (inv. MT 30931), sont une des dernières productions de la manufacture Bissardon, Cousin et Bony. L'association des cousins André et Jean-Pierre Bissardon (ce dernier surnommé « Bissardon-Lèques ») avec Jean-François Bony, célèbre dessinateur de fabrique et brodeur, contractée une première fois en 1808 sous la raison commerciale Bissardon et Cie, Bony et Cie, et renouvelée en 1810, sous la raison commerciale Bissardon, Cousin et Bony, avait pour objectif de répondre aux grandes commandes projetées par Napoléon Ier. Jean-François Bony avait fourni la plupart des dessins des meubles livrés par Camille Pernon au Premier Consul d'abord, puis à l'Empereur. Après le décès du fabricant, et pour pouvoir bénéficier de commandes prestigieuses, les cousins Bissardon s'attachent les services du plus célèbre des dessinateurs lyonnais. L'association des trois hommes a duré jusqu'à la fin des Cent Jours au moins. En effet, lors du séjour à Lyon de Madame Royale, duchesse d'Angoulême, entre le 6 et le 9 août 1814, ou durant le premier séjour de Monsieur, frère du Roi, du 17 au 24 septembre de la même année, les Bissardon et Jean-François Bony sont toujours associés et présentent les productions de leur maison à leurs altesses royales, notamment le damas dentelle cramoisi et blanc réalisé entre 1811 et 1813 pour le cabinet de toilette de l'impératrice Marie-Louise au Palais de Versailles, dont le musée des Tissus conserve deux éléments (tenture, inv. MT 36455, et bordure, inv. MT 33577). L'association a probablement été dissoute à la mort de Jean-Pierre Bissardon, en 1816. Les retards de paiement du meuble broché exécuté pour la Chambre à coucher de l'appartement de l'Impératrice au Palais de Versailles (inv. MT 36456) ont probablement précipité la fin de l'association des fabricants. Le 25 avril 1815, Bissardon et Bony demandaient leur paiement d'urgence, « leurs ouvriers [étant] obligés de vendre chaque jour une partie de leurs ustenciles (sic) pour subsister. » Ils reçurent une partie de leur paiement à la fin de 1815, mais le 16 mars 1816, ils réclamaient « 80 000 f qui leur étaient encore dus sur cette même fourniture. » Lors de l'entrée à Lyon de Marie-Caroline de Bourbon-Siciles, duchesse de Berry, du 8 au 10 juin 1816, Jean-François Bony est mentionné seul, comme brodeur. Une robe brodée par ses soins est alors offerte à la duchesse. L'écran a été réalisé en 1815, comme l'indique la signature portée en partie inférieure de l'autre exemplaire conservé au musée des Tissus, « BISSARDON ET BONY. LYON. 1815. » Il a été tissé pour commémorer la signature de la Sainte Alliance. Une couronne de laurier, nouée par un ruban, contient le chiffre des trois souverains signataires, l'empereur Alexandre Ier, l'empereur François Ier et le roi Frédéric-Guillaume III de Prusse. La couronne est encadrée par des rameaux d'olivier, symbole de paix, surgissant de fleurs de lys héraldiques, placées dans les angles de la pièce. Même si le répertoire décoratif est encore celui élaboré par Jean-François Bony sous l'Empire, l'étoffe est un hommage aux vainqueurs de Napoléon Ier et au nouveau régime de la Restauration. L'exécution de cette étoffe à été mise en œuvre en prévision d'un séjour à Lyon de l'empereur François Ier, qui n'eut finalement pas lieu, ou à l'occasion de celui, en octobre 1815, des archiducs Ferdinand et Maximilien. Quoi qu'il en soit, l'empereur d'Autriche reçut bien un exemplaire de cet écran, dont il fit don à l'Institut polytechnique impérial de Vienne, avec un autre écran broché de soie nuancée et de différents filés métalliques ou lames or et argent, orné d'un décor héraldique commémorant aussi la signature de la Sainte Alliance : sur une épée en pal, un écu azur broché blanc, à trois fleurs de lys d'or, porte en fasce trois écus aux armes de Russie, d'Autriche et de Prusse, avec le chiffre des trois souverains signataires ; autour de l'écu est une couronne de laurier, et, en dessous, un cartouche avec la légende : « Unis pour le bonheur du monde. » Les annales de l’Institut polytechnique impérial de Vienne considèrent, en 1823, que les deux écrans sont des chefs-d’œuvre. Le musée des Tissus conserve aussi un exemplaire du second panneau, avec les blasons et le chiffre des signataires de la Sainte Alliance (MT 24576.4). Ces annales attribuent cependant ce dernier, à tort, à la manufacture de Bissardon et Bony, comme le premier ; il a, en réalité, été exécuté par Jean-Pierre Seguin. (Von ausländischen Seidenwaaren, welche das Kabinet aufzuweisen hat, erwähnen wir zweier sehr vorzüglicher Stücke aus der in Lyon unter der Firma Bissardon et Bony bestehenden Fabrik : beide ein Geschenk Sr. Majestät des Kaisers. Das erste davon ist dunkelrother Sammt, in welchen mit, theils glänzenden theils matten, Goldfäden ein Kranz, und die verschlungenen Nahmenszüge der drei im Jahre 1815 zum Whole Europa’s verbundenen Monarchen eingewebt sind. Das zweite Stück besteht aus braunem Seiden-Croisé, und enthält in Farben und Gold die Wappen der erwähnten Monarchen, welche mittelst des Zuges auf eine äufserst geschmackvolle Art einbroschirt sind. Beide Stücke können mit Recht als Meisterwerke der Webekunst angesehen werden, und dürften überhaupt wenige ihres Gleichen haben. « Parmi les soieries étrangères que compte le cabinet, nous mentionnons deux pièces exquises de la fabrique lyonnaise Bissardon et Bony : les deux sont un présent de Sa Majesté l’Empereur. La première est un velours rouge foncé, dans lequel sont tissés – en fil d’or tantôt brillant, tantôt mat – une couronne, et les monogrammes liés des trois monarques alliés en 1815 pour le bonheur de l’Europe. La deuxième pièce consiste en un croisé de soie brun, et contient – en couleurs et or – les armoiries des monarques mentionnés, qui sont [?] brochées avec énormément de goût. Les deux pièces peuvent être considérées comme des chefs-d’œuvre de l’art du tissage, et ont probablement peu d’égal. ») La maison Bissardon était spécialisée, avant l'association avec Jean-François Bony, dans le tissage des velours enrichis d'or ou d'argent. En 1811, Bissardon, Cousin et Bony reçoivent la commande d'un exceptionnel velours bleu lamé or à rosaces et plante impériale pour le deuxième salon d'appartement d'honneur au Palais de Versailles, livré en 1813, dont le musée des Tissus conserve une laize (inv. MT 26957), un dessus de ployant (inv. MT 29913) et un élément de bordure (inv. MT 26956.15). Techniquement, l'écran dédié aux signataires de la Sainte Alliance présente de grandes analogies avec cette prestigieuse commande (un velours ciselé simple corps, jaspé ou strié, fond satin, un lat de lancé, lamé) et révèle, comme elle, la maîtrise de la maison dans l'exécution de ce type d'étoffes.  Le musée des Tissus conserve d'autres exemples de ce type de production, comme une tenture en velours liseré à dessin de palmettes, feuilles de fougère et couronnes entrelacées (inv. MT 26698, MT 26698.2 et MT 34504).  L'autre exemplaire de l'écran de la maison Bissardon, Cousin et Bony conservé au musée des Tissus n'a pas été monté en écran, comme celui-ci, qui comprend des bordures d'encadrement et des écussons dans les angles. Les bordures, également tissées en velours coupé, simple corps, lamé, présentent en alternance des palmettes et des culots d'acanthe liés par des ornements. Les écussons sont timbrés de rosettes, dans une couronne végétale. Par ailleurs, l'autre exemplaire comprend un cartouche en partie inférieure, au-dessus de la signature des fabricants, indiquant la dédicace : « AUX PACIFICATEURS/ DE L'EUROPE. » Il a été découpé sur l'écran pourvu de ses bordures, et remplacé par une incrustation en gros de Tours, peint sur chaîne, lancé lamé (filé doré laminé, lame enroulée en S sur une âme de soie jaune clair, et lame métallique argent) et brodé en couchure avec de la chenille de soie. On lit l'inscription : « FABRIQUE/ DE LYON », comprise entre quatre fleurs de lys. Le type d'étoffe constituant le fond de cette incrustation, l'usage de peinture, l'emploi de chenille de soie, brodée en couchure, tous ces éléments sont caractéristiques des pratiques de l'atelier de broderie de Jean-François Bony, pour l'ameublement ou pour l'habillement. Le musée des Tissus conserve des projets d'écrans (inv. MT 24497.5, MT 24497.6, MT 2015.0.2 et MT 2015.0.3) ou de tenture brodés (inv. MT 1718.4 et MT 1125), mais aussi des tentures (inv. MT 2829, MT 8611, MT 26959.1, MT 26961) ou des tableaux brodés par ses ateliers (inv. MT 3019 et MT 3020), ainsi que de nombreux échantillons de broderie pour habits d'homme, robes ou manteaux de cour. Maximilien Durand (fr)
atTime
wasAssociatedWith
is wasGeneratedBy of
Faceted Search & Find service v1.16.112 as of Mar 01 2023


Alternative Linked Data Documents: ODE     Content Formats:   [cxml] [csv]     RDF   [text] [turtle] [ld+json] [rdf+json] [rdf+xml]     ODATA   [atom+xml] [odata+json]     Microdata   [microdata+json] [html]    About   
This material is Open Knowledge   W3C Semantic Web Technology [RDF Data] Valid XHTML + RDFa
OpenLink Virtuoso version 07.20.3236 as of Mar 1 2023, on Linux (x86_64-pc-linux-musl), Single-Server Edition (126 GB total memory, 29 GB memory in use)
Data on this page belongs to its respective rights holders.
Virtuoso Faceted Browser Copyright © 2009-2024 OpenLink Software