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  • La chape dite angélique fait partie d'un ornement extraordinaire conçu par Joseph-Alphonse Henry (1836-1913) dès 1888-1889, et réalisé entre 1891 et 1906 pour l'ensemble des pièces qui le composent. Cet ornement a été commercialisé par la maison Henry J.-A., puis par ses successeurs, Truchot J. et Grassis (1908-1919) puis Truchot J. et Cie jusqu'au Concile de Vatican II probablement. La société a cessé son activité en 1977. Les éléments principaux de cet ornement, chasuble, dalmatiques et chape, déclinent un programme iconographique particulièrement soigné. Celui-ci a été commandé en 1888-1889 par Joseph-Alphonse Henry au peintre Gaspard Poncet (1820-1892), artiste religieux qui a fourni de nombreux modèles de verrières, de mosaïques, de peintures pour la ville de Lyon notamment (église Saint-Nizier, basilique Notre-Dame de Fourvière, caveau de saint Pothin à l'hôpital de l'Antiquaille, par exemple) ou des programmes pour l'orfèvrerie (pour Armand-Calliat, notamment). La maison Henry J.-A., qui avait succédé en 1867 à la maison Henry Frères (Alphonse et Charles) et Jouve (Hippolyte), spécialisée dans les ornements d'églises, dorure et soieries pour ameublement, avait été distinguée d'une médaille d'argent à l'Exposition universelle de Paris en 1867, d'une médaille d'or à l'Exposition maritime internationale du Havre en 1868, d'une médaille d'honneur à l'Exposition religieuse de Rome en 1870 et d'un diplôme d'honneur à l'Exposition internationale de Lyon en 1872, d'une médaille de progrès et d'une médaille de mérite à l'Exposition universelle de Vienne en 1873 et d'une médaille d'or à l'Exposition universelle de Paris de 1878. Le musée des Tissus conserve cinq dessins préparatoires de la chasuble appartenant à l'ornement dit angélique ou aux anges (inv. MT 49282, MT 49283.1, MT 49283.2, MT 49283.3 et MT 49284). Trois dessins (inv. MT 49283.1, MT 49283.2 et MT 49283.3) figurent le devant de la chasuble, dans sa forme « française », c'est-à-dire avec encolure trapézoïdale et galons verticaux divisant la composition en trois zones. Un dessin représente le haut du dos de la chasuble de forme « française », c'est-à-dire avec croix dans le dos (inv. MT 49282). Le musée des Tissus conserve par ailleurs un exemplaire de l'ornement angélique avec chasuble de forme « française » (inv. MT 36332), bourse (inv. MT 36331), voile de calice (inv. MT 36333), manipule (inv. MT 36334) et étole (inv. MT 36335), ainsi qu'une autre chasuble de forme « française » (inv. MT 2015.5.17), avec son manipule (inv. MT 2015.5.18) et son voile de calice (inv. MT 2015.5.19), donnés par la famille Truchot. Le quatrième dessin préparatoire de Gaspard Poncet (inv. MT 49284) prévoit une variante pour une encolure de chasuble de type « espagnol » (devant de la chasuble) nécessitant une autre mise en carte. Le musée des Tissus conserve un exemplaire de chasuble de type « espagnol » (inv. MT 51441.2) qui fait partie d'un ornement complet, auquel appartient cette chape (inv. MT 51441.1), avec deux dalmatiques et leur collet (inv. MT 51441.3.1 avec MT 51441.3.2, et MT 51441.4.1 avec MT 51441.4.2), trois manipules (inv. MT 51441.5.1, MT 51441.5.2 et MT 51441.5.3), une étole (inv. MT 51441.7) et deux étoles diaconales (inv. MT 51441.6.1 et MT 51441.6.2), un voile huméral (inv. MT 51441.8) et un voile de calice (inv. MT 51441.9). La transcription des dessins en mise en carte, sur papier réglé de dix en dix, a été confiée à Christophe Gerbaud pour être exécutés au moyen d'un métier équipé de mécanique Verdol. L'ornement est exécuté en lampas fond satin, deux lats de lancé (et trame d’accompagnement), liés en sergé et à plusieurs effets, au moyen de soie, de filé et de lame métalliques dorés, de filé, de lame et de frisé métalliques argentés. Le livre de cartons de la maison Henry, conservé dans les archives de la maison Prelle, à Lyon, indique sous le numéro de patron 2327 que les premières tirelles d'échantillon pour le devant de la « chasuble aux anges » datent du 26 mars 1889 (pour le dos) et du 31 août 1889 (pour le devant). Lors de l'Exposition universelle de Paris, en 1889, la maison J.-A. Henry est gratifiée d'un Grand prix, mais la chasuble angélique n'est pas présentée à cette occasion. Elle sera révélée en 1891, avec son étole, son manipule, son voile de calice et sa bourse. Le premier exemplaire a été porté par Joseph-Alfred, cardinal Foulon (1823-1893), archevêque de Lyon, pour la cérémonie du jour de Pâques à la primatiale Saint-Jean. À l'Exposition universelle, internationale et coloniale  de Lyon, en 1894, Joseph-Alphonse Henry expose un exemplaire de la chasuble angélique non pas tissé en soie, or et argent, mais brodé. De forme « française », cette chasuble, dont le décor est exécuté par Marie-Anne Leroudier (1838-1908), a été conservée par le fabricant, puis par ses successeurs et leurs descendants. Elle a aussi rejoint récemment, grâce à la générosité de la famille Truchot, la collection du musée des Tissus (inv. MT 2015.5.1), avec son étole (inv. MT 2015.5.2) et sa bourse (inv. MT 2015.5.3), également brodées. Elle rencontre un vif succès à l'Exposition de 1894. Quatre ans plus tard, un ornement brodé (comprenant une Chasuble angélique, une étole, un manipule, un voile de calice, une bourse, une chape, un grémial, une pale, une mitre et un agenouilloir) est d'ailleurs commandé à l'occasion de la nomination de monseigneur Joseph Rumeau (1849-1940) au siège épiscopal d'Angers. L'ornement est livré au début de l'année 1899, pour un montant total de plus de trente mille francs or. Propriété de l'Association diocésaine, il est aujourd'hui conservé au Palais épiscopal d'Angers. Avec la chasuble du musée des Tissus, présentée en 1894, c'est le seul exemplaire brodé du modèle angélique. Quand se tient l'Exposition de 1894, Joseph-Alphonse Henry n'a pas encore réalisé les éléments qui devaient compléter la chasuble angélique et ses accessoires, à savoir les dalmatiques et la chape annoncées dès 1891. En 1897, Joseph-Alphonse Henry complète la chasuble angélique par les dalmatiques annoncées, avec leurs accessoires. Elles sont tissées sur le modèle fourni par Gaspard Poncet dès 1888-1889. Le musée des Tissus conserve également les dessins préparatoires pour le devant de la dalmatique avec la Nativité (inv. MT 49285.1) et pour le dos avec la scène montrant Jésus parmi les docteurs (inv. MT 49285.2), ainsi que pour le devant de la tunique avec la scène de la Remise des clefs à saint Pierre (inv. MT 49286.2 et MT 49286.3) et du dos avec l'Entrée à Jérusalem (inv. MT 49286.1). La date de leur exécution, qui était restée incertaine, est aujourd'hui connue avec certitude grâce au chef de pièce signé et daté conservé sur les laizes des deux dalmatiques non montées récemment entrées dans les collections du musée des Tissus (inv. MT 2015.5.4 et MT 2015.5.5) avec le don de la famille Truchot. Dès 1898, le modèle de la chape est déjà élaboré, toujours sur des dessins de Gaspard Poncet, même si aucun croquis préparatoire n'a été conservé. En effet, un exemplaire brodé de la chape fait partie de l'ornement commandé pour monseigneur Joseph Rumeau, livré à Angers en 1899. À l'Exposition universelle de 1900, Joseph-Alphonse Henry est gratifié d'un Grand prix pour la qualité des étoffes qu'il présente. La chape tissée est révélée à cette occasion et admirée par le jury. James Condamin, qui avait consacré déjà un article à la chasuble angélique en 1891, publie un autre texte sur la Chape angélique, cette fois, dans la Semaine religieuse du diocèse de Lyon de 1906 (p. 472-475). Cet article a été rédigé à l'occasion du sacre de monseigneur Louis-Jean Déchelette (1848-1920), évêque auxiliaire de Lyon, pour lequel les anciens élèves du collège Sainte-Marie de Saint-Chamond lui ont offert un exemplaire de la chape angélique. Monseigneur Déchelette l'a ensuite laissé à la sacristie de la primatiale, où il est toujours conservé, avec la Chasuble angélique de monseigneur Foulon. L'ornement angélique complet comprend alors, en 1900, une chasuble, de forme « française » ou « espagnole », ses accessoires, étole, manipule, voile de calice et bourse, deux dalmatiques (en réalité, une dalmatique et une tunique), avec leurs accessoires, et une chape avec son chaperon et ses orfrois. En 1906, l'ornement angélique a été encore enrichi d'un antependium, orné de la Mission des Apôtres. Le musée des Tissus en conserve deux exemplaires (inv. MT 28297, acquis de Joseph-Alphonse Henry lui-même, et inv. MT 2015.5.6, donné par la famille Truchot). C'est le seul élément de l'ensemble angélique qui n'a pas été réalisé sur un dessin de Gaspard Poncet. Joseph-Alphonse Henry reproduit ici une gravure de l'artiste Johann Evangelist Klein (1823-1883) publié dans l'édition du Missale Romanum de Friedrich Pustet (1798-1882) de Ratisbonne, datant de 1884. C'est certainement dans la chape que le programme iconographique de l'ornement angélique et la technicité du fabricant sont les plus aboutis. La carte nécessaire à son tissage mesurait onze mètres sur six (La Soierie de Lyon, 1921, p. 383). Elle n'a pas été conservée. Le fond du vêtement est peuplé de plus de trois cents figures nommées par une inscription en latin dans les nimbes, sans compter quelques visages ou personnages non nommés et les multiples angelots qui évoluent dans les nuées. Le chaperon constitue le point culminant du programme iconographique. Il représente, sur un fond de ciel étoilé où prennent place les planètes, le soleil et la lune, une large mandorle circulaire formée par des nuées, des angelots et des chérubins. Au milieu de cette mandorle trônent le Père et le Fils, le front ceint de la couronne impériale et tenant le sceptre, entre lesquels plane la colombe de l'Esprit-Saint. Le Père et le Fils soutiennent une couronne qu'ils s'apprêtent à poser sur la tête de la Vierge, à genoux, en prière devant eux. Sur le fond de la chape, le décor s'organise en trois registres semi-circulaires, matérialisés par des nuées, se développant autour du chaperon et courant sur tout le vêtement. Ils figurent le Paradis où les saints assistent au Couronnement de la Vierge. Au plus près du chaperon se pressent, en deux cortèges convergeant vers le centre de la chape, les précurseurs de la foi, patriarches, rois, juges, prophètes et justes de l'Ancien Testament, ainsi que les ancêtres du Christ ou ses familiers. Dans la partie gauche, on trouve, depuis l'orfroi jusqu'au centre de la chape : le grand prêtre Aaron, coiffé d'un bonnet avec une inscription en hébreu (la coiffe occupe presque tout le nimbe, le nom d'Aaron n'est donc pas inscrit mais l'iconographie permet de l'identifier sans doute possible), le patriarche Moïse (MOSES), les prophètes Isaïe (ISAIAS), Samuel (SAMVEL), Élie (ELIAS), Élisée (ELISEVS), Jérémie (JEREMIAS), Daniel (DANIEL) et Ézéchiel (EZECHIEL), les justes Job (JOB) et Tobie (TOBIAS), paradigmes de foi et de piété, et les saints de l'entourage du Christ, sainte Anne (S. ANNA) et saint Joachim (S. JOACHIM), les parents de la Vierge, saint Joseph (S. JOSEPH), son époux, sainte Élisabeth (S. ELISABETH), sa cousine, à côté de son fils, le Précurseur, saint Jean-Baptiste (S. JOANNES BAPTISTA), saint Zacharie (ZACHARIAS), grand prêtre, époux de sainte Élisabeth, saint Siméon (S. SIMEON), le vieillard du Temple qui reconnut le Messie en l'Enfant Jésus, saint Joseph d'Arimathie (JOSEPH A ARIMATHIA) et saint Nicodème (S. NICODE[MVS]), qui aidèrent à inhumer le Christ, et le Bon Larron (S. LATRO), auquel le Christ sur la croix a dit : « En vérité, je te le dis, aujourd'hui tu seras avec moi dans le paradis » (Luc, 23, 40). De l'autre côté apparaissent : Adam (ADAM) et Ève (EVA), leur fils Abel (ABEL), Jacob (JACOBVS) et son père, Isaac (ISAAC), Joseph (JOSEPH), fils de Jacob, les justes Mathusalem (MATHVSALEM), Noé (NOE), Judas Macchabée (JVDA MACCHABÆVS), Melchisédech (MELCHISEDECH), Josué (JOSVE), le patriarche Abraham (ABRAHAM), Gédéon (GEDEON), Jephté (JEPHTE), David (DAVID)et Ozias (OZIAS), Esther (ESTHER) et Judith (JVDITH), Josaphat (JOSAPHAT), Esdras (ESDRAS) et le prophète Joël (JOEL). Le registre médian est ponctué par les sept archanges, dressés en armure, les ailes déployées. Ils lèvent, dans leur main droite, une épée sinueuse, et posent la main gauche sur la hampe d'une lance. Ils matérialisent des compartiments, où les saints sont disposés selon leur dignité. Sur l'axe de symétrie de la chape, et sous le chaperon, sont les apôtres et les évangélistes. L'archange qui domine cette assemblée est le seul dont le nom est indiqué. Il est inscrit sur la ceinture de son armure. Il s'agit de saint Michel (MICHAEL), l'archistratège des armées célestes. À ses pieds trônent saint Pierre (S. PETRVS), avec les clefs, et saint Paul (S. PAVLVS), avec l'épée de son martyre. Chaque apôtre a le front marqué d'une flammèche qui rappelle la Pentecôte, et symbolise les missions des disciples et l'évangélisation du monde. Évoquant le motif du Tétramorphe, les évangélistes sont répartis deux à deux autour de l'axe central formé par le corps de saint Michel, saint Matthieu (S. MATHEVS)  et saint Jean (S. JOANNES) en partie inférieure, saint Luc (S. LVCAS) et saint Marc (S. MARCVS) en partie supérieure, chacun étant accompagné de son symbole et occupé à rédiger son Évangile. À gauche de saint Michel se groupent saint Simon (S. SIMON), avec une scie, saint Philippe (S. PHILIPPVS), saint Barnabé (S. BARNABAS ; disciple des apôtres mais pas apôtre lui-même), avec une houlette, saint Jacques le Majeur (S. JACOBVS MAJOR) et saint André (S. ANDREAS), avec sa croix ; à droite, saint Thomas (S. THOMAS), avec son équerre, saint Barthélémy (S. BARTHOLOMEVS), avec une palme, saint Jacques le Mineur (S. JACOBVS [MI]NO[R]), avec un bâton de pèlerin (attribut de saint Jacques le Majeur), saint Jude (S. JVDAS) et saint Matthias (S. MATHIAS), avec une hallebarde. À partir du groupe des apôtres et en allant vers les orfrois, les compartiments, diposés symétriquement par deux, sont réservés aux martyrs, puis aux confesseurs et, enfin, aux souverains pontifes. Dans les deux compartiments réservés aux martyrs, les vierges ouvrent le cortège. Elles empiètent même sur le compartiment réservé aux apôtres. À gauche, on trouve sainte Balbine (S. BALBINA) et sainte Cécile de Rome (S. CECILIA), avec sainte Apolline (S. AP[OL]LONIA) d'Alexandrie (dans le compartiment des apôtres), sainte Suzanne ([S.] SVSANNA) et sainte Béatrice (S. BEATRIX) de Rome, sainte Ursule (S. VRSVLA) de Cologne, sainte Agathe (S. AGATHA) de Catane, sainte Christine (S. CHRISTINA) de Bolsène, sainte Reine (S. REGINA) d'Alise-Sainte-Reine, sainte Justine (S. JVSTINA) de Padoue et sainte Thècle (S. THECLA) d'Iconium, puis les frères saint Gervais (S. GERVASIVS) et saint Protais ([S.] PROTASIVS) de Milan, saint Janvier ([S.] JANVAR[IVS]), évêque de Bénévent, saint Cyprien (S. CYPRIANVS) et saint Savin (S. SAVINVS), martyrs poitevins, saint Anastase le Perse (S. ANASTASIVS), saint Christophe (S. CHRISTOPHVS [sic]), le géant de Lycie, saint Damien (S. DAMIANVS ; l'anargyre, martyr à Égée, en Cilicie, avec son frère saint Côme ?), saint Sébastien (S. SEBASTIANVS) de Rome, saint Claude (S. CLAVDIVS ; l'un des Quatre Saints Couronnés ?), saint Julien (S. JVLIANVS) de Brioude, saint Marin (S. MARINVS ; martyr de Rome ?), saint Blaise (S. BLASIV[S]) de Sébaste, saint Eustache (S. EVSTACHIVS), martyrisé avec sa famille par l'empereur Hadrien, saint Nazaire (S. NAZARIVS) et saint Celse (S. CELSVS), martyrs de Milan ; à droite, sainte Barbe ou Barbara (S. BARBAR[A] ; dans le compartiment des apôtres), sainte Denise de Lampsaque (S. DIONYSIA), sainte Marguerite (S. MARGARITA) d'Antioche, en Pisidie, sainte Agnès (S. AGNES), de Rome, sainte Catherine (S. CATHARINA) d'Alexandrie, sainte Philomène (S. PHILOMENA), dont le corps, extrait de la catacombe de Priscille en 1802, est vénéré à Mugnano del Cardinale (diocèse de Nole), et sainte Julienne (S. JVLIANA) de Nicomédie, puis saint Urbain ([S.] VRBANVS) et saint Félicien (S. FELICIANVS), martyrs romains, saint Alban (S. ALBANVS), proto-martyr d'Angleterre, saint Côme (S. COSMAS) et saint Damien (S. DAMIAN[VS] ; ce dernier serait donc figuré deux fois sur la chape), les anargyres, saint Étienne (S. STEPHANVS) et saint Laurent ([S.] LAVRENTI[VS]), les diacres martyrs, saint Donatien ([S.] DONATIAN[VS]) et saint Rogatien (S. ROGATIANV[S]), de Nantes, saint Maurice (S. MAVRITIVS) d'Agaune, saint Valentin (S. VALENTINVS) de Rome, saint Tiburce (S. TIBVRTIVS) et son frère saint Valérien (S. VALERIANVS), le chaste époux de sainte Cécile, saint Crépin (S. CRISPINVS) et saint Crépinien (S. CREPINIANVS [sic]), de Soissons, saint Ignace (S. IGNATIVS EPISC. ANTIO), évêque d'Antioche, saint Saturnin (ou Sernin ; S. SATVRNINVS), évêque de Toulouse, saint Polyeucte (S. POLYEVCTVS), martyr d'Arménie, saint Clair (S. CLARVS), martyr en Beauvaisis (à moins qu'il ne s'agisse du premier évêque d'Albi, martyr à Lectoure), et saint Théodore (S. THEODORVS) d'Amasée. Les deux compartiments suivants sont consacrés aux confesseurs. À gauche se trouvent saint Basile (S. BASILIVS) de Césarée, évêque et Docteur de l'Église, saint Pierre Damien (S. PETRVS DAMIANVS), camaldule, évêque d'Ostie et cardinal, Docteur de l'Église, saint Bernard de Clairvaux (S. BERNARDVS), moine cistercien, Docteur de l'Église, saint Cyrille (S. CYRILLVS ALEXANDRIÆ), patriarche d'Alexandrie et Docteur de l'Église, saint François d'Assise (S. FRANCISCVS ASSISII [sic]), fondateur de l'ordre des frères mineurs, saint Ignace de Loyola (S. IGNATIVS A L), fondateur de la Compagnie de Jésus, saint Hyacinthe de Cracovie (S. HYACINTHVS), moine dominicain, surnommé « l'apôtre du Nord », saint Isidore de Séville (S. ISIDORVS), archevêque et Docteur de l'Église, saint Palladius (S. PALLADIVS), premier évêque d'Irlande et évangélisateur de l'Écosse, saint Trond (S. TRVDO), fondateur de l'abbaye de Saint-Trond et évangélisateur de la Hesbaye, saint Thomas d'Aquin (S. THOMAS AQVINAS), théologien dominicain, Docteur de l'Église, saint Léon le Grand (S. LEO MAGNVS), pape, Docteur de l'Église, saint Pierre Chrysologue (S. PETRVS CHRYSOLOGVS), évêque de Ravenne, Docteur de l'Église, saint Sulpice Sévère (S. SVLPITIVS), ecclésiastique et historien, saint Benoît de Nursie (S. BENEDICTVS), fondateur de l'ordre bénédictin, saint Antoine le Grand (S. ANTONIVS), fondateur de l'érémitisme, saint Jean Népomucène (S. JOHANNES NEPOMVCEN[VS]), chanoine régulier de Saint-Augustin, confesseur de la reine de Bohème et martyr à Prague, saint Bonaventure (S. BONAVENTVRA), ministre général de l'ordre des frères mineurs, cardinal-évêque d'Albano, Docteur de l'Église, sainte Claire d'Assise (S. CLARA ASSISII [sic]), fondatrice de l'ordre des clarisses, saint Casimir (S. CASIMIRVS), prince de Pologne et grand-duc de Lituanie, sainte Bertille (S. BERTHILLA), moniale de Jouarre puis abbesse de Chelles et saint Gilles (S. ÆGIDIVS), d'origine athénienne, moine et ermite, fondateur du monastère de Saint-Gilles-du-Gard ; à droite, saint Nicolas (S. NICOLAVS), évêque de Myre (empiétant sur le compartiment des souverains pontifes), sainte Gertrude la Grande de Hefta (S. GERTRVDES [sic]), moniale cistercienne, mystique, saint Athanase (S. ATHANASIVS), patriarche d'Alexandrie et Docteur de l'Église, saint Anselme de Cantorbéry (S. ANSELMVS), évêque et Docteur de l'Église, saint Justin le Philosophe (S. JVSTINVS), théologien et martyr, saint Sigismond (S. SIGISMV[N]DVS), roi des Burgondes et martyr, saint Bruno (S. BRVNO), fondateur de l'ordre des Chartreux, saint Bernard de Menthon (S. BERNARDVS), archidiacre d'Aoste, fondateur des hospices du Grand et du Petit-Saint-Bernard, saint Dominique, fondateur de l'ordre des frères prêcheurs (S. DOMINICVS), sainte Brigitte de Suède (S. BIRGITTA), mère de famille, veuve, fondatrice de l'ordre des religieuses du Très Saint Sauveur (Brigittines), saint Grégoire le Grand ([S. GRE]GORIVS MAGNV[S]), pape et Docteur de l'Église, saint Alexis Falconieri (S. ALEXIS [sic]), l'un des fondateurs de l'ordre des servites, saint Augustin (S. AVGVSTINVS), évêque d'Hippone et Docteur de l'Église, et sa mère, sainte Monique ([S.] MONIC[A]), saint Ambroise (S. AMBROSIVS), évêque de Milan et Docteur de l'Église, saint Jean Damascène (S. JOANNES DAM), moine et Docteur de l'Église, saint Ephrem le Syrien (S. EPHREMVS), diacre et théologien, saint Alphonse de Liguori (S. ALPHONSVS), évêque, fondateur des Rédemptoristes et Docteur de l'Église, saint Jérôme (S. HIERON[YMVS]), Docteur de l'Église, saint Prosper d'Aquitaine (S. PROSPERVS AQVITANVS), laïc et théologien, sainte Catherine de Sienne (S. CATHARINA A SENN [sic]), tertiare dominicaine et mystique, sainte Scholastique (S. SCOLASTICA), fondatrice d'un monastère féminin de l'ordre bénédictin, sœur de saint Benoît de Nursie, saint Norbert (S. NORBERTVS), archevêque de Magdebourg, fondateur de l'ordre des chanoines réguliers de prémontré, saint Mayeul (S. MAJOLVS), quatrième abbé de Cluny, et saint Satyre (S. SATYRV[S]), frère de saint Ambroise de Milan. Enfin, les deux derniers compartiments, qui bordent les orfrois, sont réservés aux souverains pontifes. On y reconnaît, à gauche, saint Télesphore (S. TELESPHORVS), huitième pape, saint Soter (S. SOTER), douzième pape, saint Caïus (S. CAIVS), vingt-huitième pape, saint Alexandre (S. ALEXANDER), sixième pape, saint Pascal Ier, quatre-vingt-dix-huitième pape, saint Jules Ier, trente-cinquième pape, saint Innocent Ier (S. INNOCENTIVS), quarantième pape, saint Victor Ier (S. VICTOR), quatorzième pape, saint Clément Ier (S. CLEMENS), quatrième pape, saint Sylvestre (S. SYLVESTER), trente-troisième pape, saint Hormisdas (S. HORMISDA), cinquante-deuxième pape, saint Félix Ier (S. FELIX), vingt-sixième pape, et saint Silvère (S. SILVERIVS), cinquante-huitième pape ; à droite, saint Miltiade (ici appelé Melchiade ; S. MELCHIADES), trente-deuxième pape, saint Leon Ier (S. LEO I), quarante-cinquième pape (il apparaît donc ici pour la seconde fois, puisqu'il figure également dans le groupe des confesseurs, comme Docteur de l'Église, sous le nom de « Léon le Grand »), saint Calixte (S. CALLISTV[S]), seizième pape, saint Pie Ier (S. PIVS I), dixième pape, saint Pie V (S. PIVS V), deux cent vingt-cinquième pape, saint Sixte (S. SIXTVS), septième pape, saint Évariste (S. EVARISTV[S]), cinquième pape, saint Grégoire VII (S. GREGORIVS VII), cent cinquante-septième pape, saint Damase (S. DAMASV[S]), trente-septième pape, saint Zacharie ([S.] ZACHARIA[S]), quatre-vingt-onzième pape, et saint Étienne Ier (S. STEPHANVS PAP[A]), vingt-troisième pape. Entre le premier et le deuxième registre, la nuée est soulignée par la présence d'angelots, qui prennent place entre les ailes des archanges. Au dernier registre, qui souligne le bord inférieur de la chape, se déploie un double cortège de saints personnages debout ou agenouillés qui converge vers le groupe central, situé sur le même axe que le chaperon avec le Couronnement de la Vierge et la figure de saint Michel avec le collège des apôtres : il s'agit de saint Lazare (S. LAZARVS), le ressuscité de Béthanie, brandissant un phylactère sur lequel on lit VIVENT IN ÆTERNVM, c'est-à-dire « Qu'ils vivent pour l'éternité », et de sainte Marie-Madeleine (S. MARIA MAGDALENA), sa sœur, image de la pénitence et témoin privilégié de la Résurrection du Christ. Ce double cortège symbolise la sainteté universelle, dans le temps et dans l'espace. Les deux groupes sont donc organisés de manière chronologique. Dans la partie gauche de la chape, on trouve, en partant de saint Lazare et en allant vers l'orfroi : - les premiers témoins et évangélisateurs, à savoir sainte Marie-Salomé (S. MARIA-SALOME), la sœur de la Vierge, épouse de Zébédée et mère de saint Jacques le Majeur et de saint Jean l'Évangéliste, auprès de sainte Véronique (S. VERONICA) et de son époux Zachée (ZACHEVS ; honoré à Levroux, dans l'Indre, sous le nom de saint Sylvain), lui-même accompagné de son légendaire disciple saint Sylvestre (S. SYLVESTER ; évangélisateur, avec lui, du Berry) ; saint Polycarpe (S. POLYCARPVS), disciple de saint Jean, évêque de Smyrne, avec saint Pothin (S. POTHINVS), qu'il envoya à Lyon, ville dont il fut le premier évêque et où il mourut en martyr sous Marc-Aurèle avec sainte Blandine (S. BLANDINA) et l'adolescent saint Pontique (S. PONTICVS ; ces deux derniers personnages reprenant la composition, inversée, créée par Gaspard Poncet pour les mosaïques de la chapelle souterraine de l'Antiquaille, dite « caveau de saint Pothin »), qui le suivent, puis saint Irénée (S. IRENÆVS), deuxième évêque de Lyon et successeur de saint Pothin ; saint Joseph Barsabas, dit le Juste (S. BAR[SA]BAS ?), fils de sainte Marie-Jacobé et d'Alphée, disciple des apôtres et premier évêque d'Éleuthéropolis ; - les martyrs, les confesseurs et les grands évêques des premiers temps du christianisme (IIe siècle-début du VIIe siècle), saint Apollinaire (S. APPOLINARIVS [sic]), évangélisateur et premier évêque de Ravenne, et saint Martial (S. MARTIALIS), l'apôtre des Gaules, fondateur de l'église d'Aquitaine et premier évêque de Limoges, saint Trophime (S. TROPHIMVS), premier évêque d'Arles, agenouillé devant saint Irénée, suivi de saint Hilaire de Poitiers (S. HILARIVS), lui aussi à genoux ; derrière eux, saint Marin (S. MARINV[S]), ermite et diacre à Rimini, saint Marcel (S. MARCELLVS), neuvième évêque de Paris, et saint Georges (S. GEORGIVS), martyr à Lydda ; dans le fond, saint Alexis de Rome (S. ALEXIS [sic]), pénitent et pèlerin, saint Honorat (S. HONORAT[VS]), fondateur du monastère de Lérins et évêque d'Arles, et saint Symphorien (S. SYMPHORIANVS), martyr à Autun ; saint Aignan d'Orléans (S. ANIANVS), saint Sidoine Apollinaire (S. SIDONIVS APPOLINARIVS [sic]), évêque de Clermont, saint Médard (S. MEDARDVS), évêque de Noyon, saint Maxime (S. MAXIMVS), évêque de Turin, saint Patrick (S. PATRITIVS), évêque, évangélisateur de l'Irlande, et saint Augustin de Cantorbéry (S. AVGVSTINVS CANTV), évangélisateur de l'Angleterre, saint Césaire (S. CESARIVS), évêque d'Arles ; - les saints et les martyrs du haut Moyen Âge (VIIe-XIe siècles) : saint Wenceslas (S. VENCESLAVS), duc de Bohème et martyr, saint Boniface (S. BONIFACIVS), archevêque de Mayence, apôtre des Frisons et martyr, saint Étienne (S. STEPH[A]NVS HVNG[AR]IAE), premier roi de Hongrie et évangélisateur de son pays, saint Alfred le Grand (S. ALFREDVS), roi de Wessex puis des Anglo-saxons, saint Raoul (S. RODOLPHVS), archevêque de Bourges, saint Arnoul (S. ARNOLPHVS), vingt-septième évêque de Metz, saint Stanislas de Szczepanów (S. STANISLAVS), évêque de Cracovie et martyr, saint Henri (S. HENRICVS), empereur romain germanique, saint Ladislas (S. LADISLAVS), roi de Hongrie, saint Édouard le Confesseur (S. EDVARDV[S]), roi d'Angleterre, sainte Marguerite d'Écosse (S. MARGARITA SCOTIAE REG.), reine d'Écosse ; - les saints du Moyen Âge (à partir du XIIe siècle) et des temps modernes (jusqu'au XVIIIe siècle) : Isabelle Ire de Castille (S. ISABELLA IBERIAE REG.), dite Isabelle la Catholique, reine de Castille et de León (elle n'a jamais été béatifiée), sainte Élisabeth, reine de Portugal (S. ELI[SA]BET[H] PO[RTV]GALLIAE), veuve et clarisse, sainte Élisabeth de Hongrie (S. ELISABETH [W]ARPVRG[ENSIS] [sic]) ou de Wartburg, landgravine de Thuringe et tertiaire franciscaine, sainte Julienne Falconieri (S. JULIANNA [sic] FALCONERIA), fondatrice des moniales de l'ordre des Servites, sainte Colette Boylet (S. COLETTA), réformatrice de l'ordre des clarisses, saint Léonard (S. LEO[NA]RDVS), noble Franc, ermite et fondateur de l'abbaye de Noblat au VIe siècle (il s'est égaré dans le groupe des saints de la fin du Moyen Âge et des temps modernes...), saint Jean de Dieu (S. JOHANNES A DEO), fondateur de l'ordre des Frères hospitaliers, saint Antoine de Padoue (S. ANTONIVS A PADVA), franciscain et docteur de l'Église, saint Bernardin de Sienne (S. BERNARDINVS SENENSIS), franciscain, grand prédicateur, sainte Thérèse d'Avila (S. TERESIA), réformatrice de l'ordre du Carmel, sainte Germaine Cousin (S. GERMANA COVSIN), jeune bergère de Pibrac, saint Richard (S. RICHARD[VS]), évêque de Chichester, sainte Hildegarde de Bingen (S. HILDEGARDES [sic]), religieuse bénédictine et mystique, saint Philippe Benizzi (S. PHILIPPVS), général de l'ordre des Servites, saint Louis de Gonzague (S. ALOYSIUS GONZAGA), religieux de la Compagnie de Jésus, saint Vincent Ferrier (S. VINCENTIVS FERRERIVS), prêtre dominicain espagnol, prédicateur, saint François-Xavier (S. FRANCISCVS XAVERIVS), prêtre de la Compagnie de Jésus, évangélisateur du Japon, sainte Angèle Merici (S. ANGELA MERICIÆ [sic]), fondatrice des Ursulines, sainte Rose de Lima (S. ROSA LIMENSIS), tertiaire dominicaine péruvienne, patronne du Nouveau Monde, saint Jean-François Régis (S. J. FRANCISCVS REGIS), prêtre de la Compagnie de Jésus, évangélisateur du Vivarais et du Velay, et le Bienheureux (il a été canonisé depuis) Jean-Baptiste de La Salle (B. J-B DE LA SALLE), fondateur de la Congrégation des Frères des Écoles chrétiennes. De l'autre côté du groupe central avec saint Lazare et sainte Marie-Madeleine, la même organisation s'épanouit, en symétrie, jusqu'à l'orfroi, avec : - les premiers témoins et évangélisateurs, sainte Marie-Jacobé (S. MARIA JA[COBE]), l'autre sœur de la Vierge, femme d'Alphée et mère de saint Jacques le Mineur, de saint Joseph (Barsabas) le Juste, de saint Simon et de saint Jude, puis sainte Marthe (S. MARTHA), sœur de saint Lazare et de sainte Marie-Madeleine, saint Sylvain (S. SYLVAN[V]S), disciple de saint Paul, premier évêque de Thessalonique, saint Longin (S. LONGINVS), le soldat qui perça le flanc du Christ sur la croix, converti et mort en martyr à Césarée de Cappadoce, saint Pantène (S. PANTŒNVS), philosophe stoïcien converti, directeur de l'école catéchétique d'Alexandrie et évangélisateur des Indes, saint Denis (S. DIONYSIVS), premier évêque de Paris et martyr ; - les martyrs, les confesseurs et les grands évêques des premiers temps du christianisme (IIe siècle-début du VIIe siècle) : sainte Colombe (S. COLVMBA), vierge et martyre de Sens sous Aurélien, sainte Hélène (S. HELENA), mère de l'empereur Constantin, qui inventa la Vraie Croix, sainte Geneviève (S. GENOVEFA), vierge consacrée, patronne de Paris, et saint Germain (S. GERMANVS), évêque d'Auxerre, saint Victor de Marseille (S. VICTOR), soldat et martyr, saint Martin de Tours (S. MARTINVS), découpant son manteau, saint Cloud (S. CLODOALDVS), prince mérovingien, renonçant à sa couronne pour devenir ermite et moine, saint Léger (S. LEODE[GARIVS]), évêque d'Autun et martyr, saint Honoré (S. HONORATVS), évêque d'Amiens, saint Rémi (S. REMIGIVS), archevêque de Reims, et sainte Clotilde (S. CLOTILDIS ), l'épouse de Clovis, saint Amand (S. AMANV[S]), évêque de Rodez, saint Oyen (ou Eugend ou Eugène ; S. EVGENIVS), quatrième abbé du monastère de Condat (Saint-Claude), saint Grégoire, évêque de Tours (S. GREGORI[VS] TVRONENS[IS]) , historien de l'Église, des Francs et de l'Auvergne, sainte Bathilde (S. BATHILDES [sic]), reine des Francs, fondatrice du monastère de Chelles où elle se retira, sainte Radegonde (S. RADEGVNDIS), reine des Francs, fondatrice du monastère Sainte-Croix de Poitiers, où elle se retira, sainte Odile (S. ODILA [sic]), fondatrice et abbesse du monastère de Hohenbourg (mont Sainte-Odile) et sainte Eugénie (S. EVGEN[IA]), aussi abbesse de Hohenbourg ; - les saints et les martyrs du haut Moyen Âge (VIIe-XIe siècles) : saint Norbert (S. NORBERTV[S]), archevêque de Magdebourg, fondateur de l'Ordre des Prémontrés (il apparaît donc ici pour la seconde fois), sainte Gertrude de Nivelles (S. GERTRVD[IS]), première abbesse de Nivelles, en Brabant, saint Charlemagne (S. CAROLVS MAGNVS), empereur d'Occident, saint Dunstan (S. DVNSTAN[VS]), archevêque de Cantorbéry, sainte Mathilde (S. MATHILDES [sic]), veuve du roi Henri l'Oiseleur, fondatrice du monastère de Quedlinbourg, saint Guillaume d'Aquitaine S. WILLELMVS), fondateur de l'abbaye de Saint-Guilhem, saint Hubert (S. HVBERTVS), évêque de Maastricht ; - les saints du Moyen Âge (à partir du XIIe siècle) et des temps modernes (jusqu'au XVIIIe siècle) : saint Thomas Becket (S. THOMAS B[ECKET]), archevêque de Cantorbéry et martyr, saint Guillaume de Corbeil (S. GVLIELMVS), archevêque de Bourges, saint Hugues (S. HVGO), évêque de Grenoble, saint Louis (S. LVDOVICVS), roi de France, et sa sœur, la Bienheureuse Isabelle de France (B. ISABELLA A GALLIA), clarisse au monastère de Longchamp, saint Jean de Matha (S. JOANNES A MATH[A]), fondateur de l'Ordre des Trinitaires, et le vénérable Pierre l'Ermite (VEN. PETRVS EREMITA), prédicateur de la Première Croisade, saint Geoffroy (S. GODEFRIDVS), évêque d'Amiens, saint Roch (S. ROCHVS), pèlerin et thaumaturge originaire de Montpellier, saint Ferdinand III (S. FERDINANDVS), roi de Castille et de León, saint René (S. RENAT[VS]), évêque d'Angers au Ve siècle (il s'est égaré parmi les saints du Moyen Âge), saint Wenceslas de Bohème (S. VENCESLAVS ; il apparaît ici pour la seconde fois), Jeanne d'Arc (VEN. JOHANNA D'ARCIA [sic], qualifiée ici de Vénérable puisqu'elle n'a pas encore été béatifiée en 1900), sainte Élisabeth de Portugal (S. ELISABETH PORTVGALLIAE REG. ; elle apparaît ici pour la seconde fois), saint Isidore le Laboureur (S. ISIDORVS), ouvrier agricole à Madrid, saint Éric (S. ERICVS REX), roi de Suède et martyr, sainte Jeanne de Valois (S. JOHANNA VALESIA), fille de Louis XI, fondatrice de l'ordre de l'Annonciade, sainte Jeanne-Françoise de Chantal (S. JOHANNA DE CHANTA[L]), cofondatrice de l'ordre de la Visitation-Sainte-Marie, sainte Marguerite-Marie Alacoque (([S. MARGA]RITA MARIA ALACOQVE), visitandine de Paray-le-Monial, instigatrice de la dévotion au Sacré-Cœur, sainte Marie-Madeleine de'Pazzi ([S.] MARIA MAGDALENA DE PAZZIS), carmélite florentine et mystique, saint Jean de la Croix (S. JOANNES A CRVCE), carme et mystique espagnol, réformateur de l'ordre du Carmel, saint Antonin de Florence (S. ANTONINVS), dominicain, archevêque de Florence, saint Philippe Neri (S. PHILIPPVS NERIVS), fondateur de l'Oratoire, saint Charles Borromée (S. CAROLVS BORROMÆVS), cardinal-archevêque de Milan, grand promoteur de la réforme consécutive au Concile de Trente, saint Vincent de Paul (S. VINCENTIVS A PAVLO), prêtre fondateur de plusieurs institutions de charité, saint François de Sales (S. FRANCISCVS SALESIVS), évêque de Genève en résidence à Annecy, cofondateur de l'ordre de la Visitation-Sainte-Marie, et saint François Borgia (S. FRANCISCVS BORG[IA]), duc de Gandie, grand d'Espagne et vice-roi de Catalogne, troisième supérieur général de la Compagnie de Jésus. Saint Félix de Cantalice (S. FELIX CONF. O. M. C.), qui apparaît juste au-dessus, dans le groupe des saints pontifes, appartient en réalité à celui des saints des temps modernes : il est le premier saint de l'ordre des frères mineurs capucins. La plupart des saints représentés sont identifiables par leurs attributs (les flèches pour saint Sébastien, sainte Ursule et sainte Philomène ; l'orgue pour sainte Cécile ; le palmier pour saint Christophe ; le gril pour saint Laurent ; les trois enfants dans le saloir pour saint Nicolas de Myre...), leur costume (le manteau et la couronne des empereurs pour saint Henri et Charlemagne, l'armure, le manteau fleurdelysé et la couronne gothique pour saint Louis, les costumes historicistes pour sainte Bathilde ou la Bienheureuse Isabelle de France, les costumes orientalistes pour Judith et Esther...), les symboles de leur dignité (vêtements de diacre, de prêtre ou d'évêque, vêture des différents ordres religieux) ou, pour les saints modernes, par leur portrait lui-même, qui s'inspire de l'iconographie officielle (saint Vincent de Paul, le Bienheureux Jean-Baptiste de La Salle...). L'iconographie, très soignée, n'empêche pas quelques erreurs : entre le registre médian et celui du bas de la chape, quelques saints n'ont pas été placés du bon côté de la nuée (à gauche, saint Symphorien d'Autun aurait plutôt sa place parmi les martyrs du registre supérieur que parmi les saints du haut Moyen Âge ; à droite, saint Athanase d'Alexandrie, entre saint Geoffroy et saint Ferdinand, appartient clairement au groupe des confesseurs du registre supérieur, tout comme saint Félix de Cantalice fait partie des saints des temps modernes, et non du groupe des souverains pontifes) ; plusieurs saints sont figurés deux fois (saint Damien, une première fois seul, une seconde, en compagnie de son frère saint Côme ; saint Léon le Grand ; saint Wenceslas de Bohème ; saint Norbert de Magdebourg ; sainte Élisabeth de Portugal) ; le paradis inclut Isabelle la Catholique, désignée comme « sainte » alors qu'elle n'a jamais été béatifiée ; quelques iconographies sont fautives (saint Louis de Gonzague, de la Compagnie de Jésus, est vêtu comme un franciscain et porte la tonsure...). Rappelons que Gaspard Poncet, l'auteur du dessin, est mort lorsque Joseph-Alphonse Henry met en production la chape et que les corrections iconographiques n'ont donc pas pu être apportées au moment de la mise en carte du projet. Sous le chaperon, le fabricant a rappelé la récompense dont il a été gratifié à l'Exposition universelle de 1900 en faisant tisser les inscriptions « LYON » et « GRAND PRIX/ E. U. PARIS 1900 » de part et d'autre d'un écu avec l'initiale « H » fleurdelysée de la maison Henry J.-A. sous un lion rampant, entre deux croissants de lune enfermant un mufle de lion. Les orfrois, tissés à part, eux aussi en lampas fond satin, deux lats de lancé (et trame d’accompagnement), sont aussi brochés d'argent. Ils développent les différents symboles des litanies de la Vierge, présentés par des anges en armure ou en tuniques liturgiques. Chaque symbole est désigné par une inscription portée sur un phylactère déroulé par deux anges. Sur l'orfroi de gauche, de haut en bas, sont représentés : STELLA MATUTINA, « l'étoile du matin », JANUA CŒLI, « la porte du ciel », et FŒDERIS ARCA, « l'arche d'alliance » ; sur celui de droite, SPECULUM JUSTICIÆ, « le miroir de justice », TURRIS EBURNEA, « la tour d'ivoire », et DOMUS AUREA, « la maison dorée. » James Condamin, qui consacre un article à la chape angélique dans La Semaine religieuse du diocèse de Lyon, a bien noté que la lecture de l'iconographie devait s'effectuer à partir de l'axe vertical formé par le chaperon, avec le Couronnement de la Vierge, la figure de saint Michel avec le collège apostolique et les évangélistes et le groupe formé, au registre inférieur, par saint Lazare et sainte Marie-Madeleine. Les orfrois, illustrés par les litanies de la Vierge, renforce la symbolique de cette chape qui montre, à travers l'Assomption de Marie et son accueil dans les cieux par la Trinité, à travers l'assemblée des saints, une humanité transcendée.  « La Chape n'est, sans doute, qu'une des "pièces" de l'ornement angélique ; mais si, ayant à parler d'une œuvre où tout est d'une beauté achevée, j'hésite à dire que c'en est la pièce la plus belle, je ne crains pas d'affirmer que c'en est incontestablement la plus "représentative", et l'une des plus artistiquement fouillées. À le prendre, en effet, dans sa complexité concrète, l'ornement se compose d'une chasuble, de deux dalmatiques, d'une chape et d'un huméral, avec, pour compléter, si l'on juge à propos, un antependium, et un dais de procession du Saint-Sacrement. Ces sept pièces, une fois réunies, on a "l'œuvre" totale, en son harmonie consonnante faite d'unité, de variété, et de teintes lumineuses ; ou encore, si j'ose m'exprimer ainsi, on a toutes les cordes de la lyre. Mais, de ces cordes, il n'y en a pas une qui, prise ou touchée isolément, ne vibre en perfection, et ne fasse entendre un air enchanteur. Et je voudrais donc essayer de traduire quelques-unes des impressions esthétiques dont on a l'exquise jouissance, lorsque, les mains instinctivement jointes, on s'attarde à loisir, avec le recueillement de l'admiration, dans la contemplation de ce chef-d'œuvre de la fabrique lyonnaise. J'ai expliqué ici-même, il y a bien près de quinze ans, à propos de la "Chasuble angélique", que cette appellation particulière lui a été attribuée à cause dus très nombreux groupes d'anges qui composent les motifs de décoration, partout où le fond n'est pas occupé, dans l'ornement, par un sujet principal. J'ai esquissé aussi, de la chasuble elle-même, une description qui, bien que sommaire, me dispense pourtant d'y revenir. Au surplus, en 1891, l'éminent fabricant de soieries et d'ornements d'église, M. J.-A. Henry, n'avait encore donné que le modèle de la chasuble. Depuis, avec cette longue et généreuse patience, qui est très proche parente du génie, il n'a guère plus cessé de créer : il a ainsi peu à peu complété son ouvrage ; il l'a parfait ; il lui a imposé le royal couronnement dont il était digne. Et il convient donc, tout en me réservant d'être un peu plus explicite sur la chape, de dire au moins quelques mots des deux dalmatiques. L'une et l'autre en effet reprennent, pour achever de le mettre en relief, l'admirable thème de Jésus Rédempteur, qui se développe déjà sur la chasuble. Pour cela, sur chacune des dalmatiques, l'artiste a enchâssé, en distribuant, l'une à l'avant et l'autre à l'arrière, de grandes scènes évangéliques, dominées par une banderole où se détache la parole évocatrice du texte sacré qui les précise. Les voici, toutes quatre : I. Jésus à Bethléem : c'est, encadrée à droite par le groupe des Bergers, et, à gauche, par le cortège des Rois Mages, la merveille de l'Adoration, dans la crèche. II. Jésus retrouvé : l'on aperçoit Marie et Joseph pénétrant dans le Temple de Jérusalem et s'arrêtant, en une attitude où la joie l'emporte encore sur la surprise, pour contempler le Saint Enfant qui tient les docteurs suspendus à ses lèvres. III. L'entrée de Jésus à Jérusalem : vision ravissante, et d'une vie intense, où, parmi les hosannas du triomphe et de l'allégresse, tout s'anime et s'embellit sur le passage du Roi Pacifique. IV. Jésus et saint Pierre : c'est la scène touchante du "Pasce agnos meos, pasce oves meas", où Pierre rachète son triple reniement par un triple élan d'amour, pendant que, autour de lui, les Apôtres silencieux écoutent et adorent, et que, au bas du dessin, brebis et agneaux s'ébattent joyeux dans les gras pâturages. Ces brèves indications suffiront peut-être pour faire comprendre quels magnifiques tableaux M. Henry a su faire saillir sur le fin brocart des dalmatiques de cet ornement sans rival. J'arrive donc, sans plus, à la Chape angélique, qui est, elle aussi, un tableau et un poème — le plus consolant de tous parce que c'est le poème du Paradis. Ici, assurément, le champ s'ouvrait vaste, parce que vaste est le développement de l'étoffe. Mais le sujet aussi s'annonçait tel ; il était même immense : et il n'a fallu rien de moins qu'un art consommé pour réussir à le présenter avec la pure harmonie qu'il réclamait. L'artiste a voulu nous donner une vision de la Jérusalem céleste. Dans ce but, tout au milieu de la chape, à l'endroit où l'ornement sacré s'appuie aux épaules de l'officiant, il a placé, en l'entourant d'une cour d'esprits angéliques, la Trinité Sainte qui couronne la Vierge Marie. Cette scène auguste, qui nous laisse entrevoir quelque chose de la splendeur des cieux le jour de l'Assomption, n'est pas seulement imposante par la majesté et la joie qui en rayonnent ; c'est encore le point central, et comme l'âme, du sujet. Elle commande, en son entier, le développement de la décoration circulaire et inférieure ; et, en effet, tous les détails ont été ordonnés pour y aboutir. En haut et au centre, le ciel, limité à la surface du chaperon ; puis, en bas et de chaque côté, une immense, une superbe envolée d'êtres qui ont, dans ce triste monde, sans cesse rêvé de la bienheureuse patrie, et qui, les yeux dirigés vers elle, s'empressent pour y arriver. Ce ne sont pas ici, comme dans les magistrales peintures d'Hippolyte Flandrin ou dans les mosaïques non moins admirables de Gaspard Poncet, quelques groupes isolés, quelques théories discrètes, de martyrs ou de vierges, qui se meuvent ou s'élancent, vers le monde supérieur. C'est notre race tout entière qu'on voit s'avancer, en un défilé innombrable, personnifiée dans ses chefs de file, que sont les saints ; en sorte que, ce que l'on contemple proprement ici, c'est vraiment l'humanité en son ascension vers le ciel, sinon même — et cela sera peut-être encore plus exact —, en son entrée dans la Jérusalem céleste. Aussi, quel mouvement, quelle expression des physionomies, quel épanouissement dans l'extase ! Oui, ce sont bien là les heureux habitants du ciel ! Et je ne sais rien de plus soulevant, de plus entraînant, ni de plus profondément suggestif que la vue d'un pareil cortège. Au bas de la chape, et au centre, M. Henry a campé le ressuscité de Béthanie, Lazare, l'ami du Sauveur, amicus noster, lequel était bien en effet qualifié entre tous pour dérouler à tous les yeux la triomphale inscription Aeterna resurrectio [sic : l'inscription indique Vivent in Aeternum], qu'il développe de ses deux mains, au-dessus de sa tête, en un geste vainqueur. Devant lui, agenouillée comme toujours et toujours orante, voici sa sœur, Marie-Madeleine. À eux deux ils forment, dans la partie inférieure de la chape, le groupe principal qui sépare, en leurs rangs pressés, les héros et héroïnes dont la procession se prolonge jusqu'à la naissance des orfrois. Tout près d'eux se tiennent les saintes femmes, et les convertis du Golgotha ; puis, à l'arrière, échelonnés selon l'ordre des temps, nos saints français les plus aimés, depuis Geneviève et Clotilde jusqu'à saint Vincent de Paul et sainte Germaine Cousin ; et à gauche, les vaillants athlètes chers à la Sainte Église de Lyon (saint Polycarpe, saint Pothin, sainte Blandine, saint Pontique, etc.), avec, à leur suite, quelques-uns des plus illustres représentants de la sainteté, dans tous les âges et sous toutes les latitudes, saint Antoine de Padoue, par exemple, sainte Élisabeth de Hongrie, saint Jean de Dieu, sainte Rose de Lima, etc.  Voici ensuite, se rapprochant un peu plus du médaillon central de la chape, un nouveau cortège qui se déploie à son tour, au-dessus du premier, sur une ligne parallèle. Or, pour introduire quelque variété dans la disposition, ou l'arrangement des personnages, M. Henry a eu l'idée ingénieuse de les partager en sept groupes ; et parce qu'il s'agit toujours de l'ornement angélique, ce sont donc des anges qui interviennent ici, au nombre de sept, pour diviser l'espace et marquer les étapes — vrais anges de triomphe, plantés debout, une lance dans la main, et une épée flamboyante dans l'autre. Le groupe du milieu est formé par les Apôtres, avec, à l'avant, saint Pierre et saint Paul. Les six autres groupes, qui se correspondent deux à deux, sont, d'abord, ceux des Pontifes ; puis, ceux des Docteurs de l'Église et des Fondateurs d'ordres ; et enfin ceux des martyrs, des vierges, des confesseurs, les uns et les autres, encore un coup, représentés par leurs plus illustres coryphées. Après quoi, tout en haut, par conséquent le plus près de la Trinité Sainte et de Notre-Dame, défile l'émouvante théorie des héros du peuple juif. D'une part, les grands-prêtres, comme Aaron ; les chefs d'Israël, comme Moïse et Josué ; les prophètes, comme Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, Daniel ; de l'autre, les patriarches, d'Adam à Joseph ; les saints rois ; les femmes fortes, etc. C'est toute une évocation des protagonistes de la race privilégiée d'où le divin rejeton de la tige de Jessé devait sortir ; et sa place — une place d'honneur — était donc bien tout à côté de la Vierge attendue par les patriarches et annoncée par les prophètes. Ai-je besoin d'ajouter que les trois sujets qui, respectivement, concourent à la décoration de chacun des orfrois, à savoir, pour l'un, Speculum justitiae, Turris eburnea, Domus aurea, et, pour l'autre, Stella matutina, Janua caeli, Faederis arca, concourent à la fois à faire valoir, sur cette chape d'or, le tableau d'ensemble, en le ramassant dans un cadre extrêmement gracieux, et à donner, de surcroît, au sujet lui-même, par l'intime rapport qui relie le cadre au médaillon central, sa dernière et suprême signification ? Car enfin, s'il n'est pas douteux que l'artiste a eu la pensée d'ouvrir ici une échappée sur le ciel et de nous faire entrevoir les élus entrant en possession du bonheur du paradis, ce n'est guère non plus chose moins évidente que, dans cette vision du triomphe de la Jérusalem céleste, c'est, près de l'auguste Trinité, la Très-Sainte Vierge qui y est l'objet de toutes les complaisances des trois Personnes divines et qui donc, après Elles, occupe la première place et attire tous les regards avec tous les cœurs. D'où j'inclinerais à conclure que la merveilleuse Chape angélique — laquelle l'est bien, en effet, par ces innombrables anges que M. Henry a jetés sur l'étoffe précieuse, comme Raphaël et Murillo aimaient à les jeter sur leurs toiles — pourrait peut-être également bien s'appeler la Chape mariale, tant s'y déploie avec évidence, au premier plan et de toutes manières, le délicieux poème de la Sainte Vierge ; rien n'y manque, ce semble, à commencer par la coloration du brocart : Adstitit Regina in vestitu deaurato. Quoi qu'il en soit, et mariale ou angélique, ou les deux à la fois, un point reste acquis et indiscutable, c'est que cette chape est un chef-d'œuvre ; chef-d'œuvre d'invention artistique et d'inspiration pieuse ; chef-d'œuvre d'exécution technique ; chef-d'œuvre, en particulier, de délicatesse et de goût. Malgré le nombre prodigieux des personnages qu'elle enserre et qui s'y meuvent, rien n'y est heurté, ni confus ; rien non plus n'y est oiseux, ni banal ; pas un trait, pas un relief qui ne soit précis, ferme, et finement accusé ; aucune expression, aucune attitude, aucun geste qui ne contribue, pour sa part, à mettre en pleine valeur l'idée créatrice. Il faut donc chaudement féliciter M. Henry, et, avec lui — quoique la mort, hélas !, ne lui ait pas permis d'achever le dessin —, son collaborateur de la première heure, l'artiste lyonnais, j'ajoute (car on s'en avisera sans doute quelque jour), l'artiste génial que fut le regretté Gaspard Poncet (14 novembre 1820-25 novembre 1892). La fabrique de Lyon, qui est, dans la soierie, la première du monde, n'a peut-être rien produit de plus parfait, ni de plus admirable que cette chape. On pourra d'ailleurs en juger bientôt, de visu. C'est de la Chape angélique, et mariale, humble "souvenir" des élèves du collège Sainte-Marie de Saint-Chamond à leur vénéré condisciple, que Monseigneur Déchelette sera revêtu, dimanche matin, 25 mars 1906, quand, à neuf heures, Sa Grandeur entrera à la Primatiale, pour la cérémonie du Sacre » (James Condamin, « La Chape angélique », La Semaine religieuse du diocèse de Lyon, 1906, p. 472-475).  Maximilien Durand (fr)
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