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  • Le musée des Tissus conserve un carnet de dessins de Jean-François Bony (inv. MT 27638) dans lequel figurent, aux folios 169, 170 et 171, divers dessins préparatoires qui ont donné naissance au meuble en velours bleu lamé or à rosaces et plante impériale commandé à Bissardon, Cousin et Bony pour le Palais de Versailles. Le carnet a sans doute été commencé sous le Consulat, puisqu'on y découvre plusieurs projets de meubles pour la grande commande de l'an X (1802) pour l'aménagement du Palais de Saint-Cloud, passée à Camille Pernon. Jusqu'à la mort de dernier, en 1808, Jean-François Bony semble avoir travaillé comme dessinateur pour la manufacture. Il s'associe une première fois brièvement avec André Bissardon, sous la raison sociale Bissardon et Cie, Bony et Cie, en 1808-1809, pour obtenir la commande d'un satin jaune à semé de fleurs éparses (fritillaires, pavots, pensées, renoncules...) pour la Chambre à coucher de l'Empereur au Palais de Meudon (Paris, Mobilier national, inv. GMMP 895, GMMP 896, GMMP 927, GMMP 1450, GMMP 1451 et GMMP 928), dont l'exécution devait initialement être menée par Camille Pernon, et d'un damas ponceau à losanges  et pavots pour la Chambre à coucher de l'Empereur au Palais des Tuileries (Paris, Mobilier national, inv. GMMP 27/1). En 1811, Jean-François Bony s'associe à nouveau avec André Bissardon, et avec son cousin Jean-Pierre Bissardon, dit « Lèques », du nom de son épouse Jeanne-Catherine Lèques, sous la raison sociale Bissardon, Cousin et Bony. Cette association avait pour objet de pouvoir répondre aux grandes commandes impériales annoncées par Napoléon Ier qui souhaitait venir en aide à la Fabrique lyonnaise, fortement affectée par la crise de 1810, et mener en même temps son projet de réaménagement du Palais de Versailles. La maison Bissardon, Cousin et Bony est restée en activité jusqu'à la fin de l'année 1815 au moins, quand est produit le fameux écran de velours dédié « Aux Pacificateurs de l'Europe », signé « Bissardon et Bony » et daté de 1815 (inv. MT 30931). Le 16 mars 1816, ils réclamaient le complément de paiement pour le meuble en satin blanc, or et soie nuée, à couronnes de marguerites, bouquets de roses, rosaces et fleurs impériales commandé en 1811 mais livré seulement entre novembre 1814 et janvier 1815, qui restait sur les dettes de la Maison de l'Empereur (inv. MT 36456). L'association de Jean-François Bony avec les Bissardon a sûrement été compromise par les difficultés financières qu'ont entraînées l'exécution de ce meuble et l'ajournement de son règlement. Elle a pris fin avec la mort de Jean-Pierre Bissardon, en 1816. Le musée des Tissus conserve plusieurs témoignages de l'activité de la maison, par le biais du carnet de dessins de Jean-François Bony, mais aussi d'esquisses préparatoires de tentures à la gouache, également de la main de l'artiste, ou de tentures exécutées d'après ces esquisses, pour l'Empereur ou pour des commanditaires anonymes. Au folio 169 du carnet de dessins, parallèlement à la marge rouge de la page, Jean-François Bony a tracé deux traits à la mine de plomb qui lui permettent de poser sa composition en simulant la largeur de la laize et son axe de symétrie pour un tissage sur un métier à deux chemins à pointe. Le dessin représente de grandes couronnes doubles, de laurier et de fleurs, enfermant une rosace, et des cornes d'abondance croisées, contenues dans un carré, le tout lié par des ornements, des palmettes et des culots d'acanthe. Un montant de laurier stylisé est esquissé le long de la marge rouge. Sur la droite figurent le détail de la rosace et une variante de palmette. Le projet est très proche de la tenture exécutée, dans son organisation mais aussi dans le profil des ornements qui y figurent. Le musée des Tissus conserve une laize (inv. MT 26957) de ce meuble.  Alexandre Brongniart, inspecteur du Mobilier impérial, ne retiendra cependant pas les doubles couronnes, ni le motif des cornes d'abondance entrecroisées – elles rappellent peut-être trop le chiffre de Joséphine – et la rosace contenue dans les couronnes remplacera ces motifs dans les carrés. En revanche, le motif apparaissant dans les couronnes de la tenture exécutée, une fritillaire, autrement appelée « couronne impériale », encadrée par deux branches de lilas, est esquissé aux deux folios suivants (170 et 171), dans les variantes imaginées par l'artiste pour ce même meuble. Avant l'association avec Jean-François Bony, la maison Bissardon et Cie s'était fait une spécialité du tissage des velours, souvent enrichis d'or. Pour le deuxième salon d'appartement d'honneur du Palais de Versailles, la commande impériale concernait précisément une « étoffe en velours coupé et réserves en velours frisé et satin bleu clair pour exécution en lames or produisant deux effets de dorure, l'une liée et l'autre sans liage », le dessin représentant « une plante d'impériale dans une grande couronne de fleurs, une rosette dans un carré, le tout lié par des ornements », suivant la soumission du 8 juin 1811, acceptée par l'administrateur du Mobilier impérial, Alexandre Desmazis le 14. Elle fut approuvée par Pierre Daru le 27. Le meuble comprenait une tenture, dans une largeur de 5/8 (soixante-quatorze centimètres environ sans les lisières), des étoffes pour dessus de ployants, dessin de rosace dans un rectangle entouré d'ornements (inv. MT 29913), des bordures neuf pouces pour tenture (inv. MT 26956.6), dessin formé par une suite de rosaces et de losanges liés par des bouquets de fleurettes stylisées, et des bordures pour sièges, trois pouces, un pouce neuf lignes et un pouce trois lignes, à rinceaux et fleurettes ou suites de rosaces, losanges et bouquets (inv. MT 26956.15). Le temps accordé pour la fabrication était de treize mois à compter du jour de la réception de l'ordre d'exécution. Les étoffes étaient expédiées de Lyon le 1er mars 1813. Des échantillons subirent les vérifications d'usage en étant exposés à l'air et au soleil entre le 2 avril et le 18 mai 1813. Le vérificateur du Mobilier impérial, Mathurin Sulleau, nota un excédent de poids de huit kilogrammes sept cent trente grammes sur la totalité de la commande. Le meuble est particulièrement représentatif du répertoire décoratif qui caractérise la production de Jean-François Bony comme dessinateur de fabrique, notamment sous l'Empire. Les culots d'acanthe, les ornements dont les enroulements abritent des rosettes, donnent naissance à des palmettes ou font jaillir des feuilles de fougère ou de chêne et des branches de muguet, des fleurs en clochettes ou en corolles épanouies. Ces ornements créent une composition losangée, quand les laizes sont raboutées, où s'inscrivent alternativement des cartouches enfermant des rosaces ou l'inflorescence majestueuse d'une fritillaire, entre deux branches de lilas. Tous ces éléments combinés ou dissociés et réinventés avec d'autres motifs forment le vocabulaire de l'artiste. Ils ont été à l'origine d'une production remarquable, notamment au sein de la maison Bissardon, Cousin et Bony. Les métiers des cousins Bissardon, leurs ouvriers et leur spécialisation dans certains types d'étoffes façonnées ont offert à Jean-François Bony un nouveau champ d'investigation dont témoignent, évidemment, les prestigieuses livraisons pour le Palais de Versailles.  Le velours ne fut jamais utilisé sous l'Empire, comme bon nombre des étoffes commandées à partir de 1811 par l'Empereur. Elles furent utilisées, en revanche, à l'occasion du Sacre de Charles X à Reims, le 29 mai 1825, pour l'ameublement du Cabinet du Roi au Palais archiépiscopal. En 1827, elle fut encore employée pour un grand voyage du Roi dans le Nord, au cours duquel Charles X séjourna notamment au Camp de Saint-Omer, pour lequel elles furent utilisées. La laize de tenture conservée au musée des Tissus fut présentée à l'Exposition universelle de 1900. Le Comité d'installation de la Classe 83 « Soie et tissus de soie » avait conçu, pour cet événement, une Exposition centennale de la Soierie qui comprenait deux parties. Les organisateurs avaient tenu à les rendre bien distinctes. La première, rétrospective, sans classement méthodique, montrait différents spécimens de textiles du XVIIIe siècle. La seconde, installée chronologiquement, plus directement liée à la programmation des Musées centennaux de l'Exposition universelle, donnait une vision continue des évolutions de l'industrie de la soie depuis la Révolution. Lyon, presque exclusivement, fournit les matériaux de cette exposition. Pour les périodes antérieures, la Chambre de Commerce de la ville avait présenté les aquarelles réalisées à partir des collections du musée historique des Tissus par Raymond Cox, son conservateur, et qui avaient servi à illustrer l'ouvrage L'Art de décorer les Tissus. Ces aquarelles, données depuis par leur auteur au musée, portent le numéro d'inventaire MT 26886. Le musée historique des Tissus avait évidemment largement contribué par ses prêts au succès de l'Exposition centennale. Raymond Cox, rapporteur du Comité d'installation, qui consacre un ouvrage à cette manifestation, Musée rétrospectif de la Classe 83 Soie et tissus de soie à l'Exposition universelle internationale de 1900, à Paris. Rapport du Comité d'installation, publié à Paris en 1900, indique :  « MM. Bouvard et Burel, Chatel et Tassinari, Lamy et Gautier, Albert Martin, Piotet et Roque ont fourni les matériaux rassemblés pour l'Exposition centennale de la Soierie. Nous n'avons eu qu'à puiser parmi tant de documents conservés pieusement et toujours plus nombreux de générations en générations dans les archives de ces maisons, des plus considérables de la fabrique lyonnaise. Toutes d'ailleurs ont leur trésor particulier que leur envieraient bien des institutions officielles : c'est là leur plus merveilleux outil, là que leur science d'industriel-artiste se retrempe et prépare l'avenir. M. l'administrateur du Garde-Meuble a bien voulu, lui aussi, mettre à notre disposition quelques beaux spécimens » (p. 28-29). À l'issue de l'Exposition universelle de 1900, Raymond Cox fit auprès d'Édouard Lamy l'acquisition des plus belles pièces de son fonds ancien, un ensemble d'étoffes réalisées par la maison Bissardon, Cousin et Bony ou par la maison Chuard et Cie sous l'Empire et les premières années de la Restauration. On sait que Pierre-Toussaint Déchazelle avait cédé son fonds, à une date inconnue, à Charles Corderier qui s'associa sous l'Empire à Marie-Jacques Lemire. Entre 1829 et 1834, Corderier et Lemire reprirent la fabrique de Chuard, qui lui-même avait repris le fonds Bissardon, enrichi des archives de Marie-Olivier Desfarges. Lemire poursuivit son activité sous la raison sociale Lemire et Cie, puis Lemire père et fils. En 1865, la manufacture connaissant des difficultés, elle fut vendue, avec tout son fonds d'archives, à Antoine Lamy et Auguste Giraud. En 1900, Édouard Lamy, fils d'Antoine, s'associait à Romain Gautier. La laize et les bordures du musée des Tissus furent acquises à cette occasion. Le musée des Tissus conserve également un retissage moderne de cette tenture, exécuté par l'École municipale de tissage de Lyon (inv. DET 226). Maximilien Durand (fr)
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