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  • Fukusa orné d'un troupeau de daims rassemblés au pied d'un arbre noueux (fr)
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  • Les Expositions universelles et internationales, organisées à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, sont l’occasion pour les différents pays du monde d’exhiber leurs dernières avancées techniques et artistiques. De la diversité des richesses présentées naît une émulation qui encourage le progrès et le perfectionnement des productions des diverses nations. La ville de Lyon profite en particulier de ces événements pour exposer ses soieries et s’informer des tendances à venir mais aussi pour mesurer la concurrence internationale. Afin de permettre aux soyeux lyonnais de maintenir le niveau d’excellence de la Fabrique, la Chambre de Commerce de Lyon enrichit les collections du musée d’Art et d’Industrie en achetant des œuvres particulièrement populaires et innovantes qui pourront servir de modèle ou de source d’inspiration. L’année 1873 voit naître, au cours de l’Exposition universelle de Vienne, l’engouement pour les tissus japonais. Cet enthousiasme n’a pas tari en 1889 ; ainsi, lors de l’Exposition de Paris, la Chambre acquiert une collection de textiles remarquables auprès de la Commission impériale du Japon (MT 25031 à MT 25036). La pièce dont il est question ici ne provient pas de cet achat, mais elle a néanmoins figuré parmi les œuvres présentées à Paris. C’est un don de l’entrepreneur Iida Shinshichi qui, lors de son passage à Lyon, a souhaité offrir au musée d’Art et d’Industrie ce fukusa provenant de son magasin. Iida Shinshichi, premier du nom, est le fondateur d’une lignée d’industriels liés au magasin Takashimaya (toujours connu de nos jours au Japon, c’est aujourd’hui une grande chaîne) qu’il crée en 1831. Ce magasin est important dans l’histoire des échanges culturels franco-japonais : grâce à lui, de nombreux éléments de la mode française ont été introduits au Japon au cours du XIXe siècle. On y trouve, à sa création, des étoffes dont la plupart sont faites de coton. C’est à partir de l’ère Meiji (1868-1912) que le magasin diversifie ses produits et propose, pêle-mêle, des tissus et broderies de toutes sortes. L’entreprise connaîtra un grand succès à partir de 1876 quand les étrangers de la concession de Kōbe s’intéresseront à ses fukusa. Très vite, leur nombre diminue et les stocks s’amenuisent ; c’est alors qu’Iida décide d’en produire uniquement à destination d’étrangers. Cette initiative est couronnée de succès, à tel point qu’un département d’import-export interne à l’entreprise est créé en 1887. S’ensuit, en 1893, la construction d’une usine de broderie qui permet de répondre à la forte demande des Occidentaux. Afin de développer le commerce extérieur de l’entreprise, le cinquième fils de la fratrie, Iida Tasaburō, est envoyé à Lyon pour y fonder une filiale. C’est la première firme textile de Kyōto à pratiquer ainsi l’exportation directe de sa production. Les activités du magasin ne se limitent cependant pas à l’exportation de fukusa. Takashimaya jouit d’une excellente réputation au Japon, à tel point que la famille impériale lui adresse des commandes pour décorer le palais de l’Empereur. Ce n’est donc pas un hasard si le magasin figure parmi les exposants représentant le Japon lors des Expositions universelles : la qualité de ses productions contribue à l’aura dont bénéficient à l’époque les textiles japonais. C’est Iida Shinshichi IV, après sa prise de fonction en 1888 suite à la retraite de son frère aîné, qui coordonne la participation du magasin Takashimaya lors de l’Exposition de Paris en 1889. C’est aussi pour lui l’occasion de voyager en Occident : l’Exposition finie, il parcourt l’Europe et les États-Unis sept mois durant afin de connaître le mode de fonctionnement des centres de production. Son séjour à Lyon est, à n’en pas douter, motivé par la volonté d’observer la Fabrique de soieries la plus réputée du monde. À cette occasion, il offre au musée d’Art et d’Industrie ce fukusa où figure une harde de daims au pied d’un pin noueux. Cette représentation plutôt triviale suggère la douceur de la vie de famille : le mâle fait face au spectateur, dans une attitude calme mais alerte. Derrière lui, deux membres de la harde broutent paisiblement les bourgeons d’une branche. Enfin, à l’arrière-plan, la daine allongée protège son faon. Si ce sont des motifs traditionnels que l’on retrouve dans les textiles japonais, ils ne sont pas investis ici de leur signification symbolique (la longévité associée au pin et la mélancolie qu’inspire le brame du daim en automne) : ce fukusa a été créé à des fins purement ornementales. En cela, il est représentatif du changement de nature de ces étoffes : d’objets traditionnels utilisés lors de la cérémonie du cadeau, elles deviennent une démonstration de la virtuosité d’un brodeur, d’un dessinateur ou d’un teinturier. Le génie d’Iida Shinshichi III, dans sa volonté de créer des textiles décoratifs pour Occidentaux, est d’avoir su s’adapter au goût européen. Sous sa direction, la firme Takashimaya s’est lancée dans la production de textiles de grand format qui s’adaptent aux intérieurs de leur nouvelle clientèle – elle présentera, lors des Expositions, des tentures, des rideaux, des couvre-lits, etc. Le succès du magasin, qui n’abandonne pas pour autant les textiles traditionnels, s’observe également à l’intérieur du pays : dans les années 1880, tant les notables que les préfectures ou les temples lui adressent des commandes. Iida tient particulièrement à faire de son magasin un pionner de la création de textiles artistiques et participe activement aux expositions internes de Tōkyō et du Kansai qui visent à stimuler cette production. Dans cette même perspective, l’entrepreneur demande à des artistes prestigieux de Kyōto de décorer ses produits, une idée alors inédite au Japon inspirée des pratiques occidentales. C’est pourquoi ce fukusa est signé par Kishi Chikudō (1826-1897). Cet artiste est, à l’origine, un élève de l’école Kanō. Créée au XVe siècle, elle forme les peintres japonais en s’inspirant des maîtres chinois. Elle plaît particulièrement aux élites du pouvoir et s’impose peu à peu comme la peinture officielle du Japon. Son enseignement se fonde sur l’imitation des vieux maîtres et de leurs œuvres. Avec le temps, le dogmatisme et l’orthodoxie de cette école sont devenus insupportables pour un grand nombre d’artistes. Peu satisfait des possibilités esthétiques que cet enseignement lui permet, Chikudō délaisse l’école Kanō pour la tutelle de Kishi Renzan, maître de l’école du même nom, à qui son élève succédera. L’école Kishi se distingue par sa maîtrise des représentations animalières : un soin particulier est donné à la peinture de leur fourrure et de leur corps. Un autre trait caractéristique de son esthétique est l’absence de contour (tsuketate) des figures représentées. La technique de prédilection de ses artistes est l’application directe sur le support d’un pinceau effilé et mouillé. La particularité de Kishi Chikudō, au sein de cette école, est l’importance primordiale qu’il donne au shasei (croquis d’après nature), contrairement aux autres artistes traditionnels qui se consacrent à des représentations stylisées ancrées dans la tradition. Un autre fukusa du musée des Tissus provenant de la collection d’Edmond de Goncourt (MT 26028) porte la signature de ce peintre ; il représente une allégorie similaire où les daims sont remplacés par des gallinacés. Quand Iida Shinshichi III le recrute, en 1882, Kishi Chikudō est un artiste très réputé : il participe alors à la décoration du palais impérial et est considéré, avec Mori Kansai et Kōno Bairei, comme le meilleur peintre de Kyōto. C’est probablement le premier des grands artistes de cette ville à se lancer dans le dessin textile. Il en produira pour deux firmes : le magasin Takashimaya et la maison Chisō. Celle-ci est notamment spécialisée dans les textiles décorés en yūzen, méthode traditionnelle et élaborée de teinture en réserve en employant de la pâte de riz. C’est par cette méthode que le corps des daims a été dessiné ici, ce qui laisse supposer que ce fukusa est une commande du magasin Takashimaya à la maison Chisō. C’est d’ailleurs le cas d’un grand nombre de velours similaires, teints par la méthode yūzen et dessinés par des artistes, que le magasin expose ; très populaires à l’étranger comme au Japon, ces tissus sont souvent récompensés. Kishi Chikudō a signé cette œuvre de deux noms. Le premier désigne son nom d’artiste, Chikudō, et le second son prénom originel, Roku, dont le caractère chinois, homophone en japonais, signifie « daim » – c’est la raison pour laquelle cet animal est un sujet de représentation fréquent chez le peintre. L’association, sur ce fukusa, du pin et du daim n’est pas innocente : elle repose sur un jeu de sonorités. Leur caractère chinois respectif se prononce, en japonais, shō (« inviter) et roku (« le salaire »). En offrant ce fukusa au musée d’Art et d’Industrie, Iida souhaite une grande prospérité à la Fabrique lyonnaise – un geste élégant qui célèbre les liens qui, depuis les années 1870, unissent et le Japon et Lyon. Cette ville a participé de façon significative à la modernisation de l’industrie de la soie, denrée la plus exportée du Japon. Outre l’importation de mécaniques Jacquard, des tisserands du quartier de Nishijin de Kyōto ont trouvé dans la capitale des Gaules des enseignements (concernant notamment les techniques de tissage et de teinture modernes) qu’ils ont pu, de retour chez eux, transmettre à leurs pairs. Il convient également de rappeler la contribution de la ville à la mise en place en 1872 de l’usine de Tomioka, bâtie selon un modèle franco-japonais inédit, qui est alors la plus grande filature du monde. Son rôle est d’inspirer les industriels japonais et d’encourager la modernisation du pays – plus de six cent filatures suivront son exemple. Deux figures lyonnaises y jouent un rôle prépondérant : d’une part, Sigismond Lilenthal (dont un portrait est conservé au musée des Tissus et des Arts décoratifs sous le numéro d’inventaire MAD 1406) monte l’opération qui permet le transfert de technologies françaises dans la nouvelle filature, et d’autre part Paul Brunat qui assume la direction de l’usine de 1872 à 1876 après avoir été inspecteur de soie grège dans la concession de Yokohama. Hugo Develly (fr)
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  • 19775
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  • Les Expositions universelles et internationales, organisées à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, sont l’occasion pour les différents pays du monde d’exhiber leurs dernières avancées techniques et artistiques. De la diversité des richesses présentées naît une émulation qui encourage le progrès et le perfectionnement des productions des diverses nations. La ville de Lyon profite en particulier de ces événements pour exposer ses soieries et s’informer des tendances à venir mais aussi pour mesurer la concurrence internationale. Afin de permettre aux soyeux lyonnais de maintenir le niveau d’excellence de la Fabrique, la Chambre de Commerce de Lyon enrichit les collections du musée d’Art et d’Industrie en achetant des œuvres particulièrement populaires et innovantes qui pourront servir de modèle ou de source d’inspiration. L’année 1873 voit naître, au cours de l’Exposition universelle de Vienne, l’engouement pour les tissus japonais. Cet enthousiasme n’a pas tari en 1889 ; ainsi, lors de l’Exposition de Paris, la Chambre acquiert une collection de textiles remarquables auprès de la Commission impériale du Japon (MT 25031 à MT 25036). La pièce dont il est question ici ne provient pas de cet achat, mais elle a néanmoins figuré parmi les œuvres présentées à Paris. C’est un don de l’entrepreneur Iida Shinshichi qui, lors de son passage à Lyon, a souhaité offrir au musée d’Art et d’Industrie ce fukusa provenant de son magasin. Iida Shinshichi, premier du nom, est le fondateur d’une lignée d’industriels liés au magasin Takashimaya (toujours connu de nos jours au Japon, c’est aujourd’hui une grande chaîne) qu’il crée en 1831. Ce magasin est important dans l’histoire des échanges culturels franco-japonais : grâce à lui, de nombreux éléments de la mode française ont été introduits au Japon au cours du XIXe siècle. On y trouve, à sa création, des étoffes dont la plupart sont faites de coton. C’est à partir de l’ère Meiji (1868-1912) que le magasin diversifie ses produits et propose, pêle-mêle, des tissus et broderies de toutes sortes. L’entreprise connaîtra un grand succès à partir de 1876 quand les étrangers de la concession de Kōbe s’intéresseront à ses fukusa. Très vite, leur nombre diminue et les stocks s’amenuisent ; c’est alors qu’Iida décide d’en produire uniquement à destination d’étrangers. Cette initiative est couronnée de succès, à tel point qu’un département d’import-export interne à l’entreprise est créé en 1887. S’ensuit, en 1893, la construction d’une usine de broderie qui permet de répondre à la forte demande des Occidentaux. Afin de développer le commerce extérieur de l’entreprise, le cinquième fils de la fratrie, Iida Tasaburō, est envoyé à Lyon pour y fonder une filiale. C’est la première firme textile de Kyōto à pratiquer ainsi l’exportation directe de sa production. Les activités du magasin ne se limitent cependant pas à l’exportation de fukusa. Takashimaya jouit d’une excellente réputation au Japon, à tel point que la famille impériale lui adresse des commandes pour décorer le palais de l’Empereur. Ce n’est donc pas un hasard si le magasin figure parmi les exposants représentant le Japon lors des Expositions universelles : la qualité de ses productions contribue à l’aura dont bénéficient à l’époque les textiles japonais. C’est Iida Shinshichi IV, après sa prise de fonction en 1888 suite à la retraite de son frère aîné, qui coordonne la participation du magasin Takashimaya lors de l’Exposition de Paris en 1889. C’est aussi pour lui l’occasion de voyager en Occident : l’Exposition finie, il parcourt l’Europe et les États-Unis sept mois durant afin de connaître le mode de fonctionnement des centres de production. Son séjour à Lyon est, à n’en pas douter, motivé par la volonté d’observer la Fabrique de soieries la plus réputée du monde. À cette occasion, il offre au musée d’Art et d’Industrie ce fukusa où figure une harde de daims au pied d’un pin noueux. Cette représentation plutôt triviale suggère la douceur de la vie de famille : le mâle fait face au spectateur, dans une attitude calme mais alerte. Derrière lui, deux membres de la harde broutent paisiblement les bourgeons d’une branche. Enfin, à l’arrière-plan, la daine allongée protège son faon. Si ce sont des motifs traditionnels que l’on retrouve dans les textiles japonais, ils ne sont pas investis ici de leur signification symbolique (la longévité associée au pin et la mélancolie qu’inspire le brame du daim en automne) : ce fukusa a été créé à des fins purement ornementales. En cela, il est représentatif du changement de nature de ces étoffes : d’objets traditionnels utilisés lors de la cérémonie du cadeau, elles deviennent une démonstration de la virtuosité d’un brodeur, d’un dessinateur ou d’un teinturier. Le génie d’Iida Shinshichi III, dans sa volonté de créer des textiles décoratifs pour Occidentaux, est d’avoir su s’adapter au goût européen. Sous sa direction, la firme Takashimaya s’est lancée dans la production de textiles de grand format qui s’adaptent aux intérieurs de leur nouvelle clientèle – elle présentera, lors des Expositions, des tentures, des rideaux, des couvre-lits, etc. Le succès du magasin, qui n’abandonne pas pour autant les textiles traditionnels, s’observe également à l’intérieur du pays : dans les années 1880, tant les notables que les préfectures ou les temples lui adressent des commandes. Iida tient particulièrement à faire de son magasin un pionner de la création de textiles artistiques et participe activement aux expositions internes de Tōkyō et du Kansai qui visent à stimuler cette production. Dans cette même perspective, l’entrepreneur demande à des artistes prestigieux de Kyōto de décorer ses produits, une idée alors inédite au Japon inspirée des pratiques occidentales. C’est pourquoi ce fukusa est signé par Kishi Chikudō (1826-1897). Cet artiste est, à l’origine, un élève de l’école Kanō. Créée au XVe siècle, elle forme les peintres japonais en s’inspirant des maîtres chinois. Elle plaît particulièrement aux élites du pouvoir et s’impose peu à peu comme la peinture officielle du Japon. Son enseignement se fonde sur l’imitation des vieux maîtres et de leurs œuvres. Avec le temps, le dogmatisme et l’orthodoxie de cette école sont devenus insupportables pour un grand nombre d’artistes. Peu satisfait des possibilités esthétiques que cet enseignement lui permet, Chikudō délaisse l’école Kanō pour la tutelle de Kishi Renzan, maître de l’école du même nom, à qui son élève succédera. L’école Kishi se distingue par sa maîtrise des représentations animalières : un soin particulier est donné à la peinture de leur fourrure et de leur corps. Un autre trait caractéristique de son esthétique est l’absence de contour (tsuketate) des figures représentées. La technique de prédilection de ses artistes est l’application directe sur le support d’un pinceau effilé et mouillé. La particularité de Kishi Chikudō, au sein de cette école, est l’importance primordiale qu’il donne au shasei (croquis d’après nature), contrairement aux autres artistes traditionnels qui se consacrent à des représentations stylisées ancrées dans la tradition. Un autre fukusa du musée des Tissus provenant de la collection d’Edmond de Goncourt (MT 26028) porte la signature de ce peintre ; il représente une allégorie similaire où les daims sont remplacés par des gallinacés. Quand Iida Shinshichi III le recrute, en 1882, Kishi Chikudō est un artiste très réputé : il participe alors à la décoration du palais impérial et est considéré, avec Mori Kansai et Kōno Bairei, comme le meilleur peintre de Kyōto. C’est probablement le premier des grands artistes de cette ville à se lancer dans le dessin textile. Il en produira pour deux firmes : le magasin Takashimaya et la maison Chisō. Celle-ci est notamment spécialisée dans les textiles décorés en yūzen, méthode traditionnelle et élaborée de teinture en réserve en employant de la pâte de riz. C’est par cette méthode que le corps des daims a été dessiné ici, ce qui laisse supposer que ce fukusa est une commande du magasin Takashimaya à la maison Chisō. C’est d’ailleurs le cas d’un grand nombre de velours similaires, teints par la méthode yūzen et dessinés par des artistes, que le magasin expose ; très populaires à l’étranger comme au Japon, ces tissus sont souvent récompensés. Kishi Chikudō a signé cette œuvre de deux noms. Le premier désigne son nom d’artiste, Chikudō, et le second son prénom originel, Roku, dont le caractère chinois, homophone en japonais, signifie « daim » – c’est la raison pour laquelle cet animal est un sujet de représentation fréquent chez le peintre. L’association, sur ce fukusa, du pin et du daim n’est pas innocente : elle repose sur un jeu de sonorités. Leur caractère chinois respectif se prononce, en japonais, shō (« inviter) et roku (« le salaire »). En offrant ce fukusa au musée d’Art et d’Industrie, Iida souhaite une grande prospérité à la Fabrique lyonnaise – un geste élégant qui célèbre les liens qui, depuis les années 1870, unissent et le Japon et Lyon. Cette ville a participé de façon significative à la modernisation de l’industrie de la soie, denrée la plus exportée du Japon. Outre l’importation de mécaniques Jacquard, des tisserands du quartier de Nishijin de Kyōto ont trouvé dans la capitale des Gaules des enseignements (concernant notamment les techniques de tissage et de teinture modernes) qu’ils ont pu, de retour chez eux, transmettre à leurs pairs. Il convient également de rappeler la contribution de la ville à la mise en place en 1872 de l’usine de Tomioka, bâtie selon un modèle franco-japonais inédit, qui est alors la plus grande filature du monde. Son rôle est d’inspirer les industriels japonais et d’encourager la modernisation du pays – plus de six cent filatures suivront son exemple. Deux figures lyonnaises y jouent un rôle prépondérant : d’une part, Sigismond Lilenthal (dont un portrait est conservé au musée des Tissus et des Arts décoratifs sous le numéro d’inventaire MAD 1406) monte l’opération qui permet le transfert de technologies françaises dans la nouvelle filature, et d’autre part Paul Brunat qui assume la direction de l’usine de 1872 à 1876 après avoir été inspecteur de soie grège dans la concession de Yokohama. Hugo Develly (fr)
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