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  • Phlox (fr)
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  • Les présentations des fabricants lyonnais de soierie à l'Exposition universelle de Paris, en 1889, ont unanimement suscité l'admiration des commentateurs. Édouard Aynard, alors vice-président de la Chambre de Commerce de Lyon, indique dans une lettre circulaire adressée aux fabricants ayant participé à l'événement que l'Exposition lui est apparue « comme une date mémorable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'éclat qu'elle a jeté sur notre industrie et par les progrès qu'elle a révélés soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqué aux étoffes de soie. » Adrien Storck, l'auteur d'un compte rendu détaillé sur la représentation lyonnaise à l'Exposition parisienne indique que l'événement « peut être considéré comme un manifeste de la science ornementale nouvelle. Se préoccupant des formes du vêtement et de l'emploi des tissus, l'art fait de réels progrès. Il demeure léger et gracieux. À des besoins nouveaux, il a répondu par des produits nouveaux, remplissant les conditions imposées ; il a su s'affranchir et des élégances hors d'usage actuellement, et des fautes de goût que l'on constate dans le milieu de notre siècle. (...) Les créateurs de cette décoration nouvelle n'ont point cherché les fleurs impossibles, les feuillages fantastiques, les ornements bizarres. Ils ont regardé autour d'eux et trouvé, dans les fleurs de nos jardins, les gracieux modèles que la nature mettait sous leurs yeux. C'est cette simplicité et ce goût délicat qui ont frappé dans la décoration de la plus grande partie de nos étoffes à l'Exposition de 1889. La nature est prise sur le vif avec une sincérité, une véracité qui font illusion parfois. Si nous en exceptons les étoffes d'ameublement et quelques pentes de grande allure et de style noble, destinées à des traînes ou des manteaux de cour, nous retrouvons presque partout la flore qui nous charme chaque jour par sa variété infinie de formes et de tons ; cette flore dont les allures changeantes, capricieuses, dont les aspects, si divers dans les phases successives des saisons, sont une mine inépuiable de documents et de motifs. » L'un des acteurs majeurs de ce renouvellement, notamment dans le domaine de la fleur, est assurément Ernest Bérard, le fondateur de la maison Bérard et Ferrand. Né à Lyon le 20 octobre 1829, d'un père commis négociant à Lyon, Denis-Joseph-Ernest Bérard étudie à l'École des Beaux-Arts de Lyon, puis auprès du peintre Louis-Jean-Baptiste Guy (1824-1888). Il travaille comme dessinateur de fabrique, notamment pour des étoffes d'ameublement, des ornements d'église et des articles pour le Levant, sous diverses raisons commerciales, Bérard, puis Bérard, Poncet et Cie puis Poncet, Papillon et Girodon, et ses productions sont remarquées aux Expositions universelles ou internationales de Paris, en 1855, de Londres, en 1862, de Paris, en 1867 et du Havre, en 1868. En 1870, il s'associe à Pierre-Joseph Ferrand, sous la raison sociale Bérard et Ferrand, maison établie au 2, quai de Retz. La maison obtient une médaille de progrès à l'Exposition universelle de Vienne en 1873 pour ses « soieries de nouveauté et articles pour le Levant. » Elle s'impose ensuite comme une des plus importantes maisons de soieries lyonnaises. Adrien Storck indique : « Dès 1872, dès l'époque où la mode parisienne revint aux étoffes façonnées, la maison Bérard et Ferrand prit la tête du mouvement qui ouvrit une ère nouvelle pour l'industrie lyonnaise. Désormais, elle se consacre à la confection d'étoffes merveilleuses, œuvres d'un goût exquis, qui ont été successivement admirées dans toutes les Expositions universelles. Robes magnifiques portées par les reines et les impératrices, dans les cérémonies de leurs couronnements, robes de nos grandes actrices, qui ont étincelé au feu de la rampe dans des créations célèbres, ces étoffes sont quelquefois de véritables tableaux d'art, et, il faut l'ajouter, des tableaux d'un prix élevé : quelques-unes de ces robes ont coûté de trois à cinq cents francs le mètre. Pour tisser ces étoffes merveilleuses, il faut un outillage industriel de premier ordre et, à côté des dessinateurs de grand talent, des ouvriers qui, eux aussi, sont de véritables artistes. Il est quelques-unes des étoffes sorties de la maison Bérard et Ferrand qui ont exigé, tant des patrons que de tous leurs collaborateurs, la solution des difficultés qui paraissent au premier abord insurmontables. » Ernest Bérard avait déjà, sous la raison commerciale Bérard, Poncet et Cie, réalisé une précieuse étoffe pour une robe destinée en 1861 à la reine Victoria (inv. MT 21805). En 1883 la maison Bérard et Ferrand tisse le riche manteau broché d'or de Maria Feodorovna, née princesse Dagmar de Danemark, pour la cérémonie de son couronnement et de celui du tsar Alexandre III. La même année, les fabricants sont gratifiés d'un diplôme d'honneur à l'Exposition d'Amsterdam, et, par décret du 26 septembre 1883, Ernest Bérard est nommé chevalier de la Légion d'Honneur.   À l'Exposition des Arts décoratifs de Lyon, en 1884, la maison Bérard et Ferrand présente plusieurs étoffes façonnées qui annoncent déjà le grand renouvellement applaudi par les commentateurs de l'Exposition universelle de 1889. Les visiteurs peuvent notamment admirer des compositions florales remarquables, traitées en velours ou en satin lancé et broché, dont certaines figureront également à l'Exposition universelle de 1889. C'est le cas notamment des Cactus (inv. MT 24988), des Roses mousseuses (inv. MT 25005), des Fleurs de pêcher (inv. MT 25006), des Roses trémières (inv. MT 25008) et des Pivoines (inv. MT 25009). À l'Exposition de 1889, la maison Bérard et Ferrand est récompensée d'un Grand prix. Adrien Storck, encore, commente la grande maîtrise que les fabricants ont révélé dans l'art de représenter les fleurs, notamment à propos des Glaïeuls (inv. MT 24997) et des Phlox (inv. MT 24998) aujourd'hui conservés au musée des Tissus : « Le glaïeul avec sa multiplicité de tons passant de l'or pâle au grenat foncé par le rouge le plus éclatant courbera élégamment ses branches, comme agité par des vents contraires ou comme, plutôt encore, un bouquet délié laissant aller ses éléments épars au courant d'un ruisseau capricieux ; ou bien le phlox aussi riche de nuances sera méthodiquement attaché au fond noir de l'étoffe qui le fait détacher en relief, comme autrefois aux processions les poignées de fleurs s'enlevaient sur les draps immaculés tapissant les murailles. » La laize avec les phlox est reproduite à la planche X du même ouvrage, avec l'indication que le modèle a été « tissé sur Jacquard de 1100 crochets, 7000 cartons, fleurs de couleurs naturelles obtenues par 4 trames lancées et 15 trames brochées. » Elle est donnée, avec vingt-deux autres étoffes ayant participé à l'Exposition universelle de 1889, au musée d'Art et d'Industrie de la Chambre de Commerce de Lyon, à la demande d'Édouard Aynard. Toutes sont conservées au musée des Tissus (inv. MT 24987 à MT 25009). Le fond noir sur lequel se détachent les inflorescences en ombelle des phlox révèle aussi que l'influence du Japon commence à rayonner sur les productions de la Fabrique lyonnaise. D'autres fabricants représentés à l'Exposition universelle de 1889 y sont particulièrement sensibles, comme la très jeune maison Atuyer, Bianchini et Férier (inv. MT 24839) ou les maisons Gourd et Cie (inv. MT 24894), Lamy et Giraud (inv. MT 24949) et Brunet-Lecomte, Moïse et Cie (inv. MT 25021), par exemple. Mais c'est la science de la composition qui caractérise ici les Phlox : grâce à un rapport de dessin de quarante-neuf centimètres de haut, la jonchée de branches fleuries s'organise pour former une guirlande sinueuse qui s'inscrit dans la continuité des exemples du XVIIIe siècle. La maîtrise du rendu des fleurs au naturel et les nombreuses nuances qui forment le dessin confèrent une liberté nouvelle au motif. Destinée à l'habillement, cette laize a été envisagée comme une étoffe en mouvement, animée par les ondulations d'une jupe et les variations de la lumière sur la soie. Ernest Bérard est certainement une personnalité hors du commun, qui contribua grandement à renouveler la production des étoffes façonnées à Lyon dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il épousa, en 1858, Antoinette-Victoire-Blanche Pagany, dont il eut un fils, Alexandre (1859-1923), puis, en 1876, Marie-Philomène Roux, dont il n'eut pas d'enfant. Parallèlement à son activité de dessinateur et de fabricant, il exposa régulièrement des toiles aux Salons lyonnais, entre 1878 et 1903, qui représentent essentiellement des vues de l'Ain, du Dauphiné ou des pays orientaux dans lesquels il accomplit de nombreux voyages commerciaux, pour développer le marché du Levant, créant des succursales à Bagdad, Smyrne et Bombay. À plusieurs reprises, il fut même chargé par le Gouvernement français de missions dans les pays qu'il parcourait. Il consigna les résultats de la dernière de ces missions, accomplie en 1892, dans un rapport portant sur l'état du commerce européen en Égypte et en Turquie et sur la situation des école française en Syrie. Républicain en 1848, il milita à Lyon sous l'Empire comme membre de l'association phalanstérienne et, sous la République, fut élu Conseiller municipal du sixième arrondissement de Lyon en 1884 et en 1888, député du Rhône en 1889, réélu en 1893. Il siégea à la gauche radicale et fit partie de diverses Commissions, notamment de la Commission d'enquête sur l'affaire de Panama (en 1892 et 1893), de la Commission de révision de la loi sur les protêts, de la Commission d'examen des propositions sur la participation des ouvriers aux bénéfices, enfin de la Commission chargée d'examiner les projets relatifs aux colonies. Il déposa en 1890 une proposition de loi sur la retraite des ouvriers de l'agriculture et de l'industrie et, en 1898, une proposition de loi relative à la création de livrets de travail et d'épargne. Il réclama aussi la bonification des pensions et retraites liquidées pour incapacité de travail prématurée. Il intervint dans la discussion de projets relatifs aux expositions internationales de Lyon, d'Anvers, de Bruxelles et d'un projet concernant des encouragements spéciaux accordés à la sériciculture et à la filature de la soie. Il ne fut pas réélu en 1898. Il mourut à Lyon le 8 février 1914. Son fils, Alexandre Bérard, collabora au Courrier de Lyon, au Progrès de Lyon, et à Lyon républicain, avant d'être reçu avocat en 1877. Il devint chef de cabinet du Maire de Lyon et, en 1880, entra dans la magistrature comme attaché au parquet du procureur de la République, puis à celui du procureur général. Docteur en droit en 1882, il fut, en 1883, nommé substitut du procureur général à Grenoble. Il démissionna après avoir été élu, en 1893, député de l'Ain. Réélu en 1902, il devint sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes, de 1902 à 1906, dans les cabinets Combes, Rouvier et Sarrien, obtint un troisième mandat en 1906 et entra au Sénat en 1908. Réélu à la Chambre haute en 1912, il ne se représenta pas en 1922. Il mourut en 1923. Maximilien Durand (fr)
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  • Les présentations des fabricants lyonnais de soierie à l'Exposition universelle de Paris, en 1889, ont unanimement suscité l'admiration des commentateurs. Édouard Aynard, alors vice-président de la Chambre de Commerce de Lyon, indique dans une lettre circulaire adressée aux fabricants ayant participé à l'événement que l'Exposition lui est apparue « comme une date mémorable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'éclat qu'elle a jeté sur notre industrie et par les progrès qu'elle a révélés soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqué aux étoffes de soie. » Adrien Storck, l'auteur d'un compte rendu détaillé sur la représentation lyonnaise à l'Exposition parisienne indique que l'événement « peut être considéré comme un manifeste de la science ornementale nouvelle. Se préoccupant des formes du vêtement et de l'emploi des tissus, l'art fait de réels progrès. Il demeure léger et gracieux. À des besoins nouveaux, il a répondu par des produits nouveaux, remplissant les conditions imposées ; il a su s'affranchir et des élégances hors d'usage actuellement, et des fautes de goût que l'on constate dans le milieu de notre siècle. (...) Les créateurs de cette décoration nouvelle n'ont point cherché les fleurs impossibles, les feuillages fantastiques, les ornements bizarres. Ils ont regardé autour d'eux et trouvé, dans les fleurs de nos jardins, les gracieux modèles que la nature mettait sous leurs yeux. C'est cette simplicité et ce goût délicat qui ont frappé dans la décoration de la plus grande partie de nos étoffes à l'Exposition de 1889. La nature est prise sur le vif avec une sincérité, une véracité qui font illusion parfois. Si nous en exceptons les étoffes d'ameublement et quelques pentes de grande allure et de style noble, destinées à des traînes ou des manteaux de cour, nous retrouvons presque partout la flore qui nous charme chaque jour par sa variété infinie de formes et de tons ; cette flore dont les allures changeantes, capricieuses, dont les aspects, si divers dans les phases successives des saisons, sont une mine inépuiable de documents et de motifs. » L'un des acteurs majeurs de ce renouvellement, notamment dans le domaine de la fleur, est assurément Ernest Bérard, le fondateur de la maison Bérard et Ferrand. Né à Lyon le 20 octobre 1829, d'un père commis négociant à Lyon, Denis-Joseph-Ernest Bérard étudie à l'École des Beaux-Arts de Lyon, puis auprès du peintre Louis-Jean-Baptiste Guy (1824-1888). Il travaille comme dessinateur de fabrique, notamment pour des étoffes d'ameublement, des ornements d'église et des articles pour le Levant, sous diverses raisons commerciales, Bérard, puis Bérard, Poncet et Cie puis Poncet, Papillon et Girodon, et ses productions sont remarquées aux Expositions universelles ou internationales de Paris, en 1855, de Londres, en 1862, de Paris, en 1867 et du Havre, en 1868. En 1870, il s'associe à Pierre-Joseph Ferrand, sous la raison sociale Bérard et Ferrand, maison établie au 2, quai de Retz. La maison obtient une médaille de progrès à l'Exposition universelle de Vienne en 1873 pour ses « soieries de nouveauté et articles pour le Levant. » Elle s'impose ensuite comme une des plus importantes maisons de soieries lyonnaises. Adrien Storck indique : « Dès 1872, dès l'époque où la mode parisienne revint aux étoffes façonnées, la maison Bérard et Ferrand prit la tête du mouvement qui ouvrit une ère nouvelle pour l'industrie lyonnaise. Désormais, elle se consacre à la confection d'étoffes merveilleuses, œuvres d'un goût exquis, qui ont été successivement admirées dans toutes les Expositions universelles. Robes magnifiques portées par les reines et les impératrices, dans les cérémonies de leurs couronnements, robes de nos grandes actrices, qui ont étincelé au feu de la rampe dans des créations célèbres, ces étoffes sont quelquefois de véritables tableaux d'art, et, il faut l'ajouter, des tableaux d'un prix élevé : quelques-unes de ces robes ont coûté de trois à cinq cents francs le mètre. Pour tisser ces étoffes merveilleuses, il faut un outillage industriel de premier ordre et, à côté des dessinateurs de grand talent, des ouvriers qui, eux aussi, sont de véritables artistes. Il est quelques-unes des étoffes sorties de la maison Bérard et Ferrand qui ont exigé, tant des patrons que de tous leurs collaborateurs, la solution des difficultés qui paraissent au premier abord insurmontables. » Ernest Bérard avait déjà, sous la raison commerciale Bérard, Poncet et Cie, réalisé une précieuse étoffe pour une robe destinée en 1861 à la reine Victoria (inv. MT 21805). En 1883 la maison Bérard et Ferrand tisse le riche manteau broché d'or de Maria Feodorovna, née princesse Dagmar de Danemark, pour la cérémonie de son couronnement et de celui du tsar Alexandre III. La même année, les fabricants sont gratifiés d'un diplôme d'honneur à l'Exposition d'Amsterdam, et, par décret du 26 septembre 1883, Ernest Bérard est nommé chevalier de la Légion d'Honneur.   À l'Exposition des Arts décoratifs de Lyon, en 1884, la maison Bérard et Ferrand présente plusieurs étoffes façonnées qui annoncent déjà le grand renouvellement applaudi par les commentateurs de l'Exposition universelle de 1889. Les visiteurs peuvent notamment admirer des compositions florales remarquables, traitées en velours ou en satin lancé et broché, dont certaines figureront également à l'Exposition universelle de 1889. C'est le cas notamment des Cactus (inv. MT 24988), des Roses mousseuses (inv. MT 25005), des Fleurs de pêcher (inv. MT 25006), des Roses trémières (inv. MT 25008) et des Pivoines (inv. MT 25009). À l'Exposition de 1889, la maison Bérard et Ferrand est récompensée d'un Grand prix. Adrien Storck, encore, commente la grande maîtrise que les fabricants ont révélé dans l'art de représenter les fleurs, notamment à propos des Glaïeuls (inv. MT 24997) et des Phlox (inv. MT 24998) aujourd'hui conservés au musée des Tissus : « Le glaïeul avec sa multiplicité de tons passant de l'or pâle au grenat foncé par le rouge le plus éclatant courbera élégamment ses branches, comme agité par des vents contraires ou comme, plutôt encore, un bouquet délié laissant aller ses éléments épars au courant d'un ruisseau capricieux ; ou bien le phlox aussi riche de nuances sera méthodiquement attaché au fond noir de l'étoffe qui le fait détacher en relief, comme autrefois aux processions les poignées de fleurs s'enlevaient sur les draps immaculés tapissant les murailles. » La laize avec les phlox est reproduite à la planche X du même ouvrage, avec l'indication que le modèle a été « tissé sur Jacquard de 1100 crochets, 7000 cartons, fleurs de couleurs naturelles obtenues par 4 trames lancées et 15 trames brochées. » Elle est donnée, avec vingt-deux autres étoffes ayant participé à l'Exposition universelle de 1889, au musée d'Art et d'Industrie de la Chambre de Commerce de Lyon, à la demande d'Édouard Aynard. Toutes sont conservées au musée des Tissus (inv. MT 24987 à MT 25009). Le fond noir sur lequel se détachent les inflorescences en ombelle des phlox révèle aussi que l'influence du Japon commence à rayonner sur les productions de la Fabrique lyonnaise. D'autres fabricants représentés à l'Exposition universelle de 1889 y sont particulièrement sensibles, comme la très jeune maison Atuyer, Bianchini et Férier (inv. MT 24839) ou les maisons Gourd et Cie (inv. MT 24894), Lamy et Giraud (inv. MT 24949) et Brunet-Lecomte, Moïse et Cie (inv. MT 25021), par exemple. Mais c'est la science de la composition qui caractérise ici les Phlox : grâce à un rapport de dessin de quarante-neuf centimètres de haut, la jonchée de branches fleuries s'organise pour former une guirlande sinueuse qui s'inscrit dans la continuité des exemples du XVIIIe siècle. La maîtrise du rendu des fleurs au naturel et les nombreuses nuances qui forment le dessin confèrent une liberté nouvelle au motif. Destinée à l'habillement, cette laize a été envisagée comme une étoffe en mouvement, animée par les ondulations d'une jupe et les variations de la lumière sur la soie. Ernest Bérard est certainement une personnalité hors du commun, qui contribua grandement à renouveler la production des étoffes façonnées à Lyon dans la seconde moitié du XIXe siècle. Il épousa, en 1858, Antoinette-Victoire-Blanche Pagany, dont il eut un fils, Alexandre (1859-1923), puis, en 1876, Marie-Philomène Roux, dont il n'eut pas d'enfant. Parallèlement à son activité de dessinateur et de fabricant, il exposa régulièrement des toiles aux Salons lyonnais, entre 1878 et 1903, qui représentent essentiellement des vues de l'Ain, du Dauphiné ou des pays orientaux dans lesquels il accomplit de nombreux voyages commerciaux, pour développer le marché du Levant, créant des succursales à Bagdad, Smyrne et Bombay. À plusieurs reprises, il fut même chargé par le Gouvernement français de missions dans les pays qu'il parcourait. Il consigna les résultats de la dernière de ces missions, accomplie en 1892, dans un rapport portant sur l'état du commerce européen en Égypte et en Turquie et sur la situation des école française en Syrie. Républicain en 1848, il milita à Lyon sous l'Empire comme membre de l'association phalanstérienne et, sous la République, fut élu Conseiller municipal du sixième arrondissement de Lyon en 1884 et en 1888, député du Rhône en 1889, réélu en 1893. Il siégea à la gauche radicale et fit partie de diverses Commissions, notamment de la Commission d'enquête sur l'affaire de Panama (en 1892 et 1893), de la Commission de révision de la loi sur les protêts, de la Commission d'examen des propositions sur la participation des ouvriers aux bénéfices, enfin de la Commission chargée d'examiner les projets relatifs aux colonies. Il déposa en 1890 une proposition de loi sur la retraite des ouvriers de l'agriculture et de l'industrie et, en 1898, une proposition de loi relative à la création de livrets de travail et d'épargne. Il réclama aussi la bonification des pensions et retraites liquidées pour incapacité de travail prématurée. Il intervint dans la discussion de projets relatifs aux expositions internationales de Lyon, d'Anvers, de Bruxelles et d'un projet concernant des encouragements spéciaux accordés à la sériciculture et à la filature de la soie. Il ne fut pas réélu en 1898. Il mourut à Lyon le 8 février 1914. Son fils, Alexandre Bérard, collabora au Courrier de Lyon, au Progrès de Lyon, et à Lyon républicain, avant d'être reçu avocat en 1877. Il devint chef de cabinet du Maire de Lyon et, en 1880, entra dans la magistrature comme attaché au parquet du procureur de la République, puis à celui du procureur général. Docteur en droit en 1882, il fut, en 1883, nommé substitut du procureur général à Grenoble. Il démissionna après avoir été élu, en 1893, député de l'Ain. Réélu en 1902, il devint sous-secrétaire d'État aux Postes et Télégraphes, de 1902 à 1906, dans les cabinets Combes, Rouvier et Sarrien, obtint un troisième mandat en 1906 et entra au Sénat en 1908. Réélu à la Chambre haute en 1912, il ne se représenta pas en 1922. Il mourut en 1923. Maximilien Durand (fr)
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