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| - Devant de gilet « en pièces » (non découpé) imprimé en taille-douce à l'encre d'imprimerie (fr)
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| - Une même laize de satin jaune clair, aujourd'hui coupée en deux par son milieu, dans le sens chaîne, a servi à imprimer le décor placé des deux devants d'un gilet d'homme. Les lisières comportent trois lames d'argent, marque possible de la Fabrique de Tours. Le décor a été exécuté à l'eau-forte rehaussée de pointe-sèche. Les camées sur fond noir sont rendus avec la technique dite de « gravure aux outils », les carnations des figures et les médaillons mythologiques avec le procédé appelé « gravure au pointillé », mis au point en Angleterre par l'Italien Francesco Bartolozzi (1725/1727-1815), rendue populaire en France par la diffusion des gravures d'Angelica Kauffmann (1740-1807). Chacune des deux parties du gilet a conservé la morsure de la plaque de cuivre utilisée pour l'impression, dont la cuvette empiète sur la lisière (hauteur de la cuvette : 68,9 cm ; largeur, du côté du gilet à la lisière : 24 cm).
Chaque devant du gilet est orné d'une composition en arabesque, dans le goût « étrusque », qui se déploie aussi sur la poche et au-dessus d'elle. Le cuivre d'impression comprenait aussi le parement appliqué de l'ouverture de la poche et les boutons, au nombre de huit. Les deux cuivres utilisés comportaient un décor similaire mais pas identique, puisque les sujets, dans les médaillons, varient. Le décor d'arabesque est formé par une succession de vase fleuri, de figures allégoriques dans des médaillons, d'athéniennes, de losanges contenant un profil en camée, de cornes d'abondance, liés par des ornements et supportant des rangs de perles, et encadrés par des génies ailés tenant des guirlandes de fleurs retombant en festons ou des zéphyrs engainés, en forme de termes. Sur les poches, de grands médaillons contiennent, sur le devant droit, Ariane endormie consolée par Cupidon et, sur le devant gauche, Narcisse contemplant son reflet dans l'eau, saynètes érotiques, issue de la mythologie grecque et traitée dans le goût d'Angelica Kauffmann. Au-dessus de la poche, un piédestal de ferronerie soutient un Amour qui bande son arc en direction du médaillon en camée situé au milieu de la composition, montrant un profil masculin du côté droit, féminin à gauche.
Trois exemplaires du même gilet, monté, sont aujourd'hui conservés : le premier, au Museu Tèxtil i d'Indumentària de Barcelone (inv. 88.310 ; Bernard Jacqué et Geert Wisse, « Note sur un ensemble de papiers peints imprimés en taille-douce à Paris à la fin du XVIIIe siècle », Nouvelles de l'estampe, 124-125, 1992, p. 15), le deuxième au Cooper Hewitt Smithsonian Design Museum de New York (inv. 1962-54.16 ; Chronicle of the Museum for the Art of Decoration of the Cooper-Union, vol. 2, n° 7, 1955, p. 288 ; Toiles for all Seasons. French & English Printed Textiles, Allentown, Allentown Art Museum, 2004, p. 50), et le troisième au musée de Bourgoin-Jallieu (Xavier Petitcol, « Un gilet Directoire imprimé en taille-douce sur satin dans une fabrique de papier peint », Textes et textiles du Moyen Âge à nos jours, Saint-Just-la-Pendue, 2008, p. 93-105). Le gilet est un modèle dit « carré », qui dégage la taille, présente des poches droites, sans revers, l'ouverture étant seulement renforcée d'un parement rectangulaire appliqué, un col droit, les angles supérieurs des devants du gilet se portant rabattus.
L'impression à l'encre d'imprimerie noire sur étoffe est une prouesse mise en œuvre pour quelques pièces remarquable depuis le XVIIe siècle. Le musée des Tissus conserve, par exemple, une exceptionnelle gravure de Jacques Lemercier (1585-1654) représentant la statue d'Henri IV réalisée pour le Latran imprimée sur satin en 1610 (inv. MT 21951), une position de thèse de la fin du XVIIe siècle représentant la Religion offrant le portrait du pape Clément X à l’Église (inv. MT 46882), une gravure sur satin représentant la lévitation de saint Joseph de Copertino (inv. MT 34527) ou un diplôme espagnol de théologie imprimé sur taffetas, daté de 1798 (inv. MT 34259). Dans tous les cas, il s'agit de tirages exceptionnels de gravures prévues pour le papier et destinées à constituer des œuvres décoratives.
L'originalité du gilet imprimé réside dans le fait qu'il s'agit bien d'un vêtement. Par ailleurs, la technique de gravure, à l'eau-forte rehaussée de pointe sèche, de gravure aux outils et de gravure au pointillé montre une combinaison de procédés très aboutie. Ces deux éléments permettent d'identifier la manufacture qui a produit ce gilet, et qui était spécialisée dans la production de papier peint. À la fin du XVIIIe siècle, elle s'est caractérisée dans la production de papiers peints imprimés en taille-douce, rehaussée de pointe sèche, et de textiles imprimés destinés à l'habillement. Fondée à Paris en 1772 par l'Anglais Jean Arthur qui s'associe à René Grenard, la fabrique Arthur & Grenard devient l'une des principales fabriques de papiers peints, dont la notoriété a été éclipsée par celle de Réveillon. Elle occupe deux cents ouvriers en 1784. En 1789, elle obtient le titre de manufacture royale, puis la société est vendue à François Robert qui s'associe à Arthur fils, prénommé Jean-Jacques, sous la raison commerciale Arthur & Robert. Lorsque la Révolution éclate, Jean-Jacques Arthur est proche des idées de Robespierre, dont il est l'ami intime et qu'il suit à l'échafaud à l'âge de trente-trois ans.
Dès les dernières années d'activité de la maison Arthur & Grenard, la manufacture avait entrepris la commercialisation d'accessoires imprimés en taille-douce sur satin, comme en témoigne l'annonce publiée dans le Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises du 30 octobre 1788 : « Les S(ieu)rs Arthur & Grenard, Marchands de Papiers peints, demeurans sur l'ancien boulevard, vis-à-vis le dépôt des Gardes Françoises, font & vendent des ceintures de femmes, lesquelles sont imprimées sur ruban-satin, dans le genre des peintures étrusques, arabesques, camées antiques, & dans différens genres très-agréables. » En effet, un dessin à la plume, aquarelle et gouache du musée des Arts décoratifs de Paris (inv. CD 37 360), dédié à « Monseigneur le baron de Breteuil » et signé « Moette Architecte Delineavit », figure la coupe des sept étages de la manufacture Arthur & Grenard en 1789. Une partie du dernier étage sous comble est légendée « Imprimerie en taille-douce. » Un inventaire, conservé au minutier central des Archives nationales (Cote MC, Et IX, 1.821), dressé entre le 26 décembre 1788 et le 20 février 1789 à l'occasion de la vente de l'entreprise à François Robert, détaille le matériel contenu dans la manufacture. Parmi les machines, presses et autres fournitures figurent « 8 boîtes pour ceintures & Estampes sur satin », cinquante-huit planches de cuivre gravées en taille-douce par treize graveurs différents, dont Francesco Bartolozzi, l'initiateur de l'estampe au pointillé, et plusieurs plaques « d'après Moitte. » Il faut bien sûr reconnaître Jean-Guillaume Moitte (1746-1810), « sculpteur du Roy » et ornemaniste.
Les gilets imprimés en taille-douce à la fin du XVIIIe siècle sont rares. Outre les trois modèles identiques au gilet « en pièces » du musée des Tissus, on peut citer, dans cette même collection, les deux devants d'un autre gilet Directoire imprimés en taille-douce sur gourgouran de coton avec les allégories du Printemps et de l'Automne (inv. MT 29307.1 et MT 29307.2), peut-être aussi issu des presses de la manufacture Robert & Cie, tout comme un gilet « en pièces » avec l'allégorie du Temps regardant la danse de jeunes amours conservé au Cooper Hewitt Smithsonian Design Museum de New York (inv. 1962-54-17). La maison imprimait également des petits sujets à découper en vignette pour application sur bas de robes ou gilets, dont le musée des Tissus conserve sûrement deux exemplaires, avec des épisodes de la légende de Psyché, qui ornent un gilet carré (inv. MT 30014).
Le musée des Tissus conserve également deux exemplaires de ceintures imprimées sur satin (inv. MT 29865 et MT 35697), qui correspondent aux mentions de ces accessoires dans les publicités de la maison ou l'inventaire de 1789. Deux autres sont aujourd'hui au musée de Bourgoin-Jallieu (inv. 20.91.1 et 20.91.1 bis) et deux supplémentaires, au Cooper Hewitt Smithsonian Museum de New York, la première (inv. 1940-93-60) étant imprimée en grisaille, la seconde (inv. 1902-1-1012), en couleurs.
Le musée des Tissus a également fait entrer récemment dans ses collections une paire de jarretelles Directoire (inv. MT 2014.2.3.1 et MT 2014.2.3.2), imprimées sur satin en taille-douce et « au pointillé » en trois couleurs (brun-noir, brique et vert foncé), probablement attribuables, également, à la manufacture Robert et Cie. Le Journal des arts, inventions et découvertes de vendémiaire an IV (septembre 1795) publie, en effet, cette annonce : « La manufacture Robert & Cie. Imprimerie sur Étoffes en Taille-douce. À cette intéressante manufacture s'est jointe un atelier qui mérite aussi toute votre attention. C'est le laboratoire fondé par les citoyens Gamble et Coypel, imprimeurs en taille-douce, et qui ont poussé très loin cette industrie au moyen de laquelle ils ont donné naissance à une nouvelle branche de commerce. Ces Artistes ont combiné l'impression en taille-douce, de manière à la diviser en plusieurs planches au moyen desquelles ils varient, sur les étoffes, les couleurs et les dessins, de la manière qu'on le fait avec les planches de bois sur le papier. Par ce procédé, ils impriment sur des toiles, des mousselines, du linon et sur toutes les étoffes de soie, des paysages, fleurs, arabesques, fruits, camées, médaillons et ornements de toute espèce d'une fraîcheur, d'une variété et d'une richesse qui contraignent l'admiration. [...] Les amateurs des Arts sont invités à voir ces intéressants ateliers, même maison de la fabrique du C.[itoyen] Robert. [...] On ne peut douter que cette nouvelle industrie (qui n'est cependant que le perfectionnement d'un art déjà connu et pratiqué déjà depuis quelques années, mais en ne se servant que d'une sorte de couleur sur les mêmes étoffes) ne présente bientôt une branche de commerce très intéressante et dont il est possible de tirer le plus grand parti pour notre usage habituel et pour nos échanges à l'étranger. »
Les impressions taille-douce en couleurs sur textile mises au point par Jacques Gamble pour la manufacture Robert & Cie sont encore plus rares que les gilets imprimés. Le musée des Tissus en conserve peut-être un second exemplaire, une vignette circulaire représentant une jeune femme et son enfant avec un chien, découpée et appliquée sur un échantillon de broderie pour bas de robe sur gourgouran brun et violet (inv. MT 2970).
Maximilien Durand (fr)
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| - Une même laize de satin jaune clair, aujourd'hui coupée en deux par son milieu, dans le sens chaîne, a servi à imprimer le décor placé des deux devants d'un gilet d'homme. Les lisières comportent trois lames d'argent, marque possible de la Fabrique de Tours. Le décor a été exécuté à l'eau-forte rehaussée de pointe-sèche. Les camées sur fond noir sont rendus avec la technique dite de « gravure aux outils », les carnations des figures et les médaillons mythologiques avec le procédé appelé « gravure au pointillé », mis au point en Angleterre par l'Italien Francesco Bartolozzi (1725/1727-1815), rendue populaire en France par la diffusion des gravures d'Angelica Kauffmann (1740-1807). Chacune des deux parties du gilet a conservé la morsure de la plaque de cuivre utilisée pour l'impression, dont la cuvette empiète sur la lisière (hauteur de la cuvette : 68,9 cm ; largeur, du côté du gilet à la lisière : 24 cm).
Chaque devant du gilet est orné d'une composition en arabesque, dans le goût « étrusque », qui se déploie aussi sur la poche et au-dessus d'elle. Le cuivre d'impression comprenait aussi le parement appliqué de l'ouverture de la poche et les boutons, au nombre de huit. Les deux cuivres utilisés comportaient un décor similaire mais pas identique, puisque les sujets, dans les médaillons, varient. Le décor d'arabesque est formé par une succession de vase fleuri, de figures allégoriques dans des médaillons, d'athéniennes, de losanges contenant un profil en camée, de cornes d'abondance, liés par des ornements et supportant des rangs de perles, et encadrés par des génies ailés tenant des guirlandes de fleurs retombant en festons ou des zéphyrs engainés, en forme de termes. Sur les poches, de grands médaillons contiennent, sur le devant droit, Ariane endormie consolée par Cupidon et, sur le devant gauche, Narcisse contemplant son reflet dans l'eau, saynètes érotiques, issue de la mythologie grecque et traitée dans le goût d'Angelica Kauffmann. Au-dessus de la poche, un piédestal de ferronerie soutient un Amour qui bande son arc en direction du médaillon en camée situé au milieu de la composition, montrant un profil masculin du côté droit, féminin à gauche.
Trois exemplaires du même gilet, monté, sont aujourd'hui conservés : le premier, au Museu Tèxtil i d'Indumentària de Barcelone (inv. 88.310 ; Bernard Jacqué et Geert Wisse, « Note sur un ensemble de papiers peints imprimés en taille-douce à Paris à la fin du XVIIIe siècle », Nouvelles de l'estampe, 124-125, 1992, p. 15), le deuxième au Cooper Hewitt Smithsonian Design Museum de New York (inv. 1962-54.16 ; Chronicle of the Museum for the Art of Decoration of the Cooper-Union, vol. 2, n° 7, 1955, p. 288 ; Toiles for all Seasons. French & English Printed Textiles, Allentown, Allentown Art Museum, 2004, p. 50), et le troisième au musée de Bourgoin-Jallieu (Xavier Petitcol, « Un gilet Directoire imprimé en taille-douce sur satin dans une fabrique de papier peint », Textes et textiles du Moyen Âge à nos jours, Saint-Just-la-Pendue, 2008, p. 93-105). Le gilet est un modèle dit « carré », qui dégage la taille, présente des poches droites, sans revers, l'ouverture étant seulement renforcée d'un parement rectangulaire appliqué, un col droit, les angles supérieurs des devants du gilet se portant rabattus.
L'impression à l'encre d'imprimerie noire sur étoffe est une prouesse mise en œuvre pour quelques pièces remarquable depuis le XVIIe siècle. Le musée des Tissus conserve, par exemple, une exceptionnelle gravure de Jacques Lemercier (1585-1654) représentant la statue d'Henri IV réalisée pour le Latran imprimée sur satin en 1610 (inv. MT 21951), une position de thèse de la fin du XVIIe siècle représentant la Religion offrant le portrait du pape Clément X à l’Église (inv. MT 46882), une gravure sur satin représentant la lévitation de saint Joseph de Copertino (inv. MT 34527) ou un diplôme espagnol de théologie imprimé sur taffetas, daté de 1798 (inv. MT 34259). Dans tous les cas, il s'agit de tirages exceptionnels de gravures prévues pour le papier et destinées à constituer des œuvres décoratives.
L'originalité du gilet imprimé réside dans le fait qu'il s'agit bien d'un vêtement. Par ailleurs, la technique de gravure, à l'eau-forte rehaussée de pointe sèche, de gravure aux outils et de gravure au pointillé montre une combinaison de procédés très aboutie. Ces deux éléments permettent d'identifier la manufacture qui a produit ce gilet, et qui était spécialisée dans la production de papier peint. À la fin du XVIIIe siècle, elle s'est caractérisée dans la production de papiers peints imprimés en taille-douce, rehaussée de pointe sèche, et de textiles imprimés destinés à l'habillement. Fondée à Paris en 1772 par l'Anglais Jean Arthur qui s'associe à René Grenard, la fabrique Arthur & Grenard devient l'une des principales fabriques de papiers peints, dont la notoriété a été éclipsée par celle de Réveillon. Elle occupe deux cents ouvriers en 1784. En 1789, elle obtient le titre de manufacture royale, puis la société est vendue à François Robert qui s'associe à Arthur fils, prénommé Jean-Jacques, sous la raison commerciale Arthur & Robert. Lorsque la Révolution éclate, Jean-Jacques Arthur est proche des idées de Robespierre, dont il est l'ami intime et qu'il suit à l'échafaud à l'âge de trente-trois ans.
Dès les dernières années d'activité de la maison Arthur & Grenard, la manufacture avait entrepris la commercialisation d'accessoires imprimés en taille-douce sur satin, comme en témoigne l'annonce publiée dans le Magasin des modes nouvelles françaises et anglaises du 30 octobre 1788 : « Les S(ieu)rs Arthur & Grenard, Marchands de Papiers peints, demeurans sur l'ancien boulevard, vis-à-vis le dépôt des Gardes Françoises, font & vendent des ceintures de femmes, lesquelles sont imprimées sur ruban-satin, dans le genre des peintures étrusques, arabesques, camées antiques, & dans différens genres très-agréables. » En effet, un dessin à la plume, aquarelle et gouache du musée des Arts décoratifs de Paris (inv. CD 37 360), dédié à « Monseigneur le baron de Breteuil » et signé « Moette Architecte Delineavit », figure la coupe des sept étages de la manufacture Arthur & Grenard en 1789. Une partie du dernier étage sous comble est légendée « Imprimerie en taille-douce. » Un inventaire, conservé au minutier central des Archives nationales (Cote MC, Et IX, 1.821), dressé entre le 26 décembre 1788 et le 20 février 1789 à l'occasion de la vente de l'entreprise à François Robert, détaille le matériel contenu dans la manufacture. Parmi les machines, presses et autres fournitures figurent « 8 boîtes pour ceintures & Estampes sur satin », cinquante-huit planches de cuivre gravées en taille-douce par treize graveurs différents, dont Francesco Bartolozzi, l'initiateur de l'estampe au pointillé, et plusieurs plaques « d'après Moitte. » Il faut bien sûr reconnaître Jean-Guillaume Moitte (1746-1810), « sculpteur du Roy » et ornemaniste.
Les gilets imprimés en taille-douce à la fin du XVIIIe siècle sont rares. Outre les trois modèles identiques au gilet « en pièces » du musée des Tissus, on peut citer, dans cette même collection, les deux devants d'un autre gilet Directoire imprimés en taille-douce sur gourgouran de coton avec les allégories du Printemps et de l'Automne (inv. MT 29307.1 et MT 29307.2), peut-être aussi issu des presses de la manufacture Robert & Cie, tout comme un gilet « en pièces » avec l'allégorie du Temps regardant la danse de jeunes amours conservé au Cooper Hewitt Smithsonian Design Museum de New York (inv. 1962-54-17). La maison imprimait également des petits sujets à découper en vignette pour application sur bas de robes ou gilets, dont le musée des Tissus conserve sûrement deux exemplaires, avec des épisodes de la légende de Psyché, qui ornent un gilet carré (inv. MT 30014).
Le musée des Tissus conserve également deux exemplaires de ceintures imprimées sur satin (inv. MT 29865 et MT 35697), qui correspondent aux mentions de ces accessoires dans les publicités de la maison ou l'inventaire de 1789. Deux autres sont aujourd'hui au musée de Bourgoin-Jallieu (inv. 20.91.1 et 20.91.1 bis) et deux supplémentaires, au Cooper Hewitt Smithsonian Museum de New York, la première (inv. 1940-93-60) étant imprimée en grisaille, la seconde (inv. 1902-1-1012), en couleurs.
Le musée des Tissus a également fait entrer récemment dans ses collections une paire de jarretelles Directoire (inv. MT 2014.2.3.1 et MT 2014.2.3.2), imprimées sur satin en taille-douce et « au pointillé » en trois couleurs (brun-noir, brique et vert foncé), probablement attribuables, également, à la manufacture Robert et Cie. Le Journal des arts, inventions et découvertes de vendémiaire an IV (septembre 1795) publie, en effet, cette annonce : « La manufacture Robert & Cie. Imprimerie sur Étoffes en Taille-douce. À cette intéressante manufacture s'est jointe un atelier qui mérite aussi toute votre attention. C'est le laboratoire fondé par les citoyens Gamble et Coypel, imprimeurs en taille-douce, et qui ont poussé très loin cette industrie au moyen de laquelle ils ont donné naissance à une nouvelle branche de commerce. Ces Artistes ont combiné l'impression en taille-douce, de manière à la diviser en plusieurs planches au moyen desquelles ils varient, sur les étoffes, les couleurs et les dessins, de la manière qu'on le fait avec les planches de bois sur le papier. Par ce procédé, ils impriment sur des toiles, des mousselines, du linon et sur toutes les étoffes de soie, des paysages, fleurs, arabesques, fruits, camées, médaillons et ornements de toute espèce d'une fraîcheur, d'une variété et d'une richesse qui contraignent l'admiration. [...] Les amateurs des Arts sont invités à voir ces intéressants ateliers, même maison de la fabrique du C.[itoyen] Robert. [...] On ne peut douter que cette nouvelle industrie (qui n'est cependant que le perfectionnement d'un art déjà connu et pratiqué déjà depuis quelques années, mais en ne se servant que d'une sorte de couleur sur les mêmes étoffes) ne présente bientôt une branche de commerce très intéressante et dont il est possible de tirer le plus grand parti pour notre usage habituel et pour nos échanges à l'étranger. »
Les impressions taille-douce en couleurs sur textile mises au point par Jacques Gamble pour la manufacture Robert & Cie sont encore plus rares que les gilets imprimés. Le musée des Tissus en conserve peut-être un second exemplaire, une vignette circulaire représentant une jeune femme et son enfant avec un chien, découpée et appliquée sur un échantillon de broderie pour bas de robe sur gourgouran brun et violet (inv. MT 2970).
Maximilien Durand (fr)
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