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  • Soierie de manchette (fr)
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  • Plusieurs fragments d’une soierie remarquable sont dispersés entre le musée des Tissus et le musée du Louvre (inv. E 29210). Ils composaient un décor de « manchette », c’est-à-dire probablement des applications situées sur l’avant-bras d’une chemise ou d’une « robe » d’homme, dont subsistent quelques vestiges au musée du Louvre. Il s’agissait d’un tissu de laine à losanges, comparable à celui utilisé pour confectionner des vêtements d’apparat découverts dans les sépultures d’Antinoé (inv. MT 28929.99 et MT 2013.0.60). La soierie a été tissée sur une chaîne en soie de couleur brun-rouge, qui présente une proportion de un fil triple en pièce pour un fil simple en liage, au moyen de trois lats bleu foncé, blanc et ocre-rouge. Le décor est composé de grands médaillons à la couronne perlée, juxtaposés en registres, leurs points de tangence étant marqués par des rouelles. Elles contiennent un croissant et sont également bordées de perles. Dans les intervalles s’épanouissent d’imposants fleurons rayonnants. Chaque médaillon contient un cheval ailé. L’animal est paré d’un collier perlé. Sur son front se dresse une hampe surmontée d’un croissant qui contient une rosette. Ses jambes et son encolure sont garnis de rubans. Il était tourné alternativement vers la gauche et vers la droite, comme le révèlent les fragments conservés au Louvre. Dans l’ensemble du matériel extrait des sépultures antinoïtes, cette soierie tranche remarquablement. Sa composition, en grands médaillons tangents, est inhabituelle, tout comme sa gamme chromatique. L’iconographie ne comporte aucun élément de tradition byzantine, mais appartient pleinement au répertoire de la Perse sassanide. Ces considérations d’ordre stylistique sont confirmées par les particularités techniques qui distinguent ces fragments des autres soieries découvertes à Antinoé. La proportion des fils de chaîne, notamment, exclue l’hypothèse d’une production méditerranéenne et rattache ce samit à la tradition de tissage de l’Asie Centrale. Par ailleurs, les lats, au nombre de trois, sont tous suivis. La régularité du dessin et sa précision sont aussi remarquables et seulement comparables, parmi les étoffes de soie découvertes à Antinoé, à un autre exemplaire orné de bouquetins, extrait de la tombe B 108, également conservé au musée des Tissus (inv. MT 26812.10). Ces deux soieries se différencient également par l’emploi d’un effet de dessin appelé « berclé », qui est extrêmement rare sur les soieries de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge. Il consiste à juxtaposer deux trames de couleurs différentes afin de créer un ton moyen, particulièrement à la limite de deux zones colorées auxquelles il sert de transition. La technique du berclé a été utilisée pour ombrer certaines parties du cheval. Cette soierie et celle issue de la tombe B 108 ont vraisemblablement été importées en Égypte, où elles devaient constituer des parements particulièrement précieux. Une pièce comparable, dont la provenance centre-asiatique ne fait aucun doute, est conservée dans la collection Katoen Natie à Anvers (inv. 938 a). Elle présente des couples de chevaux ailés affrontés. Avec quelques exemples de taquetés façonnés de soie (inv. MT 26812.13, Paris, musée du Louvre, inv. E 29180 et Lille, Palais des Beaux-Arts, inv. D.2011.0.3), elles constituent un ensemble d’étoffes bien distinct de l’homogène groupe des « soieries d’Antinoé ». La datation retenue pour ce samit est généralement le VIe ou le VIIe siècle. De la même sépulture provenait aussi une « figure d’Horus, terre cuite », exposée dans la treizième vitrine. Maximilien Durand (fr)
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  • 32623
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  • Plusieurs fragments d’une soierie remarquable sont dispersés entre le musée des Tissus et le musée du Louvre (inv. E 29210). Ils composaient un décor de « manchette », c’est-à-dire probablement des applications situées sur l’avant-bras d’une chemise ou d’une « robe » d’homme, dont subsistent quelques vestiges au musée du Louvre. Il s’agissait d’un tissu de laine à losanges, comparable à celui utilisé pour confectionner des vêtements d’apparat découverts dans les sépultures d’Antinoé (inv. MT 28929.99 et MT 2013.0.60). La soierie a été tissée sur une chaîne en soie de couleur brun-rouge, qui présente une proportion de un fil triple en pièce pour un fil simple en liage, au moyen de trois lats bleu foncé, blanc et ocre-rouge. Le décor est composé de grands médaillons à la couronne perlée, juxtaposés en registres, leurs points de tangence étant marqués par des rouelles. Elles contiennent un croissant et sont également bordées de perles. Dans les intervalles s’épanouissent d’imposants fleurons rayonnants. Chaque médaillon contient un cheval ailé. L’animal est paré d’un collier perlé. Sur son front se dresse une hampe surmontée d’un croissant qui contient une rosette. Ses jambes et son encolure sont garnis de rubans. Il était tourné alternativement vers la gauche et vers la droite, comme le révèlent les fragments conservés au Louvre. Dans l’ensemble du matériel extrait des sépultures antinoïtes, cette soierie tranche remarquablement. Sa composition, en grands médaillons tangents, est inhabituelle, tout comme sa gamme chromatique. L’iconographie ne comporte aucun élément de tradition byzantine, mais appartient pleinement au répertoire de la Perse sassanide. Ces considérations d’ordre stylistique sont confirmées par les particularités techniques qui distinguent ces fragments des autres soieries découvertes à Antinoé. La proportion des fils de chaîne, notamment, exclue l’hypothèse d’une production méditerranéenne et rattache ce samit à la tradition de tissage de l’Asie Centrale. Par ailleurs, les lats, au nombre de trois, sont tous suivis. La régularité du dessin et sa précision sont aussi remarquables et seulement comparables, parmi les étoffes de soie découvertes à Antinoé, à un autre exemplaire orné de bouquetins, extrait de la tombe B 108, également conservé au musée des Tissus (inv. MT 26812.10). Ces deux soieries se différencient également par l’emploi d’un effet de dessin appelé « berclé », qui est extrêmement rare sur les soieries de la fin de l’Antiquité et du haut Moyen Âge. Il consiste à juxtaposer deux trames de couleurs différentes afin de créer un ton moyen, particulièrement à la limite de deux zones colorées auxquelles il sert de transition. La technique du berclé a été utilisée pour ombrer certaines parties du cheval. Cette soierie et celle issue de la tombe B 108 ont vraisemblablement été importées en Égypte, où elles devaient constituer des parements particulièrement précieux. Une pièce comparable, dont la provenance centre-asiatique ne fait aucun doute, est conservée dans la collection Katoen Natie à Anvers (inv. 938 a). Elle présente des couples de chevaux ailés affrontés. Avec quelques exemples de taquetés façonnés de soie (inv. MT 26812.13, Paris, musée du Louvre, inv. E 29180 et Lille, Palais des Beaux-Arts, inv. D.2011.0.3), elles constituent un ensemble d’étoffes bien distinct de l’homogène groupe des « soieries d’Antinoé ». La datation retenue pour ce samit est généralement le VIe ou le VIIe siècle. De la même sépulture provenait aussi une « figure d’Horus, terre cuite », exposée dans la treizième vitrine. Maximilien Durand (fr)
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