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  • Étoffe brochée, branches de fleurs blanches et de feuilles sur fond vert (fr)
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  • Cleto Tassinari naquit le 27 octobre 1821 à Bologne, sixième d'une famille de huit enfants. Son frère aîné, qui avait dix-sept ans de plus que lui et qui travaillait dans l'industrie textile, lui conseilla de se former au tissage à Lyon. À l'âge de quinze ans, il franchissait la frontière au Pont de Beauvoisin, le 31 décembre 1836. Il s'apprêtait à regagner Bologne en 1848 quand sa famille lui annonça que l'affaire familiale avait brûlé au cours des manifestations anti-autrichiennes et l'encouragea à rester à Lyon s'il y avait du travail. Il avait rejoint, alors, la maison Lemire père et fils dont il devint chef de fabrication. Une convention, signée le 6 juin 1855, lui accordait dix pour cent des bénéfices nets de l'entreprise. En 1865, la manufacture connaissant des difficultés, elle fut vendue, avec tout son fonds d'archives, à Antoine Lamy et Auguste Giraud. Cleto Tassinari reçut trente mille francs en janvier 1866 à titre d'indemnité. Il créa d'abord sa propre affaire d'étoffes d'ameublement et d'ornements d'église, sous la raison commerciale Cleto Tassinari et Cie, établie au 11, place Croix-Paquet, dans un immeuble où se trouvait la maison Chatel et Viennois, fabricants de soieries. La maison Cleto Tassinari et Cie participa à l'Exposition universelle de Paris, en 1867, où elle est distinguée d'une Médaille de bronze. L'année suivante, Stéphane Viennois lui proposait d'entrer dans leur association en y apportant sa spécialité d'ameublement. L'acte constitutif de la société, en date du 31 mai 1868, conservait le siège social à la même adresse. La raison commerciale était Tassinari, Chatel et Viennois, jusqu'en 1874, date de la disparition de Stéphane Viennois. En 1869, à l'occasion du Concile œcuménique du Vatican, la maison fut chargée de fabriquer les ornements pontificaux offerts par les Lyonnais au pape Pie IX. Ils furent exposés avant leur départ durant plusieurs jours au Palais archiépiscopal de Lyon, puis à l'Exposition romaine qui se tint en 1869-1870, à l'issue de laquelle la maison Tassinari, Chatel et Viennois obtint un Grand Prix ; Cleto Tassinari fut aussi décoré de la croix de chevalier de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand. En 1870, Paul Grand, de la maison Grand frères, successeurs de Camille Pernon, manifestait le désir de céder son fonds. Tassinari, Chatel et Viennois saisirent cette opportunité et ils acquirent les archives de cette maison historique, confirmant ainsi leur notoriété naissante. À l'Exposition universelle de Vienne, en 1873, la maison fut récompensée d'une Médaille d'or ; à Philadelphie, en 1876, elle était hors concours, Louis Chatel faisant partie du jury international.  Après la disparition de Stéphane Viennois, la société travailla sous la raison commerciale Tassinari et Chatel. Quand Cleto Tassinari décéda le 13 février 1885, son fils aîné, Vincent Tassinari lui succéda. Comme il était d'usage de placer l'aîné en tête de la raison sociale, la maison s'appela désormais Chatel et Tassinari. C'est sous cette raison commerciale qu'elle participe à l'Exposition universelle de Paris, en 1889 ou elle est distinguée d'un Grand Prix. Plusieurs commentateurs de l'événement soulignent la qualité des pièces présentées par les fabricants, soit dans le traitement des fleurs au naturel pour la haute nouveauté soit dans « l'art d'imiter en perfectionnant » pour les étoffes d'ameublement dans le goût Louis XV ou Louis XVI (Léon Malo, L'Exposition universelle de 1889, Paris, 1890, p. 68). Quand l'Exposition de 1889 se termine, Édouard Aynard, alors vice-président de la Chambre de Commerce de Lyon, est impressionné par les étoffes qu'il a vues. Il adresse le 9 octobre 1889 une lettre circulaire aux différents fabricants qui ont exposé à Paris. Il leur indique que l'Exposition lui est apparue « comme une date mémorable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'éclat qu'elle a jeté sur notre industrie et par les progrès qu'elle a révélés soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqué aux étoffes de soie. » Il leur demande aussi d'accepter de donner au musée d'Art et d'Industrie un ou plusieurs échantillons, les plus remarquables qui avaient figuré à Paris. La maison Chatel et Tassinari fait parvenir la laize « étoffe brochée, branche de fleurs blanches et de feuillage sur fond vert » avec cinq autres exemplaires de sa production : « étoffe brochée, style Louis XV, bouquets de roses sur fond blanc cannetillé » (inv. MT 24875) ; « étoffe à fond cannetillé, bouquets de roses en velours coupé et frisé, avec bandes de velours, façonné » (inv. MT 24877) ; « étoffe brochée, style Louis XVI, fleurs dans un panier à rubans sur fond satin paille » (inv. MT 24878) ; « satin jaune, broché, branches de roses » (inv. MT 24879) ; « lampas broché, style Philippe de Lasalle » (inv. MT 24880). La laize Branches de fleurs blanches et de feuillage sur fond vert a été tissée en largeur de soixante centimètres, avec deux lisières en cannelé. Elle conserve un chef de pièce en satin, en partie inférieure, sur quatre centimètres. Le décor, sur fond vert céladon, présente des branches de cerisier à fleurs (Prunus glandulosa Alba Plena), arbuste originaire du Japon. Elles sont alternativement tournées vers la gauche ou vers la droite, créant une sorte de guirlande sinueuse. Les branches sont chargées de fleurs blanches et de feuilles vertes dentées. Près de chaque branche se trouve un petit tronçon, supportant six fleurs blanches épanouies ou en bouton. La disposition de ce détail près de la branche principale rappelle les planches de botanique. Le traitement des fleurs au naturel, par le jeu des lats de liseré, de lancé et de broché liés à plusieurs effets, est tout à fait caractéristique de cet effort de renouvellement des dessins qui distingue l'Exposition universelle de 1889. C'est aussi le cas du choix du sujet, les branches de cerisier du Japon, qui témoigne de l'intérêt nouveau des fabricants lyonnais pour l'esthétique japonisante. D'autres exposants durant cet événement parisien illustrent aussi cet engouement pour les sujets inspirés du Japon comme les maisons Atuyer, Bianchini et Férier (inv. MT 24839) ou Devaux et Bachelard (inv. MT 24857), par exemple. Maximilien Durand (fr)
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Il créa d'abord sa propre affaire d'étoffes d'ameublement et d'ornements d'église, sous la raison commerciale Cleto Tassinari et Cie, établie au 11, place Croix-Paquet, dans un immeuble où se trouvait la maison Chatel et Viennois, fabricants de soieries. La maison Cleto Tassinari et Cie participa à l'Exposition universelle de Paris, en 1867, où elle est distinguée d'une Médaille de bronze. L'année suivante, Stéphane Viennois lui proposait d'entrer dans leur association en y apportant sa spécialité d'ameublement. L'acte constitutif de la société, en date du 31 mai 1868, conservait le siège social à la même adresse. La raison commerciale était Tassinari, Chatel et Viennois, jusqu'en 1874, date de la disparition de Stéphane Viennois. En 1869, à l'occasion du Concile œcuménique du Vatican, la maison fut chargée de fabriquer les ornements pontificaux offerts par les Lyonnais au pape Pie IX. Ils furent exposés avant leur départ durant plusieurs jours au Palais archiépiscopal de Lyon, puis à l'Exposition romaine qui se tint en 1869-1870, à l'issue de laquelle la maison Tassinari, Chatel et Viennois obtint un Grand Prix ; Cleto Tassinari fut aussi décoré de la croix de chevalier de l'ordre de Saint-Grégoire-le-Grand. En 1870, Paul Grand, de la maison Grand frères, successeurs de Camille Pernon, manifestait le désir de céder son fonds. Tassinari, Chatel et Viennois saisirent cette opportunité et ils acquirent les archives de cette maison historique, confirmant ainsi leur notoriété naissante. À l'Exposition universelle de Vienne, en 1873, la maison fut récompensée d'une Médaille d'or ; à Philadelphie, en 1876, elle était hors concours, Louis Chatel faisant partie du jury international.  Après la disparition de Stéphane Viennois, la société travailla sous la raison commerciale Tassinari et Chatel. Quand Cleto Tassinari décéda le 13 février 1885, son fils aîné, Vincent Tassinari lui succéda. Comme il était d'usage de placer l'aîné en tête de la raison sociale, la maison s'appela désormais Chatel et Tassinari. C'est sous cette raison commerciale qu'elle participe à l'Exposition universelle de Paris, en 1889 ou elle est distinguée d'un Grand Prix. Plusieurs commentateurs de l'événement soulignent la qualité des pièces présentées par les fabricants, soit dans le traitement des fleurs au naturel pour la haute nouveauté soit dans « l'art d'imiter en perfectionnant » pour les étoffes d'ameublement dans le goût Louis XV ou Louis XVI (Léon Malo, L'Exposition universelle de 1889, Paris, 1890, p. 68). Quand l'Exposition de 1889 se termine, Édouard Aynard, alors vice-président de la Chambre de Commerce de Lyon, est impressionné par les étoffes qu'il a vues. Il adresse le 9 octobre 1889 une lettre circulaire aux différents fabricants qui ont exposé à Paris. Il leur indique que l'Exposition lui est apparue « comme une date mémorable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'éclat qu'elle a jeté sur notre industrie et par les progrès qu'elle a révélés soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqué aux étoffes de soie. » Il leur demande aussi d'accepter de donner au musée d'Art et d'Industrie un ou plusieurs échantillons, les plus remarquables qui avaient figuré à Paris. La maison Chatel et Tassinari fait parvenir la laize « étoffe brochée, branche de fleurs blanches et de feuillage sur fond vert » avec cinq autres exemplaires de sa production : « étoffe brochée, style Louis XV, bouquets de roses sur fond blanc cannetillé » (inv. MT 24875) ; « étoffe à fond cannetillé, bouquets de roses en velours coupé et frisé, avec bandes de velours, façonné » (inv. MT 24877) ; « étoffe brochée, style Louis XVI, fleurs dans un panier à rubans sur fond satin paille » (inv. MT 24878) ; « satin jaune, broché, branches de roses » (inv. MT 24879) ; « lampas broché, style Philippe de Lasalle » (inv. MT 24880). La laize Branches de fleurs blanches et de feuillage sur fond vert a été tissée en largeur de soixante centimètres, avec deux lisières en cannelé. Elle conserve un chef de pièce en satin, en partie inférieure, sur quatre centimètres. Le décor, sur fond vert céladon, présente des branches de cerisier à fleurs (Prunus glandulosa Alba Plena), arbuste originaire du Japon. Elles sont alternativement tournées vers la gauche ou vers la droite, créant une sorte de guirlande sinueuse. Les branches sont chargées de fleurs blanches et de feuilles vertes dentées. Près de chaque branche se trouve un petit tronçon, supportant six fleurs blanches épanouies ou en bouton. La disposition de ce détail près de la branche principale rappelle les planches de botanique. Le traitement des fleurs au naturel, par le jeu des lats de liseré, de lancé et de broché liés à plusieurs effets, est tout à fait caractéristique de cet effort de renouvellement des dessins qui distingue l'Exposition universelle de 1889. C'est aussi le cas du choix du sujet, les branches de cerisier du Japon, qui témoigne de l'intérêt nouveau des fabricants lyonnais pour l'esthétique japonisante. D'autres exposants durant cet événement parisien illustrent aussi cet engouement pour les sujets inspirés du Japon comme les maisons Atuyer, Bianchini et Férier (inv. MT 24839) ou Devaux et Bachelard (inv. MT 24857), par exemple. Maximilien Durand (fr)
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