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| - Créée le 1er décembre 1888 par Pierre-François Atuyer, Charles Bianchini et François Férier, la très jeune maison Atuyer, Bianchini et Férier, établie au 22-23, place Tolozan, concède ici son premier don au musée d'Art et d'Industrie de Lyon, à l'issue de l'Exposition universelle de Paris en 1889 où ses productions sont remarquées par les commentateurs de l'événement. Deux autres laizes accompagnent ce don, une « étoffe grise rayée à branches de feuilles en velours coupé » (inv. MT 24840) et un « satin blanc à petits bouquets brochés nuances » (inv. MT 24841). La maison est spécialisée dans la « fabrication et la vente d'étoffes de soie unies, armures et nouveautés », auxquelles s'ajoutent rapidement la production des velours. Atuyer, Bianchini et Férier sont gratifiés d'une médaille d'argent à l'Exposition de 1889. Le « damas robe » fond satin orné de branches de chrysanthèmes révèle la volonté des fabricants de renouveler les motifs, notamment dans le domaine de la « haute nouveauté » et de la « nouveauté riche », lors de cette Exposition universelle où la fleur domine, non plus seulement stylisée et fantaisiste, dans le style « Louis XIII », « Louis XV » ou « Louis XVI », mais traitée au naturel grâce au « broché nuances ». Le fond de la laize est traité en satin de 8, tissé sur une chaîne vert olive et deux trames de fond alternées, l'une en soie vert clair, l'autre en soie vert foncé. À l'envers, les trames lancées sont liées les unes en satin de 16, les autres en satin de 32, de manière à se superposer aux trames de fond. Le décor est produit par des effets de trames de fond vert clair et vert foncé, et des trames lancées en soie blanche, cognac, rose et saumon. Dans le cœur de certaines fleurs s'ajoutent une trame brochée en soie bouton d'or. Le rapport de dessin mesure quatre-vingts centimètres de haut pour soixante-six centimètres et demi de large, soit un chemin. Le décor représente des branches de chrysanthèmes contresemplées. Par le choix de cette fleur et la disposition des motifs, la jeune maison Atuyer, Bianchini et Férier montre son dynamisme, en s'inspirant des estampes japonaises qui commencent à connaître un grand succès sur le marché occidental. D'autres maisons, à la même Exposition, produisent d'ailleurs des étoffes pour l'habillement où s'épanouissent des décors japonisants à base de fleurs de chrysanthèmes, comme les maisons Gourd et Cie (inv. MT 24894), Lamy et Giraud (inv. MT 24949) ou Brunet-Lecomte, Moïse et Cie (inv. MT 25021), par exemple. Ce renouvellement des sources du dessin inaugure une politique active d'innovation et de modernité, caractéristique de la nouvelle entreprise et de ses développements futurs. Le choix des étoffes qui ont été données au musée d'Art et d'Industrie est un manifeste de cette volonté de faire évoluer les sources d'inspiration, mais aussi les techniques et jusqu'à l'organisation même de la production.
Maximilien Durand (fr)
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