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  • Fragments de galons d'encolure et de manche d'une chemise de femme (fr)
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  • Dans la tombe B 200, Albert Gayet met au jour les vestiges d'un costume de femme, composés d'un « fragment de manteau, crépon de laine gaufré, saumoné, rayures jaunes et franges » (inv. MT 2013.0.50) et d'un « galon brun, damasquiné de brun plus foncé, de vert et de blanc. » L'ensemble du matériel de cette sépulture est aujourd'hui réuni au musée des Tissus, grâce au dépôt concédé par le musée du Louvre de trois fragments du galon (inv. E 29211), venu rejoindre le quatrième envoyé à Lyon à l'issue de l'exposition de 1898 au musée Guimet de Paris qui présentait le produit des fouilles sur le site. Deux fragments ont conservé les restes de la toile de lin qui constituait le fond de la chemise légère sur laquelle ils étaient appliqués. Ils correspondent à une partie de l'encolure et au poignet d'une manche. Les parements de ce vêtement étaient singuliers. En effet, ils sont constitués d'une fine toile de laine rouge, de torsion Z, doublée d'une toile de lin, elle aussi très fine, et brodée. La broderie traverse les deux épaisseurs d'étoffe. Elle est réalisée au point fendu et au point lancé, au moyen de fils de soie crème et vert clair, et au point de couchure, au moyen d'un gros cordonnet de soie verte, retors S de deux bouts Z, qui dessine un relief dans les motifs. Les galons sont soulignés, d'un côté, par une bordure contenant une sorte de méandre. La partie centrale, festonnée, fait alterner un entrelacs et une feuille de trèfle. Une photographie ancienne montre que l'encolure avait été collée, au musée Guimet de Paris, sur un carton portant l'indication « Nécropole B. Tombe 200 ». Elle était associée à d'importants fragments de la soierie qui garnissait le précieux manteau de couleur carmin d'un « officier », exhumé durant la campagne de 1897 (inv. MT 26812.8, MT 40310 et MT 40311). Les galons brodés avaient donc été interprétés comme les vestiges d'une chemise d'homme, comparable à celles qui revêtent encore les dépouilles du « chevalier byzantin » du musée des Confluences de Lyon (inv. 90002982) ou du « fonctionnaire à la pourpre » du Palais des Beaux-Arts de Lille (inv. D.2011.0.2), ou à celles qui sont partiellement conservées au Museum für Byzantinische Kunst de Berlin (inv. Nr. 9922) et au musée des Tissus (inv. MT 2013.0.25). On sait pourtant que les collages réalisés au musée Guimet après l'exposition de 1898 n'ont pas toujours respecté la numérotation des tombes indiquées par Albert Gayet. Les pièces y étaient réunies sur des critères d'ordre esthétique, sans tenir compte de la cohérence des ensembles. C'est d'après le dessin publié par Max Tilke d'un exemplaire berlinois de chemise d'homme, découvert à Antinoé en 1896 et perdu durant  la Seconde Guerre mondiale, qu'avait été réalisée la première hypothèse de restitution des fragments. L'encolure avait été placée à l'extrémité d'une grande ouverture triangulaire, longue de cinquante-cinq centimètres, qui descendait du col au bas du ventre. La plupart des chemises d'hommes ne sont pas fendues sur l'avant. Elles comportent une encolure taillée en pointe, près du cou, et des galons qui, tournant autour du col et descendant au milieu de la poitrine, sont repliés sur eux-mêmes et remontent, cousus bord à bord, vers le col (galon du « haut dignitaire » Achille, inv. 28520.123.1, MT 28520.123.2 et MT 49158 ; galons du « scribe » Pamias, inv. MT 24400.614 ; galons issus de la tombe B 114, inv. MT 2013.0.19 ; chemise provenant de la tombe C 597, inv. MT 2013.0.25 ; galons du « haut fonctionnaire », inv. MT 28929.111). Quelques exemplaires de chemises pouvaient aussi présenter deux pans qui se croisaient sur le torse (chemise provenant de la tombe C 478, inv. MT 2013.0.26.1 et MT 2013.0.26.2) et étaient maintenus par une ceinture (inv. MT 2013.0.27). Néanmoins, on ne connaît pas d'exemple qui aurait été pourvu d'une ouverture triangulaire aussi plongeante. En revanche, le fragment d'encolure semble bien appartenir à une chemise de femme, comme le suggère le manteau de laine saumon découvert dans la même sépulture. Sur un des côtés, en effet, le galon s'incurve légèrement, amorçant l'échancrure en arrondi caractéristique des vêtements féminins. L'ouverture de l'encolure doit donc être placée horizontalement, et non verticalement. Les restes de toile de la chemise qui subsistent au revers ont une direction des fils de chaîne parallèle à l'ouverture ménagée pour le cou qui confirme cette hypothèse. Les fils de chaîne sont d'ailleurs orientés dans le même sens au bout de la manche. Le galon du poignet est cette fois, comme on pouvait s'y attendre, cousu parallèlement à l'extrémité du tissage. Les exemplaires de vêtements brodés sont extrêmement rares. La campagne de 1898 n'a révélé qu'une seule autre chemise décorée selon cette technique, issue de la tombe C 792 (inv. MT 28520.170.1, MT 28520.170.2,  MT 51398.15 et Louvre, E 29499 et E 29580). Son décor a été reproduit à l'aquarelle par Jules-Paul Gérard (1874-1953), tout comme l'encolure de la chemise mise au jour dans la tombe B 200. Les deux peintures sont conservées dans une collection privée. Le jeune artiste avait bien reconnu là des pièces exceptionnelles. En l'absence de pièces de comparaison, il est difficile de proposer une datation pour ces galons. Le manteau qui provient de la même tombe peut être situé avec certitude entre la seconde moitié du Ve siècle et le début du VIIe siècle. Par ailleurs, les matériaux employés pour réaliser les galons brodés — la laine rouge de torsion Z et la soie — sont comparables à ceux qui constituent les galons aux plaquettes extraits des tombes B 84 (inv. MT 28929.92.1, MT 28929.92.2, MT 2013.0.46.1 et MT 2013.0.46.2) et C 485 (inv. MT 28929.105 et MT 2013.0.53), par exemple, eux aussi attribuables à la même période. On retiendra donc une fourchette chronologique située entre le VIe et le VIIe siècle pour les fragments de galons brodés de la tombe B 200. Maximilien Durand (fr)
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  • Dans la tombe B 200, Albert Gayet met au jour les vestiges d'un costume de femme, composés d'un « fragment de manteau, crépon de laine gaufré, saumoné, rayures jaunes et franges » (inv. MT 2013.0.50) et d'un « galon brun, damasquiné de brun plus foncé, de vert et de blanc. » L'ensemble du matériel de cette sépulture est aujourd'hui réuni au musée des Tissus, grâce au dépôt concédé par le musée du Louvre de trois fragments du galon (inv. E 29211), venu rejoindre le quatrième envoyé à Lyon à l'issue de l'exposition de 1898 au musée Guimet de Paris qui présentait le produit des fouilles sur le site. Deux fragments ont conservé les restes de la toile de lin qui constituait le fond de la chemise légère sur laquelle ils étaient appliqués. Ils correspondent à une partie de l'encolure et au poignet d'une manche. Les parements de ce vêtement étaient singuliers. En effet, ils sont constitués d'une fine toile de laine rouge, de torsion Z, doublée d'une toile de lin, elle aussi très fine, et brodée. La broderie traverse les deux épaisseurs d'étoffe. Elle est réalisée au point fendu et au point lancé, au moyen de fils de soie crème et vert clair, et au point de couchure, au moyen d'un gros cordonnet de soie verte, retors S de deux bouts Z, qui dessine un relief dans les motifs. Les galons sont soulignés, d'un côté, par une bordure contenant une sorte de méandre. La partie centrale, festonnée, fait alterner un entrelacs et une feuille de trèfle. Une photographie ancienne montre que l'encolure avait été collée, au musée Guimet de Paris, sur un carton portant l'indication « Nécropole B. Tombe 200 ». Elle était associée à d'importants fragments de la soierie qui garnissait le précieux manteau de couleur carmin d'un « officier », exhumé durant la campagne de 1897 (inv. MT 26812.8, MT 40310 et MT 40311). Les galons brodés avaient donc été interprétés comme les vestiges d'une chemise d'homme, comparable à celles qui revêtent encore les dépouilles du « chevalier byzantin » du musée des Confluences de Lyon (inv. 90002982) ou du « fonctionnaire à la pourpre » du Palais des Beaux-Arts de Lille (inv. D.2011.0.2), ou à celles qui sont partiellement conservées au Museum für Byzantinische Kunst de Berlin (inv. Nr. 9922) et au musée des Tissus (inv. MT 2013.0.25). On sait pourtant que les collages réalisés au musée Guimet après l'exposition de 1898 n'ont pas toujours respecté la numérotation des tombes indiquées par Albert Gayet. Les pièces y étaient réunies sur des critères d'ordre esthétique, sans tenir compte de la cohérence des ensembles. C'est d'après le dessin publié par Max Tilke d'un exemplaire berlinois de chemise d'homme, découvert à Antinoé en 1896 et perdu durant  la Seconde Guerre mondiale, qu'avait été réalisée la première hypothèse de restitution des fragments. L'encolure avait été placée à l'extrémité d'une grande ouverture triangulaire, longue de cinquante-cinq centimètres, qui descendait du col au bas du ventre. La plupart des chemises d'hommes ne sont pas fendues sur l'avant. Elles comportent une encolure taillée en pointe, près du cou, et des galons qui, tournant autour du col et descendant au milieu de la poitrine, sont repliés sur eux-mêmes et remontent, cousus bord à bord, vers le col (galon du « haut dignitaire » Achille, inv. 28520.123.1, MT 28520.123.2 et MT 49158 ; galons du « scribe » Pamias, inv. MT 24400.614 ; galons issus de la tombe B 114, inv. MT 2013.0.19 ; chemise provenant de la tombe C 597, inv. MT 2013.0.25 ; galons du « haut fonctionnaire », inv. MT 28929.111). Quelques exemplaires de chemises pouvaient aussi présenter deux pans qui se croisaient sur le torse (chemise provenant de la tombe C 478, inv. MT 2013.0.26.1 et MT 2013.0.26.2) et étaient maintenus par une ceinture (inv. MT 2013.0.27). Néanmoins, on ne connaît pas d'exemple qui aurait été pourvu d'une ouverture triangulaire aussi plongeante. En revanche, le fragment d'encolure semble bien appartenir à une chemise de femme, comme le suggère le manteau de laine saumon découvert dans la même sépulture. Sur un des côtés, en effet, le galon s'incurve légèrement, amorçant l'échancrure en arrondi caractéristique des vêtements féminins. L'ouverture de l'encolure doit donc être placée horizontalement, et non verticalement. Les restes de toile de la chemise qui subsistent au revers ont une direction des fils de chaîne parallèle à l'ouverture ménagée pour le cou qui confirme cette hypothèse. Les fils de chaîne sont d'ailleurs orientés dans le même sens au bout de la manche. Le galon du poignet est cette fois, comme on pouvait s'y attendre, cousu parallèlement à l'extrémité du tissage. Les exemplaires de vêtements brodés sont extrêmement rares. La campagne de 1898 n'a révélé qu'une seule autre chemise décorée selon cette technique, issue de la tombe C 792 (inv. MT 28520.170.1, MT 28520.170.2,  MT 51398.15 et Louvre, E 29499 et E 29580). Son décor a été reproduit à l'aquarelle par Jules-Paul Gérard (1874-1953), tout comme l'encolure de la chemise mise au jour dans la tombe B 200. Les deux peintures sont conservées dans une collection privée. Le jeune artiste avait bien reconnu là des pièces exceptionnelles. En l'absence de pièces de comparaison, il est difficile de proposer une datation pour ces galons. Le manteau qui provient de la même tombe peut être situé avec certitude entre la seconde moitié du Ve siècle et le début du VIIe siècle. Par ailleurs, les matériaux employés pour réaliser les galons brodés — la laine rouge de torsion Z et la soie — sont comparables à ceux qui constituent les galons aux plaquettes extraits des tombes B 84 (inv. MT 28929.92.1, MT 28929.92.2, MT 2013.0.46.1 et MT 2013.0.46.2) et C 485 (inv. 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