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| - Le tissu qui a servi à confectionner cette robe est caractéristique de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il s’agit d’un droguet liseré latté. Les manches de la robe de l’Enfant Jésus, qui ont été conservées, ont été réalisées dans le même tissu. Proche dans son aspect du velours miniature, le droguet liseré est surtout employé pour la confection des vêtements d’homme. Son tissage se caractérise par un effet de chaîne poil, souvent armuré en sergé reposant sur un taffetas par passée avec la chaîne pièce et par un décor comprenant de petits motifs réalisés par des flottés de trame polychrome et un taffetas fin produit par la chaîne pièce seule ou la chaîne pièce et la chaîne poil. Grâce au métier à la tire, le fond et le décor sont produits à la mise en carte, donc avant le tissage. Le plus souvent, de petits motifs floraux se détachent sur un fond losangé qui donne plus de relief au décor. Ici, il s’agit de petits cercles juxtaposés mais le traitement du fond en sergé donne une impression d’imbrication. On retrouve ce même type de motifs sur un habit de jeune garçon conservé au musée des Tissus et daté entre 1760 et 1770 (inv. MT 30880). Le fond est formé de demi-cercles en quinconce, abritant une fleurette stylisée, décor caractéristique du droguet.
Le jupon et la pièce d’estomac, suggérés par un galon de dentelle en filé métallique, sont garnis d’une broderie. Il s’agit d’une toile canevas réalisée en filé métallique sur laquelle sont brodés au demi-point de soie des motifs de fleurs et de guirlandes végétales. La découpe du canevas ainsi que la disposition parfaitement symétrique des décors indiquent que ces deux éléments ont été spécialement réalisés pour la robe de statue. Surtout utilisée pour l’ameublement, la broderie sur canevas a aussi sa place sur les costumes et leurs accessoires. Cependant, la toile du fond est généralement en lin ou en fil de soie avec une broderie en fils de soie ou métalliques. Ce qui fait la spécificité de la pièce présentée ici est l’emploi de fils métalliques pour le fond. En effet, le musée des Tissus conserve plusieurs pièces brodées sur un réseau de fils métalliques mais il s’agit de fonds en tulle et ces œuvres sont généralement datées du XIXe siècle (par exemple, inv. MT 36527 ou MT 50831.5).
Dorothée Lécrivain (fr)
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| - Le tissu qui a servi à confectionner cette robe est caractéristique de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il s’agit d’un droguet liseré latté. Les manches de la robe de l’Enfant Jésus, qui ont été conservées, ont été réalisées dans le même tissu. Proche dans son aspect du velours miniature, le droguet liseré est surtout employé pour la confection des vêtements d’homme. Son tissage se caractérise par un effet de chaîne poil, souvent armuré en sergé reposant sur un taffetas par passée avec la chaîne pièce et par un décor comprenant de petits motifs réalisés par des flottés de trame polychrome et un taffetas fin produit par la chaîne pièce seule ou la chaîne pièce et la chaîne poil. Grâce au métier à la tire, le fond et le décor sont produits à la mise en carte, donc avant le tissage. Le plus souvent, de petits motifs floraux se détachent sur un fond losangé qui donne plus de relief au décor. Ici, il s’agit de petits cercles juxtaposés mais le traitement du fond en sergé donne une impression d’imbrication. On retrouve ce même type de motifs sur un habit de jeune garçon conservé au musée des Tissus et daté entre 1760 et 1770 (inv. MT 30880). Le fond est formé de demi-cercles en quinconce, abritant une fleurette stylisée, décor caractéristique du droguet.
Le jupon et la pièce d’estomac, suggérés par un galon de dentelle en filé métallique, sont garnis d’une broderie. Il s’agit d’une toile canevas réalisée en filé métallique sur laquelle sont brodés au demi-point de soie des motifs de fleurs et de guirlandes végétales. La découpe du canevas ainsi que la disposition parfaitement symétrique des décors indiquent que ces deux éléments ont été spécialement réalisés pour la robe de statue. Surtout utilisée pour l’ameublement, la broderie sur canevas a aussi sa place sur les costumes et leurs accessoires. Cependant, la toile du fond est généralement en lin ou en fil de soie avec une broderie en fils de soie ou métalliques. Ce qui fait la spécificité de la pièce présentée ici est l’emploi de fils métalliques pour le fond. En effet, le musée des Tissus conserve plusieurs pièces brodées sur un réseau de fils métalliques mais il s’agit de fonds en tulle et ces œuvres sont généralement datées du XIXe siècle (par exemple, inv. MT 36527 ou MT 50831.5).
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