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  • Portrait de l'impératrice Eugénie (fr)
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  • À l'Exposition universelle de Paris, en 1855, Michel-Marie Carquillat présente le Portrait du pape Pie IX, qui avait été révélé à l'Exposition nationale des produits de l'industrie agricole et manufacturière, à Paris, en 1849, et montré à nouveau à Londres, en 1851, à la première Exposition universelle. Le musée des Tissus conserve deux exemplaires de ce portrait : le premier est un original de 1849 (inv. DET 438), le second, un retissage exécuté en 1865 (inv. MT 24579). Ce portrait lui avait valu une médaille d'argent en 1849. Carquillat est aussi l'auteur du Portrait de George Washington, présenté aussi à l'Exposition universelle de 1855, tissé pour le compte de la maison Mathevon et Bouvard qui le présente en son nom. La critique est enthousiaste, reconnaissant dans ce portrait la plus grande perfection qu'il est possible d'atteindre en matière de tissage en imitation de gravure en taille-douce. Le musée des Tissus conserve la mise en carte originale de ce tissage (inv. MT 37280) et une réédition exécutée pour l'Exposition universelle de Chicago, en 1893 (inv. MT 25277). Carquillat n'obtient pas de prix à l'issue de l'événement parisien, mais deux des ouvriers qu'il présente sont décorés d'une médaille de second ordre : Joseph Doré, ouvrier tisseur, pour son « habileté » et son « dévouement », et Jean-Claude Pernollot, pour son « habileté exceptionnelle » et son « excellente moralité ». Le 22 juin 1855 — l'Exposition universelle a inauguré le 15 mai —, Carquillat est honoré, dans son atelier lyonnais, d'une autre manière. En visite à Lyon, le roi Pierre V du Portugal et son jeune frère, le duc de Porto, se rendent à la Croix-Rousse en compagnie du maréchal Boniface, comte de Castellane, « où ils visitent plusieurs ateliers de la fabrique de soierie lyonnaise, entre autres celui si justement renommé de M. Carquillat, auteur de magnifiques portraits sur étoffe du pape Pie IX et de la reine d'Angleterre » (Annuaire administratif et commercial de Lyon et du département du Rhône, 1856, p. XVII). Le portrait de la reine d'Angleterre est en réalité un Portrait de la famille royale, que Carquillat a tissé pour la maison Potton, Rambaud et Cie à l'occasion de l'Exposition universelle de 1851, dont le musée des Tissus conserve un exemplaire (inv. MT 37996). Carquillat immortalisa cette visite officielle en réalisant un portrait du roi Pierre V d'après un dessin du peintre Louis Guy et sur une mise en carte de Seignemorte, pour le compte de la maison Ponson, Philippe et Vibert. Sans être récompensé à l'Exposition universelle de 1855, Carquillat domine donc le domaine du portrait tissé, sinon par l'inventivité technique, du moins par la maîtrise du tissage des taffetas double-chaîne et par son extraordinaire capacité à réinventer les codes du genre. Ses réussites sont aussi attribuables à l'orchestration soigneuse de sa propre promotion. Une lettre à l'en-tête de la Maison de l'Empereur, Service du Grand Maréchal, envoyée à Carquillat le 4 février 1855 par l'adjudant général du palais impérial, le général Alexandre-Alban Rolin, l'indique : « Monsieur, vous avez récemment adressé une réclamation au sujet de deux tableaux en tissu de votre fabrication, que vous avez envoyés pour être offerts à Sa Majesté l'Empereur, et que vous supposez ne pas avoir été remis à leur destination. J'ai l'honneur de vous informer que cette réclamation concerne Monsieur le ministre de la Maison de l'Empereur à qui je viens de la transmettre, pour que Son Excellence y donne telle suite qu'elle jugera convenable. Recevez, Monsieur, mes salutations. Adjudant général du Palais, Rolin » (archives du musée des Tissus). Les deux tableaux en question sont probablement les portraits de Napoléon III lui-même et de son épouse Eugénie, de chacun desquels le musée des Tissus conserve deux exemplaires (Napoléon III, inv. MT 25089.1 et MT 28362.1 ; Eugénie, inv. MT 25089.2 et MT 28362.2). Les portraits furent dessinés par Marc-Laurent Bruyas (1821-1896), comme l'indique, en regard de l'inscription « Carquillat tex(uit)» (« Carquillat l'a tissé »), l'inscription « Bruyas del(ineauit) » (« Bruyas l'a dessiné »). Ce dernier avait été élève de l'École des Beaux-Arts de Lyon (1832-1833), puis de Frédéric Grobon (1836-1841). Il exposa régulièrement aux Salons lyonnais (1839, 1857-1895) et parisiens (1869-1879). Par ailleurs, il dirigea, de 1877 à sa mort, l'École municipale de dessin de la Croix-Rousse. Carquillat envoie à plusieurs reprises aux souverains des cours européennes les nouvelles effigies réalisées. Les archives du musée des Tissus en conservent plusieurs témoignages. Une lettre du Secrétariat des Commandements de Sa Majesté, en date du 22 octobre 1858, informe Carquillat que, « conformément à la règle établie », « la demande d'audience (qu'il a) adressée à S(a) M(ajesté) l'Impératrice » a été transmise « à S(on) Exc(ellence) le Grand Chambellan de l'Empereur. » Cette demande d'audience fait suite à l'envoi du Portrait de la famille impériale (inv. MT 24591.8), exécuté d'après une mise en carte de Bruyas, encore, et Seignemorte. Comme les deux portraits en buste, envoyés à la fin de l'année 1854 à la Maison de l'Empereur, il s'agit d'une reproduction d'une œuvre de Franz Xaver Winterhalter. Le 19 février 1859, c'est le ministre de la Maison du roi de Poémont-Sardaigne, Victor-Emmanuel II de Savoie, qui lui écrit : « Monsieur, je me suis fait un plaisir de mettre sous les yeux du Roi le tableau en soie ouvré à la Jacquard, représentant la famille impériale de France, que vous avez bien voulu remettre dans ce but à M(onsieur) le Consul général de Sardaigne. S(a) M(ajesté) a accueilli avec beaucoup de bienveillance cet élégant objet d'art. Et pour vous donner un témoignage de Sa haute satisfaction, Elle a daigné m'ordonner de vous envoyer la médaille d'or ci-incluse. J'obéis avec empressement à cet ordre souverain et vous offre, Monsieur, mes félicitations ainsi que l'assurance de ma parfaite considération. » Napoléon III a déjà promis, à cette date, son assistance militaire à Victor-Emmanuel II en cas de conflit l'opposant à l'empire d'Autriche, en contrepartie du comté de Nice et du duché de Savoie. Cet accord a été négocié lors de l'entrevue de Plombières-les-Bains, le 21 juillet 1858, entre Napoléon III et Camille Benso, comte de Cavour, président du conseil du royaume de Piémont-Sardaigne. Le mariage du prince Napoléon Bonaparte, cousin de l'Empereur, et de Marie-Clotilde de Savoie, la fille du roi de Piémont-Sardaigne, a également été décidé lors de cette entrevue. L'envoi du Portrait de la famille impériale dans un tel contexte est éloquent et confirme les talents de Carquillat comme entrepreneur et promoteur. Enhardi par la réponse du roi de Piémont-Sardaigne, et profitant de l'accession du souverain au trône d'Italie en 1861, Carquillat fait envoyer le Portrait de Victor-Emmanuel II qu'il s'est empressé d'exécuter. Le 14 février 1862, le même ministre de la Maison du Roi lui écrit encore : « Monsieur, le Consul général d'Italie à Lyon m'a fait parvenir, il y a quelques jours, le joli tissu en soie représentant l'effigie du roi que vous lui avez remis pour être offert à S(a) M(ajesté). C'est avec plaisir que j'ai rempli cette honorable tâche et que je vous annonce, Monsieur, que Mon Auguste Souverain qui a déjà eu l'occasion d'apprécier votre mérite dans l'art que vous professez a accueilli avec bienveillance ce nouveau travail, et m'a fait l'honneur de me charger de bien vous en remercier en Son Nom. En obéissant à cet ordre, je vous transmets ci-joint un bijou que Sa Majesté a bien voulu vous destiner. Recevez, Monsieur, avec mes compliments, la nouvelle assurance en ma parfaite considération. » Les deux effigies de Napoléon III et d'Eugénie inaugurent une série de portraits en buste, encadrés de filets noirs, réalisés en collaboration avec l'un ou l'autre des dessinateurs Marc-Laurent Bruyas et Jacques Allardet. C'est ce dernier qui signe les portraits de l'Empereur de Russie Alexandre II et son épouse, Marie Alexandrovna. Ils ont été exécutés après la visite à Lyon, en 1857, du grand-duc Constantin Nikolaïévitch, frère du tsar, et probablement avant 1860. Leurs portraits avaient été diffusés par les journaux illustrés, reproduisant en gravure les premières photographies du tsar. Celui de Marie Alexandrovna, en revanche, est inspiré par le tableau de Franz Xaver Winterhalter peint en 1857 et conservé au musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Allardet, toujours, signe la mise en carte du second Portrait du pape Pie IX que tisse Carquillat (inv. MT 28362.4). Radicalement différent de celui primé à l'Exposition nationale des produits de l'industrie agricole et manufacturière de 1849, il est la transposition, en tissu, de la photographie diffusée vers 1865 par le Studio D'Alessandri. Les deux frères Antonio et Paolo Francesco D'Alessandri furent les premiers autorisés à photographier le pape et sa cour, et les clichés connaissent une immédiate notoriété. Le Portrait de Guillaume Ier de Prusse (inv. 28362.3) est également réalisé d'après une photographie après sa proclamation comme Empereur d'Allemagne, en 1871. Les portraits réalisés par Carquillat entre les années 1854 et la fin des années 1870 opèrent une mutation décisive. Le portrait tissé imite désormais la photographie. Les filets noirs encadrant les bustes des souverains, dès 1855, évoquent, en trompe-l'œil, le « nez » ou biseau de la marie-louise qui encadre les premiers daguerréotypes et plus encore les cartons de montage des photo-cartes produites dès 1854 par Adolphe-Eugène Disdéri. Les inscriptions, leur disposition dans la large marge blanche, tout contribue à parfaire l'illusion. À partir de 1858, la production de ces photo-cartes relève de la série et investit la sphère bourgeoise. Là encore, le mimétisme est évident, puisque Carquillat envisage, lui aussi, des séries plus conséquentes pour ces portraits produits sous le Second Empire. Maximilien Durand (fr)
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  • À l'Exposition universelle de Paris, en 1855, Michel-Marie Carquillat présente le Portrait du pape Pie IX, qui avait été révélé à l'Exposition nationale des produits de l'industrie agricole et manufacturière, à Paris, en 1849, et montré à nouveau à Londres, en 1851, à la première Exposition universelle. Le musée des Tissus conserve deux exemplaires de ce portrait : le premier est un original de 1849 (inv. DET 438), le second, un retissage exécuté en 1865 (inv. MT 24579). Ce portrait lui avait valu une médaille d'argent en 1849. Carquillat est aussi l'auteur du Portrait de George Washington, présenté aussi à l'Exposition universelle de 1855, tissé pour le compte de la maison Mathevon et Bouvard qui le présente en son nom. La critique est enthousiaste, reconnaissant dans ce portrait la plus grande perfection qu'il est possible d'atteindre en matière de tissage en imitation de gravure en taille-douce. Le musée des Tissus conserve la mise en carte originale de ce tissage (inv. MT 37280) et une réédition exécutée pour l'Exposition universelle de Chicago, en 1893 (inv. MT 25277). Carquillat n'obtient pas de prix à l'issue de l'événement parisien, mais deux des ouvriers qu'il présente sont décorés d'une médaille de second ordre : Joseph Doré, ouvrier tisseur, pour son « habileté » et son « dévouement », et Jean-Claude Pernollot, pour son « habileté exceptionnelle » et son « excellente moralité ». Le 22 juin 1855 — l'Exposition universelle a inauguré le 15 mai —, Carquillat est honoré, dans son atelier lyonnais, d'une autre manière. En visite à Lyon, le roi Pierre V du Portugal et son jeune frère, le duc de Porto, se rendent à la Croix-Rousse en compagnie du maréchal Boniface, comte de Castellane, « où ils visitent plusieurs ateliers de la fabrique de soierie lyonnaise, entre autres celui si justement renommé de M. Carquillat, auteur de magnifiques portraits sur étoffe du pape Pie IX et de la reine d'Angleterre » (Annuaire administratif et commercial de Lyon et du département du Rhône, 1856, p. XVII). Le portrait de la reine d'Angleterre est en réalité un Portrait de la famille royale, que Carquillat a tissé pour la maison Potton, Rambaud et Cie à l'occasion de l'Exposition universelle de 1851, dont le musée des Tissus conserve un exemplaire (inv. MT 37996). Carquillat immortalisa cette visite officielle en réalisant un portrait du roi Pierre V d'après un dessin du peintre Louis Guy et sur une mise en carte de Seignemorte, pour le compte de la maison Ponson, Philippe et Vibert. Sans être récompensé à l'Exposition universelle de 1855, Carquillat domine donc le domaine du portrait tissé, sinon par l'inventivité technique, du moins par la maîtrise du tissage des taffetas double-chaîne et par son extraordinaire capacité à réinventer les codes du genre. Ses réussites sont aussi attribuables à l'orchestration soigneuse de sa propre promotion. Une lettre à l'en-tête de la Maison de l'Empereur, Service du Grand Maréchal, envoyée à Carquillat le 4 février 1855 par l'adjudant général du palais impérial, le général Alexandre-Alban Rolin, l'indique : « Monsieur, vous avez récemment adressé une réclamation au sujet de deux tableaux en tissu de votre fabrication, que vous avez envoyés pour être offerts à Sa Majesté l'Empereur, et que vous supposez ne pas avoir été remis à leur destination. J'ai l'honneur de vous informer que cette réclamation concerne Monsieur le ministre de la Maison de l'Empereur à qui je viens de la transmettre, pour que Son Excellence y donne telle suite qu'elle jugera convenable. Recevez, Monsieur, mes salutations. Adjudant général du Palais, Rolin » (archives du musée des Tissus). Les deux tableaux en question sont probablement les portraits de Napoléon III lui-même et de son épouse Eugénie, de chacun desquels le musée des Tissus conserve deux exemplaires (Napoléon III, inv. MT 25089.1 et MT 28362.1 ; Eugénie, inv. MT 25089.2 et MT 28362.2). Les portraits furent dessinés par Marc-Laurent Bruyas (1821-1896), comme l'indique, en regard de l'inscription « Carquillat tex(uit)» (« Carquillat l'a tissé »), l'inscription « Bruyas del(ineauit) » (« Bruyas l'a dessiné »). Ce dernier avait été élève de l'École des Beaux-Arts de Lyon (1832-1833), puis de Frédéric Grobon (1836-1841). Il exposa régulièrement aux Salons lyonnais (1839, 1857-1895) et parisiens (1869-1879). Par ailleurs, il dirigea, de 1877 à sa mort, l'École municipale de dessin de la Croix-Rousse. Carquillat envoie à plusieurs reprises aux souverains des cours européennes les nouvelles effigies réalisées. Les archives du musée des Tissus en conservent plusieurs témoignages. Une lettre du Secrétariat des Commandements de Sa Majesté, en date du 22 octobre 1858, informe Carquillat que, « conformément à la règle établie », « la demande d'audience (qu'il a) adressée à S(a) M(ajesté) l'Impératrice » a été transmise « à S(on) Exc(ellence) le Grand Chambellan de l'Empereur. » Cette demande d'audience fait suite à l'envoi du Portrait de la famille impériale (inv. MT 24591.8), exécuté d'après une mise en carte de Bruyas, encore, et Seignemorte. Comme les deux portraits en buste, envoyés à la fin de l'année 1854 à la Maison de l'Empereur, il s'agit d'une reproduction d'une œuvre de Franz Xaver Winterhalter. Le 19 février 1859, c'est le ministre de la Maison du roi de Poémont-Sardaigne, Victor-Emmanuel II de Savoie, qui lui écrit : « Monsieur, je me suis fait un plaisir de mettre sous les yeux du Roi le tableau en soie ouvré à la Jacquard, représentant la famille impériale de France, que vous avez bien voulu remettre dans ce but à M(onsieur) le Consul général de Sardaigne. S(a) M(ajesté) a accueilli avec beaucoup de bienveillance cet élégant objet d'art. Et pour vous donner un témoignage de Sa haute satisfaction, Elle a daigné m'ordonner de vous envoyer la médaille d'or ci-incluse. J'obéis avec empressement à cet ordre souverain et vous offre, Monsieur, mes félicitations ainsi que l'assurance de ma parfaite considération. » Napoléon III a déjà promis, à cette date, son assistance militaire à Victor-Emmanuel II en cas de conflit l'opposant à l'empire d'Autriche, en contrepartie du comté de Nice et du duché de Savoie. Cet accord a été négocié lors de l'entrevue de Plombières-les-Bains, le 21 juillet 1858, entre Napoléon III et Camille Benso, comte de Cavour, président du conseil du royaume de Piémont-Sardaigne. Le mariage du prince Napoléon Bonaparte, cousin de l'Empereur, et de Marie-Clotilde de Savoie, la fille du roi de Piémont-Sardaigne, a également été décidé lors de cette entrevue. L'envoi du Portrait de la famille impériale dans un tel contexte est éloquent et confirme les talents de Carquillat comme entrepreneur et promoteur. Enhardi par la réponse du roi de Piémont-Sardaigne, et profitant de l'accession du souverain au trône d'Italie en 1861, Carquillat fait envoyer le Portrait de Victor-Emmanuel II qu'il s'est empressé d'exécuter. Le 14 février 1862, le même ministre de la Maison du Roi lui écrit encore : « Monsieur, le Consul général d'Italie à Lyon m'a fait parvenir, il y a quelques jours, le joli tissu en soie représentant l'effigie du roi que vous lui avez remis pour être offert à S(a) M(ajesté). C'est avec plaisir que j'ai rempli cette honorable tâche et que je vous annonce, Monsieur, que Mon Auguste Souverain qui a déjà eu l'occasion d'apprécier votre mérite dans l'art que vous professez a accueilli avec bienveillance ce nouveau travail, et m'a fait l'honneur de me charger de bien vous en remercier en Son Nom. En obéissant à cet ordre, je vous transmets ci-joint un bijou que Sa Majesté a bien voulu vous destiner. Recevez, Monsieur, avec mes compliments, la nouvelle assurance en ma parfaite considération. » Les deux effigies de Napoléon III et d'Eugénie inaugurent une série de portraits en buste, encadrés de filets noirs, réalisés en collaboration avec l'un ou l'autre des dessinateurs Marc-Laurent Bruyas et Jacques Allardet. C'est ce dernier qui signe les portraits de l'Empereur de Russie Alexandre II et son épouse, Marie Alexandrovna. Ils ont été exécutés après la visite à Lyon, en 1857, du grand-duc Constantin Nikolaïévitch, frère du tsar, et probablement avant 1860. Leurs portraits avaient été diffusés par les journaux illustrés, reproduisant en gravure les premières photographies du tsar. Celui de Marie Alexandrovna, en revanche, est inspiré par le tableau de Franz Xaver Winterhalter peint en 1857 et conservé au musée de l'Ermitage, à Saint-Pétersbourg. Allardet, toujours, signe la mise en carte du second Portrait du pape Pie IX que tisse Carquillat (inv. MT 28362.4). Radicalement différent de celui primé à l'Exposition nationale des produits de l'industrie agricole et manufacturière de 1849, il est la transposition, en tissu, de la photographie diffusée vers 1865 par le Studio D'Alessandri. Les deux frères Antonio et Paolo Francesco D'Alessandri furent les premiers autorisés à photographier le pape et sa cour, et les clichés connaissent une immédiate notoriété. Le Portrait de Guillaume Ier de Prusse (inv. 28362.3) est également réalisé d'après une photographie après sa proclamation comme Empereur d'Allemagne, en 1871. Les portraits réalisés par Carquillat entre les années 1854 et la fin des années 1870 opèrent une mutation décisive. Le portrait tissé imite désormais la photographie. Les filets noirs encadrant les bustes des souverains, dès 1855, évoquent, en trompe-l'œil, le « nez » ou biseau de la marie-louise qui encadre les premiers daguerréotypes et plus encore les cartons de montage des photo-cartes produites dès 1854 par Adolphe-Eugène Disdéri. Les inscriptions, leur disposition dans la large marge blanche, tout contribue à parfaire l'illusion. À partir de 1858, la production de ces photo-cartes relève de la série et investit la sphère bourgeoise. Là encore, le mimétisme est évident, puisque Carquillat envisage, lui aussi, des séries plus conséquentes pour ces portraits produits sous le Second Empire. Maximilien Durand (fr)
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