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  • Broderie en velours avec sujet pompéien (fr)
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  • Dans une couronne formée par deux branches de chêne chargées de glands, Psyché, vêtue à l'antique et ailée, est agenouillée sur une lampe à huile, tenant dans ses mains une aiguière qu'elle incline vers la flamme à l'extrémité de la lampe. La composition rappelle à la fois l'épisode durant lequel Psyché, bravant l'interdit de Vénus, découvre l'Amour endormi à la lumière de sa lampe à huile, et la punition que lui impose la déesse, puisqu'elle serre dans ses bras l'aiguière emplie de l'eau de Jouvence qu'elle est allée chercher aux Enfers, au péril de sa vie. La composition annonce donc la conclusion heureuse de la fable et les noces de la jeune mortelle avec le dieu de l'Amour. La figure de Psyché est une allégorie récurrente sous l'Empire où elle symbolise la constance de l'amour et, plus généralement, la féminité. Elle apparaît, par exemple, tenant une aiguière et reposant sur une lampe à huile, à la planche 4 du Recueil de décorations intérieures publié en 1801 par Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine en 1801, aquarellé par Benjamin Gotthold, comte de Schlick, ou encore sur un feu en deux parties livré en 1809 par Thomire, Duterme et Cie pour le second salon des petits appartements de l'Impératrice Joséphine au château de Fontainebleau, où il est toujours conservé (inv. F 943 C). Les branches de chêne, attribut du roi des dieux de l'Olympe, Jupiter, est un symbole masculin, de puissance et de virilté, fréquemment associé à l'image de l'Empereur. Le décor, traité ici dans un camaïeu de couleurs bronze qui évoque un bas-relief antique, tranchant sur le fond blanc du gros de Tours, est seulement réveillé par le rougeoiement de la flamme qui concentre la symbolique amoureuse de cette broderie. Outre son iconographie, c'est la technique très particulière de cette œuvre qui la distingue et qui permet de l'attribuer avec certitude. Il s'agit, en effet, d'une broderie de laine imitant le velours sur fond de moire antique. Le 26 juillet 1805, Fleury Delorme, établi au 277, rue Saint-Denis, à Paris, obtient un brevet de dix ans pour des « broderies en velours ». « Ce genre de broderie-velours se fait en laine, en soie, ou en coton, sur toutes sortes de tissus, pour habillement et pour meubles. Le procédé consiste à former sur l'étoffe, avec une aiguille, par le moyen d'un moule rond ou tranchant, des boucles en laine, soie ou coton, que l'on rase avec des ciseaux ou des forces. Ces boucles se font de deux manières, à points simples et à points doubles : le premier point se fait en passant dans l'étoffe et sur le moule le fil à broder ; pour le point double, on ajoute à chaque boucle un second point arrière ; ce second point est plus solide que le premier, parce que son poil ne peut être arraché » (Description des machines et procédés spécifiés dans les brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation, dont la durée est expirée, publiée d'après les ordres de Son Excellence le ministre de l'Intérieur par M. Christian, directeur du Conservatoire royal des Arts et Métiers, tome V, Paris, 1823, n° 387, p. 246). Il se place de différentes manières, selon le fond sur lequel on travaille, et suivant le dessin que l'on exécute. À l'Exposition des produits de l'industrie française de 1806, dans la section V « Broderie et passementerie », dans laquelle Jean-François Bony (1754-1825) « a exposé des broderies remarquables par leur beauté » qui lui ont valu une médaille d'argent de seconde classe, Fleury Delorme a présenté « un nouveau genre de broderie imitant le velours, dont le commerce des modes peut tirer un parti avantageux », dont il venait de déposer le brevet. Il a obtenu, grâce à elles, la même distinction que son illustre collègue lyonnais (Exposition de 1806. Rapport du jury sur les produits de l'industrie française présenté à S. E. M. de Champagny, ministre de l'Intérieur, précédé du procès-verbal des opérations du jury, Paris, 1806, p. 37). En 1808, un certain Simon lui conteste l'invention des broderies en velours et publie, à Paris, un Mémoire pour M. Simon... contre M. Fleury Delorme, se disant inventeur de la broderie-velours suite auquel un procès est intenté, qui se conclut en faveur de Fleury Delorme. La même année, le brodeur s'associe à un certain Conard, avec lequel il présente des échantillons de son invention au Conseil d'administration de la Société pour l'encouragement de l'industrie nationale. Le 30 mars 1808, Claude-Pierre Molard, rapporteur au nom du Comité des Arts mécaniques, propose au Conseil d'administration d'en faire mention dans son Bulletin après avoir présenté son « Rapport (...) sur les velours brodés de MM. Delorme et Conard. MM. Delorme et Conard ont présenté au Conseil plusieurs échantillons de velours faits à l'aiguille, sur différents fonds d'étoffe, et représentant divers sujets imités de la peinture. Votre Comité des Arts mécaniques, chargé de l'examen de ces velours, a remarqué qu'ils étaient exécutés avec beaucoup de précision et de goût, et qu'on pouvait, par ce moyen, imiter différents dessins coloriés. En effet, chaque fil de laine, de soie et de coton de différentes couleurs nuancées qui composent le velours, présentent autant de points qui produisent, par leur réunion et leur combinaison, l'effet de la peinture. Au moyen de ce procédé, on peut exécuter en velours toutes sortes de dessins sur différents fonds d'étoffes ; et, en supposant que les couleurs viennent à perdre leur fraîcheur, on peut les ranimer en surtondant la surface des velours. Il est vrai de dire que cette espèce de velours a quelque analogie avec les tapis de la Savonnerie, considérés sous les rapports de l'effet ; mais le mode de fabrication est très différent ; à la Savonnerie le point de velours forme en même temps la trame du tissu, tandis que le velours à l'aiguille ne peut s'exécuter que sur un tissu tout formé. En se résumant, votre Comité des Arts mécaniques pense que MM. Delorme et Conard ont introduit dans les arts un nouveau genre de fabrication dont le commerce peut tirer quelque avantage. En conséquence, il propose au Conseil d'administration d'en faire mention dans son Bulletin » (Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, VIIe année, 1808, p. 63). Les Almanachs du commerce de Paris le mentionnent au 277, de la rue de Saint-Denis en 1809, avec Conard, seul en 1811 et en 1819. Les Archives nationales conservent un document indiquant que, durant la Première Restauration, en 1814, le Garde-Meuble avait le projet de lui commander un tapis brodé. Ce projet n'a pas été réalisé. L'auteur de la notice « Brodeur (Art du) » du deuxième volume du Dictionnaire technologique, ou nouveau dictionnaire universel des Arts et Métiers et de l'économie industrielle et commerciale, publié à Bruxelles en 1839, prétend avoir « vu à l'Exposition de 1819 beaucoup de schals brodés de cette manière qui produisaient un très bel effet » (p. 298). L'exemplaire conservé au musée des Tissus est un rare témoin de cette technique inventée par Fleury Delorme. Maximilien Durand (fr)
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  • Dans une couronne formée par deux branches de chêne chargées de glands, Psyché, vêtue à l'antique et ailée, est agenouillée sur une lampe à huile, tenant dans ses mains une aiguière qu'elle incline vers la flamme à l'extrémité de la lampe. La composition rappelle à la fois l'épisode durant lequel Psyché, bravant l'interdit de Vénus, découvre l'Amour endormi à la lumière de sa lampe à huile, et la punition que lui impose la déesse, puisqu'elle serre dans ses bras l'aiguière emplie de l'eau de Jouvence qu'elle est allée chercher aux Enfers, au péril de sa vie. La composition annonce donc la conclusion heureuse de la fable et les noces de la jeune mortelle avec le dieu de l'Amour. La figure de Psyché est une allégorie récurrente sous l'Empire où elle symbolise la constance de l'amour et, plus généralement, la féminité. Elle apparaît, par exemple, tenant une aiguière et reposant sur une lampe à huile, à la planche 4 du Recueil de décorations intérieures publié en 1801 par Charles Percier et Pierre-François-Léonard Fontaine en 1801, aquarellé par Benjamin Gotthold, comte de Schlick, ou encore sur un feu en deux parties livré en 1809 par Thomire, Duterme et Cie pour le second salon des petits appartements de l'Impératrice Joséphine au château de Fontainebleau, où il est toujours conservé (inv. F 943 C). Les branches de chêne, attribut du roi des dieux de l'Olympe, Jupiter, est un symbole masculin, de puissance et de virilté, fréquemment associé à l'image de l'Empereur. Le décor, traité ici dans un camaïeu de couleurs bronze qui évoque un bas-relief antique, tranchant sur le fond blanc du gros de Tours, est seulement réveillé par le rougeoiement de la flamme qui concentre la symbolique amoureuse de cette broderie. Outre son iconographie, c'est la technique très particulière de cette œuvre qui la distingue et qui permet de l'attribuer avec certitude. Il s'agit, en effet, d'une broderie de laine imitant le velours sur fond de moire antique. Le 26 juillet 1805, Fleury Delorme, établi au 277, rue Saint-Denis, à Paris, obtient un brevet de dix ans pour des « broderies en velours ». « Ce genre de broderie-velours se fait en laine, en soie, ou en coton, sur toutes sortes de tissus, pour habillement et pour meubles. Le procédé consiste à former sur l'étoffe, avec une aiguille, par le moyen d'un moule rond ou tranchant, des boucles en laine, soie ou coton, que l'on rase avec des ciseaux ou des forces. Ces boucles se font de deux manières, à points simples et à points doubles : le premier point se fait en passant dans l'étoffe et sur le moule le fil à broder ; pour le point double, on ajoute à chaque boucle un second point arrière ; ce second point est plus solide que le premier, parce que son poil ne peut être arraché » (Description des machines et procédés spécifiés dans les brevets d'invention, de perfectionnement et d'importation, dont la durée est expirée, publiée d'après les ordres de Son Excellence le ministre de l'Intérieur par M. Christian, directeur du Conservatoire royal des Arts et Métiers, tome V, Paris, 1823, n° 387, p. 246). Il se place de différentes manières, selon le fond sur lequel on travaille, et suivant le dessin que l'on exécute. À l'Exposition des produits de l'industrie française de 1806, dans la section V « Broderie et passementerie », dans laquelle Jean-François Bony (1754-1825) « a exposé des broderies remarquables par leur beauté » qui lui ont valu une médaille d'argent de seconde classe, Fleury Delorme a présenté « un nouveau genre de broderie imitant le velours, dont le commerce des modes peut tirer un parti avantageux », dont il venait de déposer le brevet. Il a obtenu, grâce à elles, la même distinction que son illustre collègue lyonnais (Exposition de 1806. Rapport du jury sur les produits de l'industrie française présenté à S. E. M. de Champagny, ministre de l'Intérieur, précédé du procès-verbal des opérations du jury, Paris, 1806, p. 37). En 1808, un certain Simon lui conteste l'invention des broderies en velours et publie, à Paris, un Mémoire pour M. Simon... contre M. Fleury Delorme, se disant inventeur de la broderie-velours suite auquel un procès est intenté, qui se conclut en faveur de Fleury Delorme. La même année, le brodeur s'associe à un certain Conard, avec lequel il présente des échantillons de son invention au Conseil d'administration de la Société pour l'encouragement de l'industrie nationale. Le 30 mars 1808, Claude-Pierre Molard, rapporteur au nom du Comité des Arts mécaniques, propose au Conseil d'administration d'en faire mention dans son Bulletin après avoir présenté son « Rapport (...) sur les velours brodés de MM. Delorme et Conard. MM. Delorme et Conard ont présenté au Conseil plusieurs échantillons de velours faits à l'aiguille, sur différents fonds d'étoffe, et représentant divers sujets imités de la peinture. Votre Comité des Arts mécaniques, chargé de l'examen de ces velours, a remarqué qu'ils étaient exécutés avec beaucoup de précision et de goût, et qu'on pouvait, par ce moyen, imiter différents dessins coloriés. En effet, chaque fil de laine, de soie et de coton de différentes couleurs nuancées qui composent le velours, présentent autant de points qui produisent, par leur réunion et leur combinaison, l'effet de la peinture. Au moyen de ce procédé, on peut exécuter en velours toutes sortes de dessins sur différents fonds d'étoffes ; et, en supposant que les couleurs viennent à perdre leur fraîcheur, on peut les ranimer en surtondant la surface des velours. Il est vrai de dire que cette espèce de velours a quelque analogie avec les tapis de la Savonnerie, considérés sous les rapports de l'effet ; mais le mode de fabrication est très différent ; à la Savonnerie le point de velours forme en même temps la trame du tissu, tandis que le velours à l'aiguille ne peut s'exécuter que sur un tissu tout formé. En se résumant, votre Comité des Arts mécaniques pense que MM. Delorme et Conard ont introduit dans les arts un nouveau genre de fabrication dont le commerce peut tirer quelque avantage. En conséquence, il propose au Conseil d'administration d'en faire mention dans son Bulletin » (Bulletin de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, VIIe année, 1808, p. 63). Les Almanachs du commerce de Paris le mentionnent au 277, de la rue de Saint-Denis en 1809, avec Conard, seul en 1811 et en 1819. Les Archives nationales conservent un document indiquant que, durant la Première Restauration, en 1814, le Garde-Meuble avait le projet de lui commander un tapis brodé. Ce projet n'a pas été réalisé. L'auteur de la notice « Brodeur (Art du) » du deuxième volume du Dictionnaire technologique, ou nouveau dictionnaire universel des Arts et Métiers et de l'économie industrielle et commerciale, publié à Bruxelles en 1839, prétend avoir « vu à l'Exposition de 1819 beaucoup de schals brodés de cette manière qui produisaient un très bel effet » (p. 298). L'exemplaire conservé au musée des Tissus est un rare témoin de cette technique inventée par Fleury Delorme. 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