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  • L'Exposition universelle de Paris, en 1889, est apparue à Édouard Aynard, alors vice-président de la Chambre de Commerce de Lyon, « comme une date mémorable dans les annales de la Fabrique lyonnaise, par l'éclat qu'elle a jeté sur notre industrie et par les progrès qu'elle a révélés soit dans l'art du tissage, soit dans l'art appliqué aux étoffes de soie » ; pour cette raison, il demande aux exposants, par une lettre circulaire, de réserver au musée d'Art et d'Industrie un ou plusieurs échantillons les plus remarquables qui y ont figuré. La maison Léon et Adrien Émery donne au musée trois laizes remarquables : le « velours ciselé Réséda camaïeu, fond satin cuivre, époque Louis XVI » (inv. MT 24872), une « brocatelle Réséda, rose et maïs, style Empire » (inv. MT 24873) et un « velours style Louis XIV, ciselé, fond satin » (inv. MT 24874). Léon Émery, né à Saint-Symphorien-d’Ozon le 30 septembre 1827, d’un père « maître charron », il commence sa carrière comme simple employé de commerce dans la maison Champagne et Rougier. Il possède trente mille francs d’économies quand il épouse, le 20 juin 1854, Marie-Albine Allegret, la fille d’un négociant en toiles de Voiron. En 1862, il reprend la maison Lançon puis, trois ans plus tard, acquiert le fonds de commerce de la maison Balmont. En 1868, il s'associe avec son frère cadet Adrien (1831-1901). Leur entreprise, sous la raison commerciale Léon et Adrien Émery, dispose alors d’un capital social de deux cent dix mille francs. Elle est établie 10, rue du Bât-d'Argent. Léon Émery siège à la Chambre syndicale de la Fabrique lyonnaise entre 1873 et 1875. La maison est décorée aux Expositions universelles de Paris, en 1867, de Vienne, en 1873, et de Paris, à nouveau, en 1878, et aux Expositions internationales du Havre, en 1868, de Rome, en 1869, de Lyon, en 1872, de Melbourne, en 1881, et d'Anvers, en 1885. À l'Exposition universelle de Paris, en 1889, elle est gratifiée d'un Grand prix pour son exposition d'« étoffes de soie : étoffes pour ameublement ; articles du Levant ; nouveautés pour robes ; ornements d'église ; reproductions d'étoffes anciennes et artistiques. » Léon Émery est même promu chevalier de la Légion d’Honneur. Henry Havard, qui commente les industries d'art dédiées à l'ameublement exposant à Paris en 1889 pour La Gazette des Beaux-Arts, dit son admiration pour les productions lyonnaises : « L'éblouissement qu'on éprouve à la vue des admirables vitrines si magnifiquement garnies par la Chambre de Commerce de Lyon est autrement capiteux que les expositions relativement sobres et sévères d'Aubusson et de Felletin. Les velours de Gênes exposés par MM. Léon et Adrien Émery, les portières brodées envoyées par M. Henry et surtout les velours maillés d'or, les taffetas brochés et les bouquets merveilleux de fraîcheur sur fond cannetillé, exécutés par MM. Chatel et Tassinari, produisent une sorte de fascination, que ne donneront jamais de modestes et simples verdures » (La Gazette des Beaux-Arts, 1er août 1889, p. 431). Il est vrai que les étoffes d'ameublement de la maison Léon et Adrien Émery ont été particulièrement admirées. C'est d'ailleurs trois laizes de tentures que les fabricants donnent au musée. Mais la maison Léon et Adrien Émery est aussi saluée pour son extrême maîtrise technique et pour son caractère innovant par Adrien Storck, l'auteur d'un compte rendu détaillé de la représentation des fabricants lyonnais à l'Exposition de 1889. Il commente notamment une laize d'étoffe pour robe, ornée de branches de ricin et tissée en damas taille-douce en largeur de soixante-cinq centimètres exécuté sur deux mécaniques Jacquard avec six mille cent quarante-quatre cartons : « on ne saurait croire, tant le talent des metteurs en carte a réalisé de prodiges, que les branches de ricin dont MM. L. et A. Émery ont décoré le damas que nous reproduisons (pl. XI) soient tissées d'une seule et même nuance, qui est aussi celle du fond sur lequel elles sont jetées. La lumière tombant sur l'étoffe selon une inclinaison propice en fait ressortir tous les effets ; et la photographie, inconsciente et parfaite interprète, a donné une image qui semble être née d'un original en trois ou quatre tons au moins. Est-il étonnant qu'à des résultats pareils il faille des moyens spéciaux et que l'étoffe dont il s'agit, pour un motif de soixante centimètres de haut et une seule nuance, ait exigé deux mécaniques Jacquard et plus de six mille cartons ? » (Storck (Adrien) et Martin (Henri), Lyon à l'Exposition Universelle de 1889. Groupes V, VI, VII & VIII. Tissus - Métallurgie et mine - Mécanique - Produits alimentaires - Agriculture, Lyon, 1890, p. 79-80). La laize de velours ciselé époque Louis XVI traduit bien l'inspiration historique qui anime la soierie lyonnaise à l'Exposition universelle de 1889. Les modèles sont évidemment les grandes compositions à cartouche central encadré d'ornements et de feuillages des lampas en arabesque produits sous le règne de Louis XVI. Mais ici les couleurs sont totalement renouvelées, les éléments décoratifs exacerbés et c'est le velours ciselé qui est ici mis en œuvre, les différentes nuances des poils coupés ou des bouclons frisés formant un camaïeu jaune « réséda » sur le fond de satin cuivre. On est loin, ici, de l'imitation servile des modèles anciens. Un décor en contrefond dessine un large cartouche central autour duquel s'organisent des éléments en ferronnerie et des guirlandes végétales. Un décor plus soutenu se surimpose sur le premier. Il inscrit un vase fleuri au milieu du cartouche, enrichi ce dernier de draperies et de rubans noués, l'encadre de cornes d'abondances chargées de fleurs ; il déroule aussi des ornements et accroche des guirlandes de fleurs, des rangs de perles ou des glands de passementerie à leurs circonvolutions. Maximilien Durand (fr)
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