About: http://data.silknow.org/object/92f2fc22-13a9-3ff0-a813-cdf3f5fc5846     Goto   Sponge   NotDistinct   Permalink

An Entity of Type : ecrm:E22_Man-Made_Object, within Data Space : data.silknow.org associated with source document(s)

AttributesValues
rdf:type
rdfs:label
  • Portrait de Frédéric le Grand (fr)
rdfs:comment
  • Le chineur Joseph-Benoît Richard, établi quai de Retz, est l'auteur de trois étranges portraits en velours chiné, probablement réalisés peu de temps après son retour de Suisse, puis de Prusse, où il s'était établi après le siège de Lyon en 1793. Le premier de ces portraits, dont le musée des Tissus conserve deux exemplaires (inv. MT 2161 et MT 34274.1), représente le roi de Prusse Frédéric II, dit « le Grand » (1712-1786), comme l'indique la légende portée en latin sous le médaillon : Fridericus Magnus. Le second, dont le musée des Tissus possède cet unique exemplaire, représente le roi Frédéric-Guillaume III (1770-1840), qui succéda sur le trône de Prusse en 1797 à son père, le roi Frédéric-Guillaume II, lui-même successeur et neveu de Frédéric II. Le souverain est accompagné de l'inscription Domine da regi salutem et patriae pacem, c'est-à-dire « Seigneur, donne au Roi le salut et à la Patrie, la paix ! » Le troisième portrait, dont le musée des Tissus conserve deux exemplaires (inv. MT 34274.3 et MT 34274.4), représente Louise Augusta Wilhelmine Amélie de Mecklembourg-Strelitz (1776-1810), épouse de Frédéric-Guillaume III, connue sous le nom de Louise de Prusse à l'accession de son mari au pouvoir. L'image est accompagnée de l'inscription Vivat Burossorum regina, c'est-à-dire « Vive la reine de Prusse ! » Elle fut une farouche opposante de l'empereur Napoléon Ier. On connaît un quatrième portrait en velours chiné réalisé par Joseph-Benoît Richard, qui représente précisément Napoléon Ier, dont le musée des Tissus conserve un exemplaire (inv. MT 34255), accompagné de symboles maçonniques et de l'inscription Napoléon le Grand, qui fut réalisé en 1806. Joseph-Benoît Richard, on le sait, exécuta aussi la commande passée en 1802 à Camille Pernon d'un velours fond prune chiné nuée à branches de fleurs et feuilles de laurier destiné à la Salle des Ambassadeurs du Palais de Saint-Cloud, qui fut employé seulement en 1808 pour la Chambre à coucher de l'Empereur à Fontainebleau. La tenture (inv. MT 24808.1), sa bordure (inv. MT 24808.2) et la mise en carte de la tenture (inv. MT 40478) sont conservées au musée des Tissus. Cette réalisation exceptionnelle, livrée en 1805, valut à Richard une pension de trois cents francs, que Napoléon lui accorda lors de son séjour à Lyon avec l'impératrice Joséphine cette même année. Qu'un chineur lyonnais ait choisi de portraiturer trois souverains de Prusse, dont un sous forme de portrait rétrospectif, peut surprendre. Pourtant, le Portrait de Napoléon le Grand donne sans doute la clef de cette iconographie singulière. On sait que Napoléon n'a pas rejoint la Franc-maçonnerie, contrairement à son frère, Jérôme Bonaparte, mais il l'a protégée. Pourtant, son profil à l'antique, lauré, contenu dans un médaillon radié, est accompagné du triangle maçonnique, timbré de la lettre « G » pour God et couronné de sept étoiles à cinq branches dans le portrait conçu par Joseph-Benoît Richard. C'est que le chineur était membre de la Loge du Parfait-Silence, séante à l'Orient de Lyon. La Loge, fondée en 1763 selon le rite écossais, s'établit en 1805 aux Brotteaux. L'engagement maçonnique de Frédéric le Grand et la protection apportée aux Loges de Prusse par son successeur expliquent le choix de ces trois personnalités. Par un édit du 20 octobre 1798, Frédéric-Guillaume III défendait les sociétés secrètes dans ses États excepté les trois Grandes Loges de la Vieille Prusse. C'est probablement pour commémorer cette décision du souverain qu'on été réalisés les trois effigies de Frédéric II, Frédéric-Guillaume III et Louise de Prusse. La jeunesse des deux derniers et la coiffure de la reine semblent confirmer cette datation dans les dernières années du XVIIIe siècle. Les trois portraits figurent les souverains de profils, en buste, dans un médaillon dessiné par une couronne de laurier pour les deux rois, de guirlandes de rose pour Louise de Prusse. Les deux hommes sont tournés vers la gauche ; Louise, en revanche, regarde vers la droite, puisqu'elle constitue le pendant de son époux. Tous sont des velours uni, simple corps, avec un fond sergé de 3 lie 1. Gaspard Grégoire (1751-1846), qui met au point de petits tableaux en velours peints sur chaîne dès 1782-1785, tisse aussi la plupart du temps ses réalisations sur un fond sergé de 3 lie 1. Mais la méthode mise en œuvre par Joseph-Benoît Richard est le « chinage à la branche ». Le décor résulte de la teinture partielle de la chaîne poil, ligaturée et teinte par petits groupes de fils ou « branches » avant le montage au métier, réalisé ici avec quatre fils pièce pour une branche de fils poil. Les chineurs employaient généralement jusqu'à six couleurs sur une même branche. Les portraits réalisés par Joseph-Benoît Richard en comptent jusqu'à huit. L'embuvage de la chaîne poil, au moment du tissage du velours, réduisait de cinq à sept fois le motif dans sa hauteur. Il était donc conçu en anamorphose, pour pallier cette déformation. La densité moyenne dans ces portraits est de treize fers au centimètre. Les trois portraits, outre leur intérêt iconographique et leur lien avec l'histoire de la Franc-maçonnerie lyonnaise, sont aussi des chefs-d'œuvre techniques. Ils constituent, à ce jour, les plus anciens exemples datés de portraits réalisés selon le procédé du « chinage à la branche ». Il faudra ensuite attendre la Restauration pour que le genre se renouvelle, avec les portraits de Madame royale, duchesse d'Angoulême, et du roi Louis XVIII (inv. MT 31508, MT 2160.1 et MT 2160.2), réalisés par la maison Dutillieu et Cie. C'est la raison pour laquelle ils appartenaient tous les trois (inv. MT 2161, MT 34274.2 [ancien MT 1148] et MT 34274.3 [ancien MT 1149]) à Jules Reybaud, dessinateur de fabrique qui avait constitué une collection remarquable, acquise dans sa totalité par la Chambre de Commerce en 1862, pour son musée d'Art et d'Industrie. Maximilien Durand (fr)
sameAs
dc:identifier
  • 49112
P3 has note
  • Le chineur Joseph-Benoît Richard, établi quai de Retz, est l'auteur de trois étranges portraits en velours chiné, probablement réalisés peu de temps après son retour de Suisse, puis de Prusse, où il s'était établi après le siège de Lyon en 1793. Le premier de ces portraits, dont le musée des Tissus conserve deux exemplaires (inv. MT 2161 et MT 34274.1), représente le roi de Prusse Frédéric II, dit « le Grand » (1712-1786), comme l'indique la légende portée en latin sous le médaillon : Fridericus Magnus. Le second, dont le musée des Tissus possède cet unique exemplaire, représente le roi Frédéric-Guillaume III (1770-1840), qui succéda sur le trône de Prusse en 1797 à son père, le roi Frédéric-Guillaume II, lui-même successeur et neveu de Frédéric II. Le souverain est accompagné de l'inscription Domine da regi salutem et patriae pacem, c'est-à-dire « Seigneur, donne au Roi le salut et à la Patrie, la paix ! » Le troisième portrait, dont le musée des Tissus conserve deux exemplaires (inv. MT 34274.3 et MT 34274.4), représente Louise Augusta Wilhelmine Amélie de Mecklembourg-Strelitz (1776-1810), épouse de Frédéric-Guillaume III, connue sous le nom de Louise de Prusse à l'accession de son mari au pouvoir. L'image est accompagnée de l'inscription Vivat Burossorum regina, c'est-à-dire « Vive la reine de Prusse ! » Elle fut une farouche opposante de l'empereur Napoléon Ier. On connaît un quatrième portrait en velours chiné réalisé par Joseph-Benoît Richard, qui représente précisément Napoléon Ier, dont le musée des Tissus conserve un exemplaire (inv. MT 34255), accompagné de symboles maçonniques et de l'inscription Napoléon le Grand, qui fut réalisé en 1806. Joseph-Benoît Richard, on le sait, exécuta aussi la commande passée en 1802 à Camille Pernon d'un velours fond prune chiné nuée à branches de fleurs et feuilles de laurier destiné à la Salle des Ambassadeurs du Palais de Saint-Cloud, qui fut employé seulement en 1808 pour la Chambre à coucher de l'Empereur à Fontainebleau. La tenture (inv. MT 24808.1), sa bordure (inv. MT 24808.2) et la mise en carte de la tenture (inv. MT 40478) sont conservées au musée des Tissus. Cette réalisation exceptionnelle, livrée en 1805, valut à Richard une pension de trois cents francs, que Napoléon lui accorda lors de son séjour à Lyon avec l'impératrice Joséphine cette même année. Qu'un chineur lyonnais ait choisi de portraiturer trois souverains de Prusse, dont un sous forme de portrait rétrospectif, peut surprendre. Pourtant, le Portrait de Napoléon le Grand donne sans doute la clef de cette iconographie singulière. On sait que Napoléon n'a pas rejoint la Franc-maçonnerie, contrairement à son frère, Jérôme Bonaparte, mais il l'a protégée. Pourtant, son profil à l'antique, lauré, contenu dans un médaillon radié, est accompagné du triangle maçonnique, timbré de la lettre « G » pour God et couronné de sept étoiles à cinq branches dans le portrait conçu par Joseph-Benoît Richard. C'est que le chineur était membre de la Loge du Parfait-Silence, séante à l'Orient de Lyon. La Loge, fondée en 1763 selon le rite écossais, s'établit en 1805 aux Brotteaux. L'engagement maçonnique de Frédéric le Grand et la protection apportée aux Loges de Prusse par son successeur expliquent le choix de ces trois personnalités. Par un édit du 20 octobre 1798, Frédéric-Guillaume III défendait les sociétés secrètes dans ses États excepté les trois Grandes Loges de la Vieille Prusse. C'est probablement pour commémorer cette décision du souverain qu'on été réalisés les trois effigies de Frédéric II, Frédéric-Guillaume III et Louise de Prusse. La jeunesse des deux derniers et la coiffure de la reine semblent confirmer cette datation dans les dernières années du XVIIIe siècle. Les trois portraits figurent les souverains de profils, en buste, dans un médaillon dessiné par une couronne de laurier pour les deux rois, de guirlandes de rose pour Louise de Prusse. Les deux hommes sont tournés vers la gauche ; Louise, en revanche, regarde vers la droite, puisqu'elle constitue le pendant de son époux. Tous sont des velours uni, simple corps, avec un fond sergé de 3 lie 1. Gaspard Grégoire (1751-1846), qui met au point de petits tableaux en velours peints sur chaîne dès 1782-1785, tisse aussi la plupart du temps ses réalisations sur un fond sergé de 3 lie 1. Mais la méthode mise en œuvre par Joseph-Benoît Richard est le « chinage à la branche ». Le décor résulte de la teinture partielle de la chaîne poil, ligaturée et teinte par petits groupes de fils ou « branches » avant le montage au métier, réalisé ici avec quatre fils pièce pour une branche de fils poil. Les chineurs employaient généralement jusqu'à six couleurs sur une même branche. Les portraits réalisés par Joseph-Benoît Richard en comptent jusqu'à huit. L'embuvage de la chaîne poil, au moment du tissage du velours, réduisait de cinq à sept fois le motif dans sa hauteur. Il était donc conçu en anamorphose, pour pallier cette déformation. La densité moyenne dans ces portraits est de treize fers au centimètre. Les trois portraits, outre leur intérêt iconographique et leur lien avec l'histoire de la Franc-maçonnerie lyonnaise, sont aussi des chefs-d'œuvre techniques. Ils constituent, à ce jour, les plus anciens exemples datés de portraits réalisés selon le procédé du « chinage à la branche ». Il faudra ensuite attendre la Restauration pour que le genre se renouvelle, avec les portraits de Madame royale, duchesse d'Angoulême, et du roi Louis XVIII (inv. MT 31508, MT 2160.1 et MT 2160.2), réalisés par la maison Dutillieu et Cie. C'est la raison pour laquelle ils appartenaient tous les trois (inv. MT 2161, MT 34274.2 [ancien MT 1148] et MT 34274.3 [ancien MT 1149]) à Jules Reybaud, dessinateur de fabrique qui avait constitué une collection remarquable, acquise dans sa totalité par la Chambre de Commerce en 1862, pour son musée d'Art et d'Industrie. Maximilien Durand (fr)
P43 has dimension
P65 shows visual item
P138 has representation
P102 has title
  • Portrait de Frédéric le Grand (fr)
is P30 transferred custody of of
is P108 has produced of
is rdf:subject of
is P129 is about of
is crmsci:O8_observed of
Faceted Search & Find service v1.16.112 as of Mar 01 2023


Alternative Linked Data Documents: ODE     Content Formats:   [cxml] [csv]     RDF   [text] [turtle] [ld+json] [rdf+json] [rdf+xml]     ODATA   [atom+xml] [odata+json]     Microdata   [microdata+json] [html]    About   
This material is Open Knowledge   W3C Semantic Web Technology [RDF Data] Valid XHTML + RDFa
OpenLink Virtuoso version 07.20.3236 as of Mar 1 2023, on Linux (x86_64-pc-linux-musl), Single-Server Edition (126 GB total memory, 29 GB memory in use)
Data on this page belongs to its respective rights holders.
Virtuoso Faceted Browser Copyright © 2009-2024 OpenLink Software