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| - Le fragment a été prélevé sur le manteau d'une dépouille découverte par Albert Gayet durant la dixième campagne de fouilles sur le site d'Antinoé, en Moyenne-Égypte, que l'archéologue a baptisée le « Fonctionnaire à la pourpre ». La campagne avait été financée par des crédits alloués par la Société française de fouilles archéologiques. Elle portait sur la zone des caveaux maçonnés des contreforts de la montagne. La dépouille est exposée au Petit Palais, à Paris, au retour de l'expédition, dans la vingt-septième vitrine. Albert Gayet la décrit ainsi : « Le corps est vêtu de jambières de bourre de soie gris-jaune, maintenues par un ceinturon, et d'une simarre de bourre de soie pourpre, à larges revers ornés de soieries ; les manches, beaucoup plus longues que le bras, pendent librement sur les épaules. Une écritoire de bronze, avec couvercle conique, et un étui à calames, en cuir, à trois trous, semblent indiquer un fonctionnaire du palais. Poteries, peigne enfermé dans un étui en cuir ciselé, bâtons » (Albert Gayet, Petit Palais des Champs-Élysées. Société française de fouilles archéologiques. Première exposition, juin-juillet 1905. Catalogue sommaire, Paris, 1905, p. 30). La dépouille costumée a été donnée en 1908 au Palais des Beaux-Arts de Lille (inv. D. 2011.0.2) par un certain Eeckman, l'un des souscripteurs de la campagne de 1905. La Chambre de Commerce de Lyon, également souscripteur des fouilles, a reçu un fragment du parement de soie du manteau de laine grattée carmin. Elle est décorée de petits carrés dessinant un réseau losangé, marqué à ses intersections par des carrés plus grands et contenant des rosettes à huit pétales circulaires. L'étoffe façonnée a été tissée sur une chaîne brun-rouge, avec une proportion de un fil pièce double pour un fil simple de liage, au moyen de trois lats dont un interrompu, de couleur bleu foncé, jaune et crème. Les caractéristiques techniques de la soierie la distinguent des autres parements habituellement appliqués sur les manteaux de laine grattée. Elles sont en revanche comparables à celles du taqueté qui garnissait une jambière en laine grattée gris-jaune découverte en 1897 dans la tombe C 378 et aujourd'hui au musée du Louvre (inv. E 29180). Comme pour cet exemplaire, il faut probablement reconnaître ici une soierie d'importation, peut-être originaire d'Asie Centrale. La datation au radiocarbone de la dépouille indique que l'inhumation a pu se situer entre 576 et 664.
Maximilien Durand (fr)
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