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| - Dans la quatorzième vitrine de l'exposition organisée au musée Guimet à l'issue de la sixième campagne de fouilles sur le site d'Antinoé, en 1901, était présentée une entière sépulture de femme. La défunte portait, au moment de sa découverte, une « tunique de toile bordure de Gobelins, fond bleu, personnages, plantes et sortes d'autels rappelant les scènes de la religion pharaonique », une autre « tunique à empiècement, bordure et médaillons rouges, dessin arabescal jaune », une « robe à empiècement rouge, dessin géométrique » et des « pantalons de mousselines transparentes brodées ». Des « filets » et un « bonnet » emprisonnaient la chevelure, des « écharpes brodées d'oiseaux et de fleurs » et des « souliers » complétaient la tenue. La morte, inhumée avec des « poteries », était aussi enveloppée dans un « linceul » (Albert Gayet, Mission du ministère de l'Instruction publique et des Beaux-Arts. Notice relative aux objets recueillis à Antinoé pendant les fouilles exécutées en 1900-1901 et exposés au musée Guimet du 15 juin au 31 juillet 1901, Paris, 1901, p. 32). À première vue, rien ne semblait distinguer cette sépulture de la plupart des autres défuntes mises au jour durant la campagne. Dans l'introduction au bref catalogue de l'exposition, l'archéologue Albert Gayet précise d'ailleurs que « le costume varie peu » dans les quartiers de la nécropole qu'il a fouillés durant l'hiver. Il indique seulement que « le nombre de tuniques et de robes qui recouvrent le corps est assez considérable, deux tuniques, deux robes, dans la grande majorité des cas. » Pourtant, dans ce même texte, il prend la peine de mentionner une trouvaille qui, jusque-là, ne connaissait pas d'équivalent. « Une sépulture de femme a fourni deux spécimens de pantalons de mousseline transparente brodée, portés directement sur le corps. » En 1902, Albert Gayet revient dans Le Monde moderne sur les résultats de sa sixième campagne. Il affirme encore qu' « une pièce de costume mérite une mention entre toutes, un pantalon de femme, coupé dans une mousseline translucide et orné, sur le pied, d'un galon de soie bleue, broché de médaillons semés de croix » (Albert Gayet, « Les fouilles d'Antinoé », Le Monde moderne, 16, 1902, p. 60). La description diffère de celle donnée dans la Notice. On sait que les brochures qui servent de guide sommaire aux expositions parisiennes à l'issue des campagnes d'Antinoé étaient rédigées rapidement. Les comptes rendus qu'Albert Gayet prenait le temps d'écrire pour différentes revues, souvent quelques mois après l'exposition, sont généralement plus détaillés. Émile Guimet a été particulièrement attentif à pourvoir le musée des Tissus de Lyon des pièces les plus exceptionnelles du point de vue de l'histoire des techniques ou du costume. C'est probablement à sa libéralité qu'on doit aujourd'hui de conserver cet exemplaire unique d'accessoire féminin. Le pantalon, pourtant, ne retient pas l'attention à son arrivée au musée, et il est resté longtemps totalement inédit. C'est probablement parce qu'il était déjà très dégradé. Albert Gayet dit bien qu'il était porté à même la peau. Parmi les nombreux fragments, seuls le tube évasé formant l'une des jambes et la coulisse de la taille, qui suggère l'usage d'une ceinture, ont été formellement identifiés. Le placement des autres vestiges est hypothétique. Il se base sur l'analyse des directions des chaînes des différentes pièces, sur ce qu'il est possible de reconstituer de l'assemblage du vêtement et sur le positionnement des applications de soieries. Cependant, les restes fantomatiques permettent encore de reconnaître un vêtement de grand luxe. Les pièces qui composent le pantalon ont été taillées dans des toiles de lin de trois qualités différentes. Les plus importantes sont coupées dans une toile quadrillée de bleu, assez fine, et dans une autre toile, elle aussi assez fine et régulière, unie. Une toile légère, barrée, doublait peut-être le fond de culotte et le renforçait. Enfin, l'ensemble du vêtement a été doublé, sur l'extérieur, d'une toile tissée avec une laine beige si fine, régulière et brillante, qu'elle ressemble à de la soie. Cette toile est tout à fait comparable à celle qui garnit les manteaux d'hommes en laine cachemire, grattée après tissage, de couleur carmin ou turquoise, extraits des tombes B 139 (inv. MT 2013.0.6), B 288 (inv. MT 47554), C 322 (inv. MT 44321) et C 361 (inv. MT 2013.0.28 et MT 51398.27), ou celui, gris-jaune, provenant de la tombe D 840 et conservé au Louvre (inv. E 29503). Les coutures d'assemblage du pantalon ont ensuite été dissimulées par des bandes de samit façonné, à fond bleu foncé, avec des motifs de couleur ivoire et ocre. Elles sont bordées par des replis de couture et appliquées au point de surjet. Par comparaison avec les costumes masculins qui comportent des matériaux comparables et des procédés d'assemblage et de couture similaires, et en l'absence de pièce de comparaison, on retiendra une datation de ce pantalon située entre le VIe et le VIIe siècle. Comme les manteaux d'apparat des hommes, le pantalon témoigne probablement de l'engouement pour les modes asiatiques de la population raffinée d'Antinoé.
Maximilien Durand (fr)
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Notice relative aux objets recueillis à Antinoé pendant les fouilles exécutées en 1900-1901 et exposés au musée Guimet du 15 juin au 31 juillet 1901, Paris, 1901, p. 32). À première vue, rien ne semblait distinguer cette sépulture de la plupart des autres défuntes mises au jour durant la campagne. Dans l'introduction au bref catalogue de l'exposition, l'archéologue Albert Gayet précise d'ailleurs que « le costume varie peu » dans les quartiers de la nécropole qu'il a fouillés durant l'hiver. Il indique seulement que « le nombre de tuniques et de robes qui recouvrent le corps est assez considérable, deux tuniques, deux robes, dans la grande majorité des cas. » Pourtant, dans ce même texte, il prend la peine de mentionner une trouvaille qui, jusque-là, ne connaissait pas d'équivalent. « Une sépulture de femme a fourni deux spécimens de pantalons de mousseline transparente brodée, portés directement sur le corps. » En 1902, Albert Gayet revient dans Le Monde moderne sur les résultats de sa sixième campagne. Il affirme encore qu' « une pièce de costume mérite une mention entre toutes, un pantalon de femme, coupé dans une mousseline translucide et orné, sur le pied, d'un galon de soie bleue, broché de médaillons semés de croix » (Albert Gayet, « Les fouilles d'Antinoé », Le Monde moderne, 16, 1902, p. 60). La description diffère de celle donnée dans la Notice. On sait que les brochures qui servent de guide sommaire aux expositions parisiennes à l'issue des campagnes d'Antinoé étaient rédigées rapidement. Les comptes rendus qu'Albert Gayet prenait le temps d'écrire pour différentes revues, souvent quelques mois après l'exposition, sont généralement plus détaillés. Émile Guimet a été particulièrement attentif à pourvoir le musée des Tissus de Lyon des pièces les plus exceptionnelles du point de vue de l'histoire des techniques ou du costume. C'est probablement à sa libéralité qu'on doit aujourd'hui de conserver cet exemplaire unique d'accessoire féminin. Le pantalon, pourtant, ne retient pas l'attention à son arrivée au musée, et il est resté longtemps totalement inédit. C'est probablement parce qu'il était déjà très dégradé. Albert Gayet dit bien qu'il était porté à même la peau. Parmi les nombreux fragments, seuls le tube évasé formant l'une des jambes et la coulisse de la taille, qui suggère l'usage d'une ceinture, ont été formellement identifiés. Le placement des autres vestiges est hypothétique. Il se base sur l'analyse des directions des chaînes des différentes pièces, sur ce qu'il est possible de reconstituer de l'assemblage du vêtement et sur le positionnement des applications de soieries. Cependant, les restes fantomatiques permettent encore de reconnaître un vêtement de grand luxe. Les pièces qui composent le pantalon ont été taillées dans des toiles de lin de trois qualités différentes. Les plus importantes sont coupées dans une toile quadrillée de bleu, assez fine, et dans une autre toile, elle aussi assez fine et régulière, unie. Une toile légère, barrée, doublait peut-être le fond de culotte et le renforçait. Enfin, l'ensemble du vêtement a été doublé, sur l'extérieur, d'une toile tissée avec une laine beige si fine, régulière et brillante, qu'elle ressemble à de la soie. Cette toile est tout à fait comparable à celle qui garnit les manteaux d'hommes en laine cachemire, grattée après tissage, de couleur carmin ou turquoise, extraits des tombes B 139 (inv. MT 2013.0.6), B 288 (inv. MT 47554), C 322 (inv. MT 44321) et C 361 (inv. MT 2013.0.28 et MT 51398.27), ou celui, gris-jaune, provenant de la tombe D 840 et conservé au Louvre (inv. E 29503). Les coutures d'assemblage du pantalon ont ensuite été dissimulées par des bandes de samit façonné, à fond bleu foncé, avec des motifs de couleur ivoire et ocre. Elles sont bordées par des replis de couture et appliquées au point de surjet. Par comparaison avec les costumes masculins qui comportent des matériaux comparables et des procédés d'assemblage et de couture similaires, et en l'absence de pièce de comparaison, on retiendra une datation de ce pantalon située entre le VIe et le VIIe siècle. Comme les manteaux d'apparat des hommes, le pantalon témoigne probablement de l'engouement pour les modes asiatiques de la population raffinée d'Antinoé.
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