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  • Quatrième fils du dauphin Louis-Ferdinand de France et de Marie-Josèphe de Saxe, Louis-Stanislas-Xavier de France, comte de Provence, né le 17 novembre 1755 au château de Versailles, est le quatrième dans l'ordre de succession à la Couronne, après son père et ses deux frères aînés survivants, Louis de France, duc de Bourgogne (né le 13 septembre 1751) et Louis-Auguste de France, duc de Berry et futur Louis XVI (né le 23 août 1754). Il est élevé avec ses frères et sœurs dans l'aile des Princes du château de Versailles. Le 14 mai 1771, il épouse la princesse Marie-Joséphine-Louise de Savoie, fille aînée du futur roi Victor-Amédée III. Il quitte alors l'appartement qu'il occupait avec son frère cadet, Charles-Philippe de France, comte d'Artois et futur Charles X (né le 9 octobre 1757), pour vivre avec son épouse au rez-de-chaussée du corps central du château. Il s'installe dans les appartements de son père, le dauphin Louis-Ferdinand, donnant sur le parterre d'Eau. La comtesse de Provence occupe un appartement à côté de lui. À l'avènement de Louis XVI, en 1774, elle l'abandonne à Madame Sophie et déménage dans celui que son beau-frère vient de libérer sur le parterre du Midi. Le comte de Provence, devenu Monsieur, reste dans son appartement puisqu'il est l'héritier présomptif. La naissance du dauphin Louis-Joseph de France, le 22 octobre 1781, puis du duc de Normandie, Louis-Charles de France, le 27 mars 1785, éloigne Monsieur dans l'ordre de succession au trône. Lorsque le dauphin « passe aux hommes », en octobre 1786, son oncle doit lui céder l'appartement réservé aux héritiers de la Couronne. Madame laisse le sien au gouverneur du jeune prince, François-Henri, duc d'Harcourt. Jusqu'au 6 octobre 1789, date de son départ pour le palais du Luxembourg, Monsieur loge désormais à l'extrémité de l'aile du Midi, au rez-de-chaussée haut du pavillon de la Surintendance qui prend alors le nom de pavillon de Provence ou pavillon de Monsieur. L'appartement de Madame est situé au rez-de-chaussée bas. Le nouvel appartement de Monsieur, à l'extrémité de l'aile des Princes, formant l'angle entre la Cour de la Bouche de Mesdames et la rue de la Surintendance, était occupé auparavant par les fils du comte d'Artois, Louis-Antoine, duc d'Angoulême, et Charles-Ferdinand, duc de Berry, et leur gouverneur, Armand-Louis, marquis de Sérent de Kerfily. L'installation de Monsieur nécessite d'y effectuer des travaux importants. L'accès principal à l'appartement se fait par l'escalier de Provence, qui relie également l'appartement de Madame. Il s'ouvre sur la Salle des Suisses, qui donne accès à la Salle des Gardes par une porte et par deux autres à la Première Antichambre. Cette dernière ouvre sur la Seconde Antichambre, elle-même donnant accès à la Chambre à coucher. Dans l'angle du bâtiment se trouve un Cabinet, qui ouvre sur la Pièce des Bains, aménagée avec des lieux à l'anglaise. Une Bibliothèque, prenant le jour sur la rue de la Surintendance, est aménagée pour accueillir les nombreux ouvrages de Monsieur. Elle est flanquée d'un escalier d'entresol côté cour de l'Apothicairerie. Du même côté, on aménage un Cabinet particulier, et on déplace un escalier pour installer le Lit de veille. Les entresols donnant sur la cour de l'Apothicairerie sont remaniés et affectés aux garçons de la Chambre et au Premier valet. En 1844, les appartements de Monsieur sont profondément modifiés pour accueillir le Musée des Marines de Louis-Philippe. En 1875, de nouveaux aménagements les transforment en appartements du Président du Conseil. Il ne reste donc rien de l'aménagement des appartements de Monsieur. La suppression d'une grande partie des entresols, la redistribution des cloisons dans plusieurs pièces avaient pourtant nécessité une réfection du décor pour la plupart des espaces. La Salle des Suisses et la Première Antichambre ont été reparquetées. Un nouveau lambris a été posé dans la Salle des Suisses, la Salle des Gardes, la Première Antichambre, les Bains et les lieux à l'anglaise. Des raccords de boiseries ont été nécessaires ailleurs. Des corps d'armoires ont été posés dans la Bibliothèque. La Chambre à coucher a reçu une cheminée en marbre bleu turquin ; le Grand Cabinet, une en marbre griotte ; le Cabinet intérieur, une cheminée de marbre vert. Deux dessus-de-porte imitant le marbre blanc sur un fond lapis ornaient la Chambre à coucher ; deux autres, le Cabinet de travail, représentant l'Étude et les Arts. Tous ont été exécutés par le peintre Piat-Joseph Sauvage (1744-1818). Les inventaires dressés en 1788 et 1792 des appartements de Monsieur permettent de connaître avec précision leur ameublement. La Chambre à coucher notamment est entièrement décorée de neuf. Elle reçoit un « meuble de damas bleu dessin à palmes » pour l'hiver, un « meuble en gros de Naples fond blanc broché en soie de différentes couleurs représentant des bouquets et guirlandes de roses avec des Trophées composés de Nids d'oiseaux, musettes et chapeaux de Bergers, tambours de basque et flutte de satyres soutenus par des Rubans et guirlandes de fleurs entrelassés de différents feuillages et Epics d'orge en soie couleur d'or, orné de grande et petite bordure [...]. » Le meuble d'été, dont le musée des Tissus conserve un élément, a été exécuté par la maison Gros et Compagnie de Lyon, entre 1785 et 1787. Il appartient à un important ensemble de commandes passées par l'intendant du Garde-Meuble de la Couronne, Marc-Antoine Thierry, baron de Ville d'Avray (1732-1792), peu de temps après sa nomination à ce poste, en successeur de Pierre-Élisabeth de Fontanieu (1730-1784). Ces commandes bénéficièrent aux fabricants lyonnais Desfarges, Gros et Compagnie, Pernon et Reboul et Fontebrune entre 1785 et 1789. En 1784, Ville d'Avray fait un voyage à Tours, Nîmes et Lyon afin de visiter les manufactures d'étoffes susceptibles d'être employées pour le Service du Roi. Le 3 mai 1785, il fait état à l'intendant du Commerce de sa surprise devant les conditions de travail des ouvriers de la Fabrique lyonnaise. « La fabrication pour les étoffes d'or et d'argent et même pour le broché est absolument tombée à Lyon [...] » ; les ouvriers, dont la situation économique est critique, et les métiers, dont les ouvriers « se sont défaits dans leur disette », sont rares. Il constate qu'il pourra « au plus obtenir » dans l'année 1785 « les étoffes nécessaires au service du roi. » Pour le broché, il indique « les commandes que j'y ai faites dernièrement ont un peu ranimé cette partie. » Les commandes des années 1785 à 1789 correspondent donc à une double nécessité : celle d'aménager convenablement les résidences royales, les nouvelles comme Rambouillet et Saint-Cloud, mais aussi les anciennes, comme Compiègne et même Versailles, dont certains ameublements présentent un « état de délabrement indécent » ; celle également, tout aussi importante, de soutenir le commerce et l'industrie de Lyon. Dès 1782, le banquier Étienne Delessert (1735-1816) avait été chargé d'étudier les mesures à prendre pour aider les industries de luxe et éviter le chômage. En novembre 1785, Thierry de Ville d'Avray commande aux fabricants Gros et Compagnie (probablement Joseph Gros, reçu maître le 28 octobre 1769, et Jean-Antoine Gros, reçu maître le 10 mars 1779), deux meubles qui devaient être entièrement livrés en mars 1789. Le premier était un gros de Tours fond blanc broché, pour deux cabinets, à « petit Dessein a bouquets détachés et brindilles formant la mosaïque libre, le dit meuble fabriqué sur 20 pouces de large [54 centimètres], conforme au Dessein choisie [...] accompagné de bordures [...] dessein analogue et choisie [...]. » Le second était aussi un gros de Tours broché « Dessein de fleurs, palmiers et nids D'oiseaux sur fond blanc, largeur de 27 pouces [72,9 centimètres] conforme au dessein choisie et aux Corrections qui ont Eté Demandées, les palmiers en couleurs d'or [...]. Les bordures Du Meuble Dessein analogue sur fond bleu et jonc couleur d'or [...]. » Le meuble était accompagné de bordures 11 pouces (29,7 centimètres), montantes et transversales, de petites bordures et d'encoignures à dessin de fleurs. Louis Tolozan de Montfort (1726-1811), prévôt des marchands de Lyon, vérifia, à la demande de Thierry de Ville d'Avray, « les échantillons des meubles [...] fournis par les Srs Gros et Compagnie, négociants de cette ville, pour le Service de Sa Majesté, ainsi que les comptes d'ouvriers, de matières et autres dépenses et déboursés relatifs à la fabrication du meuble [...]. » Il s'ensuivit que le « prix revenant » fut ramené à quatre-vingt-cinq livres l'aune pour le gros de Tours à nids d'oiseaux au lieu des cent dix livres demandées par les fabricants, et à soixante-treize livres pour les bordures contre les quatre-vingt-dix livres demandées. Le prix du meuble à mosaïque fut aussi baissé. À la somme totale de quarant-sept mille cinq cent dix-huit livres, Tolozan ajouta « vingt pour cent, pour le bénéfice des susd. fabricans, les frais de dessin, de voyage et d'emballage, la totalité desd. meubles s'éleveroit à cinquante sept mille cent huit livres, que nous estimons être leur valeur. » Le fabricant réalisa deux cent cinq aunes de gros de Tours, cent dix-huit aunes cinq huitièmes de bordures onze pouces et quarante-quatre aunes un quart de petite bordure ainsi que des encoignures. Le 10 mai 1787, une commande complémentaire fut passée à Gros pour les deux meubles : Gros et Compagnie livrait en 1789 quatre-vingt-dix-huit aunes de gros de Tours, cinquante-cinq aunes de bordures onze pouces et trente-huit aunes de petites bordures ainsi que des encoignures. La mise en carte du gros de Tours, en deux parties, est conservée au musée des Tissus (inv. SN 1.10.4 et SN 1.10.13). Elle conserve les trois motifs superposés de la tenture et permet de se figurer la totalité de son rapport de dessin, qui n'est plus conservé que de manière partielle sur les exemplaires originaux qui subsistent de la soierie elle-même (voir, par exemple, Paris, Les Arts décoratifs, musée de la Mode et du Textile, inv. 14522). Le motif supérieur est celui qui apparaît sur l'élément du musée des Tissus. Le paravent à châssis à six feuilles en noyer sculpté et doré de la Chambre du comte de Provence, réalisé par Jean-Baptiste Boulard (vers 1725-1789), Nicolas Vallois (1744-1788) et Louis-François Chatard (vers 1749-1819), conservé au musée national des Châteaux de Versailles et de Trianon (inv. V 5123), est encore exceptionnellement garni de son meuble d'été. Monsieur possédait deux lits, l'un pour l'hiver, l'autre pour l'été. En revanche, l'ensemble de sièges, l'écran et le paravent étaient à châssis pour changer les garnitures : celle du paravent présente les deux motifs inférieurs du gros de Tours, alternant sur chaque feuille. La tenture, tissée dans une largeur d'environ soixante-treize centimètres sans les lisières, présentait, sur fond blanc, trois grands motifs superposés brochés en soie colorée. Au registre supérieur se dressaient deux grands palmiers, chargés de fruits, les palmes étagées sur trois niveaux. Entre les troncs, sur un bouquet de campanules, de larges feuilles et de brindilles, repose un nid dans lequel se trouvent trois oisillons. Sur une branche, un oiseau exotique, peut-être un touraco, leur donne la becquée d'un ver qui se convulse. Au registre inférieur, deux gerbes d'épis, mêlés de bleuets des champs, encadrent un bouquet de roses au pied duquel gisent un tambourin et une flûte de Pan, posés sur des coquelicots. Des guirlandes de convolvulus assurent la transition vers le motif suivant, puisque la guirlande centrale supporte un large ruban qui soutient le trophée composant le dernier registre. Sur ce dernier, encadré par deux branches de chêne chargées de glands et aux feuilles  mordorées, un chapeau repose sur une musette. Des brindilles et des bleuets de champs sortent du chapeau. À la musette sont suspendues des guirlandes de roses et de fleurs des champs. La guirlande centrale se déploie entre la frondaison des palmiers du premier registre.  Le tapissier ordinaire du roi, Claude-François Capin (1727-1789) réalisa la confection du meuble de la Chambre à coucher de Monsieur, tenture, lit, portières, rideaux, fauteuils, ployant, paravent et écran. Il fut livré le 5 mars 1788. Aucun changement ne semble avoir été apporté aux appartements de Monsieur après son déménagement au palais du Luxembourg, et jusqu'à la pose des scellés à Versailles le 22 juin 1791. Le meuble d'été faisait partie de la vente qui eut lieu au château de Versailles à partir du 1er Messidor an II (19 juin 1794). Retiré de la vente, les enchères n'ayant pas été jugées satisfaisantes, le meuble fut placé le 22 fructidor an II (8 septembre 1794) au Garde-Meuble de Versailles. En prairial an IV (mai 1796), l'ensemble de la Chambre à coucher de Monsieur faisait partie des meubles réservés « pour l'Ameublement du Directoire au Grand Luxembourg. » Sous le Consulat et l'Empire, une partie du meuble se trouve chez Jean-Jacques Régis de Cambacérès, à l'hôtel d'Elbeuf. L'élément avec le nid et l'oiseau conservé au musée des Tissus, avec les mises en carte de la tenture complète, comptent aujourd'hui parmi les rares témoins de l'aménagement de la Chambre à coucher de Monsieur dans les appartements de l'aile du Midi. Un élément similaire, qui faisait partie du fonds d'étoffes anciennes de la maison Tassinari et Chatel (77 x 75 cm), a été vendu chez Drouot-Richelieu en 2001 (Étoffes anciennes, Drouot-Richelieu, salles 1 & 7, 16 janvier 2001, expert Aymeric de Villelume, vente dirigée par Patrick Deburaux, lot 508, p. 85). Le 18 novembre 1989, un timbre à surtaxe au profit de la Croix-Rouge (2,20 francs et 60 centimes de surtaxe), reprenant le motif du nid et de l'oiseau redessiné par Pierrette Lambert, a été émis pour la première fois au musée des Tissus. Maximilien Durand (fr)
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